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Tire

Tire

Halbert, 1849 : Voler.

Rigaud, 1881 : Vol exécuté dans la poche des autres.

Tire (ça se)

Rigaud, 1881 : Cela tire à sa fin, — dans le jargon des troupiers.

Tire (la)

La Rue, 1894 : Le vol exécuté dans les poches par le pick-pocket.

Tire (vol à la)

anon., 1907 : Prendre le porte-monnaie.

Tire à la chicane

Rigaud, 1881 : Vol pratiqué en affectant une pose napoléonienne, les mains derrière le dos. — Vol commis en tournant le dos à celui dont on allège les poches. C’est le summum de l’art du vol à la tire.

Tiré à quatre épingles (être)

Delvau, 1866 : Être vêtu avec un soin et une recherche remarquables, — dans l’argot des bourgeois, pour qui « avoir l’air de sortir d’une botte » est le dernier mot du dandysme.

Tire-bogue

Delvau, 1866 : s. m. Voleur qui a la spécialité des montres.

Rigaud, 1881 : Filou qui a un faible pour les montres.

Virmaître, 1894 : Voleur à la tire qui a la spécialité de faire les montres (Argot des voleurs).

Tire-bouchon américain

Delvau, 1864 : C’est la tocade de toutes les grisettes, Elles font asseoir l’homme sur une chaise, mettent son bouchon au vent ; puis, s’asseyant à cheval sur lui et s’appuyant sur le dos de la chaise, elles se font entrer le dit bouchon dans le con tant qu’elles peuvent, le tirent, se renfoncent dessus, jouissent comme des carpes pâmées, et s’en donnent ainsi jusqu’à ce qu’elles soient tout à fait échinées.

Quoique Cornélie soit partie, le plaisir n’est pas parti avec elle ; monte chez moi, je serai bien aimable, et je te ferai le tire-bouchon américain.

(Fantaisiste, I, 179.)

Tire-fiacre

Rigaud, 1881 : Viande aussi coriace que de la viande de cheval.

Rossignol, 1901 : Viande de cheval.

N’allons pas chez ce gargotier, c’est du tire-fiacre qu’il vend pour du bœuf.

Tire-gosse, tire-môme

Rigaud, 1881 : Sage-femme.

Tire-jus

d’Hautel, 1808 : Mot burlesque et trivial, qui signifie mouchoir à moucher.

Larchey, 1865 : Mouchoir. — Mot imagé. Usité dès 1808.

Delvau, 1866 : s. m. Mouchoir de poche, — dans l’argot des faubouriens. On dit aussi Tire-mœlle.

Rigaud, 1881 : Mouchoir, — Tire-juter, se moucher.

Merlin, 1888 : Mouchoir, — de l’argot parisien.

La Rue, 1894 : Mouchoir.

Virmaître, 1894 : Mouchoir. Le mot n’est pas ragoûtant, mais il exprime bien le fait de tirer le jus des narines (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Mouchoir.

Hayard, 1907 : Mouchoir.

anon., 1907 : Mouchoir de poche.

Tire-larigot

d’Hautel, 1808 : Boire à tire-larigot. Pour dire à grand trait, excessivement.
Les uns prétendent qu’il faudroit écrire tire la Rigaud, du nom d’un sonneur de Rouen, qui buvoit d’une manière excessive. Les autres font remonter plus haut cette étymologie, et veulent persuader que les Goths, dans une émeute, ayant tué leur roi Alaric, mirent sa tête au haut d’une pique, et, l’ayant plantée au milieu de leur camp, ils se mirent à boire et à danser autour, en proférant ces mots, ti Alaric Got, dont, par la suite, on a fait tire-larigot.

Tire-larigot (à)

Delvau, 1866 : adv. Abondamment, beaucoup, — dans l’argot du peuple, qui a eu l’honneur de prêter cette expression à Rabelais. Si j’étymologisais un peu ?
Larigot était jadis pris, tantôt pour le gosier, tantôt pour une petite flûte, Arigot ; d’autant plus une flûte que souvent on employait ce mot au figuré dans un sens excessivement gaillard. (V. Saint-Amant). Donc, Boire à tire-larigot, c’était, c’est encore Boire de grands verres de vin hauts comme de petites flûtes. On a étendu le sens de cette expression : on ne boit pas seulement à tire-larigot, on chante, on joue, on frappe à tire-larigot.

Tire-liard

Delvau, 1866 : s. m. Avare.

Tire-lire

La Rue, 1894 : Le postérieur. La tête. L’estomac. La prison. Le gagne-pain des prostituées.

Tire-moelle

Rossignol, 1901 : Mouchoir.

Tire-molard

Delvau, 1866 : s. m. Mouchoir, — dans l’argot des voyous.

Tire-môme, momière

Larchey, 1865 : Sage-femme.

Tire-monde

d’Hautel, 1808 : Madame tire-monde. Mot baroque et singulièrement burlesque, qui signifie sage-femme ; celle qui assiste les femmes dans leurs couches.

Tire-monde (madame)

Virmaître, 1894 : V. Guette au trou.

Tirejuter (se)

Delvau, 1866 : Se moucher.

Tirelire

Delvau, 1866 : s. f. Le podex, — dans l’argot ironique des ouvriers.

Delvau, 1866 : s. f. La tête, — où se mettent les économies de l’Étude et de l’Expérience. Argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Gagne-pain des filles de joie.

Rigaud, 1881 : Derrière.

S’il a envie de se faire coller un atout dans la tirelire.

(Tam-Tam du 6 juin 1880.)

Virmaître, 1894 : Toutes les filles publiques mettent l’argent que les michés leur donnent pour leurs gants, dans leurs bas. Leurs bas sont des tirelires (Argot des souteneurs). N.

Virmaître, 1894 : La tête. Allusion à la bouche qui représente exactement l’ouverture par laquelle on introduit les pièces de monnaies dans une tirelire. Tirelire veut aussi dire le contraire de la tête, mais celle-là ne contient que de la monnaie pour la compagnie Richer (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Visage.

Hayard, 1907 : Tête.

anon., 1907 : Cervelle.

Tirelire (briser sa)

Delvau, 1864 : Perdre son pucelage, — ce trésor que les mères veulent forcer les filles à garder pendant seize ou dix-huit ans.

Maman, apprenez qu’un voleur
M’a pris la pièce qu’on admire ;
Mais ce qui me met en fureur,
C’est qu’en brisant ma tirelire,
Tout haut chantait le sacripant,
Zi zi pan pan

L. Festhau.

Tiremirettes

Hayard, 1907 : Bazar.

Tirer

d’Hautel, 1808 : Tirer la latte, la ligousse. Pour dire se battre à coup de sabre ou avec une arme quelconque.
Faire tirer bouteille Aller au cabaret, se faire apporter une bouteille de vin.
Tirer sa révérence. Se retirer d’un lieu.
On dit dans le même sens, rengaîner son compliment.
Tirer au mur.
Expression basse et triviale, qui signifie être obligé de se passer d’une chose sur laquelle on faisoit fonds, comme lorsqu’on a été oublié dans une distribution.
Tirer son pied. Marcher avec peine, être fatigué.
Tirer le poil. Pour dire, faire financer quelqu’un, lui excroquer de l’argent.
Cette comparaison est tirée aux cheveux. Pour dire n’est pas naturelle, est forcée.
Être à couteau tiré avec quelqu’un. Pour, être continuellement en querelle, avoir de l’animosité contre lui.

Delvau, 1864 : Baiser une femme.

Et dans les bois, je savait la tirer.

E. Debraux.

Aimes tu mieux en gamine
Tirer le coup du macaron ?

Saunière.

Montrez à ma mère
Tout votre savoir,
Elle va vous faire
Tirer dans le noir.

(Les Archers de l’amour.)

À ce prix-là, dans toute la boutique
De faire un choix j’eus la permission,
Et je montai pour tirer une chique…

(Chanson anonyme moderne.)

— Je vais tirer mon coup, ma crampe, ou bien ma chiqué,
Dit un futur Gerbier.

L. Protat.

Réclamant aux vieillards libidineux ses gants,
Et tirant tous les jours des coups extravagants.

A. Glatigny.

J’ vois que vous y prenez goût.
Mais je n’ tir’ jamais qu’un coup.

F. De Calonne.

Delvau, 1866 : v. a. Peindre, spécialement le portrait, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Voler à la tire.

Rigaud, 1881 : Tirer une carte ou demander une carte au jeu de baccarat.

Rigaud, 1881 : Tirer à la conscription, — dans le jargon du peuple.

