AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Tour

Tour

d’Hautel, 1808 : Tour de gueux. Mouvement circulaire des épaules et du dos, à dessein d’apaiser les démangeaisons importunes que l’on éprouve. Ce mouvement très-incivil, est familier aux indigens, aux gens chez qui la misère et la malpropreté engendrent toute sortes de vermines.
Faire le tour du cadran. Dormir douze heures de suite ; se coucher à minuit, et ne se réveiller qu’à midi.
Il fait son tour de France. Se dit d’un artisan qui voyage par la France, en exerçant sa profession.
Il est allé faire un tour en l’autre monde. Pour dire il est mort.
À ton tour paillasse. Expression bouffonne usitée parmi les batteleurs et les histrions, et que l’on emploie fréquemment dans la conversation familière, lorsque successivement on vient à commencer une opération quelconque.

Delvau, 1866 : s. m. Farce ; tromperie. Faire voir le tour. Tromper. Connaître le tour. Être habile, malin, ne pas se laisser tromper.

Tour (faire faire demi-)

Merlin, 1888 : Faire retourner sur ses pas, ou rentrer à la caserne. — Lorsqu’un soldat passe devant un supérieur sans le saluer, celui-ci lui fait faire demi-tour, afin qu’il repasse devant lui, en le saluant militairement. — Faire demi-tour en principe signifie s’en aller sans répliquer.

Tour (faire voir le)

Larchey, 1865 : Tromper.

Pour parvenir dans le commerce, Chacun s’exerce à qui fera voir le tour aux pauvres chalands.

Chansonnier, 1836.

Connaître le tour : Connaître toutes les ruses.

Rigaud, 1881 : Tromper, mentir avec succès.

Tour (la)

Fustier, 1889 : La Préfecture de Police.

Virmaître, 1894 : La Conciergerie et le Palais de justice. Allusion à la tour de l’horloge. À ce propos, une légende populaire veut que cette horloge ait sonné l’heure du signal pour le massacre de la Saint-Barthélémy (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : La préfecture de police.

anon., 1907 : Le dépôt.

Tour de Babel

Delvau, 1866 : s. f. Chambre des Députés, — dans l’argot des faubouriens.

Tour de Babylone

d’Hautel, 1808 : Signifie un lieu où règne la confusion et le désordre, où tout le monde parle à la fois.
On dit plus communément d’un lieu de cette sorte, que c’est la tour de Babel.

Tour de bâton

Delvau, 1866 : s. m. Profit illicite sur une affaire, ressources secrètes. Argot des bourgeois.

Tour de bête (au)

Delvau, 1866 : adv. À l’ancienneté, — dans l’argot des troupiers. Passer capitaine à son tour de bête. Être nommé à ce grade, non à cause des capacités militaires qu’on a montrées, mais seulement parce qu’on a vieilli sous l’uniforme.

Rigaud, 1881 : Par rang d’ancienneté, — dans le jargon des troupiers.

Il passa capitaine à l’ancienneté, à son tour de bête, comme il disait en rechignant.

(Ed. About, Trente et quarante.)

Tour de bête (passer à son)

Merlin, 1888 : Être promu à l’ancienneté.

Tour de bitume

Delvau, 1864 : Promenade des filles sur les boulevards, pour raccrocher des hommes et les ramener, soit au bordel, si elles sont en maison, soit dans leur appartement lorsqu’elles sont chez elles.

Allons ! voilà mon tour de bitume arrivé…
Au persil ! au persil !…

Lemercier de Neuville.

Tour de clef (se donner un)

Fustier, 1889 : Se reposer, se refaire, se mettre au vert.

Apollinaris est venu passer cinq ou six semaines à Aix-les-Bains, histoire de se redonner un tour de clef.

(Raoul Nest : Les mains dans mes poches.)

Tour de cravate (donner un)

Rigaud, 1881 : Étrangler.

Tour de fesse

Delvau, 1864 : L’acte vénérien.

Francine, trop chaude du cu,
Pour mieux couvrir ses tours de fesse,
Voulait épouser un cocu.

Théophile.

Tour pointue

Rigaud, 1881 : Préfecture de police ; et la pointue, par abréviation. — Aller faire un tour à la pointue, aller visiter la pointue, être enfermé au dépôt.

Tour pointue (la)

Virmaître, 1894 : Préfecture de police (Argot des voyous).

Tour, tour pointue

La Rue, 1894 : Palais de justice. Préfecture de police. Le Dépôt.

Tourbe

Rigaud, 1881 : Misère. — Être rien dans la tourbe, être dans une misère profonde.

La Rue, 1894 : Misère. Embarras.

Virmaître, 1894 : La lie du peuple. Populace, le plus bas qu’il soit possible de l’imaginer (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Misère.

Je ne possède plus rien, je suis dans la tourbe jusqu’au cou.

Tourbe (être dans la)

Virmaître, 1894 : V. Purée.

Touret

Rossignol, 1901 : Gros goujon. Les pêcheurs nomment un gros goujon un touret, pour faire allusion au touret, cheville qui est sur la nage d’un bachot et où l’on met l’anneau de l’aviron lorsqu’on rame.

Tourier

Rigaud, 1881 : Terme de pâtissier.

Le premier tourier prépare la pâte des gâteaux fins et leur donne la forme primitive.

(P. Vinçard, Les Ouvriers de Paris.)

Tourlade

Virmaître, 1894 : Les forçats, autrefois, quand le bagne était à Toulon, appelaient cette ville Tourlade. Changement de finale (Argot des voleurs).

Tourloure, tourlourou

Rigaud, 1881 : Conscrit.

Tourlourer

Delvau, 1866 : v. a. Tuer, assassiner, — dans l’argot des voleurs.

Tourlourou

Larchey, 1865 : Soldat du centre. — Forme du vieux mot turelureau, soldat de garnison. V. Du Cange. — Au quatorzième siècle, la turelure (prononcez toureloure) était une porte fortifiée, une sorte de château flanque de tourelles.

Si le tourlourou est solide sur l’école de peloton, il n’est pas moins ferré sur l’école de la séduction.

M. Saint-Hilaire.

Delvau, 1866 : s. m. Soldat d’infanterie, — dans l’argot du peuple. Francisque Michel pousse une pointe jusqu’au XIVe siècle et en rapporte les papiers de famille de ce mot : turlereau, turelure, tureloure, dit-il. Voilà bien de la science étymologique dépensée mal à propos ! Pourquoi ? Tout simplement parce que le mot tourlourou est moderne.

La Rue, 1894 : Conscrit. Fantassin.

Rossignol, 1901 : Ce mot qui, en français signifie jeune soldat, a une autre signification peu connue, mais dont on se sert cependant ; il a été importé de la Nouvelle-Calédonie par les déportés et transportés. Tous les Canaques savent que Tourlourou veut dire dauffé.

Tourlousine (administrer une)

Fustier, 1889 : Battre, rouer de coups. Argot des rôdeurs.

Les inculpés reconnaissent qu’ils ont été chargés par l’inconnu de frapper M. P…, de lui administrer une tourlousine, dit Zulpha (un des inculpés).

(Autorité, janvier 1888.)

Tourmente

Larchey, 1865 : Colique (Vidocq).

Delvau, 1866 : s. f. Colique, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Colique, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Colique.

Tournailler

d’Hautel, 1808 : Rôder, virer, faire cent tours et détours.

Tournant

Delvau, 1866 : s. m. Moulin, — dans le même argot [des voleurs].

Rigaud, 1881 : Jeu de baccarat où chaque joueur fait, à son tour, office de banquier. C’est la variante du chemin de fer. Variante particulièrement usitée dans les cercles. — Faire un tournant, un petit tournant.

Tournante

anon., 1827 : Une clé.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Clef.

Bras-de-Fer, 1829 : Clé.

M.D., 1844 : Une clé.

Halbert, 1849 : Une clef.

Larchey, 1865 : Clé (Vidocq). — Elle tourne dans la serrure. — V. Tremblant.

Delvau, 1866 : s. f. Clé, — dans le même argot [des voleurs].

Rigaud, 1881 : Clé.

Merlin, 1888 : Montre, — de l’argot parisien.

Virmaître, 1894 : V. Anguille.

Virmaître, 1894 : Clé. Elle fait en effet tourner le pène dans la serrure (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Clé.

Hayard, 1907 : Clef.

Tourné

Delvau, 1866 : adj. Mou, — dans le même argot [des voleurs]. Tournée. Molle.

Tourne à gauche

Merlin, 1888 : Tailleur inhabile.

Tourne-à-gauche

Delvau, 1866 : s. m. Homme sur le caractère duquel on ne peut compter, girouette. Argot du peuple.

Tourne-autour

Larchey, 1865 : Tonnelier (Vidocq). — Allusion au mouvement habituel imposé par son métier.

Delvau, 1866 : s. m. Tonnelier, — dans le même argot [du peuple].

Rigaud, 1881 : Tonnelier.

Tourne-vis

Fustier, 1889 : Gendarme. Argot des malfaiteurs.

Le gendarme est naturellement l’obsession du repris de justice ; il le voit partout et l’a baptisé d’un nom caractéristique ; le tourne-vis.

(Figaro, février 1885.)

La Rue, 1894 : Gendarme. Chapeau à cornes.

Virmaître, 1894 : V. Hirondelle de potence.

Virmaître, 1894 : Chapeau à cornes que portent les gendarmes. Ce terme s’est généralisé, il est employé pour tous les chapeaux quelles que soient leurs formes (Argot du peuple).

Tournée

Larchey, 1865 : Rasade offerte à l’assistance devant le comptoir du marchand de vins. — La tournée est une rasade qui fait le tour de la compagnie assemblée. On a voulu y voir une allusion à la petite roue qui offre aux buveurs le moyen de jouer leur consommation sans quitter le comptoir du marchand de vins. mais alors le terme offrir ou payer une prochaine tournée, qui est fort usité, serait un non sens. ce qui se joue ne peut s’offrir.

il offre une tournée au café Robert.

Monselet.

Larchey, 1865 : Pile, correction faisant tourner et retourner la victime.

Après, je donne une tournée à la Chouette. Je tiens à ca.

E. Sue.

Danse et Walse offrent la même image.

Delvau, 1866 : s. f. Rasade offerte sur le comptoir du marchand de vin, — dans l’argot du peuple. Offrir une tournée. Payer à boire.

Delvau, 1866 : s. f. Coups reçus ou donnés. Payer une tournée. Battre.

Rigaud, 1881 : Politesse à coups de canon sur le comptoir du marchand de vin. Chaque camarade offre, à son tour, à la société, la consommation ; c’est ce qui constitue le tour ou tournée ; puis la tournée recommence. D’autres fois elle se joue au tourniquet. Certaines tournées du lundi, inaugurées à neuf heures du matin, ne sont pas terminées à une heure. — Tournée du mastroquet, le moment où le mastroquet s’exécute à son tour.

Tournée de vitriol

Rigaud, 1881 : Tournée d’eau-de-vie.

Tournée pastorale

Fustier, 1889 : Tournée qui a lieu en bande, le soir, après un bon dîner, dans des maisons hospitalières. La tournée pastorale implique ordinairement la flanelle.

Tourner

d’Hautel, 1808 : Tourner le nez du côté de la marmite. Se disposer à aller dîner ; à se mettre à table.
Tourner casaque. Lâcher pied, tourner le dos, changer de parti.
Tourner autour du pot. Biaiser, ne pas aller, droit au but.
Il tourne comme une girouette. Se dit d’un homme inconstant et léger, sans caractère, sans volonté déterminée.

Tourner (faire)

anon., 1827 : Attraper.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Attraper, mystifier.

Bras-de-Fer, 1829 : Attraper.

Halbert, 1849 : Attraper.

Rigaud, 1881 : Mystifier, se moquer.

Tourner autour du pot

Delvau, 1866 : v. n. N’oser parler franchement d’une chose ; hésiter avant de demander une grâce, un service.

Tourner de l’œil

Delvau, 1864 : Tourner La prunelle, Montrer le blanc des yeux en jouissant.

Tu tournes la prunelle…
Tu vas jouir… ma belle…

Marc Constantin.

Larchey, 1865 : S’assoupir, mourir.

Trois ou quatre méchantes chopines… et ça tourne l’œil.

Gavarni.

Du poison !… Allons, bois… tu vas tourner de l’œil tout de suite.

Chenu.

Delvau, 1866 : Se pâmer, s’évanouir de plaisir.

