Delvau, 1866 : s. m. Gamin de Paris, enfant perdu de la voie publique ; produit incestueux de la boue et du caillou ; fumier sur lequel pousse l’héroïsme : hôpital ambulant de toutes les maladies morales de l’humanité ; laid comme Quasimodo, cruel comme Domitien, spirituel comme Voltaire, cynique comme Diogène, brave comme Jean Bart, athée comme Lalande, — un monstre en un mot. Type vieux — comme les rues. Mais le mot est moderne, quoiqu’on ait voulu le faire remonter jusqu’à Saint-Simon, qui traite de voyous les petits bourgeois de son temps.
Rigaud, 1881 : Grossier, mal-appris, canaille et crapuleux personnage.
Rigaud, 1881 : Gamin de Paris. — Dans les Mystères de Paris, Eug. Sue a doté le voyou, son Tortillard, de tous les vices. — Dans les Misérables, M. Victor Hugo a poétisé le voyou sous le nom de Gavroche.
C’était le même regard pénétrant et astucieux joint à cet air insolent, gouailleur et narquois, particulier au voyou de Paris, ce type alarmant de la dépravation précoce, véritable graine de bagne.
(E. Sue.)
Ses parents l’avaient jeté dans la vie d’un coup de pied. C’était un garçon bruyant, blême, leste, éveillé, goguenard, à l’air vivace et maladif. Il allait, venait, chantait, jouait à la fayousse, grattait les ruisseaux, volait un peu, mais, comme les chats et les passereaux, gaiement, riait quand on l’appelait galopin, se fâchait quand on l’appelait voyou.
(V. Hugo).
C’est le gamin de Paris, l’enfant de la voie publique, le produit de la boue et du caillou, le fumier sur lequel passe l’héroïsme, l’hôpital ambulant de toutes les plaies morales de l’humanité. Laid comme Quasimodo, cruel comme Domitien, spirituel comme Voltaire, cynique comme Diogène, brave comme Jean-Bart, athée comme Lalande, un monstre.
(A. Delvau, La Journée d’un voyou.)
Le voyou, le parisien naturel, ne pleure pas, il pleurniche ; il ne rit pas, il ricane ; il ne plaisante pas, il blague ; il ne danse pas, il chahute ; il n’est pas amoureux, il est libertin.
(L. Veuillot, Les Odeurs de Paris.)
Virmaître, 1894 : Le voyou n’est pas à comparer à l’ancien titi, au gamin, au gavroche. C’est une petite crapule qui a en lui les germes de toutes les passions, de tous les vices et de tous les crimes imaginables. Le gamin de Paris est gouailleur, spirituel, courageux, susceptible de dévouement, il est flâneur, c’est vrai, mais sa flânerie est innocente. Le voyou a un langage à part ; comme le moineau franc, il a les instincts pillards, il est sans cœur, n’aime rien et convoite tout (Argot du peuple).
France, 1907 : Gamin mal élevé, cynique et mal embouché. Le type du genre est le voyou parisien. Alfred Delvau en a donné une définition à laquelle rien n’est à changer :
Gamin de Paris, enfant perdu de la voie publique ; produit incestueux de la boue et du caillou ; fumier sur lequel pousse l’héroïsme : hôpital ambulant de toutes les maladies morales de l’humanité ; laid comme Quasimodo, cruel comme Domitien, spirituel comme Voltaire, cynique comme Diogène, brave comme Jean Bart, athée comme Lalande, — un monstre en un mot.
Type vieux — comme les rues. Mais le mot est moderne, quoiqu’on ait voulu le faire remonter jusqu’à Saint-Simon, qui traite de voyous les petits bourgeois de son temps.
Dans ses Misérables, Victor Hugo, sous le tvpe de Gavroche, a idéalisé le petit voyou parisien. On dit au féminin voyouse ou voyoute. D’après Charles Nisard, voyou viendrait de voirou, individu malfaisant, loup-garou. « Le peuple de Paris, dit-il, qui fait et refait les mots et qui, bons ou mauvais, finit par les imposer, a perfectionné celui-là. Voyou prévaut sur voirou et a gagné la province. Seules les campanes tiennent bon encore, mais à la longue elles céderont.
Voir Voirou.