Calendes grecques (renvoyer aux)
France, 1894 : On se servait du mot calendes pour désigner le premier jour du mois, dans la chronologie romaine, et on les comptait dans un ordre rétrograde. Par exemple, la veille des calendes d’octobre, c’est-à-dire le 30 septembre s’appelait le second jour des calendes ; le 29, le troisième et ainsi de suite jusqu’au 13 ou au 15, suivant le mois, et qu’on appelait ides. Cette bizarre coutume est encore employée dans la chancellerie romaine. Les Grecs, qui ne se servaient pas de cette façon de compter, n’avaient par conséquent pas de calendes, et renvoyer quelqu’un aux calendes grecques, c’était l’ajourner à un temps qui ne devait jamais arriver, comme l’on renvoie encore à la semaine des quatre jeudis, ou, disent les gens du peuple : à mardi s’il fait chaud, ou quand il fera chaud, ou encore quand les poules auront des dents.
Grec
d’Hautel, 1808 : Être grec. Signifie être avare, être lâdre et chiche ; tenir de trop près à ses intérêts ; être égoïste, sans pitié pour les maux d’autrui.
C’est du grec pour lui. Se dit d’une personne ignorante, simple et bornée, pour laquelle les plus petites choses sont des montagnes.
Ce n’est pas un grand grec. Pour dire, c’est un ignorant ; un homme peu industrieux.
Delvau, 1866 : s. m. Filou, homme qui triche au jeu, — dans l’argot des ennemis des Hellènes. Le mot a une centaine d’années de bouteille.
Rigaud, 1881 : Tricheur. — Dans le jargon des cochers de fiacre, un grec est un bourgeois, un voyageur qui manque de générosité ou qui ne donne pas de pourboire. Il floue le cocher.
La Rue, 1894 : Tricheur au jeu.
Grèce (la)
Rigaud, 1881 : Classification des tricheurs, art de tricher. — Tomber dans la Grèce, devenir tricheur après avoir été dupe au jeu.
Grécer, Graisser
Rigaud, 1881 : Tricher. Être grécé, être volé au jeu.
Grécité
d’Hautel, 1808 : Villenie ; intérêt vil et bas, avarice sordide.
Grecque
Rigaud, 1881 : La femelle du grec.
Il y a également à Paris beaucoup de grecques qui fréquentent certains tripots clandestins.
(L. Paillet.)
Grecque (vol à la)
La Rue, 1894 : Il consiste à offrir un gros bénéfice pour change de monnaie, de l’or contre de l’argent, par exemple. Au cours de l’opération, on substitue du plomb au rouleau d’or.
Grecquer
Fustier, 1889 : Tricher au jeu. Se faire grecquer, se faire voler au jeu.
J’ai rencontré mon vieux camarade Mavernot qui venait de se faire grecquer dans un tripot clandestin.
(Gil Blas, juillet 1884.)
Grecquerie
Delvau, 1866 : s. f. Tricherie, art ou science des grecs. Le mot a été créé par Robert Houdin.
Grecs
Rossignol, 1901 : Individus qui ne vivent que d’escroqueries aux jeux de cartes, soit dans les cercles soit aux villes d’eaux.
Jeu renouvelé des grecs
Delvau, 1864 : La pédérastie, qui était le vice de Socrate ; ou le gougnottisme, qui était le vice de Sapho.
Socrate et Sapho la Lesbienne
Ont eu des goûts assez suspects :
Tous les jours en France on ramène
Leurs jeux renouvelés des Grecs.
Collé.
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