Rigaud, 1881 : Subir une condamnation. — Combien que tu tires ? par abréviation pour : combien tires-tu de longes ?

Rigaud, 1881 : Avoir peu de temps à rester au régiment. Mot à mot : tirer à la fin du service militaire.

Boutmy, 1883 : v. intr. Mettre sous presse, imprimer. Ce mot, en ce sens, vient sans doute de l’opération nécessitée par l’impression au moyen des presses manuelles, opération dans laquelle l’imprimeur tire, en effet, le barreau.

Hayard, 1907 : Faire, (se) partir.

Tirer (ça s’ tire !)

Merlin, 1888 : Se dit de tout ce qui touche à sa fin. Une garde, une punition, le congé militaire se tirent.

Tirer (se la)

Delvau, 1866 : v. réfl. Fuir.

Tirer à boulets rouges sur quelqu’un

Delvau, 1866 : v. n. Le poursuivre inexorablement, lui envoyer des monceaux de papier timbré, — dans l’argot des bourgeois, qui deviennent corsaires avec les flibustiers. On dit aussi Poursuivre à boulets rouges.

Tirer à la ligne

Delvau, 1866 : v. n. Écrire des phrases inutiles, abuser du dialogue pour allonger un article ou un roman payé à tant la ligne, — dans l’argot des gens de lettres, qui n’y tireront jamais avec autant d’art, d’esprit et d’aplomb qu’Alexandre Dumas, le roi du genre.

Rigaud, 1881 : Délayer un article de journal, l’allonger, non plus avec des alinéas et des blancs comme pour le choufliquage, mais avec des épithètes, des synonymes, des périphrases.

Tirer au c…

Merlin, 1888 : Se soustraire à un service.

Tirer au cul

La Rue, 1894 : User de prétextes pour ne pas travailler.

Tirer au flanc

Rigaud, 1881 : Manquer à sa parole, ne pas tenir ce qu’on a promis, — dans le jargon du régiment.

Tirer au grenadier

La Rue, 1894 : Laisser sa part de travail retomber sur d’autres.

Tirer au mur

Rigaud, 1881 : Se passer de, se priver, — dans le jargon des soldats. (L. Larchey)

La Rue, 1894 : Se passer, se priver.

Tirer au renard

Rigaud, 1881 : Pour un cheval, c’est lever le nez en l’air, quand on le tient par la bride ou qu’il est attaché au râtelier, — dans le jargon des soldats de cavalerie. — Tirer au vent, c’est quand le cheval portant son cavalier lève la tête. Il n’y a pas moyen d’arrêter un cheval emballé qui tire au vent.

Tirer aux grenadiers

Larchey, 1865 : Carroter le service, militairement parlant. Comme les compagnies d’élite sont exemptes de corvées, tirer aux grenadiers, c’est s’attribuer indûment leurs privilèges. — Tirer une dent : Escroquer (Vidocq). — V. Carotte.

Delvau, 1866 : v. n. Emprunter de l’argent à quelqu’un en inventant une histoire quelconque, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Forger une histoire pour emprunter de l’argent.

Tirer d’épaisseur (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Se tirer d’un mauvais pas, — dans l’argot des ouvriers. Signifie aussi diminuer, — en parlant d’une besogne commencée.

Rigaud, 1881 : Sortir d’un mauvais pas.

Tirer de longueur (se)

Delvau, 1866 : Se dit — dans l’argot des faubouriens — d’une chose qui tarde à venir, d’une affaire qui a de la peine à aboutir, d’une histoire qui n’en finit pas.

Tirer des balladoires (se)

Rigaud, 1881 : Se sauver ; c’est-à-dire : se tirer des jambes. Les balladoires, ce sont les jambes, qui servent à la ballade.

Tirer des longes

Halbert, 1849 : Faire plusieurs années de prison.

Tirer des pieds (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. S’en aller, s’enfuir.

Tirer l’échelle

La Rue, 1894 : Ne pas aller plus loin.

Tirer la bourre

Rossignol, 1901 : Se battre.

Tirer la droite

Delvau, 1866 : v. a. Traîner la jambe droite par habitude de la manicle qu’elle a portée au bagne, — dans l’argot des agents de police, qui se servent de ce diagnostic pour reconnaître un ancien forçat.

Tirer la ficelle

Rigaud, 1881 : Sacrifier à Onan.

Tirer la langue

Delvau, 1866 : v. a. Être extrêmement pauvre, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Tirer la langue d’un pied.

Virmaître, 1894 : Courir à en perdre haleine. Faire tirer la langue à un débiteur en lui promettant de l’argent. Tirer la langue : avoir faim, attendre après quelque chose qui ne vient jamais (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Avoir envie ou besoin d’une chose qu’on ne vous donne pas.

Je suis sans argent, mes parents ne m’en envoient pas, ils me font tirer la langue.

Tirer la langue d’une aune

Rigaud, 1881 : Être très altéré. — Être misérable.

Tirer le canon

Delvau, 1866 : v. a. Conjuguer le verbe pedere, — dans le même argot [du peuple]. On dit aussi Tirer le canon d’alarme.

Tirer le chausson

Delvau, 1866 : v. a. S’enfuir, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi se battre.

Rigaud, 1881 : Décamper.

Tirer le diable par la queue

Delvau, 1866 : v. a. Mener une vie besogneuse d’où les billets de banque sont absents, remplacés qu’ils sont par des billets impayés. Argot des bohèmes. On dit aussi Tirer la Ficelle ou la corde.

Virmaître, 1894 : Il y en a (la moitié de Paris) qui passent leur temps à cette besogne, sans être jamais avancés un jour plus que l’autre. La misère ne les lâche pas. Ce pauvre diable, depuis le temps que l’on la lui tire, n’en devrait plus avoir (Argot du peuple).

Tirer les pattes (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. S’ennuyer, — dans l’argot des typographes, à qui il répugne probablement de s’étirer les bras.

Rigaud, 1881 : Bâiller en allongeant les bras au-dessus de la tête.

Tirer sa coupe

Delvau, 1866 : S’en aller, s’enfuir, — dans l’argot des faubouriens.

Tirer sa longe

Delvau, 1866 : v. a. Marcher avec difficulté par fatigue ou par vieillesse, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Traîner la jambe. — Expression primitivement appliquée à la démarche des forçats libérés.

La Rue, 1894 : Traîner la jambe.

Tirer ses guêtres

Delvau, 1866 : v. a. S’en aller de quelque part, s’enfuir, — dans l’argot du peuple. On disait autrefois Tirer ses grègues.

Tirer ses guêtres, sa coupe, son chausson; se tirer des flûtes, des pieds

La Rue, 1894 : Se sauver.

Tirer ses guêtres, se la tirer

Rigaud, 1881 : Se sauver, partir. Variantes : Tirer sa coupe, se tirer des pattes.

Tirer son plan

Delvau, 1866 : Faire son temps de prison ou de bagne, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Subir un emprisonnement.

La Rue, 1894 : Faire son temps de peine.

Tirer un bouchon

Virmaître, 1894 : Voleur qui fait dix ans du prison (Argot des voleurs).

Tirer une coupe sur le grand fleuche

Rigaud, 1881 : Aller à la Nouvelle-Calédonie, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Aller à la Nouvelle Calédonie.

Tirer une d’épaisseur (en)

Rigaud, 1881 : Mot à mot : tirer une énorme carotte. — En tirer une de longueur, même signification.

Tirer une dent

Delvau, 1866 : v. a. Escroquer de l’argent à quelqu’un en lui contant une histoire.

Rigaud, 1881 : Soutirer de l’argent sous un faux prétexte.

La Rue, 1894 : Escroquer de l’argent.

Tirer une râpée

Rigaud, 1881 : Sacrifier à Vénus, — dans le jargon du régiment.

Tiretaine, tireur de campagne

Rigaud, 1881 : Voleur à la tire qui fait un peu de villégiature. C’est dans les foires de village que le tiretaine fait de bonnes récoltes.

Tireur

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Filou.

Clémens, 1840 : Voleur de bourse.

Larchey, 1865 : Voleur à la tire, dont la spécialité est de tirer, dans la foule, ce que contiennent les poches des voisins.

Delvau, 1866 : s. m. Pick-pocket.

Rigaud, 1881 : Voleur à la tire.

La Rue, 1894 : Voleur à la tire, pick-pocket.

Tireuse de vinaigre

Delvau, 1866 : s. f. Femme de mauvaises mœurs ; drôlesse, — dans l’argot du peuple.

La Rue, 1894 : Prostituée.


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