Accommoder
d’Hautel, 1808 : Il l’a bien accommoddé. Pour il l’a traité d’une rude manière ; il l’a rossé d’importance.
Accommoder quelqu’un de toutes pièces. Tenir des discours outrageans sur son compte ; le diffamer, ternir sa réputation.
On l’a accommodé tout de rôti. Pour on l’a molesté, berné ; on l’a fort maltraité.
Le voilà bien accommodé. Se dit par raillerie d’un homme qui s’est enivré ou battu, et qui est dans un état à ne pouvoir paroître.
Accommoder au beurre noir
La Rue, 1894 : Pocher l’œil d’un coup de poing.
Accommoder quelqu’un à la sauce piquante
Delvau, 1867 : v. a. Se moquer de lui, — et même se livrer sur sa personne à des voies de fait désagréables.
Rigaud, 1881 : Relever les ridicules de quelqu’un avec le filet de vinaigre de la parole, comme les cuisinières relèvent une sauce avec un filet de vinaigre plus ou moins d’Orléans. Déjà au XVIIIe siècle, accommoder avait le sens de maltraiter. — Je l’ai pas mal accommodé à la sauce piquante. — Ça ne m’étonne pas, il est assez cornichon pour ça.
Accommoder quelqu’un au beurre noir
Delvau, 1867 : v. a. Lui pocher les yeux à coups de poing.
Accommoder une femme
Delvau, 1864 : La baiser convenablement de manière qu’elle ne réclame pas — à moins qu’elle ne soit trop gourmande.
Mon drôle met pied à terre, descend la demoiselle, et l’accommode de toutes pièces.
D’Ouville.
Safran (accommoder au)
Larchey, 1865 : Faire une infidélité conjugale. Le safran est jaune et cette couleur passe pour celle du cocuage. — V. Rebâtir.
Je ne suis pas fâché qu’elle ait accommodé au safran ce voltigeur de Louis XIV.
E. Augier.
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