d’Hautel, 1808 : Il a le nez fait en pied de marmite. Se dit d’un homme qui a le nez large et épaté.
Un écumeur de marmite. Pour dire, un parasite ; un piqueur d’assiette.
La marmite est bonne dans cette maison. Pour dire, qu’on y fait bonne chère.
La marmite est renversée. Signifie que l’on n’a plus son couvert dans une maison.
On dit aussi qu’Une chose fait bouillir la marmite, ou sert à faire bouillir la marmite, quand elle fournit à l’entretien de la maison.
Delvau, 1864 : Putain, — la femelle naturelle du maquereau, à qui elle fournit de quoi manger, boire et rigoler avec ou sans elle.
Tu es un crâne fouteur… et… si tu y consens, ce n’est pas toi qui me donneras de la braise, c’est moi qui serai ta marmite.
Lemercier de Neuville.
Larchey, 1865 : Fille publique nourrissant un souteneur. — Allusion facile à saisir.
Un souteneur sans sa marmite est un ouvrier sans ouvrage.
Canler.
Marmite de terre : Prostituée ne gagnant pas d’argent à son souteneur. — La Marmite de fer gagne un peu plus. — La Marmite de Cuivre rapporte beaucoup. — (Dict. d’argot, 1844.)
Delvau, 1866 : s. f. Maîtresse, — dans l’argot des souteneurs, qui n’éprouvent aucune répugnance à se faire nourrir par les filles. Marmite de cuivre. Femme qui gagne — et rapporte beaucoup. Marmite de fer. Femme qui rapporte un peu moins. Marmite de terre. Femme qui ne rapporte pas assez, car elle ne rapporte rien.
Rigaud, 1881 : Maîtresse d’un souteneur. Elle fait bouillir la marmite.
Rigaud, 1881 : C’est ainsi que les dragons appellent leurs casques. — Je récure la marmite pour la revue de demain.
Merlin, 1888 : Cuirasse.
La Rue, 1894 : La femme du souteneur. Marmite de terre, qui rapporte peu ; marmite de fer, qui rapporte davantage, marmite de cuivre, qui rapporte beaucoup.
Virmaître, 1894 : D’après M. Lorédan Larchey, c’est une fille publique nourrissant son souteneur. Un souteneur sans sa marmite est un ouvrier sans ouvrage, dit Canler. La marmite de terre est une prostituée qui ne gagne pas de pognon à son souteneur. La marmite de fer commence à être cotée ; elle gagne un peu de galette. La marmite de cuivre, suivant Halbert, c’est une mine d’or. Marmite, d’après Pierre, est une femme qui n’abandonne pas son mari ou son amant en prison et lui porte des secours. Le peuple qui ne cherche ni si haut ni si loin, considère tout tranquillement la femme comme une marmite. Quand elle trompe son mari avec son consentement, elle fait bouillir la marmite. Quand elle fait la noce pour son compte, qu’elle ne rapporte pas, il y a un crêpe sur la marmite (Argot du peuple). N.
Rossignol, 1901 : Fille publique qui nourrit son male et souvent toute sa famille.
Hayard, 1907 : Prostituée qui a un souteneur.
France, 1907 : Maîtresse d’un souteneur ; elle l’entretient, fait bouillir la marmite.
Un souteneur sans sa marmite (sa maîtresse) est un ouvrier sans ouvrage, un employé sans place, un médecin sans malades ; pour lui, tout est là : fortune, bonheur, amour, si ce n’est pas profaner ce dernier mot que de lui donner une acception quelconque à l’égard du souteneur. Or, les contraventions sont nombreuses pour les filles publiques ; la moindre infraction aux règlements de police est punie administrativement d’un emprisonnement plus ou moins long, mais à coup sûr toujours ruineux pour le souteneur qui a les dents au râtelier pendant le temps que sa marmite est à Saint-Lazare.
(Mémoires de Canler)
C’est nous les p’tits marlous qu’on rencont’ su’ les buttes,
Là oùsque le pierrot au printemps fait son nid,
La oùsque dans l’été nous faisons des culbutes,
Avec les p’tit’s marmit’s que l’bon Dieu nous fournit.
(Aristide Bruant)
Un’ marmite,
Un pot quelconqu’ bath ou laid,
Un’ marmite,
Qui n’limite
Pas trop l’fricot, si vous plaît.
(E. Blédort)
On ne saurait trop le répéter, c’est une Gomorrhe épouvantable que Saint-Lazare, et l’on y incarcère, à quelque condition sociale qu’elles appartiennent, toutes les prévenues. De la catin de ruisseau à l’épouse infidèle d’une brute jalouse, toutes les classes s’y peuvent coudouyer ; et dans une même cellule, une adultère du meilleur monde peut connaître ce supplice de tout son être, cette humiliation de toutes ces pudeurs, de toutes ses fiertés, cette atroce sensation de salissure physique et morale, de respirer l’air que respirent et que souillent des marmites de carrefour, d’entendre leurs propos, d’assister à leurs jeux, et quels jeux ! enfin d’être l’objet d’un caprice, d’un « béguin » d’une d’entre elles, et de subir le contact de mains, de lèvres, cherchant ses lèvres, sa gorge, son sexe…
(Léopold Lacour)
Maint’nant elle est chic, à c’que j’crois,
Elle a des bijoux, un’ voiture,
Sur l’boulevard j’la vois parfois :
Sa tête, on dirait d’la peinture,
Le soir, ell’ soupe avec un vieux,
Chez Brébant, où y a tant d’marmites…
P’t’êtr’ bien qu’au fond elle aim’rait mieux
Rev’nir à mes pomm’s de terr’ frites.
(Ch. de Saint-Héaut)
En t’filant la comète eun’ nuit,
Dans l’ombre il aperçut d’vant lui
Eun’ guérite :
Tant pis, qu’i s’dit, j’vas m’engager :
J’pourrai dormir, boire et manger
Sans marmite.
(Aristide Bruant)
anon., 1907 : Femme de mauvaise vie.