Bonjour (voleur au), bonjourier
Larchey, 1865 : « Voleur s’introduisant de grand matin dans les maisons où les bonnes laissent les portes entr’ouvertes et dans les hôtels garnis dont les locataires ne ferment pas leurs chambres. » — Canler. — Allusion ironique à l’heure matinale choisie par le voleur ; il vous souhaite en quelque sorte le bonjour.
Bonjourien ou bonjourier
France, 1894 : Celui qui pratique le vol au bonjour. On les appelle aussi chevaliers grimpants : ils grimpent les étages. Le bonjourier exploite également les loges de concierges, tandis qu’un copain fait le guet.
Bonjourier
Delvau, 1866 : s. m. Voleur au Bonjour. On dit aussi : Chevalier grimpant, — par allusion aux escaliers que ce malfaiteur doit grimper.
La Rue, 1894 : Voleur dans les chambres d’hôtel.
Virmaître, 1894 : Vol au bonjour. Ce vol se pratique dans les chambres d’hôtels. Le bonjourier monte lestement les escaliers comme s’il allait faire une visite, généralement le matin à l’heure à laquelle les gens dorment encore ; il voit une clé sur la porte, il entre doucement. Si le dormeur s’éveille, il lui souhaite le bonjour et s’excuse de s’être trompé de porte ; au cas contraire, il vole rapidement ce qui lui tombe sous la main et s’esquive. Il y a six mois, on arrêta une bande de bonjouriers qui avaient la spécialité de voler les souliers des locataires. Ils avaient sous le bras une serviette d’avocat gonflée de vieux journaux ; ils les jetaient dans un coin du couloir et les remplaçaient par les bottines et les souliers (Argot des voleurs).
Bonjourier, voleur au bonjour
Rigaud, 1881 : Voleur qui exerce dans les chambres dont on a négligé d’enlever les clés. Il est matinal et peu bruyant parce qu’il sait qu’il ne faut pas réveiller le chat qui dort. Si on lui demande où il va, ce qu’il veut, il en est quitte pour donner un prétexte ; il s’excuse, souhaite le bonjour, s’esquive et va voir à l’étage au-dessus s’il sera plus heureux.
Bonjourière
Rigaud, 1881 : La femelle du bonjourier. C’est une drôlesse qui, au bal, à la promenade, incendie une dupe de ses regards, se fait conduire au domicile de la dupe et la dévalise pendant la nuit. Combien de niais, croyant à une bonne fortune, se sont réveillés, le lendemain, allégés de leur montre, de leur argent et quelquefois de leurs vêtements !
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