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Plan

Plan

d’Hautel, 1808 : Mettre quelque chose en plan. Pour dire mettre un habit, un bijou, un effet quelconque en gage, lorsqu’on a fait de la dépense en un lieu et que l’on n’a pas de quoi payer.

Clémens, 1840 : Étui à l’usage des voleurs.

un détenu, 1846 : Prison. Être au plan : emprisonné ; cachette, Mont-de-Piété.

Halbert, 1849 : Prison, cachot.

Delvau, 1866 : s. m. Prison, — dans l’argot des voleurs. Être au plan. Être en prison. Tomber au plan. Se faire arrêter.

Quoi tu voudrais que je grinchisse
Sans traquer de tomber au plan ?

dit une chanson publiée par le National de 1835.

Delvau, 1866 : s. m. Moyen, imagination, ficelle, — dans l’argot des faubouriens. Tirer un plan. Imaginer quelque chose pour sortir d’embarras. Il n’y a pas plan. Il n’y a pas moyen de faire telle chose.

Delvau, 1866 : s. m. Le Mont-de-Piété, — dans l’argot des faubouriens. Être en plan. Rester comme otage chez un restaurateur, pendant qu’un ami est à la recherche de l’argent nécessaire à l’acquit de la note. Laisser en plan. Abandonner, quitter brusquement quelqu’un, l’oublier, après lui avoir promis de revenir. Laisser tout en plan. Interrompre toutes ses occupations pour s’occuper d’autre chose.

Delvau, 1866 : s. m. Arrêts, — dans l’argot des soldats. Être au plan. Être consigné.

Rigaud, 1881 : Prison. — Hospice des Enfants-Trouvés.

Rigaud, 1881 : Moyen. Il y a plan, il n’y a pas plan ; expression dont se servent beaucoup d’ouvriers lorsqu’ils vont demander de l’ouvrage. — Patron, est-ce qu’il y a plan ? Mot à mot : est-ce qu’il y a moyen de travailler chez vous ?

Oui, il n’y a pas plan, murmurait Céline.

(Huysmans, les Sœurs Vatard)

Rigaud, 1881 : Mont-de-Piété. Mot à mot : la planche où sont les objets laissés en nantissement. — Mettre au plan, engager au Mont-de-Piété ou ailleurs.

M’man, j’ai mis ma veste au plan hier soir.

(Gavarni.)

La Rue, 1894 : Le Mont-de piété. Prison. Abandon. Moyen : il n’y a pas plan. Étui à l’usage des voleurs.

Virmaître, 1894 : Prison.
— Je tire dix berges de plan.
Tomber en plan :
se faire arrêter.
Être en plan : rester en gage pour un écot.
Laisser sa femme en plan c’est synonyme de la lâcher (Argot du peuple).

Virmaître, 1894 : Le Mont-de-Piété. Allusion à la planche sur laquelle on emmagasine les effets engagés (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Prison.

Rossignol, 1901 : Mont-de-piété.

France, 1907 : Mont-de-piété ; maison de prêteur sur gage. Mettre sa montre en plan.

Antoinette n’avait que deux partis à prendre si elle ne voulait pas souper en dansant devant le buffet : courir chez le gros major ou mettre sa bague ou plan. Elle préféra courir chez le gros major.

(Les Propos du Commandeur)

France, 1907 : Possibilité. « Peut-on arriver au cœur de Jeannette ? — Oui, il y a plan… en casquant. » Tirer des plans, imaginer quelque chose, chercher un biais.

France, 1907 : Prison. Plan de couillé, temps de prison fait pour un autre ; mot à mot : prison de niais, de couillon ; argot des voleurs. Être mis au plan, être emprisonné.

France, 1907 : Étui ou les voleurs mettent leurs pinces, limes et autres outils d’effraction.

Plan (en)

France, 1907 : Être abandonné, mis de côté, ou être laissé dans un restaurant ou un café par un ami fripon pour régler la note commune. Laisser tout en plan, abandonner une chose entreprise.
« Ne confondons pas, dit Charles Nisard, mettre en plan avec laisser en plan : l’un veut dire mettre en gage ; l’autre, quitter brusquement les gens, se dérober à ses affaires, laisser tout en plan. » Rester en plan, demeurer court ; ne plus savoir que faire, ni que dire.

Plan (le)

Hayard, 1907 : Le mont-de-Piété. La prison.

Plan (mettre en, laisser en)

Rigaud, 1881 : Quitter quelqu’un sans le prévenir, planter là.

Plan (mettre en)

Larchey, 1865 : Engager.

Pour faire à sa belle Un don digne d’elle, L’employé met sa montre en plan.

Désaugiers, 1815.

Plan de couillé

Virmaître, 1894 : Faire de la prison pour un autre. Faire de la prison sans avoir joui du produit de son vol. Couillé est le diminutif de couillon. Dialogue au Dépôt :
— Pourquoi que t’es ici ?
— J’ai pas de piaule pour pagnoter.
— Je file la comète ; j’ai été fabriqué par un sale sergot.
— Et ton nière ?
— Mon orgue ? J’étais méquard de la bande à Bibi.
— Alors tu vas aller au carré des petites gerbes.
— Veux-tu me désenflaquer et m’aider à casser la ficelle ?.
— Pour aller à la boîte aux cailloux, où y a pas mèche de faire chibis ; où on ne boulotte que des bourres-coquins et où on ne lampe que du sirop de macchabée ? y a pas de pet.
— Je te donne la paire de sigues, mais tu ne bonniras que peau.
— Tes sigues, c’est du carme à l’estorgue.
— Non, c’est du bath.
— C’est pas assez, car si les palpeurs me foutent deux berges de Centrousse, ça serait du plan de couillé.
Mot à mot : de la prison pour rien (Argot des voleurs).

Plan de couyé

Halbert, 1849 : Subir une peine pour un autre.

Plancarde

Clémens, 1840 : Bascule de la guillotine.

Planche

d’Hautel, 1808 : Compter sur lui, c’est se fier sur une planche pourrie. Pour dire, qu’une personne ne mérite aucune confiance, qu’on ne doit faire aucun fonds sur ses promesses.
Faire la planche. Donner l’exemple, montrer le chemin, encourager un autre en faisant une chose le premier. Cette expression est aussi reçue parmi les nageurs, et signifie nager étant couché sur le dos.

Rigaud, 1881 : Tableau noir servant aux démonstrations mathématiques, — dans le jargon du collège. — Passer à la planche, passer au tableau.

Rigaud, 1881 : Sabre, — dans le jargon des voleurs.

Rigaud, 1881 : Femme très maigre. — Femme qui n’a pas que l’apparence de la froideur.

France, 1907 : Femme ou fille d’une excessive maigreur, privée de ces séduisantes rotondités qui manquent à la poupée de Jeanneton ; argot populaire.

France, 1907 : Tableau noir des classes de mathématiques. Passer à la planche, aller au tableau ; argot des écoles.

France, 1907 : Sabre ; argot les voleurs.

Planché

Rigaud, 1881 : Condamné.

France, 1907 : Condamné ; argot des voleurs.

Planché (être)

Delvau, 1866 : Être condamné, — dans l’argot des voleurs.

Planche (faire la)

Fustier, 1889 : « Ta maîtresse ? il y a un mois qu’elle vient faire la planche dans mon garni ! »

(Événement, 1885.)

France, 1907 : Se prostituer.

Planche (faire sa)

Larchey, 1865 : Montrer une froideur excessive. — Sans planche : Sans façon.

L’écaillère de ses propos poissards vous entretient sans planche.

Cabarets de Paris, 1821.

Planche au pain : Banc des prévenus.

Delvau, 1866 : Témoigner du dédain, faire sa Sophie, — dans l’argot des faubouriens. Sans planche. Avec franchise, rondement.

France, 1907 : Montrer de l’orgueil, de la raideur ; d’où être sans planche, être sans façon.

