Virmaître, 1894 : Déveine persistante, qu’aucun effort ne peut conjurer. On dit aussi : « Il a si peu de chance qu’il se noierait dans un crachat » (Argot du peuple).
France, 1894 : Malchanceux, pauvre diable poursuivi par la déveine.
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Abonné au guignon
Virmaître, 1894 : Déveine persistante, qu’aucun effort ne peut conjurer. On dit aussi : « Il a si peu de chance qu’il se noierait dans un crachat » (Argot du peuple).
France, 1894 : Malchanceux, pauvre diable poursuivi par la déveine.
Abonné au guignon (être)
Delvau, 1867 : Être poursuivi avec trop de régularité par la déveine. Argot des faubouriens.
Argent mignon
Delvau, 1867 : s. m. Argent destiné à satisfaire des curiosités ou des vanités, — dans l’argot des bourgeoises, à qui le superflu est nécessaire, et qui, plutôt que de s’en passer, le demanderaient à d’autres qu’à leur mari.
Attraper l’ognon
Delvau, 1867 : v. a. Recevoir un coup destiné à un autre ; paver pour ceux qui ont oublié leur bourse, argot des faubouriens.
On dit aussi Attraper le haricot ou la fève, — sans doute par allusion au haricot ou à la fève qui se trouve dans le gâteau des rois, et qui met celui à qui elle échoit dans la nécessité de payer sa royauté.
Attraper l’oignon
France, 1894 : Recevoir un coup. Attraper le lustre, ouvrir une large bouche ; argot des coulisses.
Bourguignon
d’Hautel, 1808 : Bourguignon salé. Se dit de ceux qui mettent beaucoup de sel dans ce qu’ils mangent.
Delvau, 1867 : s. m. Le soleil, dans l’argot du peuple, qui croit que cet astre n’a été créé par Dieu que pour faire mûrir les vignes de la Côte-d’Or.
Virmaître, 1894 : Le soleil. Il fait mûrir les bons vins de Bourgogne (Argot des voleurs).
France, 1894 : Le soleil, qui réchauffe comme le vin de Bourgogne.
V’là le Bourguignon qui baisse ; il est temps de bloquir.
(Vidocq.)
Rossignol, 1901 : Le soleil.
Bourguignon (le)
Hayard, 1907 : Le soleil.
But d’amour, ou but du désir, ou but mignon de fouterie (le)
Delvau, 1864 : La nature de la femme, à laquelle tendent tous les membres suffisamment virils.
Et lorsqu’il vit le but d’amour.
(Moyen de parvenir.)
Et quand ma main approche
Du but de mon désir,
J’attrape une taloche
Qui fait toujours plaisir.
Collé.
Et qu’en cela presque paraissait le but mignon de ficherie.
(Moyen de parvenir.)
Cafignon
France, 1894 : Sécrétion des pieds, autrement dite essence de gendarme ou de facteur rural, particulière aux gens malpropre ; mais certaines gens, quoique d’une propreté méticuleuse, en sont affligées. Le mot est vieux comme le mal ; dérivé d’escafignon, escarpin, chausson, pantoufle. En Normandie, le cafignon est le sabot des vaches, chèvres, cochons, etc., qui n’est pas parfumé. Charles Nisard le fait venir du latin scaphium, pot de chambre, venu lui-même du grec.
On n’est pas sans avoir senti plus d’une fois dans le monde, et là même où se réunissent les gens biens élevés, certaine odeur chaude et nauséabonde qui vient de bas en haut, s’exhale par bouffées et domine de temps en temps toutes celles dont se charge l’atmosphère, partout où il y a agglomération d’individus ; cette odeur est l’effet d’une émanation dont le siège est aussi bien dans la botte du gendarme que dans le soulier de satin de la petite maîtresse. On appelait cela autrefois sentir l’escafignon ; puzzar di scapino, comme disent les Italiens. Il n’y a rien de plus insupportable que cette odeur, si ce n’est l’ignorance où paraissent être de ses propriétés ceux qui la rendent et la promènent partout. Il n’est parfums ni eaux qui puissent la combattre : l’unique moyen de s’en garantir est de s’en aller.
(Charles Nisard, Curiosités de l’étymologie française)
Carrer le pognon
France, 1894 : Détourner l’argent, voler.
— Mais, paraît qu’il a trouvé plus malin que lui… à propos de sa banque… sa caisse d’Algérie, je me sais plus au juste… c’est des trucs de la haute que je ne connais pas… Enfin, on l’a mangé… on a dit qu’il avait carré le pognon des pantes.
