Millé
Mille
d’Hautel, 1808 : Il a des mille et des cents. Pour dire, que quelqu’un a beaucoup d’argent ; qu’il est très à son aise.
Fustier, 1889 : Argot des libraires. L’édition totale d’un ouvrage, d’un roman quelconque, étant donné — ce qui est une supposition — que cet ouvrage est tiré à mille exemplaires.
Depuis quelque temps on lit sur la couverture des volumes d’une maison de librairie : Premier mille ou sixième mille ou dixième mille. Mille quoi ? Mille exemplaires, cela se devine, mais cela n’en est pas moins de l’argot et quel argot !
(Événement, 1883).
Le dernier roman de M. Daudet a eu une envolée heureuse. Le cinquantième mille est depuis longtemps dépassé.
(Français, juillet 1884)
France, 1907 : Voir Mettre dans le mille.
Fera-t-il beau, fera-t-il laid ?
C’est un problème difficile,
Chacun prédit ce qui lui plaît :
Tant mieux si l’on met dans de mille !
Millé
Hayard, 1907 : Billet de mille francs.
Mille (mettre dans le)
Fustier, 1889 : Réussir pleinement.
Mille millions de milliasse
Rigaud, 1881 : Enormément, un nombre infini de fois, tout ce que l’esprit du peuple peut concevoir de plus élevé comme chiffre.
Mille pattes
Rossignol, 1901 : Soldat d’infanterie.
Mille-langues
Delvau, 1866 : s. m. Personne bavarde, indiscrète, — dans l’argot du peuple.
France, 1907 : Bavard.
Mille-pattes
Merlin, 1888 : Infanterie, régiment ou bataillon de fantassins. Le mot fait image.
Fustier, 1889 : Fantassin.
France, 1907 : Sobriquet donné par les cavaliers aux fantassins.
Il arrive parfois
Que la bourse est bien plate,
On n’est pas des bourgeois
Quand on est mille-patte,
Si l’on n’peut se payer
Sa petite chopine,
Faut souvent se fouiller
Passant d’vant la cantine !…
Aussi vive mon quart de vin
Dont la distribution sonne !
Vive ce nectar purpurin !
Vive la France qui le donne !
Milled
La Rue, 1894 : Mille francs.
Virmaître, 1894 : Billet de mille francs (Argot des voleurs). N.
Millegroux
France, 1907 : Loup-garou.
Millerand
France, 1907 : Raisin à grains nombreux et sans pépins ; du latin mille et granum, grain.
Millerie
Halbert, 1849 : Loterie.
Delvau, 1866 : s. f. Loterie, — dans l’argot des voleurs.
Rigaud, 1881 : Loterie, — dans l’ancien argot.
La Rue, 1894 : Loterie.
Virmaître, 1894 : Loterie que tiennent les camelots dans les fêles publiques (Argot des camelots).
Hayard, 1907 : Loterie de camelot dans les foires.
France, 1907 : Loterie foraine ; argot des camelots.
Millet
d’Hautel, 1808 : C’est un grain de millet dans la gueule d’un âne. Se dit quand les secours que l’on donne à quelqu’un sont bien au-dessous de ses besoins.
Rossignol, 1901 : 1000 francs.
France, 1907 : Mille francs.
Millet à la bouche d’un âne (grain de)
France, 1907 : Peu de chose.
Millet, millot
Rigaud, 1881 : Billet de banque de mille francs.
Quarante millets ! Telle était cette aubaine.
(La France, du 13 mars 1879.)
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