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Pur

Pur

Delvau, 1866 : s. m. Homme sévère et injuste ; Prudhomme politique ou philosophique intraitable, qui n’admet pour honnêtes que ceux qui partagent ses opinions, pour philosophes que ceux qui avec Strauss nient la divinité de Jésus, pour républicains que ceux qui avec Alibaud ont un peu tiré sur le Roi. Le type existe à côté des plus nobles et des plus généreux, comme le bouledogue à côté du caniche, comme le loup à côté du lion. J’aurais regretté d’oublier ce mot et ce type — modernes.

Rigaud, 1881 : Républicain qui ne transige pas avec ses opinions. Républicain de vieille date.

Fustier, 1889 : Elégant, dandy.

Vous ignorez complètement que de ne pas mettre de pardessus constitue actuellement ce que nous appelons être pur, ou, si vous aimez mieux, le chic anglais.

(Événement, 1882.)

France, 1907 : Républicain soi-disant intègre et intransigeant, puritain de la politique ; s’en méfier comme du puritain religieux, un scélérat doublé d’un hypocrite.

D’un bout à l’autre de la Révolution, Robespierre sera toujours, aux yeux de Robespierre, l’unique, le seul pur, l’infaillible, l’impeccable ; jamais homme au tenu si droit et si constamment sous son nez l’encensoir qu’il bourrait de ses propres louanges.

(Taine, La Conquête jacobine)

Pur sang

Merlin, 1888 : Soldat vaillant.

Pur-sang

Larchey, 1865 : Cheval de race.

Célestine hochait la tête comme un pur-sang avant la course.

(Balzac)

Delvau, 1866 : s. m. Vin rouge naturel, sans addition d’eau ni d’alcool, — dans l’argot des cabaretiers.

Delvau, 1866 : s. m. Cheval de race, — dans l’argot du Jockey-Club.

Delvau, 1866 : s. f. Fille entretenue et qui mérite de l’être à cause de sa beauté — et de ses vices. Argot des viveurs.

Pureau

France, 1907 : Purin.

L’idée de pureté attachée à l’urine est tellement ancienne, tellement invétérée dans l’esprit du peuple, que dans notre langage nous disons encore pureau — eau pure— pour désigner l’urine qui s’écoule des étables et des fumiers.

(Lenglet-Mortier et Diogène Vandamme, Étymologies médicales)

Purée

d’Hautel, 1808 : C’est comme de la purée. Pour exprimer qu’une eau est trouble et bourbeuse.

Delvau, 1866 : s. f. Cidre, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Misère, — dans le jargon des voyous qui, pour en désigner l’étiage, disent tantôt dix de purée et tantôt vingt-cinq de purée. Être dans la purée, être dans la misère.

Rigaud, 1881 : Cidre. Absinthe. Une purée, un verre d’absinthe.

La Rue, 1894 : Cidre. Absinthe (V. hussarde). Misère.

Virmaître, 1894 : Absinthe. Quand elle est forte, la liqueur épaisse ressemble, en effet, à une purée de pois cassés (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Misère.

Tu as des enfants tous les ans, tu seras toujours dans la purée, tu ne peux donc pas t’abstenir ? — Ce sont mes seuls bons moments, car quand le bonheur vient, la misère s’en va.

Rossignol, 1901 : Absinthe carabinée est une purée de pois.

Hayard, 1907 : Absinthe.

France, 1907 : Verre d’absinthe où l’eau se trouve en quantité médiocre. On dit aussi purée de pois.

France, 1907 : Misère, gène excessive. Avoir le dix de purée, être réduit à la dernière misère.
Voici, sous forme de commandements de l’Église, les conseils donnés par une dame du quart-de-monde aux jeunes personnes qui se trouvent dans cette pénible situation :

Dans la purée quand tu seras,
Mets ta robe à triple volant,
Et, laissant retomber les bras,
Marche mélancoliquement,
Les chaines d’or tu lorgneras
Et, les hommes de cinquante ans,
D’un doux sourire accueilleras
L’offre d’un rafraîchissement,
Un léger pleur tu verseras
En contant tes égarements.
Bouquets, voiture accepteras
Et plus encor, s’il a des gants.
Mais, surtout tu te garderas
De l’amour d’un étudiant,
Toujours d’avance exigeras
Qu’il fasse tinter son argent,
Sinon, tu le balanceras…
On ne vit pas de l’air du temps.

 

Puis, quand vint la dèche, même la purée et la déveine noire, Solange connut des sensations toutes spéciales, des émotions cuisantes, mais non sans volupté. Devenue bohème elle-même, il lui arriva de diner d’une absinthe et de souper enfin, à 4 heures du matin, d’un sandwich procuré par le hasard.

(Paul Alexis)

Purée (avoir l’air)

France, 1907 : Paraître pauvre.

— … J’ai vu tout de suite que j’avais affaire à un bon petit jeune homme qu’avait pas l’air trop purée. Tu dois être d’une bonne famille, toi !
— J’suis du Midi.
— J’osais pas te le dire, mais ça se voit.

(Jules Lévy, Fin de Siècle)

Purée (être dans la)

Virmaître, 1894 : V. Mélasse.

Hayard, 1907 : Être dans la misère.

Purée de Corinthe

Fustier, 1889 : Vin.

Purée de marrons

Delvau, 1866 : s. f. Meurtrissures du visage, — dans l’argot des faubouriens. Faire de la purée de marrons. Appliquer un vigoureux coup de poing en pleine figure.

France, 1907 : Coups de poings ; argot faubourien.

Purée de pois

Rigaud, 1881 : Absinthe ; allusion de couleur. — Garçon, deux purées de pois ! Par abréviation : purée.

Purée septembrale

France, 1907 : Nom donné par Rabelais au vin.

Purée, purotin

anon., 1907 : Misère, être dans la misère.

Pureuse

France, 1907 : Prisonnière employée à des services d’intérieur.

Purgation

Delvau, 1866 : s. f. Plaidoyer, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Plaidoyer.

La Rue, 1894 : Plaidoyer.

Virmaître, 1894 : Quand un avocat plaide en cour d’assises ou en police correctionnelle, les voleurs de profession appellent sa plaidoirie une purgation.
— As-tu entendu mon blanchisseur ; ce qu’il a assis l’avocat bêcheur et les nonneurs. Quelle purgation ! (Argot des voleurs).

France, 1907 : Plaidoyer ; argot des voleurs.

Purgatoire

d’Hautel, 1808 : Il est comme les ames du purgatoire, il ne demande que le repos. Se dit d’un homme qui à l’intrigue, à l’ambition, au tumulte du grand monde, préfère la paix, l’ordre et la retraite.

Purge

La Rue, 1894 : Volée de coups. La purge est accordée, menace du souteneur qui s’apprête à battre sa marmite.

Purge (donner une)

Hayard, 1907 : Frapper, (recevoir une) être rossé.

Purger la vaisselle

Rigaud, 1881 : Faire les sauces claires et mauvaises.

P’t’êt’ ben que je purgerais encore la vaisselle.

(Mars et Raban, Les Cuisinières, 1837.)

Purotain

Virmaître, 1894 : Qui est dans la purée (Argot du peuple) V. Mélasse.

Hayard, 1907 : Miséreux.

Purotin

Rigaud, 1881 : Misérable, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Misérable.

France, 1907 : Miséreux : individu qui coule son existence dans la purée.

Noël, Noël ! encore une année de tirée sans avaros pour les possédants, grâce à leurs fermes soutiens : le prêtre, le soldat et le bourreau, ces trois angles aigus du triangle social ! Les ventrus de toutes les religions doivent en effet un beau cierge au purotin Jésus, et ils ne manquent pas de le célébrer à leur manière. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le Sauveur : il a en effet sauvé la mise des richards et contribué pour sa bonne part à conserver toutes les tyrannies de la propriété, en conseillant aux pauvres de se taire, et d’attendre sans murmurer que justice leur fût rendue… dans l’autre monde. N’est-ce pas lui qui a dit : Rendez à César ce qui est à César ? En parlant ainsi, il reconnaissait tous les impôts d’argent et de sang, la domination militaire, l’esclavage des vaincus. Bien plus, il conseillait de se soumettre sans résistance et de présenter la fesse droite à celui qui les avait bottés sur la gauche.

(Le Pére Peinard)

Dans les squares, les purotins
Roupillent a côté des grues ;
Tant de polices incongrues
Chassent les gueux et les trottins.

(Edmond Bourgeois)


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