(E. Lepelletier, Les Secrets de Paris)
Champ d’oignons
Delvau, 1867 : s. m. Cimetière, — dans l’argot des faubouriens, qui savent que les morts empruntent aux vivants un terrain utilisé pour l’alimentation de ceux-ci.
Champignon
d’Hautel, 1808 : Il vient comme un champignon. Se dit figurément d’un enfant plein de vigueur et de santé qui se développe sans secousse et d’une manière heureuse.
On dit aussi par ironie d’un homme qui, de pauvre qu’il étoit, s’élève subitement, qu’il est venu en une nuit comme un champignon.
Delvau, 1864 : Végétation charnue et maligne qui vient sur le membre viril par suite d’un contact suspect.
Elle n’eut jamais chaude-pisse,
Ni vérole, ni champignon.
H. Raisson.
Champignon (le)
Delvau, 1864 : Le membre viril, à cause de sa forme qui rappelle celle des cryptogames dont les femmes sont si friandes, surtout quand ce sont des champignons de couche.
Si son champignon
Ressemble à son piton.
Quel champignon,
Gnon, gnon,
Qu’il a, Gandon,
Don, don !
Alexandre Pothey.
Chignon
d’Hautel, 1808 : Prendre quelqu’un par le chignon du cou. Pour dire, le saisir au cou par derrière.
Colignon
Rossignol, 1901 : On appelle ainsi les cochers de fiacre. Colignon est le nom d’un cocher condamné pour assassinat à une époque assez éloignée.
Collignon
Virmaître, 1894 : Cocher de fiacre. Cette expression date de l’assassinat de M. Juge par un cocher de fiacre nommé Collignon, qui fut arrêté par Proudhon, rue de l’Ouest. Collignon fut exécuté. Ce nom est resté un terme de mépris (Argot du peuple).
France, 1894 : Cocher de fiacre ; du nom d’un cocher qui assassina son voyageur sous le second Empire.
J’étais furibond, car la veille,
Un collignon, un vrai frondeur,
M’avait dit : « Monte à l’œil, ma vieille,
Pour l’instant, je suis maraudeur.
(Henri Bugult)
Et c’troisième, on dirait qu’i’ sacre,
Tell’ment il prend un air grognon.
J’parie un litr’ que c’est saint Fiacre,
Sors donc d’ton siège, eh ! Collignon !
(Jules Jouy)
Compagnon
d’Hautel, 1808 : Compagnon de malheur. Ouvrier inhabile et sans dextérité.
Travailler à dépêche compagnon. Pour dire à la hâte, sans soin, sans aucune précaution ; bousiller.
Ils vivent ensemble comme compères et compagnons. Se dit de deux hommes qui, quoique d’une condition bien différente, vivent mutuellement dans une très-grande familiarité.
Traiter quelqu’un de pair à compagnon. En user fort librement avec lui.
Delvau, 1864 : Le membre viril, qui naît avec l’homme et meurt avec lui.
Mignonne, jour et nuit je suis importuné
D’un petit compagnon qui quand et moi fus né.
Théophile.
Le compagnon, étant de taille énorme,
Foula comme il faut le castor.
Piron.
Boutmy, 1883 : s. m. Camarade de rang. Dans les ateliers, les rangs sont disposés pour deux compositeurs ; chacun des deux est le compagnon de l’autre : Dis donc, mon compagnon, prête-moi ta pointe.
Coquignon
un détenu, 1846 : Vermine.
Crépage de chignon
France, 1894 : Bataille de femmes.
Crêpage de chignon
Rigaud, 1881 : Batterie entre femmes. Elles se prennent ordinairement aux cheveux.
Crêper le chignon (se)
Delvau, 1867 : Se gourmer, échanger des coups, s’arracher mutuellement les cheveux, — dans l’argot du peuple.
Rigaud, 1881 : Se battre entre femmes.
T’es-tu crêpé le chignon avec une camarade ?
(Huysmans, Marthe.)
Virmaître, 1894 : Se dit de deux femmes qui se battent avec acharnenement. C’est le contraire qu’il faudrait dire, car après la bataille, le chignon est plus que décrêpé (Argot du peuple).
France, 1894 : Se dit de deux femmes qui se battent et se prennent aux cheveux.
C’était une sorte de gavroche femelle, rieuse, gouailleuse, capable à certains moments d’un dévouement extraordinaire, et, à d’autres, n’hésitant pas à se crêper le chignon avec une amie.
(Édouard Ducret, Paris-Canaille)
Déguignoner
d’Hautel, 1808 : Être déguignoné. N’être pas toujours dans le malheur, avoir des intervalles de bonne fortune ; regagner ce que l’on a perdu au jeu.
