d’Hautel, 1808 : Traiter quelqu’un comme un nègre. Le traiter d’une manière très-rigoureuse ; le maltraiter.
Virmaître, 1894 : Heure de minuit, à laquelle l’obscurité est la plus profonde (Argot des voleurs).
France, 1907 : Domestique pour les dures besognes, souffre-douleur.
À Paris y a des quartiers
Où qu’les p’tiots qu’ont pas d’métiers
I’s s’font pègre ;
Nous, pour pas crever la faim,
À huit ans, chez un biffin
On est nègre…
(Aristide Bruant)
France, 1907 : Dans l’argot littéraire, c’est un débutant de lettres ou un besoigneux qui travaille pour le compte d’un « littérateur arrivé ». Celui-ci l’appelle son secrétaire, secrétaire dont la fonction est d’écrire moyennant un mince salaire des romans-feuilletons qui le patron signe et dont il empoche le profit. Auguste Maquet fut longtemps le nègre d’Alexandre Dumas père. De nos jours, nombre de romanciers populaires dont on adore sinon les œuvres, mais la fécondité, n’obtiennent cette fécondité que grâce à une dizaine de nègres.
Le nègre se tue à ce métier, qui lui assure le pain quotidien, mais qui donne à l’exploiteur des bénéfices considérables ; un feuilleton qui était payé en moyenne vingt mille francs à d’Ennery lui en coûtait à peine cinq cents. Il n’est personne qui ne connaisse cet étrange commerce. Je pourrais citer les nègres qui sont morts, à bout de surmenage…
(Don Juan)
France, 1907 : « Corruption du mot nec, qui lui-même est une abréviation de nec plus ultra. En parlant d’un objet remarquable, on dit : « Cest le nègre ! » Le mot s’emploie au féminin. On dit : « J’ai la pipe négresse », c’est-à-dire la plus belle pipe et non, comme on pourrait le croire, la pipe la mieux culottée. »
(Albert Lévy et G. Pinet, L’Argot de l’X)