Delvau, 1866 : v. n. Être fruit sec, — dans l’argot des Polytechniciens.
Rigaud, 1881 : Ennuyer.
Voilà deux heures que vous séchez les ouvriers chez eux.
(L’art de se conduire dans la société des pauvres bougres.)
On dit encore plus familièrement : Tu me sèches ta tata.
Fustier, 1889 : Boire.
Sa plus grande privation était de ne plus pouvoir sécher une douzaine de bocks chaque soir.
(Figaro, 1882.)
La Rue, 1894 : Boire. Être en prison. Sécher l’école, ne pas y aller. Sécher un devoir, ne pas le faire.
France, 1907 : Ne pas réussir dans ses examens : sortir fruit sec ; argot des écoles militaires.
Par extension, sécher signifie aussi priver de quelque chose. Ainsi les conscrits, durant la première semaine, sont chaque année séchés de poulet par les anciens.
(L’Argot de l’X)
France, 1907 : Manquer à. Sécher de lycée, faire l’école buissonnière. Sécher le bureau, y manquer.
— N’empêche qu’elle est dans la désolation. Elle est allée chez le commissaire ; elle est allée à la Morgue ; elle est allée dans les journaux. Y en a qui se fichent d’elle au lieu de la plaindre, et qui lui demandent si c’est Dieu possible de se tourner les sangs de cette façon, parce qu’un gaillard de vingt et un ans a séché son atelier et a oublié de rentrer coucher chez maman…
(Simon Boubée, Le Testament d’un martyr)
France, 1907 : Boire. Sécher un verre, le vider, le rendre sec.
Il séchait des bocks à faire croire que son gosier était capable d’absorber le canal Saint-Martin.
(Mémoires de M. Claude)