d’Hautel, 1808 : Garder une poire pour la soif. Économiser, épargner pour les besoins à venir.
Entre la poire et le fromage, on parle de mariage. Parce qu’à cet instant on est plus disposé à la gaieté.
Rigaud, 1881 : Tête, figure. — Tambouriner la poire, porter des coups au visage.
Il se contentera de vous tambouriner la poire, le cul et les côtes.
(L’art de se conduire dans la société des pauvres bougres.)
La Rue, 1894 : Tête, visage.
Virmaître, 1894 : Tête. On dit d’un homme naïf et simple :
— Il a une bonne poire, il est facile à acheter.
— Vous n’allez pas longtemps vous moquer de ma poire, je suppose ?
Se payer la tête de quelqu’un est synonyme de se payer sa poire (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Tête. Sa poire, lui ; ma poire, moi.
Rossignol, 1901 : Celui qui est confiant ou bon enfant et qui se laisse tromper facilement est une poire.
Hayard, 1907 : Électeur, un naïf.
France, 1907 : Tête, figure ; argot populaire. Quand le fameux assassin Pranzini attendait son exécution, une foule sauvage sortant des cabarets d’alentour venait chaque nuit, rue de la Roquette, hurler sous les murs de la prison :
C’est sa poire, poire, poire,
C’est sa poire qu’il nous faut !
Ce mot est aussi employé dans le sens de niais, imbécile.
Après des platitud’s notoires
Pour obtenir de qu’on voulait,
L’usage est de traiter de poires
Ceux à qui l’on doit un bienfait !
(Henri Bachmann)
On dit en partant d’une physionomie honnête, confiante, facile à duper : bonne poire.
— Je m’en doutais, se dit le grand maître de la police : ce marin a une tête à se faire rouler par tous les intrigants et surtout les intrigantes ! … ce que nos amis les Français appellent une bonne poire !
(Hector France, La Vierge russe)
Poire était le sobriquet donné à Louis-Philippe.