d’Hautel, 1808 : Lever les épaules. Manière d’exprimer un mécontentement, un mépris intérieur.
Lever le menton à quelqu’un. Pour, le protéger, l’aider de sa fortune et de son crédit dans ses entreprises.
Lever la crète. Pour, devenir fier, hautain, orgueilleux, quand on est en bonne fortune.
Larchey, 1865 : Voler.
Robert dit : Je suis levé et il nous appelle filous.
Monselet.
Tiens, dit le voleur, voici un pantre bon à lever.
Canler.
Larchey, 1865 : Faire un levage. — V. Flanelle.
Tiens, Xavier qui vient d’être levé par Henriette.
Monselet.
J’irai ce soir à Bullier, et si je ne lève rien…
Lynol.
Larchey, 1865 : Capter, empaumer.
Il lève un petit jeune homme. Vous verrez qu’il en fera quelque chose.
De Goncourt.
Delvau, 1866 : v. a. Capter la confiance, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi voler. Se faire lever de tant. Se laisser gagner ou « emprunter une somme de… »
Rigaud, 1881 : Tromper, mentir pour obtenir un service. — Emprunter. — Lever quelqu’un de dix francs. — Être levé, se faire lever, être trompé, être volé, se faire voler. — Pour une fille, être levée, se faire lever, c’est avoir séduit un homme, se faire suivre par un homme qui paraît animé des meilleures intentions, très animé.
Rigaud, 1881 : Séduire facilement. — Lever une femme. Ce mot, pris dans cette acception galante, remonte au siècle dernier. Nous en trouvons un premier exemple dans les Anecdotes sur la comtesse Dubarry, publiées en 1776, Londres.
Le comte philosophe, (Lauraguais) ne pouvant se passer d’une maîtresse, fut tout simplement lever une fille chez la Gourdan, comme on va lever une pièce d’étoffe chez un marchand.
Rigaud, 1881 : Prendre possession d’un titre, d’une valeur cotée à la Bourse, en terme de Bourse. — Lever cent Lyon-Méditerranée. — « Levez-vous, madame ? — Non, monsieur, je préfère que vous me reportiez », dit une dame assise à un coulissier. (La Bourse, dessin par Lefils.)
Fustier, 1889 : Trouver.
Il avait appris par un de ces industriels de son monde qui ont la spécialité de lever les chopins (de dénicher des affaires)…
(Humbert : Mon bagne.)
Virmaître, 1894 : Lever une affaire, la prendre à un autre. Lever un homme au café ou sur une promenade publique.
— À quelle heure vous levez-vous ?
— Quand on me couche. (Argot des filles).
Rossignol, 1901 : Emmener chez soi ou ailleurs une femme que l’on rencontre est faire un levage ; on a lève.
Rossignol, 1901 : Corrompre. On lève un fonctionnaire en lui faisant un don d’argent ou cadeau. Les députés qui se sont laissé corrompre pour l’affaire du Panama ont été levés.
Hayard, 1907 : Capturer.
France, 1907 : Trouver, retenir, engager pour l’œuvre d’amour.
Ces misérables enfants, détournés quelquefois du travail honnête de l’atelier, plus souvent ramassés dans la boue des carrefours et dans l’oisiveté des mauvais lieux, sont lancés chaque soir dans des endroits déserts et bien connus où ils savent lever facilement leur triste proie.
(Ambroise Tardieu, Étude sur les attentats aux mœurs)
Un homme qui lève dans un bal une demoiselle affamée, ayant sa langue bien pendue, c’est une chose qui se voit communément, et qui ne mérite pas d’être racontée.
(Théodore de Banville)
—Y a un poète qui m’a dit que comme ça j’avais l’air d’un fil de la Vierge… Hein, sont-ils chouettes, les poètes ! Y a qu’eux pour trouver de ces machins-là.
Et comme le régisseur revenait :
— Madame, on lève.
— On peut, mon neveu, en y mettant le prix.
(Jean Ajalbert)
France, 1907 : Arrêter.