Esbigner, Esbignonner
Rigaud, 1881 : Voler, faire disparaître un objet, — dans le jargon du peuple. C’est-à-dire faire partir un objet.
Laronneux, n’crois pas m’esbignonner mon maquereau.
(Le Nouveau Vadé.)
Esbigner un porte morningue dans la profonde d’un girondin.
Escaffignon, Esclot
Rigaud, 1881 : Soulier, — dans le jargon des chiffonniers, qui disent aussi gant, et gant de pied.
Escafignons
Delvau, 1867 : s. m. Souliers, — dans l’argot du peuple, qui parle comme écrivait ou à peu près, il y a 450 ans, Eustache Deschamps, l’inventeur de la Ballade.
De bons harnois, de bons chauçons velus.
D’escafilons, de sollers d’abbaïe.
Les écoliers du temps jadis disaient Escaffer pour Donner un coup de pied « quelque part ». Sentir l’escafignon. Puer des pieds.
Gnon
Delvau, 1867 : s. m. Meurtrissure que se fait une toupie ou un sabot, — dans l’argot des enfants ; et par extension, Blessure que se font les hommes en se battant. S’emploie au figuré.
Rigaud, 1881 : Contusion ; coup qui marque.
Virmaître, 1894 : Donner un coup ou le recevoir.
— Ce pauvre Léon, il est crapsé du gnon que lui a foutu sa pouffiace (Argot des souteneurs).
Rossignol, 1901 : Coup. Recevoir un gnon, c’est recevoir un coup.
Hayard, 1907 : Coup de poing.
Grand lumignon
Delvau, 1867 : s. m. Le soleil, — dans l’argot des voyous.
Grignon
d’Hautel, 1808 : Un grignon de pain. Pour une croûte, une bribe de pain.
Delvau, 1867 : s. m. Morceau, de pain spécialement.
Guignon
d’Hautel, 1808 : Avoir du guignon. Pour, être malheureux, n’avoir de succès en rien.
Jouer de guignon. Jouer de malheur ; perdre tout son argent au jeu.
Delvau, 1867 : s. m. Pseudonyme moderne du vieux Fatum. Avoir du guignon. Jouer de malheur, ne réussir à rien de ce qu’on entreprend.
Guignonnant
Delvau, 1867 : adj. Désagréable. C’est guignonnant ! C’est une fatalité ! On dit aussi — à tort — guignolant.
Guignonné (être)
Delvau, 1867 : Être poursuivi par la déveine au jeu, par l’insuccès dans ce qu’on entreprend.
Maquignon
Delvau, 1864 : Un monsieur qui fait la traite des blanches, — le mango antique.
Delvau, 1867 : s. m. Homme qui fait tous les métiers, excepté celui d’honnête homme, — dans l’argot du peuple.
Rigaud, 1881 : Trafiqueur ; sophistiqueur.
Maquignon à bidoche
Fustier, 1889 : Variété de souteneur.
Maquignonnage
d’Hautel, 1808 : Tripotage, intelligences secrètes ; commerce illicite ; intrigue contraire à la bienséance et à la probité.
Delvau, 1867 : s. m. Proxénétisme ; tromperie sur la qualité et la quantité d’une marchandise ; abus de confiance.
Rigaud, 1881 : Gredinerie commerciale ; vente à faux poids ; falsification de marchandises ; sophistication.
Maquignonner
d’Hautel, 1808 : Intriguer ; tripoter une affaire en dessous main ; faire un commerce secret.
Delvau, 1867 : v. a. Faire des affaires véreuses.
Maquillé du pognon
M.D., 1844 : Faire de l’argent.
Matignon
Halbert, 1849 : Messager.
Delvau, 1867 : s. m. Messager, — dans le même argot [des voleurs].
Mettre en rang d’ognons (se)
Delvau, 1867 : Se placer les uns derrière les autres, — dans l’argot du peuple. On disait autrefois d’un homme, qu’il se mettait en rang d’ognons quand il se plaçait dans celui où il y avait des gens de plus grande condition que lui.
Mignon
d’Hautel, 1808 : Un mignon. Homme d’une lâche complaisance, asservi à d’infâmes caprices.
Un piché mignon. Inclination fautive dans laquelle on tombe à tout moment.
Argent mignon. Épargnes, économie, abondance d’argent comptant, que l’on dépense en frivolités, que l’on emploie à satisfaire ses moindres désirs.
Delvau, 1864 : Jeune pédéraste… passif. — Apollon à belles fesses. — L’histoire faisant mention des pages de Henri III, qui étaient non-seulement ses favoris, mais encore ses mignons, ne laisse pas de doute sur l’emploi qu’ils avaient auprès de leur maître.
Ce qu’il est le plus naturel de faire à la femme est précisément ce dont elle se soucie le moins ;… tantôt elle veut qu’où la traite comme un mignon… tantôt, etc…
A. de Nerciat.
Petit fils, petit mignon, Mâle ou femelle, Je sais ton nom.
Béranger.
Et j’abandonne au vicaire de Dieu
Ses trois clés d’or, ses fulminantes bulles,
Son Vatican, son cardinal neveu,
Ses beaux mignons, ses nièces et ses mules.
Parny.
Mignonne
Delvau, 1864 : Nom que l’on donnait au XVIIe siècle, à l’époque de leur apparition, à toutes les femmes entretenues.
Les riches seigneurs et les financiers ne se faisaient pas faute d’entretenir plusieurs mignonnes à la fois dans différents quartiers de la ville, ou même de les réunir ensemble comme dans un sérail.
P. Dufour.
Il me faut donc chercher quelque jeune mignonne,
Que, pour fille de chambre, en gaussant je lui donne.
J. De Schélandre.
Ognon
d’Hautel, 1808 : Pérette à l’ognon. Petite fille babillarde et inconséquente, qui fait la bégueule et la mijaurée.
Il y a de l’ognon. Locution basse et triviale, tirée d’une chanson populaire, pour, il y a quelque chose là dessous ; on trame quelque mauvaise affaire.
Il croît à la façon des ognons. Pour dire que quelqu’un épaissit et ne grandit pas.
Être vêtu comme un ognon. Se dit de quelqu’un qui porte un grand nombre d’habits les uns sur les autres.
Se mettre en rangs d’ognons. Se placer en un rang ou il y a des personnes plus considérables que soi.
Il s’est frotté les yeux avec un ognon. Se dit par ironie d’une personne peu sensible, et qui affecte de verser des larmes pour un évènement qui ne l’intéresse que faiblement.
Delvau, 1867 : s. m. Grosse montre, de forme renflée comme un bulbe, — dans l’argot du peuple, ami des mots-images. On remarquera que, contrairement à l’orthographe officielle, j’ai écrit ognon et non oignon. Pour deux raisons : la première, parce que le peuple prononce ainsi ; la seconde, parce qu’il a raison, oignon venant du latin unio. J’ai même souvent entendu prononcer union.
Ognon (il y a de l’)
Delvau, 1867 : On va se fâcher, on est sur le point de se battre, par conséquent de pleurer. Argot des faubouriens.
Ognons (aux) !
Delvau, 1867 : Exclamation de l’argot des faubouriens, qui l’emploient comme superlatif de bien, de bon et de beau. On dit aussi Aux petites ognons ! et même Aux petites oignes ! Cette expression et celle-ci : Aux petits oiseaux ! sont les descendantes de cette autre : Aux pommes ! qu’explique à merveille une historiette de Tallemant des Réaux.
Oignon
Larchey, 1865 : Montre (Vidocq). — Allusion de forme. — Aux petits oignons : Très-bien. — On sait combien le peuple aime ce légume. — On dit par abréviation : Aux petits oignes ! — V. Aux pommes. — Il y a de l’oignon : Il y a du grabuge. — Allusion aux pleurs que l’oignon fait verser.
S’prend’ debec c’est la mode, Et souvent il y a de l’oignon.
Dupeuty.
Rigaud, 1881 : Montre d’argent épaisse et large.
La Rue, 1894 : Grosse montre démodée. Aux petits oignons, très bien.
Virmaître, 1894 : Montre énorme. Argot du peuple qui dit : ognon.
— Ton ognon marque-t-il l’heure et le linge ? (Argot du peuple).
Hayard, 1907 : Grosse montre.
Oignon (il y a de l’)
Rigaud, 1881 : Ça va mal, les affaires vont se gâter, les coups et les pleurs sont à la tombante.
Oignon (l’)
Virmaître, 1894 : Il s’appelle aussi trou de balle (Argot des souteneurs). V. Figne. N.
Hayard, 1907 : L’anus.
Oignons (chaîne d’)
Rigaud, 1881 : Les dix d’un jeu de cartes, — dans le jargon des ouvriers.
Oignons (peler des)
Rigaud, 1881 : Gronder.
Oignons, Oignes (aux petits)
Rigaud, 1881 : Excellent, supérieur. L’oignon joue un grand rôle dans la casserole du peuple de Paris pour qui le miroton est un plat fondamental et patriotique.
Eh ben, sergent, trouvez-vous que je lui aie arrangé ça aux petits oignons ?
(Alph. Arnault et L. Judicis, Les Cosaques.)
Pignon
d’Hautel, 1808 : Avoir pignon sur rue. Avoir une maison à soi ; avoir un magasin, ou une boutique qui donne sur la rue.
Pognon
M.D., 1844 : De l’argent.
Delvau, 1867 : s. m. Argent, monnaie qu’on remue à poignée, — dans l’argot des faubouriens.
Rigaud, 1881 : Argent de poche. — Pognon secret, économies, argent, caché, argent mignon.
La Rue, 1894 : Argent.
Virmaître, 1894 : Argent, monnaie. Allusion à l’argent mis à même la poche et que l’on prend à poignée. Une poignée d’argent ; de là, pognon (Argot des souteneurs).
Rossignol, 1901 : Argent.
Hayard, 1907 : Argent.
Pognon (du)
Merlin, 1888 : De l’argent.
Pognoniste
Rossignol, 1901 : Celui qui a du pognon.
Poignon
un détenu, 1846 : Argent monnayé.
Pont d’Avignon
Delvau, 1867 : s. m. Fille publique, — dans l’argot des gens de lettres.
Quignon
d’Hautel, 1808 : Un quignon de pain. Pour un gros morceau de pain.
Delvau, 1867 : s. m. Gros morceau de pain.
Rentier à la soupe à l’ognon
Delvau, 1867 : s. m. Ouvrier, — dans l’argot des faubouriens.
Riflard (compagnon du)
Rigaud, 1881 : Aide-maçon. — En terme de maçon, le riflard est la pelle dont ils se servent ; d’où le surnom de compagnon du riflard.
Rognon
d’Hautel, 1808 : Mettre la main sur les rognons. Pour dire sur les hanches, comme font les poissardes quand elles se querellent.
Rognon (sale)
Rigaud, 1881 : Mot à mot : sale créature couverte de rogne, — dans le jargon des voyous. Rognon est une forme de rogne. — Qué qu’c’est que c’rognon qu’tu camionnes à présent ?
Rognonner
d’Hautel, 1808 : Gronder, marmonner, murmurer entre ses dents.
Delvau, 1867 : v. n. Bougonner, — dans l’argot des bourgeois.
Romagnol ou romagnon
Virmaître, 1894 : Trésor caché (Argot des voleurs).
Romagnol, ou romagnon
Delvau, 1867 : s. m. Trésor caché, — dans l’argot des voleurs.
Solliceur de pognon
Rigaud, 1881 : Banquier.
Tignon
d’Hautel, 1808 : Les cheveux de derrière, ce que l’on appelle ordinairement chignon.
Trognon
d’Hautel, 1808 : Un petit trognon. Terme de mépris ; pour dire une fille de petite taille, réplète, surchargée d’embonpoint.
J’en fais autant de cas que d’un trognon de choux. Pour dire que l’on n’a aucune considération pour quelqu’un.
Larchey, 1865 : Petite femme.
En lorgnant la brunette, j’lui dis : Mon petit trognon
Les Amours de Jeannette, ch., 1813.
Delvau, 1867 : s. m. Tête, — dans l’argot des faubouriens, moins polis que les gueux anglais, qui eux disent Costard (grosse pomme). Dévisser le trognon. Tordre le coup à quelqu’un.
Delvau, 1867 : s. f. Petite fille, le cœur d’une femme, — dans l’argot du peuple.
Virmaître, 1894 : Expression de tendresse, comme mon petit chat, mon petit lapin bleu.
Qu’il est joli, qu’il est mignon,
Qu’il est gentil mon p’tit trognon, (Argot du peuple).
Trognon (mon petit)
Rigaud, 1881 : Terme d’amitié, pour mon petit trognon de chou.
Troufignon
Delvau, 1867 : s. m. Le podex, — dans l’argot du peuple, qui employait déjà cette expression du temps de Béroalde de Verville.
Troufignon (?)
Rossignol, 1901 : Il y avait dans le temps une chanson en vogue que chantaient les militaires en marche ; il s’agissait d’un âne qui avait perdu sa queue, et le refrain était ainsi :
Pauvre queue ! Triste queue ! Toi qui chassais si bien les mouches
À l’entour du troufignon.
La berdondaine, la berdondon.
Troufignon, Troufignard
Rigaud, 1881 : Le fondement.
Véreux (chignon)
Rigaud, 1881 : Fausse natte, faux chignon grossièrement fabriqué.
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