d’Hautel, 1808 : Mettre quelque chose en plan. Pour dire mettre un habit, un bijou, un effet quelconque en gage, lorsqu’on a fait de la dépense en un lieu et que l’on n’a pas de quoi payer.
Clémens, 1840 : Étui à l’usage des voleurs.
un détenu, 1846 : Prison. Être au plan : emprisonné ; cachette, Mont-de-Piété.
Halbert, 1849 : Prison, cachot.
Delvau, 1866 : s. m. Prison, — dans l’argot des voleurs. Être au plan. Être en prison. Tomber au plan. Se faire arrêter.
Quoi tu voudrais que je grinchisse
Sans traquer de tomber au plan ?
dit une chanson publiée par le National de 1835.
Delvau, 1866 : s. m. Moyen, imagination, ficelle, — dans l’argot des faubouriens. Tirer un plan. Imaginer quelque chose pour sortir d’embarras. Il n’y a pas plan. Il n’y a pas moyen de faire telle chose.
Delvau, 1866 : s. m. Le Mont-de-Piété, — dans l’argot des faubouriens. Être en plan. Rester comme otage chez un restaurateur, pendant qu’un ami est à la recherche de l’argent nécessaire à l’acquit de la note. Laisser en plan. Abandonner, quitter brusquement quelqu’un, l’oublier, après lui avoir promis de revenir. Laisser tout en plan. Interrompre toutes ses occupations pour s’occuper d’autre chose.
Delvau, 1866 : s. m. Arrêts, — dans l’argot des soldats. Être au plan. Être consigné.
Rigaud, 1881 : Prison. — Hospice des Enfants-Trouvés.
Rigaud, 1881 : Moyen. Il y a plan, il n’y a pas plan ; expression dont se servent beaucoup d’ouvriers lorsqu’ils vont demander de l’ouvrage. — Patron, est-ce qu’il y a plan ? Mot à mot : est-ce qu’il y a moyen de travailler chez vous ?
Oui, il n’y a pas plan, murmurait Céline.
(Huysmans, les Sœurs Vatard)
Rigaud, 1881 : Mont-de-Piété. Mot à mot : la planche où sont les objets laissés en nantissement. — Mettre au plan, engager au Mont-de-Piété ou ailleurs.
M’man, j’ai mis ma veste au plan hier soir.
(Gavarni.)
La Rue, 1894 : Le Mont-de piété. Prison. Abandon. Moyen : il n’y a pas plan. Étui à l’usage des voleurs.
Virmaître, 1894 : Prison.
— Je tire dix berges de plan.
Tomber en plan : se faire arrêter.
Être en plan : rester en gage pour un écot.
Laisser sa femme en plan c’est synonyme de la lâcher (Argot du peuple).
Virmaître, 1894 : Le Mont-de-Piété. Allusion à la planche sur laquelle on emmagasine les effets engagés (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Prison.
Rossignol, 1901 : Mont-de-piété.
France, 1907 : Mont-de-piété ; maison de prêteur sur gage. Mettre sa montre en plan.
Antoinette n’avait que deux partis à prendre si elle ne voulait pas souper en dansant devant le buffet : courir chez le gros major ou mettre sa bague ou plan. Elle préféra courir chez le gros major.
(Les Propos du Commandeur)
France, 1907 : Possibilité. « Peut-on arriver au cœur de Jeannette ? — Oui, il y a plan… en casquant. » Tirer des plans, imaginer quelque chose, chercher un biais.
France, 1907 : Prison. Plan de couillé, temps de prison fait pour un autre ; mot à mot : prison de niais, de couillon ; argot des voleurs. Être mis au plan, être emprisonné.
France, 1907 : Étui ou les voleurs mettent leurs pinces, limes et autres outils d’effraction.