d’Hautel, 1808 : Branler dans le manche. Voyez Branler.
Jeter le manche après la Cognée. Voyez Cognée.
Se moucher sur la manche. Proverbe qui vient de ce qu’autrefois on mettoit un mouchoir sur sa manche pour se moucher.
Se moucher sur sa manche, signifie aussi être novice, sans expérience, d’une grande simplicité.
Ne pas se moucher sur la manche. Être hardi, courageux, entreprenant, n’avoir pas l’air, emprunté dans le monde. Ne pas se laisser faire la loi.
Avoir quelqu’un dans sa manche. Être sûr de ses bons offices ; être en droit d’en disposer à son gré.
Il ne se fait pas tirer la manche. Pour il fait cette chose de bonne volonté, d’une manière gracieuse.
C’est une autre paire de manches. Pour c’est une affaire tout à fait différente.
Avoir la conscience large comme la manche d’un cordelier. Pour n’être ni délicat, ni scrupuleux sur le point d’honneur.
Il en mettroit deux comme celui-ci dans sa manche. Se dit pour abaisser le mérite d’un homme, et élever à ses dépens celui d’une autre personne.
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Quête. Faire la manche, quêter.
Bras-de-Fer, 1829 : Quête.
Delvau, 1866 : s. f. Quête ; aumône, — dans l’argot des saltimbanques. Faire la manche. Quêter, mendier.
Delvau, 1866 : s. f. Partie, — dans l’argot des joueurs. Manche à (sous-entendu : Manche). Se dit quand chacun des joueurs a gagné une partie et qu’il reste à faire la belle.
Rigaud, 1881 : Quête. — Faire la manche, faire la quête, attraper le public en faisant la quête, — dans le jargon des saltimbanques.
Rigaud, 1881 : Patron. Un mot que le journal le Tam-Tam a lancé dans la circulation et qu’il pourrait bien avoir créé. Le mot lui plaît, car il n’y a pas de numéros où il ne se trouve répété plusieurs fois.
Rigaud, 1881 : Partie de cartes, — dans le jargon des joueurs.
La Rue, 1894 : Partie, au jeu. Mendicité. Quête. La manche, le monde des mendiants. Coup de manche, mendicité à domicile.
Rossignol, 1901 : Maladroit. Il est maladroit comme un manche à bastos.
France, 1907 : Mendicité, quête.
France, 1907 : Le pénis.
En me tâtant le pouls au manche, elle me prédisait la santé.
(Cabinet satirique)
N’est plus guère employé dans ce sens.
France, 1907 : E. Blédort, dans ses Chansons de faubourg, donne les diverses significations argotiques de ce mot. En voici quelques extraits :
Un mot souvent déconcertant,
Pour l’exotique qui l’entend,
C’est « manche »,
Avec « une » ou bien avec « un »,
Les deux genr’s ont son sens chacun
Dans « Manche »,
César, escomptant l’avenir,
De certain balai croyait t’nir
Le manche.
…
Sentant son patron s’amener,
L’arpett’ crie, en cessant d’flâner :
« V’là l’manche ! »
Du maladroit ou du croquant
Gavroche dit en se moquant :
« Quel manche ! »
Quand il a produit son effet,
L’artiste en plein vent vite fait
La manche.
…
Sans le voir aussi court qu’ils l’ont,
Des gens se croi’nt le bras plus long
Qu’la manche.
…
Si, chez vous, un sang français bout
Et qu’un’ main franche soit au bout
D’vot’ manche,
Jamais ne vous déconcertez,
Après la cogné’ ne jeter
Pas l’manche.
Quand on a perdu l’premier point,
Gardez l’espoir de n’perdre point
L’aut’ manche…
Qu’on cit’ Cambronne à l’Alsacien,
Aussitôt il répond : « Eh pien,
« Doi, manche ! »
(E. Blédort)