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Pont

Pont

d’Hautel, 1808 : La foire n’est pas sur le pont. Pour dire rien ne presse.
Laisser passer l’eau sous les ponts. Ne se pas mettre en peine des affaires des autres.
Il est sur le pont de Sainte-Larme. Se dit en plaisantant d’un enfant qui est sur le point de pleurer.

Larchey, 1865 : Voir couper.

Delvau, 1866 : s. m. Congé que s’accorde l’employé pour joindre deux autres congés qui lui ont été accordés par ses chefs ou par le calendrier. Faire le pont. Ne pas venir au bureau le samedi ou le lundi, lorsqu’il y a fête ou congé le vendredi ou le mardi.

France, 1907 : Légère courbure imprimée à une carte de façon à la reconnaitre ; argot des grecs. Faire le pont sec, c’est placer cette carte à l’endroit où le tricheur désire que sa dupe coupe le paquet ; d’où l’expression couper dans le pont, pour se laisser tromper, duper, donner dans le panneau.

Peuple crédule qu’on lanterne
Et qui coupe dans tous des ponts,
Allume un peu mieux ta lanterne :
Tu démasqueras les fripons,
Les renégats et les capons.
Du candidat sur son affiche,
N’écoute plus le vain babil ;
Ses promesses, ce qu’il s’en fiche !
Poisson d’avril !

(Jules Jouy)

Pont (faire le)

Fustier, 1889 : Cette expression est surtout usitée chez les employés d’administration. Quand un jour non férié se trouve entre deux jours de fête et qu’on ne vient pas à son bureau le jour de travail, on fait le pont.

France, 1907 : « Cette expression, dit Gustave Fustier, est surtout usitée chez les employés d’administration. Quand un jour non férié se trouve entre deux jours de fête et qu’on ne vient pas à son bureau le jour de travail, on fait le pont. »

Pont à faucher

France, 1907 : Piège.

Pont aux ânes

France, 1907 : Chose facile à exécuter que des plus ignorants doivent savoir et les plus obtus comprendre. En géométrie, le carré de l’hypoténuse est le pont aux ânes des paresseux. C’est aussi un obstacle léger qui suffit à arrêter une personne simple, ignorante où pusillanime s’effrayant de la moindre difficulté, comme l’âne qui refuse de passer sur un pont. L’origine de cette expression remonterait à environ trois cents ans, époque où le pont sur la rive gauche de la Seine entre le quai Montebello et la place du parvis Notre-Dame était appelé Pont aux ânes à cause des bestiaux et ânes qui le traversaient pour aller paitre dans les prairies où sont aujourd’hui l’Entrepôt et le Jardin des Plantes. Un meunier de Gentilly, cocu et jaloux, alla consulter un docte savant sur les moyens à employer pour ramener à bien l’infidèle. « Va sur le Pont aux ânes et observe ce qui s’y passera », répondit le sage homme. Le meunier alla et remarqua que les ânes qui escaladaient le pont dont l’accotement était escarpé, recevaient en guise de stimulant forces coups de trique. Il comprit et, rentré à la maison, mit à profit le conseil parabolique du docteur. Et la trique d’aller et la femme de crier et de promettre de s’amender. « Le moyen était bon, affirment les graves Débats qui racontent celle anecdote, rien n’était plus facile que de le trouver. C’était le pont aux ânes ! »

Pont d’Avignon

Delvau, 1866 : s. m. Fille publique, — dans l’argot des gens de lettres.

France, 1907 : Fille publique ; allusion à la vieille ronde bien connue :

Sur le pont d’Avignon
Tout le monde y danse, danses,
Sur le pout d’Avignon
Tout le monde y danse en rond.

Pont du coil (le) et le coil au pont

Delvau, 1864 : Jeu innocent qui consiste à faire dire plusieurs fois de suite à une jeune fille cette phrase ; ce qui l’amène à dire en se trompant : Le poil du con, le con au poil, — par anagramme.

Mon père a fait bâtir maison
Sur le pont du coil, sur le coil du pont ;
Les charpentiers du roi la font
Sur le pont du coil, sur le coil du pont.
Ah ! le joli petit pont
Que le pont du coil, que le coil du pont !

Il y a aussi cet autre dicton : Six petites pipes fines dans un sac, qui, répété avec volubilité, produit : six petites pines, etc.

Pont-levis de cul

France, 1907 : Pantalon à pont ; expression tombée en désuétude depuis la disparition de ce genre de vêtement. Le mot est vieux, on le trouve dans Rabelais : « Chausses à la martingale, ce qui est un pont-levis de cul. »

Pont-neuf

Delvau, 1864 : Fille de joie sur le ventre de laquelle tout le monde passe.

Il nous appela des grivoises,
Des ponts-neufs, des fines matoises,
De ces filles, et contera,
Qui pour cinq sois feraient cela.

Jacques Morgau.

Pontanion

France, 1907 : Prison des marins.

Pontaniou

Rigaud, 1881 : Prison des marins. Faire deux mois de pontaniou.

Ponte

La Rue, 1894 : Joueur. Tout homme qui fait de la dépense.

France, 1907 : Joueur. Celui qui place de l’argent sur le tapis contre le banquier au pharaon, au trente et quarante et à la roulette ; de l’espagnol punto, point, as.

Au tripot de la Bourse, il n’existe point d’autre moralité que le succès ; les gros gagnants se croient, non point des heureux, mais des hommes d’élite supérieurs au vil troupeau des pontes obscurs ; ceux-ci, du reste, ne tardent point à rendre hommage au favori du destin railleur.

(Henry Bauer)

Ponte (la)

Rigaud, 1881 : Réunion de joueurs qui jouent contre le banquier au baccarat, au trente-et-quarante.

Ponte (le)

Rigaud, 1881 : Celui qui joue contre le banquier. Tanti punti, tanti coglioni, dit un proverbe italien ; autant de pontes, autant d’imbéciles.

Ponter

Larchey, 1865 : Payer. — Ponteur : V. Miché.

Delvau, 1866 : v. n. Payer, — dans l’argot des bohèmes.

Rigaud, 1881 : Jouer contre la banque. Ponter dur ; jouer beaucoup d’argent. Ponter sec, jouer de grosses sommes à intervalles inégaux.

La Rue, 1894 : Payer. Jouer contre la banque.

France, 1907 : Mettre un enjeu sur le tapis vert.

Ponte toujours tabbins et blé
Du bon, pas du mauvais côté.

(Hogier-Grison, Pigeons et Vautours)

Pontes pour l’af

Delvau, 1866 : s. f. pl. « Galerie des étouffoirs, fripons réunis, » — dit Vidocq.

Pontes pour l’aff

Virmaître, 1894 : Ponte doit être pris dans le sens de bailleur de fonds assemblés pour lancer une affaire plus ou moins véreuse. On sait que le ponte (joueur) est généralement peu scrupuleux (Argot des boursiers).

Ponteur

Delvau, 1866 : s. m. Entreteneur, miché.

Pontife

d’Hautel, 1808 : Sobriquet que l’on donne à un mauvais cordonnier, à un savetier.

Larchey, 1865 : Maître cordonnier. V. Pignouf.

Delvau, 1866 : s. m. Patron, maître, — dans l’argot des cordonniers.

Rigaud, 1881 : Cordonnier. Ce sobriquet date du commencement du XVIIe siècle et il s’est conservé jusqu’à nos jours. Allusion aux souliers à pont, fort à la mode à cette époque. — Souverain pontife, maître cordonnier.

La Rue, 1894 : Maître cordonnier.

France, 1907 : Maitre cordonnier, appelé ainsi à cause du tablier de cuir ressemblant au devant de la chasuble d’un prêtre qui pontifie à l’autel.

Pontificat

d’Hautel, 1808 : Marcher en grand pontificat. Se carrer en marchant, affecter une grande pompe, un grand éclat.

Pontoise

d’Hautel, 1808 : Il nous conte ça, comme en revenant de Pontoise. C’est-à-dire, tout bonnement, sans gêne, sans prétention. Se dit d’un homme qui raconte des choses invraisemblables, ou qui fait des propositions qui ne sont pas recevables.

Pontoise (revenir de)

Rigaud, 1881 : Avoir l’air bêtement étonné.

Ponton

France, 1907 : Vieux, usé, affaibli ; argot des marins.

Jamais si longtemps qu’il vivra,
Si ponton qu’il devienne,
Jamais ceux qui l’ont pris sous l’bras,
Jamais le capitaine
Il n’oubliera.

(Jean Richepin, La Mer)

Pontonnier

Rigaud, 1881 : Grec habile dans l’art de faire les ponts. (Argot des joueurs).

Pontonnière

Larchey, 1865 : « Fille publique fréquentant le dessous des ponts. » — Canler.

Delvau, 1866 : s. f. Fille de mauvaises mœurs qui exerce sous les ponts.

La Rue, 1894 : Fille qui se prostitue sous, les ponts.

France, 1907 : Prostituée qui exerce son industrie sous les arches des ponts.

Les pontonnières fréquentent le dessous des ponts… Toutes ces filles sont des voleuses. Le macque, qui joue ici un rôle plus actif que le barbillon, ne quitte sa largue ni jour ni nuit.

(Mémoires de Canler)

Pontonnière, pontannière

Rigaud, 1881 : Fille publique qui affectionne le voisinage des ponts ; fille publique attardée qui prend les ponts de Paris pour des ponts de navire.

La belle va lever sur les ponts… et y fait le quart jusqu’à trois et quatre heures du matin.

(Flévy d’Urville.)

Pontuseaux

France, 1907 : Raies claires qui traversent le papier vergé et coupent d’autres raies très rapprochées et moins transparentes appelées vergeuses. Argot des relieurs.


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