Delvau, 1866 : S’endormir. Signifie aussi, par extension, Mourir.

Rigaud, 1881 : Mourir.

La Rue, 1894 : Dormir. Mourir. Se pâmer de plaisir.

Virmaître, 1894 : Mourir (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Mourir.

Tourner en eau de boudin

Delvau, 1866 : v. n. Se dit d’une chose sur laquelle on comptait et qui vous échappe, d’une entreprise qui avorte, d’une promesse qu’on ne tient pas. Faire tourner quelqu’un en eau de boudin. Se moquer de lui, le berner par des promesses illusoires.

Tourner l’œil

Rigaud, 1881 : Avoir envie de dormir.

Tourner la vis

Delvau, 1866 : v. a. Tordre le cou à quelqu’un.

Tourner le feuillet

Rigaud, 1881 : Retourner aux fastes de Sodome.

Tournevis

Rigaud, 1881 : Chapeau à cornes. (L. Larchey)

Tournigue

Virmaître, 1894 : V. Blaire.

Tourniquet

Delvau, 1866 : s. m. Moulin, — dans l’argot des voleurs.

Delvau, 1866 : s. m. Chirurgien, — dans l’argot des marins.

Rigaud, 1881 : Moulin.

Rigaud, 1881 : Chirurgien militaire. Il tourne autour des lits.

La Rue, 1894 : Moulin. Chirurgien de marine.

Hayard, 1907 : Correctionnelle, conseil de guerre.

Tourniquet (passer au)

Merlin, 1888 : Passer au conseil de guerre. On dit aussi : passer au falot.

Tournon

d’Hautel, 1808 : La rue de Tournon. Au propre, nom d’une rue de Paris qui aboutit au Luxembourg. Au figuré, et par jeu de mots, embarras, affaire embrouillée, fausse spéculation.
Se mettre dans la rue de Tournon. Pour dire se tromper dans ses calculs, dans ses spéculations, se fourvoyer ; s’égarer.
Mettre quelqu’un dans la rue de Tournon. Le tromper, abuser de sa bonne foi, le frustrer, le voler.
Il est dans la rue de Tournon. Pour, il s’égare, il se méprend, il s’abuse lui-même.
On dit aussi d’un homme qui a bu avec excès, qui est ivre, qu’il est dans la rue de Tournon.

Tourte

Rigaud, 1881 : Vieille femme ridicule. — Chapeau mal fait, grotesque, — dans le jargon des modistes.

Rigaud, 1881 : Tête. — Écrevisse dans la tourte, grain de folie, grande excentricité. Variantes : Obus dans la casemate, chauve-souris dans la mansarde.

La Rue, 1894 : Vieille ridicule, Imbécile.

Hayard, 1907 : Bête, imbécile.

Tourtoure

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Corde. S’esbigner à la tourtoure, s’évader de prison au moyen d’une corde.

Tourtouse

anon., 1827 : Corde.

Bras-de-Fer, 1829 : Corde.

Delvau, 1866 : s. f. Corde, lien, — dans le même argot [des voleurs]. C’était autrefois une expression et une chose officielles, le funis strangulatorius qu’employait M. de Paris pour lancer les criminels dans l’éternité.

Rigaud, 1881 : Corde, corde servant à garrotter un prisonnier.

La Rue, 1894 : Corde. Tourtousier, cordier.

Virmaître, 1894 : La corde. Tourtouser : lier. Tourtousier : le cordier (Argot des voleurs).

Tourtouse, tortouse

Larchey, 1865 : Cordes à menottes. — Tourtouser : Lier, garrotter (Vidocq). — Mot expressif indiquant l’action de lier tout au tour. — V. Criblage, Coltiger.

Tourtouser

Delvau, 1866 : v. a. Lier, garrotter.

Rigaud, 1881 : Attacher avec des cordes.

La Rue, 1894 : Lier, garrotter.

Tourtouserie

Rigaud, 1881 : Corderie. — Tourtousier, cordier.

Tourtousier

Delvau, 1866 : s. m. Cordier.

Tourtousine

Halbert, 1849 : Ficelle.

Virmaître, 1894 : La ficelle. Allusion à la torsion du chanvre par le cordier (Argot du peuple).


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique