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Aller se faire couper les cheveux

Delvau, 1864 : Aller au bordel. — L’expression date de l’établissement des bains de mer de Trouville, fréquentés par la meilleure société parisienne. Trouville est pour ainsi dire un faubourg du Havre, mais un faubourg sans bordels. Les messieurs sans dames qui ont des besoins de cœur s’échappent, vont au Havre et reviennent l’oreille basse, la queue entre les jambes, comme honteux de leurs mauvais coups. D’où venez-vous ? leur demandent les dames. — J’ai été me faire couper les cheveux, répond chaque coupable. — Les dames trouvaient — trouvillaient, dirait Commerson — qu’ils allaient bien souvent se faire arranger — la chevelure.

Avoir pas inventé le fil à couper le beurre (n’)

Delvau, 1866 : Être simple d’esprit, et même niais. On dit aussi N’avoir pas inventé la poudre.

Chique (couper la)

Rigaud, 1881 : Couper la parole ; synonyme de couper le sifflet.

Couper

d’Hautel, 1808 : Couper la musette à quelqu’un. Locution burlesque et triviale, qui signifie rendre quelqu’un confus et stupéfait, au point de lui interdire les moyens de s’exprimer.
On dit aussi : Ça te coupe, pour cela te contrarie, te déroute, te fâche.
Jouer à coupe-cul. Signifie jouer sans revanche.
Couper la parole à quelqu’un. L’interrompre au milieu de sa conversation, pour prendre soi même la parole.
Couper l’herbe sous le pied à quelqu’un. Le supplanter, lui ravir sa place, ou lui enlever l’objet de ses espérances.
Couper la gueule à quelqu’un. Locution poissarde qui signifie battre quelqu’un, lui faire rentrer les paroles dans le ventre, le réduire au silence par des moyens vigoureux.
Couper les vivres. Ôter à quelqu’un les moyens de travailler, et par-là de subsister.
Couper la robe au cul. C’est faire outrage à une femme, se porter sur elle au dernier des affronts. Ce terme ne s’emploie que par mépris et envers une femme de mauvaise vie.

Delvau, 1866 : v. a. Passer devant une voiture, — dans l’argot des cochers, qui se plaisent à se blesser ainsi entre eux.

Boutmy, 1883 : v. intr. Tomber dans un piège, accepter comme vraie une assertion qui ne l’est pas ; croire à la véracité d’un récit plus ou moins vraisemblable : Je ne coupe pas, je n’en crois rien.

Virmaître, 1894 : Échapper.
— Tu n’y échapperas pas, tu n’y couperas pas.
On coupe à une corvée, à une obligation quelconque (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Croire. On dit aussi : J’ai coupé à cette corvée, pour dire : je n’y ai pas été.

Hayard, 1907 : Échapper à un ennui, à une corvée.

Couper (la)

Delvau, 1866 : v. a. Étonner quelqu’un désagréablement en lui enlevant sa maîtresse, son emploi, n’importe quoi, au moment où il s’y attendait le moins. Le mot date de la maréchale Lefebvre. On dit volontiers comme elle : Cela te la coupe !

Couper (ne pas y)

Merlin, 1888 : Cette expression a deux acceptions : dans la première, elle signifie ne pas échapper, ne pas éviter. Ainsi, un supérieur menaçant de punir un homme, lui dira : Vous n’y couperez pas ! Dans le deuxième sens, cela veut dire ne pas croire, ne pas ajouter foi aux dires de quelqu’un, ne pas tomber dans le panneau. On dit aussi : Ne pas couper dans ce ceinturon ou dans la pommade.

Couper (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Faire un lapsus linguæ compromettant dans la conversation ; commencer un récit scabreux à la troisième personne, et le continuer, sans s’en apercevoir, à la première.

Couper (y)

Rigaud, 1881 : Ne pas savoir faire une chose, n’y rien connaître, ou ne pas vouloir la faire. Êtes-vous fort sur le calcul ? — J’y coupe. A au régiment à peu près la même signification. C’est éluder une corvée ou une punition. Je coupe à aller prendre Jules par les oreilles. À quelqu’un qui veut éviter une corvée, les camarades disent : Tu n’y couperas pas plus qu’un vieux renard. — Dans le même jargon, équivaut au célèbre : Tu peux te fouiller. « Tu voudrais bien te rincer la trente-deuxième, mais tu y coupes. » Réminiscence du jeu d’écarté.

La Rue, 1894 : Croire. Se laisser abuser.

France, 1907 : Tomber dans un piège, croire à un mensonge.

Tout a sa fin dans ce baroque monde :
Les plus heureux même n’y coupent pas,
Car c’est la règle en la machine ronde
De ne jamais échapper au trépas.
Donc, brusquement, casse la manivelle :
Adieu famille, amis, et cætera…
Ah ! cette fois, pour sûr on restera
À tout jamais au fond de la Nouvelle.

(Georges Prud’homme)

Couper à la marche

Rigaud, 1881 : Se faire exempter d’une corvée, — dans le jargon des troupiers.

Couper à…

France, 1907 : Éviter une chose ; couper à la corvée.

La seule manière d’échapper à ce terrible examen eût été de couper à la manœuvre et d’être exempt de cheval : mais comment ? Le médecin-major Mouillac était inaccessible aux carottes, et les connaissait toutes dans les coins.

(Pompon, Gil Blas)

Alors, la chambrée s’étire, et, sous les charpentes, c’est un va-et-vient de frileuses guiboles, sous les liquettes fendues. Les zouaves, qui la veille fanfaronnaient pour couper aux marches, ont lancé polochons et couvertures, et ils s’habillent en braillant…

(Georges d’Esparbès)

Couper au couteau (bêtise à)

France, 1907 : Expression populaire signifiant que la chose est tellement bête qu’elle en est compacte et pourrait se tailler comme un morceau de pain.

Ce misérable imbécile faisait sa pâture journalière des romans criminels, jetés au rez-de-chaussée des journaux populaires par les bâtards issus de Ponson du Terrail et de Gaboriau ; il s’exaltait au récit des troupes de bandits imaginaires, il se passionnait à leurs nobles luttes avec une police d’une bêtise à couper au couteau.

(Henri Bauer, La Ville et le Théâtre)

Couper cul

Delvau, 1866 : v. n. Abandonner le jeu, — dans l’argot des joueurs.

Couper dans l’pont

Rossignol, 1901 : Croire un mensonge c’est couper dans l’pont.

Couper dans la pommade

Rigaud, 1881 : Tomber dans le panneau, — en terme populaire.

Couper dans le ceinturon

Fustier, 1889 : Même signification que Couper dans le pont. (V. Delvau.)

Une vieille ambitieuse qui est simple marchande des quatre saisons, et que j’ai coupé dans son ceinturon.

(Gazette des Tribunaux, 1881.)

Couper dans le ceinturon, dans la pommade, dans le pont

France, 1907 : Se laisser duper, croire aux mensonges, tomber dans le panneau. Allusion à la courbe que les grecs impriment à une carte ou à un paquet de cartes, de façon à obliger le partenaire à couper, sans qu’il en ait conscience, dans la portion du jeu préparé par le filou.

Ah ! ces braves militaires… À l’occasion, ils emportent le pont d’Arcole, de Rivoli ou de Palikao ; mais, pour les autres ponts, ils se contentent d’ordinaire de couper dedans…

(Gil Blas)

Ravachol reçut la visite de l’abbé Claret… qui lui apporta l’éncyclique de Léon XIII et essaya de lui représenter le pape comme le premier des anarchistes. Défiant par nature, Ravachol flaira une manifestation de calotin.
À un des gendarmes qui le conduisaient chaque jour au préau et le gardaient étroitement pendant sa promenade, il a dit :
— Ce ratichon-là est un bon type… seulement quand je serai raccourci, il ira crier partout que j’avais coupé dans sa pommade.
Aussi demanda-t-il à l’abbé de ne point l’assister le matin de l’exécution.

(Flor O’Squarr, Les Coulisses de l’anarchie)

Et pour les goss’, ah ! que salade !
C’qu’on s’gondol’ ! I’ sont étouffants !
Si nous coupions dans leur pommade,
Faudrait aimer tous les enfants.

(Paul Paillette)

Couper dans le pont

Delvau, 1866 : v. n. Donner dans le panneau, croire à ce qu’on vous raconte, — par allusion au pont que font les Grecs en pliant les cartes à un endroit déterminé, de façon à guider la main du pigeon dans la portion du jeu où elle doit couper sans le vouloir.

Rigaud, 1881 : Tomber dans un piège.

En terme de grec, le pont c’est le bombage de la partie supérieure du jeu destiné à amener l’adversaire à couper les cartes de façon à aider le tricheur. Mais personne ne coupe plus dans le pont.

(A. de Caston.)

Couper dedans

Delvau, 1866 : v. n. Se laisser tromper, accepter pour vraie une chose fausse. Argot du peuple.

Couper l’alfa

France, 1907 : Boire de l’absinthe. Allusion à la couleur de cette plante.

Couper la chique

Larchey, 1865 : Voir chique.

France, 1907 : Désappointer.

Couper la gueule à quinze pas

Larchey, 1865 : Exhaler une si mauvaise odeur qu’on la sent a quinze pas. — Cette expression ne manque pas de justesse, car la bouche souffre autant que le nez en pareil cas.

Quand elle a mangé du cerv’las, Ça vous coup’la gueule à quinz’pas.

Colmance.

Delvau, 1866 : v. a. Avoir une haleine impossible à affronter, même à une distance de quinze pas, — dans l’argot des faubouriens, impitoyables pour les infirmités qu’ils n’ont point.

France, 1907 : Avoir l’haleine forte, autrement dit : tuer les mouches à quinze pas.

Couper la mèche (se)

Delvau, 1864 : S’émasculer volontairement, — pour ne plus prendre feu auprès des femmes.

Puisque aimer offense Dieu,
Qu’un sûr moyen nous empêche :
Dès qu’on redoute le feu,
Que ne coupe-t-on la mèche ?

Altaroche.

Couper la musette

Larchey, 1865 : Couper la parole. — Comme dans chanterelle et dans sifflet, la voix est assimilée à un instrument.

Ta remontrance me coupe la musette.

Chansons, Châteauroux, 1826.

France, 1907 : Couper la parole. Se dit aussi pour couper la gorge.

Couper la queue à son chien

Delvau, 1866 : v. a. Faire quelque excentricité bruyante et publique, de façon à attirer sur soi l’attention des badauds, — stratagème renouvelé des Grecs.

Couper la verte

France, 1907 : Boire de l’absinthe.

Couper la verte, l’alfa

Fustier, 1889 : Argot militaire. Boire de l’absinthe.

Couper le sifflet

Larchey, 1865 : Couper la parole, couper la gorge.

Rigaud, 1881 : Interloquer. — Ça te la coupe. Mot à mot : ça te coupe la parole. — Ça vous coupe la gueule à quinze pas, ça sent mauvais de loin. Lorsque quelqu’un vous parle, qui a mangé de l’ail, du fromage de Gruyère, bu quelques verres de vin et fumé une ou deux pipes par là-dessus, ça vous coupe la gueule à quinze pas.

Couper le sifflet à quelqu’un

Delvau, 1866 : v. a. Le faire taire en parlant plus fort que lui, ou en lui prouvant clairement qu’il a tort, qu’il se trompe. Signifie aussi Tuer.

Couper le trottoir

Delvau, 1866 : v. n. Forcer quelqu’un qui vient sur vous à descendre sur la chaussée, en marchant comme s’il n’y avait personne ; ou bien, de derrière passer devant lui sans crier gare.

Rigaud, 1881 : Marcher comme si l’on était seul sur un trottoir, bousculer tout le monde en marchant.

Couper les effets

France, 1907 : Détourner, par une pantomime ou un jeu de physionomie comique, l’attention du publie d’un camarade sur la scène.

Couper les vivres

Delvau, 1866 : Supprimer tout envoi d’argent ou de pension, — dans l’argot des étudiants, qui n’en meurent pour cela ni de faim ni de soif.

Couper, couper dans le pont

Larchey, 1865 : Donner dans le panneau.

Laisse-la couper dans le pont.

(Balzac)

Ah ! ! dit Marlot en faisant sauter l’or dans sa main, elle a donc coupé dans le mariage ?

Champfleury.

Vient du terme : faire le pont : plier légèrement les cartes a un endroit déterminé, de façon à guider la main de l’adversaire dans la portion du jeu où elle doit couper innocemment, secondant ainsi les vues de l’aventurier. L’expression est pittoresque.

Mornand.

Faire couper

France, 1907 : Faire croire à un mensonge. Voir Couper.

Fil à couper le beurre (n’avoir pas inventé le)

Rigaud, 1881 : Être naïf, être niais. Les amis d’une douce plaisanterie disent également : N’avoir pas découvert la mine de pains à cacheter.

Musette (couper la)

Virmaître, 1894 : Empêcher quelqu’un de parler. On dit aussi : lui couper la chique (Argot du peuple).

N’y pas couper

France, 1907 : Expression militaire signifiant être certain d’une punition, aller sûrement en prison ou à la salle de police.

— Ah ! tu es de garde de nuit ? fit-il. Eh bien, attends, mon vieux, tu ne vas pas y couper !
— Quoi, y couper ? hurla le malheureux.
Mais l’autre écumait de colère. Il beuglait :
— Ah tu veux faire le paillasse, mon salaud : ah !tu veux empêcher les autres de dormir ! Laisse faire, va, je vais le dire au major, et tu n’y couperas pas de tes quinze jours de boîte.

(Georges Courteline)

Cette expression a encore le sens de menace, d’avertissement :

— Ah ! vous faites de l’esprit ! Eh bien, mon petit ami… je vous fiche mon billet que vous n’y couperez pas.
Je ne saisis pas, sur le moment, toute l’importance de cette parole, et le sens de l’expression « n’y pas couper » ne laissa pas que de m’échapper un peu. Je compris quelques mois plus tard, en apprenant que le brave jeune homme m’avait récommandé à l’avance, par une petite lettre bien sentie, à l’adjudant le mon escadron.

(Georges Courteline)

Se couper

Larchey, 1865 : Se contredire, couper ses propres arguments.


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