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Tête

Tête

d’Hautel, 1808 : Chercher des poux à la tête de quelqu’un. Lui faire une mauvaise querelle, lui chercher noise sans sujet, sans fondement, à dessein de s’en débarrasser.
Des raisons qui n’ont ni cul ni tête. C’est à-dire dénuées de sens commun ; de mauvaises allégations.
Laver la tête à quelqu’un. Le gronder, le vespériser, lui faire de vifs reproches.
La tête me fend. Pour, j’ai un mal de tête excessif.
Jeter une marchandise à la tête de quelqu’un. L’offrir à vil prix, pour s’en débarrasser ; moyen qui ne réussit pas toujours à Paris, où l’on n’estime que les choses d’un prix élevé.
On voit bien à ses yeux que sa tête n’est pas cuite. Pour dire qu’un homme a trop bu d’un coup ; que le vin lui a tapé à la tête.
La tête a emporté le cul. C’est-à-dire, le fort a entraîné le foible.

Delvau, 1866 : s. f. Air, physionomie. Avoir une tête. Avoir de la physionomie, de l’originalité dans le visage.

Delvau, 1866 : s. f. Air rogue, orgueilleux, prétentieux, de mauvaise humeur. Faire sa tête. Faire le dédaigneux ; se donner des airs de grand seigneur ou de grande dame.

Tête (faire sa)

Larchey, 1865 : Prendre de grands airs.

Tu y gagnes d’avoir l’exercice une fois de plus par jour pour apprendre à faire ta tête.

Vidal, 1833.

Rigaud, 1881 : Faire des embarras ; prendre des airs importants.

Ça veut faire sa tête et ça ne sait pas seulement lire.

(V. Rozier, Les Bals publics à Paris.)

Tête (forte)

Merlin, 1888 : Soldat indiscipliné.

Tête (se faire une)

Rigaud, 1881 : Se grimer ; prendre la physionomie particulière au personnage que l’acteur représente. Les mouchards et les comédiens habiles excellent dans l’art de se faire une tète.

Tête à corvées

Rigaud, 1881 : Imbécile, tête d’idiot, — dans le jargon du régiment.

Tête à l’huile

Fustier, 1889 : Chef de la figuration dans un théâtre.

Tête carrée

Delvau, 1866 : s. f. Allemand ou Alsacien. On dit aussi Tête de choucroute.

Rigaud, 1881 : Allemand.

Virmaître, 1894 : V. Alboche.

Rossignol, 1901 : Tous individus nés où l’on parle l’allemand.

Tête carrée, tête de choucroute

Larchey, 1865 : Allemand.

Tête d’acajou

Delvau, 1866 : s. f. Nègre.

Tête de bois

Virmaître, 1894 : Visage peu expressif. Dans le peuple, on dit aussi : il a été sculpté dans un marron d’Inde, quand l’individu à qui cette expression s’adresse est laid à faire peur (Argot du peuple).

Tête de buis

Delvau, 1866 : s. f. Crâne complètement chauve.

Rigaud, 1881 : Crâne dénudé.

Tête de carton

Virmaître, 1894 : Visage sans expression. Allusion à la poupée (Joséphine) des modistes (Argot du peuple).

Tête de choucroute

Virmaître, 1894 : V. Alboche.

Tête de holz

Delvau, 1866 : s. f. Allemand, — dans l’argot des marbriers de cimetière, qui croient que les braves Teutons ont la tête dure comme du bois.

Tête de patère

Fustier, 1889 : Variété de souteneur.

La Rue, 1894 : Souteneur.

Tête de pioche

Virmaître, 1894 : Individu à la tête dure qui ne veut rien apprendre. Allusion à la dureté de l’acier trempé de la pioche (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Voir tête carrée.

Tête de pipe

Fustier, 1889 : Idiot. La variante est : moule à chenets.

La Rue, 1894 : Visage laid ou contrefait.

Tête de Turc

Delvau, 1866 : s. f. Homme connu par ses mœurs timides et par son courage de lièvre, sur lequel on s’exerce à l’épigramme, à l’ironie, à l’impertinence, — et même à l’injure, — assuré qu’on est qu’il ne protestera pas, ne réclamera pas, ne regimbera pas, et ne vous cassera pas les reins d’un coup de canne ou la tête d’un coup de pistolet. C’est une expression de l’argot des gens de lettres, qui l’ont empruntée aux saltimbanques.

Rigaud, 1881 : Dynamomètre vivant, souffre-douleur, mystifié, bouc émissaire.

Tête de veau

Rigaud, 1881 : Individu chauve. — Figure pâle et grasse ; et, encore, tête de veau lavée, par allusion aux têtes de veau trempant dans les baquets des bouchers.

Rossignol, 1901 : Celui qui n’a plus ou peu de cheveux.

Tête mobile

Merlin, 1888 : Officier de tir, — par allusion à la pièce du fusil qui porte ce nom.

Tête qui dépasse les cheveux (avoir la)

Rigaud, 1881 : Être chauve.

Tête-à-tête

Delvau, 1864 : Conversation à deux, qui a lieu n’importe où, dans une chambre, dans un fiacre, sur l’herbe, sur une chaise, — et la plus éloquente, puisqu’on n’y parle pas, ou qu’on y parle peu, et qu’en revanche on y agit beaucoup. J’eus pourtant malgré tout cela quelque tête-à-tête impromptu avec Sa Grandeur. Il est si doux d’escamoter de temps en temps quelque chose d’une rivale qui en fait autant.

Tête-bêche (faire)

Delvau, 1864 : Se placer de façon que la tête de l’homme soit entre les cuisses de la femme, a la hauteur de son con, qu’il gamahuche, et que la tête de la femme soit entre les cuisses de l’homme, à la hauteur de sa pine, qu’elle suce.

Mais quand parfois il trouvé une motte bien fraîche,
Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche.

L. Protat.

Téter

Delvau, 1866 : v. n. Vider une bouteille, dans l’argot du peuple, qui prétend que le vin est « le lait des vieillards ». Oui, des vieillards — et surtout des adultes.

Rigaud, 1881 : Boire. — Donnez-y donc à téter à ce soulot et qu’il ne gueule plus !

Téter une goutte

Virmaître, 1894 : Faire téter une goutte, à quelqu’un : le battre. Boire une goutte : se noyer. Au régiment quand un soldat est atteint de la nostalgie, les camarades lui disent :
— Tu voudrais bien aller téter une goutte.
Téter une goutte,
boire un verre sur le zinc (Argot du peuple). N.

Têtes de clou

Delvau, 1866 : s. f. pl. Caractères déformés par un long usage. Argot des typographes.

Boutmy, 1883 : s. f. pl. Vieux caractère usé, bon à mettre à la fonte.

Têtes de clous

Virmaître, 1894 : Caractères usés, qui n’en peuvent plus.
— Il est rien dégueulbif, le canard que nous composons avec des têtes de clous (Argot d’imprimerie).

Têtes de veau

Rossignol, 1901 : Les militaires condamnés à une peine de travaux publics, à la suite d’un conseil de guerre. Tête de veau, parce qu’on leur laisse toute la barbe et qu’on leur rase la tête.


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