Planche (passer à la)

France, 1907 : Être fustigé. Allusion au châtiment infligé aux forçats que l’on bâtonnait étendus sur une planche.

Planche à boudins

France, 1907 : Prostituée.

— Ne vous décarcassez donc pas tant pour cette fille. Ce n’est qu’une planche à boudins.

Planche à grimaces

France, 1907 : Autel ; allusion au cérémonial du prêtre, lequel parait quelque peu grotesque aux gens privés de foi et aux non-initiés aux mystères du culte.

Planche à lavement

Virmaître, 1894 : Le confessionnal. On y lave sa conscience ; pour certains, il faudrait une rude lessive (Argot des voleurs).

France, 1907 : Le confessionnal ; argot des faubouriens. S’est appelé ainsi soit parce qu’on s’y lave de ses péchés, soit parce que les questions du confesseur et les réponses qu’on doit lui faire vous fassent l’effet d’un lavement.

Planche à pain

Merlin, 1888 : Au propre, planche longue et mince destinée à recevoir les rations de pain et de biscuit des hommes ; au figuré, un individu bâti en Don Quichotte.

Virmaître, 1894 : Cour d’assises. Se dit aussi d’une femme maigre (Argot des voleurs). N.

Planche à sapement

France, 1907 : Le tribunal correctionnel ; argot des voleurs.

Planche à tracer

Delvau, 1866 : s. f. Table, — dans l’argot des francs-maçons. Ils disent aussi Plate-forme et Atelier.

Delvau, 1866 : s. f. Feuille de papier blanc, — dans le même argot [des francs-maçons]. Signifie aussi Lettre, missive quelconque.

Rigaud, 1881 : Table à manger, — dans le jargon des francs-maçons qui disent encore atelier.

France, 1907 : Table ou feuille de papier blanc ; argot des francs-maçons.

Planche au pain

Bras-de-Fer, 1829 : Cour d’assises.

Clémens, 1840 : Banc des accusés.

Halbert, 1849 : Banc des accusés, tribunal.

Delvau, 1866 : s. f. Le banc des accusés, — dans l’argot des prisons. Être mis sur la planche au pain. Passer en Cour d’assises.

Rigaud, 1881 : Banc des prévenus. — Lit, — dans le jargon des filles publiques.

La Rue, 1894 : Le banc des accusés. Lit.

France, 1907 : Le tribunal ; appelé ainsi à cause de la position élevée, allusion à la planche à pain des chambrées de soldats, ou à la distribution qui s’y fait de jours, de semaines, de mois ou d’années où l’on mange gratis le pain de l’État ; argot des voleurs. C’est aussi le banc des accusés.

On m’empoigne, on me met sur la planche au pain.

(Victor Hugo)

Planche au pin (la)

M.D., 1844 : Banc des accusés.

Planche aux soupirs

France, 1907 : La guitare ; argot des musiciens, venu de l’argot allemand.

Planche-au-pain

un détenu, 1846 : Banc des accusés.

Plancher

d’Hautel, 1808 : Terme populaire qui équivaut à se moquer, se jouer de quelqu’un, le railler, le persiffler, le promener.
Est-ce que tu planches ? Pour te moques-tu de moi ?

d’Hautel, 1808 : Le plancher des vaches. La terre ferme sur laquelle on marche.
Il n’est rien tel que de marcher sur le plancher des vaches. Pour dire, qu’il y a moins de risque à courir en voyageant sur terre que sur mer.
Il faut soulager le plancher. Se dit, pour inviter quelques personnes à sortir d’une chambre où il y a trop de monde.

Larchey, 1865 : Moquer.

Est-ce que tu planches ? pour : Te moques-tu de moi ?

1808, d’Hautel.

Plancherie : Mauvaise plaisanterie.

I’me propose le bâton. Moi, j’lui dis : Allons donc ! Tu planches.

Ch., Avignon, 1813.

Planché : Condamné.

