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Drap

d’Hautel, 1808 : La lisière est pire que le drap. Se dit familièrement pour faire entendre que les habitans des frontières d’une province auxquels on attribue certains défauts, sont pires que ceux de l’intérieur de la province même.
Mettre quelqu’un dans de beaux draps. Le mettre dans l’embarras ; lui causer de la peine ; lui jouer de mauvais tours.
Les plus riches ainsi que les plus pauvres n’emportent qu’un seul drap en mourant. Maxime dont les humains ne peuvent se pénétrer.
On dit d’un homme qui veut tout envahir, qu’Il veut avoir le drap et l’argent.
Tailler en plein drap.
Agir d’après ses propres volontés ; tailler et rogner librement dans une affaire.

France, 1907 : Apocope de drapeau, dans l’argot des polytechniciens.

Drap (manger du)

France, 1907 : Jouer au billard.

Drap mortuaire

Fustier, 1889 : Filet. Argot des braconniers.

La perdrix grise est ensevelie chaque jour dans le drap mortuaire.

(France, octobre 1885.)

Drapeau

d’Hautel, 1808 : Il ne se soutient non plus qu’un drapeau mouillé. Se dit d’un homme dont la foi blesse est telle, qu’il ne peut se soutenir.

Delvau, 1866 : s. m. Serviette, — dans l’argot des francs-maçons. Grand drapeau. Nappe.

Rigaud, 1881 : Serviette, — dans le jargon des francs-maçons. — Grand drapeau, nappe.

Rigaud, 1881 : Drap de lit. Être sous les drapeaux, être couché.

France, 1907 : Serviette ; argot des francs-maçons. Grand drapeau, nappe.

Drapeau (être de garde au)

Rigaud, 1881 : « Dans le jargon pittoresque des garnisons, on a donné à cette expression une acception que les règlements militaires n’avaient point prévue. Un officier est de garde au drapeau quand il est aux arrêts. On dit aussi qu’un camarade est de garde au drapeau lorsqu’il ne paraît pas le soir à la pension, et qu’il y envoie chercher par son ordonnance un dîner pour deux. » (Fr. de Reifienberg, La Vie de garnison.) Dans le monde de la bourgeoisie, on dit du mari qui est obligé d’accompagner sa femme en soirée ou de rester à la maison auprès de madame, qu’il est de garde au drapeau.

Drapeau rouge

France, 1907 : Menstrues. Mettre de drapeau rouge, avoir ses menstrues ; argot des ouvrières.

— Qui va danser à l’Alcazar, ce soir ?
On répondit :
— Moi !… Moi !… Moi !…
Clara reprit :
— J’irais bien, moi. Seulement, je ne danserai pas beauconp. Comme c’est le 14 Juillet, j’ai mis le drapeau rouge.
— Tiens ! moi aussi, fit une blondine de vingt ans, pâle de chlorose, qu’on appelait Lucie.
Et la première de l’atelier, la « contre-dame », comme on dit là-bas, déclara :
— Moi aussi !
On riait. Maria Dambre, qui seule n’avait pas compris, questionna de sa voix de fausset, tout en faufilant un jupon :
— Qu’est-ce que c’est donc que le drapeau rouge ?

(Marcel Prévost, Gil Blas)

On dit aussi dans le même sens : voir éclore la rose rouge.

Drapeau, drap de lit (planter un)

Hayard, 1907 : Ne pas payer ses dettes.

Drapeaux

Delvau, 1866 : s. m. pl. Couches, langes de nouveau-né, — dans l’argot du peuple, qui emploie ce mot depuis quelques siècles.

Draper

d’Hautel, 1808 : Draper quelqu’un. Le censurer, lui faire de vives réprimandes ; l’invectiver.

Être dans de beaux draps

Delvau, 1866 : Se dit ironiquement de quelqu’un qui s’est attiré une fâcheuse affaire, ou qui est ruiné. Argot du peuple.

France, 1907 : Se trouver dans une fâcheuse affaire.

Halle aux draps

Delvau, 1866 : s. f. Le lit, — dans l’argot des faubouriens. Aller à la halle aux draps. Se coucher.

France, 1907 : Le lit.

Manger du mérinos, du drap

France, 1907 : Jouer au billard.

Mettre dans de beaux draps

Delvau, 1866 : v. a. Engager quelqu’un dans une affaire scabreuse, dans un mauvais pas, dans un danger quelconque. On dit aussi : Être dans de beaux draps.

Mouiller ses draps

Delvau, 1864 : Avoir des pollutions nocturnes ; jouir comme Ixion, d’une nuée qui a le con d’une femme ou la pine d’un homme.

Il n’est que toi, V***, ma toute belle,
Qui seule, hélas ! te chatouillant le sein.
Fais chaque nuit des rêves de pucelle,
Et sans plaisir mouilles ton travertin.

J. Duflot.

Ouvrir ses draps

Delvau, 1864 : Ouvrir ses cuisses, se faire baiser.

Qui faites tant les resserrées,
Quand on veut ouvrir vos genoux.

Tabarin.

Du beau Quartier plus d’un’ bell’ dame
Qui pour un cach’mire ouv’ ses draps.

E. Debraux.

Planter un drapeau

Virmaître, 1894 : Autrefois on disait faire un puff. Les ouvriers et les petits employés ont l’habitude de manger à la semaine ou au mois chez leur restaurateur ; fréquemment quand ils quittent leur place, ils ne payent pas le gargotier.
— Pourquoi ne passes-tu pas par-là ?
— J’ai planté un drapeau.
Allusion au drapeau planté par les cantonniers sur la voie publique qu’ils réparent pour avertir qu’il ne faut pas passer là (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Faire une dette chez un marchand de vin ; on dit aussi faire un pouf.

France, 1907 : Contracter une dette dans un cabaret ou un restaurant. L’on n’ose plus passer dans la rue, qui dès lors est barrée comme lorsque le service de la voirie y fait poser un petit drapeau ronge pour indiquer qu’elle est en réparation et que la circulation y est interdite.

Prendre ses draps

Fustier, 1889 : Prendre le chemin de la salle de police. Argot des élèves de l’École Saint-Cyr.

Le bazof court le long des lits secouant de la phrase sacramentelle : Prenez vos draps, les malheureux qui n’ont pas eu le temps de rapporter leurs matelas.

(Maizeroy : Souvenirs d’un Saint-Cyrien.)

France, 1907 : Aller à la salle de polices argot des saint-cyriens. L’élève puni emporte à la salle de police les draps de son lit.

Voir le monde par une fenêtre de drap

France, 1907 : Porter le capuchon. Le vieux dicton engage le peuple à se défier des gens qui ne voient de monde que par une fenêtre de drap, c’est-à-dire des ordres monastiques portant cagoule d’où l’on ne voit que par deux trous percés dans l’étoffe. « Ne vous fiez jamais en gens qui regardent par ung pertuis », disait Rabelais.


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