d’Hautel, 1808 : Il est piqué comme une courte pointe. Se dit d’un homme très-susceptible, qui a pris de l’humeur, qui s’est offensé pour une frivolité, une bagatelle, et dont le silence et la réserve témoignent le mécontentement.
On ne sait quelle mouche l’a piqué. Pour, on ne connoît point le sujet de sa bourderie, de sa mauvaise humeur.
Se piquer. Se vanter, s’énorgueillir de quelques talens ; faire le fanfaron, marquer de l’arrogance et de l’orgueil, comme le font ordinairement les petits maîtres, les fats, les pédans.
Delvau, 1866 : v. a. Faire quelque chose, — dans l’argot des Polytechniciens. Piquer l’étrangère. S’occuper d’une chose étrangère à la conversation.
Rossignol, 1901 : Chiffonner.
France, 1907 : Donner une note ; argot des écoles militaires. Piquer bas, donner une note faible ; piquer haut, forcer la note. Piquer la constante, donner constamment la même note.
On site des examinateurs qui ne piquent jamais de 20, de 19 ou même de 18. Le célèbre Gérono disait à un élève qui venait de passer en colle d’une manière remarquable : « Si Dieu le Père passait chez moi à la planche, je lui piquerais 19 ; si c’était Jésus-Christ, je piquerais 18 : si c’était M. Chasles, je mettrais 17. Pour vous, Monsieur, je me contenterai de vous piquer 16. »
(Albert Lévy et G. Pinet)
Entre nous, le célèbre Gérono méritait d’être piqué cuistre.