Delvau, 1866 : v. n. Se moquer, rire, — dans l’argot des voleurs et des faubouriens. On dit aussi Flancher.

Rigaud, 1881 : Quitter un ami de prison, — dans le jargon des voleurs.

Rigaud, 1881 : Plaisanter. — Parles-tu sérieusement ou planches-tu ?

Rigaud, 1881 : Coucher à la salle de police, sur la planche du gouvernement. J’ai planché deux jours, — dans le jargon du régiment.

La Rue, 1894 : Rire, se moquer. Condamner. Quitter un ami de prison.

France, 1907 : Laisser en plan ; argot des voleurs.

France, 1907 : Se moquer ; argot populaire.

— Tu planches, mon homme.

(Mémoires de Vidocq)

France, 1907 : Avoir peur ; corruption de flancher.

Plancher (débarrasser le)

Rigaud, 1881 : S’en aller, lorsqu’on importune quelqu’un. Débarrassez-moi le plancher.

Plancher des vaches

Larchey, 1865 : « La terre était sa vraie patrie ; la terre, le plancher des vaches. »

J. Janin.

Delvau, 1866 : s. m. La terre, — dans l’argot du peuple, à qui Rabelais a emprunté cette expression pour la mettre sur les lèvres de ce poltron de Panurge.

France, 1907 : La terre ; argot des marins.

Plancherie

Rigaud, 1881 : Plaisanterie d’un goût douteux.

France, 1907 : Plaisanterie, moquerie.

Planches

Delvau, 1866 : s. f. La scène, le théâtre en général, — dans l’argot des acteurs. Balayer les planches. Jouer dans un lever de rideau ; commencer le spectacle. Brûler les planches. Cabotiner. Signifie aussi Débiter son rôle avec un entrain excessif.

Delvau, 1866 : s. f. L’établi, — dans l’argot des tailleurs. Avoir fait les planches. Avoir été ouvrier avant d’avoir été patron.

Rigaud, 1881 : Établi de tailleur. — Avoir fait les planches, avoir travaillé comme ouvrier avant d’être devenu patron.

Planches (avoir des)

Rigaud, 1881 : Mot à mot : avoir l’habitude des planches, jouer la comédie depuis longtemps ; être sur la scène aussi à l’aise que chez soi. Madame Thierret avait des planches autant qu’actrice du monde.

France, 1907 : Être habitué à la scène ; argot des théâtres.

Planches (balayer les)

France, 1907 : Voir Essayer le tremplin.

Planches (brûler les)

France, 1907 : Jouer brillamment, avec entrain ; argot des coulisses.

Ce n’était pas un mauvais acteur. Il avait de la chaleur, il brûlait même un peu les planches.

(Edgar Monteil, Cornebois)

Planches (les)

France, 1907 : Le théâtre. Monter sur les planches, se faire comédien.

S’il est un endroit où la vertu est une gloire réelle de demeurer dans sa triple cuirasse de pureté, de vaillance, le sacrifice, c’est certainement dans ce monde d’à côté qu’on appelle les plancher, où la femme est forcée de représenter le pour et le contre de la vérité, le paradoxe, l’envers du vrai, la splendeur du vice élégant moderne. À force de s’inféoder dans toutes les causes, de se faire l’avocat du bien et l’avocat du diable, elle finit par jouer souvent au naturel la comédie qu’elle n’a cru donner que pour les autres.

(Arsène Houssaye)

Planches savoir fait les

France, 1907 : Avoir travaillé comme ouvrier tailleur ; allusion à l’établi sur lequel se posent les pique-prunes.

Plancheur

France, 1907 : Moqueur, farceur.

Plancheur, plancheuse

Rigaud, 1881 : Mauvais plaisant, mauvaise plaisante.

Plançonner

Delvau, 1866 : v. a. Bredouiller, — dans l’argot des coulisses, où l’on a conservé le souvenir du brave Plançon, acteur de la Gaîté.

Rigaud, 1881 : Bredouiller. Dérivé de Plançon, mauvais acteur de la Gaîté qui bredouillait à la fin et souvent au commencement de chaque tirade. (Argot des coulisses).

Plane de mer

France, 1907 : Nom vulgaire de la plie.

Planque

Clémens, 1840 : Cachette.

un détenu, 1846 : Guet. Hommes en planque : hommes qui font le guet.

Halbert, 1849 : Cachette.

Larchey, 1865 : Observation. — On se cache pour bien observer.

J’allai en compagnie de H., et le laissant en planque (en observation), je montai chez Chardon.

Canler.

Larchey, 1865 : Cachette. V. Bayafe. — Planquer : Cacher. V. Déplanquer, Enplanquer.

Delvau, 1866 : s. f. Cachette, — dans l’argot des voleurs. Être en planque. Être prisonnier. Signifie aussi Être en observation.

Rigaud, 1881 : Lieu, endroit, cachette. — Poste d’observation d’où un agent de police surveille un malfaiteur.

La Rue, 1894 : Cachette. Lieu, endroit, maison. Poste d’observation d’un agent qui guette un malfaiteur. Planquer, abandonner, poster, placer. Se planquer, se mettre à couvert.

Rossignol, 1901 : Un agent de police est en planque lorsqu’il est à un endroit quelconque pour surveiller un individu.

Hayard, 1907 : Cachette.

France, 1907 : Vieux mot pour planche. Logis, endroit quelconque, généralement cachette, lieu de retraite.

Par une chouette sorgue, la rousse est aboulée à la taule. Un macaron avait mangé le morceau sur nouzailles et bonni le truc de la planque ; tous les fanandels avaient été servis.

(Mémoires de Vidocq)

anon., 1907 : Habitation, chambre.

Planque (battre une)

France, 1907 : Faire le guet. « Voilà deux roussins qui battent une planque, décanillons. »

Planque (en faire une)

Virmaître, 1894 : Agent qui se planque pour surveiller des individus. Être en planque, être filé. Mot à mot : planque, attendre. La chanson des mecs dit :

Jadis pour une fille, la plus chouette des catins
Tous les mecs se mettaient en planque
C’qui lui valait le flac dont casquaient les rupins
Sans les grinchir ni d’truc ni d’banque. (Argot des voleurs).

Planqué (être)

Halbert, 1849 : Faire le guet.

Planque à corbeaux

France, 1907 : Couvent, séminaire.

Planque à fafiots

France, 1907 : Archives.

Planque à gouapeurs

France, 1907 : Dépôt de la Préfecture de police.

Planque à larbin

Virmaître, 1894 : Bureau de placement spécial pour les domestiques (Argot des voleurs). V. Suce-larbin.

Planque à larbins

Rigaud, 1881 : Bureau de placement.

France, 1907 : Bureau de placement.

Planque à plombes

Rigaud, 1881 : Pendule.

France, 1907 : Horloge.

Planque à sergots

Rigaud, 1881 : Poste de police.

France, 1907 : Poste de police.

Planque à suif

Rigaud, 1881 : Tripot.

France, 1907 : Tripot.

Planque à tortorer

Rigaud, 1881 : Restaurant.

France, 1907 : Restaurant.

Planque aux atigés

France, 1907 : Hôpital.

Planque des gouâpeurs

Rigaud, 1881 : Dépôt de la préfecture de police.

Planquer

un détenu, 1846 : Faire le guet.

Halbert, 1849 : Cacher.

Delvau, 1866 : v. a. Cacher. Signifie aussi Emprisonner.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Mettre quelque chose de côté, — dans l’argot des typographes.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Engager quelque chose au Mont-de-Piété, mettre au plan. Argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Cacher. — Observer. — Mettre de l’argent de côté.

Virmaître, 1894 : Cacher.
— Pour dépister la rousse, je vais me planquer un marqué chez un garnaffier de mes aminches (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Faire une planque ; veut aussi dire cacher, dissimuler.

en me couchant, je suis obligé de planquer mon porte-monnaie pour que ma femme n’y fasse pas une descente.

France, 1907 : Abandonner, laisser en place.

— Et ta ménesse ? — Laquelle ? — La rouquine ? — Elle trouillottait des aisselles ; il y a beau temps que je l’ai planquée.

France, 1907 : Mettre, placer, cacher.

À c’te piaule je suis si bien planquée que je ne crains ni cognes, ni griviers, ni railles, ni quart-d’œil, ni gerbiers.

(Mémoires de Vidocq)

Planquer le marmot, cacher le produit du vol. Planquer les paccins dans un roulant, mettre les paquets dans une voiture.

Planquer (mettre en planque)

Hayard, 1907 : Accumuler.

Planquer (se)

Rigaud, 1881 : Se cacher. — Planquer le marmot, cacher un objet volé.

Planquer des sortes

Boutmy, 1883 : v. Cacher les lettres ou sortes qui entrent en grande quantité dans un travail en cours d’exécution. L’ouvrier qui planque des sortes cause un préjudice à tous ses compagnons, qui ne trouvent plus celles qui devraient être dans des casses ou bardeaux d’un usage commun.

France, 1907 : « Cacher les lettres ou sortes qui entrent en grande quantité dans un travail en cours d’exécution. L’ouvrier qui planque des sortes cause un préjudice à tous ses compagnons, qui ne trouvent plus celles qui devraient être dans des casses ou bardeaux d’un usage commun. »

(Eug. Boutmy, Argot des typographes)

Planquer, mettre à gauche

anon., 1907 : Cacher.

Planques

Rossignol, 1901 : Marques scrofuleuses sur le visage.

Plans (tirer des)

Merlin, 1888 : Chercher un moyen.

Plant

France, 1907 : Nom donné autrefois à la confrérie des gueux.

Plantation

France, 1907 : Arrangement d’une scène sur le théâtre ; argot des coulisses.

— J’avais dit de poser là une chaise pour figurer la porte. Tous les jours il faut recommencer la plantation.

(Émile Zola, Nana)

Planté

France, 1907 : Beaucoup, abondance d’une chose. A planté, abondamment. Provincialisme ; vieux français.

Point ne compte bourdes ne gloses ;
Je ne parle que par raison ;
Il y pert pour planté de choses.
De preuves j’offre grant foyson.

(G. de Colvé des Jardins, Les Oberliques)

Planter

d’Hautel, 1808 : S’il est bien planté, il reviendra. Se dit d’une personne dont on fait peu de cas, et qui s’en est allée avec humeur.
Il est allé planter ses choux. Se dit par raillerie d’un homme qui s’est retiré à la campagne.
Planter là quelqu’un. L’abandonner, le quitter, lui retirer son amitié, sa protection, ses secours.
Arrive qui plante. Locution adverbiale qui marque la résolution dans laquelle on est, de ne pas changer d’idée quelque chose qu’il arrive.
Il m’a planté-là pour reverdir. Pour, il m’a abandonné subitement ; il m’a fait croquer le marmot.

Halbert, 1849 : Laisser.

Fustier, 1889 : Coïre.

La Rue, 1894 : Coïre.

France, 1907 : Sacrifier à Venus.

Planter des cornes

Delvau, 1864 : Introduire son membre dans le vagin d’une femme mariée à un autre homme, — ce qui fait pousser des cornes à celui-ci et quelquefois un enfant à celle-là.

Planter là quelqu’un

Delvau, 1866 : v. a. Le quitter brusquement, soit parce qu’il vous ennuie, soit parce qu’on est pressé. C’est l’ancienne expression : Planter là quelqu’un pour reverdir, mais écourtée et plus elliptique.

France, 1907 : Le quitter brusquement ; le lâcher. « Planter là quelqu’un pour qu’il reverdisse. »

Planter le harpon

Delvau, 1866 : v. a. Lancer une idée, avancer une proposition, — dans l’argot des marins.

France, 1907 : Faire une proposition, exprimer une idée ; argot des marins.

