d’Hautel, 1808 : On l’a pincé. Pour dire on s’est saisi de sa personne ; on l’a incarcéré.
Pincer sans rire. Piquer, offenser quelqu’un sans avoir l’air d’y penser.
anon., 1827 : Prendre.
Bras-de-Fer, 1829 : Prendre.
Clémens, 1840 : Arrêter.
Halbert, 1849 : Prendre.
Larchey, 1865 : Exécuter.
En revenant, je pinçais la chansonnette.
Ricard.
Le professeur nous pinçait une nuance de cancan véritablement inédite.
L. Reybaud.
Larchey, 1865 : Arrêter.
Nomme l’coupable, qu’on l’pince
1813, Désaugiers.
En pincer : Avoir du goût.
Comm’ j’en pince pour le spectacle, j’vas souvent z’à la Gaîté.
1809, Brazier.
On dit par extension en pincer pour Mme X : Aimer Mme X.
Delvau, 1866 : v. n. Être vif, — dans l’argot du peuple. Cela pince dur. Il fait très froid.
Delvau, 1866 : v. a. Voler, filouter, — dans l’argot des faubouriens.
Delvau, 1866 : v. a. Prendre sur le fait, arrêter. Pincer au demi-cercle. Arrêter quelqu’un, débiteur ou ennemi, que l’on guettait depuis longtemps.
Delvau, 1866 : v. a. Exécuter. Pincer le cancan. Le danser. Pincer de la guitare. En jouer. Pincer la chansonnette. Chanter.
Rigaud, 1881 : Filouter. — Exécuter. — Pincer le cancan, danser le cancan. — Pincer de la guitare, pincer de la harpe, être sous les verrous.
La Rue, 1894 : Filouter. Exécuter. Arrêter sur le fait. Pincer de la harpe. Être en prison. V. Harpe.
France, 1907 : Prendre, attraper.
Elle regrettait presque le mariage, cette vie à deux, toujours à deux, comme un verrou tiré sur les occasions de carrousse et de bombance. Mieux valait encore servir à la ville : on avait les dimanches pour rigoler, et quelquefois, avec un peu d’entregent, on pinçait un bourgeois qui vous collait des rentes.
(Camille Lemonnier, Happe-Chair)
Vive le mot à double entente !
Grâce au joyeux sous-entendu,
On ne manque jamais la vente
Et l’on pince le prétendu.
(Jacques Rédelsperger)
Pincer en demi-cercle, surprendre, arrêter au passage.
France, 1907 : S’emploie dans le sens de danser en étant suivi du genre de danse auquel on se livre.
Pincer un cancan.
Chaque dimanche nous fréquentions un bastringue hors barrière, où l’on pinçait des cancans à se dévisser la colonne, sans compter les autres pinçages pendant les entr’actes.
(Les Propos du Commandeur)
Pincer un cavalier.
As-tu vu Geneviève ?
Au milieu des filles d’Ève
Elle pince un cavalier ;
Geneviève,
Geneviève est à Bullier !
(Victor Meusy, Chansons hier et d’aujourd’hui)
Pincer de la harpe, être en prison.
Pincer un rigodon.
Lorsqu’on sort avec sa belle
Que l’on empoigne sous l’aile,
On pince un p’tit rigodon
Dans l’bal le plus folichon.
(Griolet)