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Pois

Pois

d’Hautel, 1808 : Cela fait pousser les petits pois. Se dit des pluies bienfaisantes qui tombent dans les commencemens de mai, après quelques jours de sécheresse.
Cela n’empêche pas les petits pois de pousser. Se dit par manière d’excuse, quand on s’est permis quelque gaillardise, quelque propos badin.
Est-ce que je vous ai vendu des pois qui ne vouloient pas cuire ? Se dit à quelqu’un qui fait mauvaise mine ; qui vous traite avec humeur.
Il se remue comme trois pois dans une marmite. Se dit d’un homme qui affecte de la vivacité ; qui se donne beaucoup de mouvemens pour de très, petites choses.
On dit aussi dans le même sens, il va et vient comme pois en pot.
Un avaleur de pois gris.
Un goulu, un friand, un gros mangeur ; un fanfaron, un charlatan.
Donner un pois pour avoir une fève. Voy. Fève.

Pois (souffler des)

France, 1907 : Faire entendre avec les lèvres fermées un léger bruit en dormant, comme si l’on soufflait.

Pois (vendre des)

France, 1907 : « Vous ai-je vendu des pois qui ne voulaient pas cuire ? » Expression proverbiale signifiant : « Que me reprochez-vous ? Que vous ai-je fait ? »

Quelqu’un cherche-t-il à te nuire ?
Demain il sera pourfendu.
Ou quelque autre t’a-t-il vendu
Des pois qui ne voulaient pas cuire ?

(Raoul Ponchon)

Pois gris (avaleur de)

France, 1907 : Personne de bon appétit ; expression populaire qui tire probablement son origine des charlatans qui étaient dans l’usage d’avaler avec dextérité, devant le publie, une grande quantité de ces pois.

Pois verts (coucher dans le lit des)

France, 1907 : Dormir à la belle étoile, en pleins champs ; argot populaire.

Poison

d’Hautel, 1808 : Le peuple fait ce mot féminin, et l’applique à tout ce qui exhale une mauvaise odeur.
C’est une poison. Pour dire, une infection, une puanteur insupportable.
Poison est aussi un sobriquet outrageant que l’on donne aux courtisanes les plus viles et les plus crapuleuses.

Delvau, 1864 : Fille ou femme de mauvaise vie, qui empoisonne quelquefois l’eau-de-vie, quelquefois le musc, — et souvent l’homme.

Ce n’est pas une femme, c’est une poison.

A. Vitu.

Larchey, 1865 : Méchante femme.

Poison est aussi un sobriquet outrageant que l’on donne aux courtisanes les plus viles.

1808, d’Hautel.

Delvau, 1866 : s. f. Femme désagréable, ou de mauvaises mœurs, — dans l’argot du peuple, qui trouve cette potio amère à boire et dure à avaler.

Rigaud, 1881 : Sale femme, femme malpropre au physique et au moral. — Eh ! va donc, poison ! — C’est une poison.

France, 1907 : Terme injurieux appliqué à une femme ou fille, en cours dans le peuple aussi bien des villes que des campagnes et toujours employé au féminin. « Cette petite est une vraie poison. » Le mot poison, d’ailleurs, était jadis féminin :

Son mari, vieillard, lui donna une poison.

(Brantôme)

Et lui fist avoir la toyson
Par son art et par sa poyson.

(Roman de la Rose, XIIe siècle)

Poissarde

d’Hautel, 1808 : C’est une poissarde. Se dit par mépris d’une femme commune et grossière en propos.

Delvau, 1866 : s. f. Femme grossière, — dans l’argot des bourgeoises, qui n’aiment pas les gens « un peu trop forts en gueule ».

Poisse

Halbert, 1849 : Fripon.

Delvau, 1866 : s. m. Voleur, — dans l’argot des voyous.

Rigaud, 1881 : Voleur. Les mains du voleur ont l’adhérence des emplâtres de poix de Bourgogne.

La Rue, 1894 : Voleur. Service de la Sûreté.

Virmaître, 1894 : Voleur. A. D. C’est absolument, tout le contraire ; un poisse est un agent de la sûreté. La poix du cordonnier s’attache aux mains en poissant le fil ; l’agent s’attache au voleur, il le poisse. Il le fait bon pour Poissy. Nous sommes poissés : nous sommes pris (Argot des voleurs). N.

Rossignol, 1901 : Voleur.

France, 1907 : Voleur ; argot populaire et populacier.

Voilà comment on devient guiche ; l’homme pauvre devient gouépeur, on l’envoie à la Lorcefé, il en sort poisse.

(Mémoires de Vidocq)

France, 1907 : Agent de la sûreté. Allusion à la poix.

Poissé

France, 1907 : Volé, attrapé, pris. « Poissé sur le tas », pris en flagrant délit.

Poissé (être)

Rigaud, 1881 : Être pris, être appréhendé au corps.

Hayard, 1907 : Être pris en flagrant délit.

Poisse (la)

Rigaud, 1881 : La crapule, la voyoucratie, — dans le jargon des gommeux, qui ont renvoyé la balle aux voyous.

Poissé sur le tas

Virmaître, 1894 : Être pris en flagrant délit de vol. Poissé de poisse, agent ; tas, terrain (Argot des voleurs). N.

Poisser

M.D., 1844 : Vole.

Larchey, 1865 : Voler. — Allusion aux propriétés de la poix. — Une main poissée garde volontiers ce qu’elle touche, — V. Baite, Billon, Philippe.

Delvau, 1866 : v. a. Voler. Poisser des philippes. Dérober des pièces de cinq francs.

Rigaud, 1881 : Voler. — Rattraper, prendre sa revanche, — dans le jargon des voyous. — Тoi, je t’poisserai !

La Rue, 1894 : Voler. Prendre une revanche. Être poissé, être pris.

Rossignol, 1901 : Voler, prendre. Se faire poisser est se faire arrêter.

France, 1907 : Arrêter ; voler, prendre et tenir comme avec de la poix.

— Patron, il est au clou… La rousse l’a poissé. Dans un moment le panier à salade viendra le prendre. Encore un de foutu.

(Michel Morphy)

Il fait nuit, le ciel s’opaque,
Viens-tu ? j’vas poisser l’auber…
Au bagne j’aurai une casaque !
C’est pas rigolo, l’hiver.

(Jean Richepin)

Se faire poisser, c’est se faire arrêter, se faire prendre par la police ou la gendarmerie.

I’va r’venir ; on nous l’ramène,
I’s’est fait poisser à Lyon,
On va r’constituer la scène.
Et dans la rue Champollion
On expos’ leur photographie
De fac’, de profil et d’trois quarts,
Et demain, sur les grands boul’vards,
On vendra leur biographie.

(Aristide Bruant)

Poisser (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. S’enivrer, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Se griser.

France, 1907 : S’enivrer. « J’ai lâché la gouge bien qu’elle fut assez gironde, mais elle ne passait pas de jour sans se poisser. »

Poisser des Philippes

Virmaître, 1894 : Poisser, voler ; philippes, pièces de cinq francs. Mot à mot : voler des pièces de cinq francs (Argot du peuple).

Poisser ses philippes

Bras-de-Fer, 1829 : Prendre son argent.

Poisseur

France, 1907 : Voleur ; argot populaire et populacier.

Poisseux

Rigaud, 1881 : Voyou, — dans le jargon des gommeux.

Fustier, 1889 : Gandin ; fashionable. Le successeur du petit-crevé.

Ils se réunissent six ou sept viveurs ou poisseux au café.

(Siècle, 1882.)

Poisseuse, compagne du poisseux.

Dans un boudoir de la rue des Martyrs, une jeune poisseuse, étendue sur une chaise longue, lit…

(Henri IV, 1882.)

France, 1907 : Élégant, dandy, et par cela même gluant, désagréable, collant au figuré comme la poix.

Vernis et gantés, pâles poisseux, une raie au cou, et la sacoche gorgée.

(Georges d’Esparbès)

Poisson

d’Hautel, 1808 : Il avaleroit la mer et les poissons. Se dit d’un homme affamé qui mange avec beaucoup d’appétit, d’avidité ; d’un goulu.
La sauce vaut mieux que le poisson. Pour dire que l’accessoire vaut mieux que le principal.
Il ne sait à quelle sauce manger le poisson. Se dit par raillerie d’une personne qui a reçu un affront, une injure, et qui hésite sur ce qu’il doit faire.
Un poisson d’avril. Attrape que l’on fait à quel qu’un le premier de ce mois.

anon., 1827 : Souteneur.

Bras-de-Fer, 1829 : Souteneur.

Clémens, 1840 : Qui vit aux dépens d’une femme.

Halbert, 1849 : Souteneur, Amant d’une fille publique.

Delvau, 1864 : Maquereau, souteneur de filles.

Camille Fontallard, des poissons le monarque.

Dumoulin.

Le perruquier jeune et actif est lui-même un poisson. Depuis un siècle, on l’appelle merlan ; mais quelquefois, souvent même, il cumule, — et ces dames ont des merlans — maquereaux.

Larchey, 1865 : Verre. — Du vieux mot poçon : tasse, coupe. V. Roquefort. — V. Camphre.

J’n’ suis pas trop pompette, Viens, je régale d’un poisson.

Les Amours de Jeannette, ch., 1813.

Larchey, 1865 : « Jeune, beau, fort, le poisson ou barbillon est à la fois le défenseur et le valet des filles d’amour qui font le trottoir, » — Canler. — V. Mac, Paillasson.

Delvau, 1866 : s. m. Grand verre d’eau-de-vie, la moitié d’un demi-setier, — dans l’argot du peuple. Vieux mot certainement dérivé de pochon, petit pot, dont on a fait peu à peu poichon, posson, puis poisson.

Delvau, 1866 : s. m. Entremetteur, souteneur, maquereau.

Rigaud, 1881 : Souteneur. Il nage dans les eaux de la prostitution.

Rigaud, 1881 : Mesure de vin, cinquième du litre. Il y a le grand et le petit poisson.

La Rue, 1894 : Grand verre d’eau-de-vie. Souteneur.

France, 1907 : Souteneur ; argot populaire. Cette expression est déjà vieille, car d’après le Dictionnaire de Trévoux, on appelait déjà ainsi dans la seconde moitié du XVIIIe siècle les individus se livrant à cette dégradante industrie ; mais on y ajoutait le mot avril. On lit, en effet, à l’article avril à la date de 1771 : « On appelle poisson d’avril un poisson qu’on nomme autrement maquereau, et, parce qu’on appelle du même nom les entremetteurs des amours illicites, cela est cause qu’on nomme aussi ces gens-là poissons d’avril. »
Les synonymes sont fort nombreux, ce qui prouve quelle place ce monde interlope occupe dans la société moderne. Bornons-nous à citer : Alphonse, Baigne-dans-le-beurre, barbise, barbe, barbillon, barbeau, bibi, benoit, brochet, bouffeur de blanc, casquette à trois ponts, chevalier du bidet, chevalier de la guiche, chiqueur de blanc, costel, cravate verte, dauphin, dos, dos d’azur, écaillé, fish (anglicisme), foulard rouge, guiche, goujon, gentilhomme sous-marin, gonce à écailles, lacromuche, marlou, mac, macque, macquet, macrottin, maquereau, maquignon à bidoche, marloupatte, marloupin, marlousier, marquant, mec, mec de la guiche, meg en viande chaude, monsieur à nageoires, à rouflaquettes, patenté, porte-nageoires, roi de la mer, rouflaquette, roule-en-cul, soixante-six, un qui va aux épinards, valet de cœur, visqueux, etc.

Léon Gambetta, peu flatté,
Nous apparait, décapité,
Dans sa sonnette,
Observant d’un œil polisson
Un autre groupe où le poisson
Porte casquette.

(Chanson du Père Lunette)

France, 1907 : Mesure d’un demi-setier ; du vieux français poçon, tasse, dit Lorédan Larchey, mais plutôt parce que le contenu glisse dans le gosier comme un poisson dans l’eau.

Tous les matins, quand je m’lève,
J’ai l’cœur sans sus d’sous ;
J’l’envoie chercher cont’ la Grève
Un poisson d’quat sous.
Il rest’ trois quarts d’heure en route,
Et puis en r’montant,
I’m’lich’ la moitié d’ma goutte !
Qué cochon d’enfant !

(Les Plaintes de la portière)

Poisson d’avril

Delvau, 1866 : s. m. Mauvaise farce, attrape presque toujours de mauvais goût, comme il est encore de tradition d’en faire, chez le peuple le plus spirituel de la terre, le 1er avril de chaque année, — sans doute en commémoration de la Passion de Jésus-Christ.

Poisson d’eau (changer son)

Rigaud, 1881 : Uriner.

Poisson frayeur

Delvau, 1866 : s. m. Souteneur de filles, — dans l’argot des marbriers de cimetière, qui ont observé que ces sortes de gens frayaient volontiers, eux pas fiers !

Poisson souffleur

Virmaître, 1894 : Rendre par les narines, comme le font certains fumeurs de cigarettes, ce qui est aspiré par la bouche. Se prend dans deux sens (Argot du peuple).

Poisson souffleur (faire le)

Rigaud, 1881 : Fellare. Aspirer la vie à ses sources.

Poissonnaille

d’Hautel, 1808 : Terme de mépris ; poisson vil et de basse qualité.

Poissonnier la veille de Pâques (se faire)

France, 1907 : Entreprendre une affaire à contre-temps ; s’engager dans une entreprise lorsqu’il n’y a plus à en tirer profit. Pâques, en effet, succédant au carême où les dévots ont mangé, pour être agréables au ciel, beaucoup de poisson, le malencontreux marchand qui se ferait poissonnier à cette époque serait certain de ne pas se défaire de sa marchandise.


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