Planter ses choux

France, 1907 : Se retirer des affaires ; aller vivre à la campagne dans une retraite modeste après une vie de travail ou d’agitation. Un fonctionnaire qui prend sa retraite à la campagne, un notaire, un homme d’affaires ou de commerce qui se retirent en quelque coin de province ou de banlieue, vont planter leurs choux. Allusion à l’empereur Dioclétien qui, après les fatigues de la guerre et les soucis du pouvoir, abdiqua pour se retirer à Salone, sa ville natale, et ne s’occupa plus que de cultiver les légumes, choux et laitues, de son jardin.

Planter son poireau

Delvau, 1866 : v. a. Attendre quelqu’un qui ne vient pas, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : Attendre ; synonyme de faire le pied de grue ; argot populaire.

Pendant huit jours consécutifs la petite diablesse me fit planter mon poireau à la sortie de son atelier, lorsque j’appris qu’elle se payait ma poire, et se tirait les flûtes par une porte de derrière.

(Les Joyeusetés du régiment)

Se dit aussi pour coïter.

Planter un acte

Rigaud, 1881 : Veut dire que le mouvement général et les positions en sont fixés. On dit planter la décoration dans le même sens. (A. Bouchard.) Planter un comparse. Le faire grimer, le placer, lui dessiner la marche à suivre et lui donner les indications nécessaires. (Musée Philipon, Théâtre de Bourg-en-Bresse.)

France, 1907 : S’occuper des détails scéniques de cet acte ; argot des coulisses.

Planter un chou

Fustier, 1889 : Tromper indignement.

Mon ci-devant m’a planté un chou colossal.

(Réveil, 1882.)

Planter un comparse

France, 1907 : Donner des instructions à un acteur novice sur les mouvements et les jeux scéniques.

Planter un drapeau

Virmaître, 1894 : Autrefois on disait faire un puff. Les ouvriers et les petits employés ont l’habitude de manger à la semaine ou au mois chez leur restaurateur ; fréquemment quand ils quittent leur place, ils ne payent pas le gargotier.
— Pourquoi ne passes-tu pas par-là ?
— J’ai planté un drapeau.
Allusion au drapeau planté par les cantonniers sur la voie publique qu’ils réparent pour avertir qu’il ne faut pas passer là (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Faire une dette chez un marchand de vin ; on dit aussi faire un pouf.

France, 1907 : Contracter une dette dans un cabaret ou un restaurant. L’on n’ose plus passer dans la rue, qui dès lors est barrée comme lorsque le service de la voirie y fait poser un petit drapeau ronge pour indiquer qu’elle est en réparation et que la circulation y est interdite.

Planter un homme

Delvau, 1864 : Baiser une femme.

Que fais-tu donc là ? demandait un passant à Diogène, qui, en sa qualité de cynique, n’avait pas craint de trousser une fille en plein Agora et était en train de besogner avec elle, — Tu le vois ; je plante un homme, répondit-il.

A. François.

Plantes

France, 1907 : Pieds ; argot populaire.

— Eh bien, vous êtes de la jolie fripouille, cria-t-il, j’ai usé mes plantes pendant trois heures sur la route, même qu’un gendarme m’a demandé mes papiers.

(Émile Zola, L’Assommoir)

Plantes (user ses)

Rigaud, 1881 : Marcher beaucoup. Mot à mot : user les plantes de ses pieds.

Planteur

d’Hautel, 1808 : Un planteur de choux. Se dit par ironie d’un gentilhomme, ou d’un homme de distinction qui s’est retiré à la campagne.

France, 1907 : Paillard ; libertin.

Planteuse de bois

Virmaître, 1894 : Femme qui fait son mari cocu. Mot à mot : elle lui plante du bois sur la tête (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Femme qui trompe son mari, qui lui met au front les appendices du cerf.

Plantureusement

d’Hautel, 1808 : Abondamment, largement, en grande quantité.

Plantureux

d’Hautel, 1808 : Abondant, fertile.
Un pays plantureux. Qui abonde en toute chose.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique