AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Pincer

Pincer

d’Hautel, 1808 : On l’a pincé. Pour dire on s’est saisi de sa personne ; on l’a incarcéré.
Pincer sans rire. Piquer, offenser quelqu’un sans avoir l’air d’y penser.

anon., 1827 : Prendre.

Bras-de-Fer, 1829 : Prendre.

Clémens, 1840 : Arrêter.

Halbert, 1849 : Prendre.

Larchey, 1865 : Exécuter.

En revenant, je pinçais la chansonnette.

Ricard.

Le professeur nous pinçait une nuance de cancan véritablement inédite.

L. Reybaud.

Larchey, 1865 : Arrêter.

Nomme l’coupable, qu’on l’pince

1813, Désaugiers.

En pincer : Avoir du goût.

Comm’ j’en pince pour le spectacle, j’vas souvent z’à la Gaîté.

1809, Brazier.

On dit par extension en pincer pour Mme X : Aimer Mme X.

Delvau, 1866 : v. n. Être vif, — dans l’argot du peuple. Cela pince dur. Il fait très froid.

Delvau, 1866 : v. a. Voler, filouter, — dans l’argot des faubouriens.

Delvau, 1866 : v. a. Prendre sur le fait, arrêter. Pincer au demi-cercle. Arrêter quelqu’un, débiteur ou ennemi, que l’on guettait depuis longtemps.

Delvau, 1866 : v. a. Exécuter. Pincer le cancan. Le danser. Pincer de la guitare. En jouer. Pincer la chansonnette. Chanter.

Rigaud, 1881 : Filouter. — Exécuter. — Pincer le cancan, danser le cancan. — Pincer de la guitare, pincer de la harpe, être sous les verrous.

La Rue, 1894 : Filouter. Exécuter. Arrêter sur le fait. Pincer de la harpe. Être en prison. V. Harpe.

France, 1907 : Prendre, attraper.

Elle regrettait presque le mariage, cette vie à deux, toujours à deux, comme un verrou tiré sur les occasions de carrousse et de bombance. Mieux valait encore servir à la ville : on avait les dimanches pour rigoler, et quelquefois, avec un peu d’entregent, on pinçait un bourgeois qui vous collait des rentes.

(Camille Lemonnier, Happe-Chair)

Vive le mot à double entente !
Grâce au joyeux sous-entendu,
On ne manque jamais la vente
Et l’on pince le prétendu.

(Jacques Rédelsperger)

Pincer en demi-cercle, surprendre, arrêter au passage.

France, 1907 : S’emploie dans le sens de danser en étant suivi du genre de danse auquel on se livre.
Pincer un cancan.

Chaque dimanche nous fréquentions un bastringue hors barrière, où l’on pinçait des cancans à se dévisser la colonne, sans compter les autres pinçages pendant les entr’actes.

(Les Propos du Commandeur)

Pincer un cavalier.

As-tu vu Geneviève ?
Au milieu des filles d’Ève
Elle pince un cavalier ;
Geneviève,
Geneviève est à Bullier !

(Victor Meusy, Chansons hier et d’aujourd’hui)

Pincer de la harpe, être en prison.
Pincer un rigodon.

Lorsqu’on sort avec sa belle
Que l’on empoigne sous l’aile,
On pince un p’tit rigodon
Dans l’bal le plus folichon.

(Griolet)

Pincer (en)

Rigaud, 1881 : Faire partie de, en être, — dans le jargon des voleurs.

Quand je vous récidive qu’on en pince et dur.

(P. Mahalin, Les Monstres de Paris.)

France, 1907 : Être amoureux.

Monsieur le curé de Fouilly,
En pinçait pour sa bonne,
Il promettait le paradis
À la jeune friponne :
« Un baiser doux comme le miel,
De ta lèvres, ma belle,
Te conduira tout droit au ciel. »

(Léo Lelièvre, La Bonne du curé)

France, 1907 : Locution facétieuse employée dans le Centre, exprimant la prétention de s’entendre à une chose, de connaître un art ou un métier ; synonyme de s’en piquer.
L’expression est vieille. Le comte Jaubert fait observer qu’on la trouve déjà dans le Roman du Renard, à l’entrée en scène du chien qui se vante de pincer le beau français.

Pincer (se faire, se laisser)

France, 1907 : Se faire prendre, attraper, soit au physique, soit au figuré. « Le voleur s’est fait pincer par les gendarmes. » « Je ne me laisserai plus pincer à vos histoires. »

On complotait de l’amener souvent à raconter la campagne de Crimée. Rien de plus facile : ainsi quelqu’un feignait de n’avoir jamais entendu certaines histoires, celle du Russe qu’un Français éventra pour lui voler un sac de noix ou celle de la razzia des quatre mille bœufs à Pérékop, ou encore celle du repas au sucre. — Et le géant finissait toujours par se laisser pincer aux airs naïvement intrigués de ses employés ; sans se lasser, il racontait, racontait la campagne de Crimée.

(Paul Burot, Les Ventres)

Les chloroformistes sont des artistes, je les ai vus à l’œuvre ; et depuis une quinzaine d’années, ils ont formé des élèves, et pas un jusqu’ici ne s’est fait pincer, ils sont ingénieux, adroits et tiennent le haut du pavé.

(G. Macé, Un Joli Monde)

À trois cents mètres, dans la terre labouré, il distinguait un lièvre au gîte ; au travers d’un mur en silex, il apercevait un garde. Il voyait venir une contravention de six lieues ; or, comme ses jambes non plus n’étaient pas mauvaises, il avait braconné trente ans de suite dans le même endroit sans se faire seulement pincer une petite fois.

(Hugues Le Roux)

Pincer de la guitare

Delvau, 1866 : v. n. Être prisonnier, — par allusion à l’habitude qu’ont les détenus d’étendre les mains sur les barreaux de leur prison ou sur le treillage en fer du parloir grillé. On dit aussi pincer de la harpe.

Virmaître, 1894 : Toutes les fenêtres des cellules des prisonniers sont garnies de barreaux de fer. Ils pincent de la guitare avec les barreaux. Allusion aux cordes de la guitare (Argot des voleurs).

Pincer des frétillantes

Virmaître, 1894 : Danser. L’image est jolie, les jambes frétillent. Quand la Goulue pince des frétillantes dans un cavalier seul distingué, elle pince le pas du hareng saur en détresse (Argot du peuple).

Pincer le cul

Delvau, 1864 : Aimer à prendre à belles mains les fesses d’une femme, — où d’un homme quand on est pédéraste.

Il lui pince amoureusement le cul.

H. Monnier.

Godefroy, la nuit, après boire,
Pinça le cul, sournoisement
À Renaud encor presque imberbe.

B. de Maurice.

Pincer pour (en)

Rigaud, 1881 : Être épris de, être amoureux de. — J’en pince dur pour la blonde du second.

Pincer un coup de sirop

Delvau, 1866 : v. a. Boire à s’en griser un peu, — dans l’argot des faubouriens.

Pincer, rattraper au demi-cercle

Larchey, 1865 : Prendre à l’improviste. — Terme d’escrime.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique