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Jean

Jean

d’Hautel, 1808 : Il n’est que de la saint Jean. Se dit pour abaisser le mérite de quelqu’un et pour faire entendre qu’un autre lui est bien supérieur.
Un Saint Jean bouche d’or. Homme qui ne peut garder un secret ; bélitre, dissipateur.
On y a appliqué toutes les herbes de la Saint Jean. Voyez Herbe.
Jean fesse. Mot injurieux que l’on adresse à quelqu’un dans un mouvement de colère, et qui équivaut à poltron, homme sans honneur.
Jean de Nivelle. Voyez Chien.

Delvau, 1866 : s. m. Imbécile ; mari que sa femme trompe sans qu’il s’en aperçoive. On disait autrefois Janin.

France, 1907 : Niais, imbécile, mari dupé.

Jean ? Que dire sur Jean ? C’est un terrible nom
Que jamais n’accompagne une épithète honnête.
Jean des Vignes, Jean Lorgne…. Ou vais-je ? Trouvez bon
Qu’en si beau chemin je m’arrête.

(Mme Desroulières)

— Pourquoi nommer Catin votre charmante fille ?
Appelez-la Catau, disait-on à Lubin.
— Non pas, dit-il ; en vain on en babille ;
Chez nous le mâle est Jean, la femelle Catin ;
C’est l’usage dans la famille.

(Pons de Verdun)

Jean (faire le Saint)

Rigaud, 1881 : Se décoiffer. C’est un signal convenu entre voleurs. Lorsqu’ils sont censés ne pas se connaître, soit dans la rue, soit dans un lieu public, l’un d’eux fait le Saint-Jean. Traduction : Ne nous perdons pas de vue ; au travail, l’affaire est prête.

Jean (nu comme un petit Saint)

Rigaud, 1881 : À peine vêtu de mauvaises guenilles, tout nu ; se dit surtout des enfants. — Faire son petit Saint-Jean, faire l’innocent, le niais.

Jean bête

France, 1907 : Sot.

« Quand Jean bête est mort, il laissa des héritiers », dit un vieux proverbe indiquant ainsi que les sots ont beau mourir, il en pousse toujours et la race ne se perd jamais.

Jean chouart

Delvau, 1864 : Le membre viril : appelé le pénil selon Lignac, la braguette selon Rabelais, Marot et autres poètes anciens ; la verge, dans l’idiôme des nourrices et des parleurs timbrés ; le braquemart dans Robbé, Rousseau et Grécourt. ; Jean Chouart dans d’autres, etc., etc.

Jean crapaud

France, 1907 : Sobriquet que les Anglais donnent aux Français.

Jean de la suie

Delvau, 1866 : s. m. Savoyard, ramoneur, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Petit ramoneur.

France, 1907 : Savoyard. C’est la Savoie qui fournissait autrefois tous les petits ramoneurs de cheminées.

Jean de la vigne

Delvau, 1866 : s. m. Crucifix, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Crucifix. C’était le nom d’un des acteurs de bois (Jean des Vignes) du théâtre de marionnettes à l’époque des représentations de la Passion. (Fr. Michel).

France, 1907 : Crucifix.

Jean de Lagny

France, 1907 : Lambin, retardataire, individu qui ne se presse pas. « Tu es de Lagny, tu n’as pas hâte », disait-on autrefois. On fait remonter l’origine de ce dicton à Jean sans Peur, duc de Bourgogne, qui, dans son expédition de 1417 contre les Parisiens, s’attarda deux mois à Lagny.

Jean des Vignes (faire comme)

France, 1907 : Commettre des étourderies et des imprudences dont on est soi-même la première victime.
Jean des Vignes est le surnom que le peuple donna, après la bataille de Poitiers (1356), au roi Jean qui, en lançant maladroitement sa cavalerie dans les terrains coupés de palissades et plantés de vignes où le prince Noir avait placé ses archers, fut une des causes du désastre.
De même à Pavie, François Ier en mettant en branle sa gendarmerie au-devant de ses propres canons, et les rendant ainsi inutiles, entraîna la perte de la bataille.

Jean foutre

Rigaud, 1881 : Homme vil, gredin fieffé.

Jean Guêtré

Delvau, 1866 : Le peuple des paysans. L’expression est de Pierre Dupont.

France, 1907 : Le paysan.

Jean Jean

Delvau, 1866 : s. et adj. Homme par trop simple, qui se laisse mener par le bout du nez, — dans l’argot du peuple.

Jean le blanc

France, 1907 : Nom vulgaire d’une espèce de faucon.

Jean le cul

France, 1907 : Imbécile.

Jean Lorgne

France, 1907 : Homme sans malice.

Jean Misère

France, 1907 : Le pauvre, le prolétaire.

Décharné, de haillons vêtu,
Fou de fièvre, au coin d’une impasse
Jean Misère s’est abattu.
— Douleur, dit-il, n’es-tu pas lasse ?

Malheur ! ils nous font la leçon,
Ils prêchent l’ordre et la famille ;
Leur guerre a tué mon garçon,
Leur luxe a débauché ma fille !
Ah ! mais…
Ça ne finira donc jamais ?…

(Eugène Pottier, Chants révolutionnaires)

Jean Raisin

France, 1907 : Vigneron : c’est aussi la vigne.

Dans une vieille écorce grise
Jean Raisin a passé l’hiver,
Il est en fleurs, le voilà vert ;
Jean Raisin ne craint plus la bise ;
Il est joufflu, blanc et vermeil,
Le voilà vin ; toute sa force
Ruisselant de sa fine écorce
S’échappe en rayons de soleil.

(Gustave Mathieu, Parfums, chants et couleurs)

Jean-bête

Delvau, 1866 : s. m. Imbécile. C’est le cas ou jamais de citer les vers de madame Deshoulières :

Jean ? Que dire sur Jean ? C’est un terrible nom
Que jamais n’accompagne une épithète honnête :
Jean Des Vignes, Jean Lorgne… Où vais-je ? Trouvez bon
Qu’en si beau chemin je m’arrête.

Jean-fesse

Rigaud, 1881 : Avare, malhonnête homme. — Le frère jumeau de Jean foutre.

Jean-foutre

France, 1907 : Homme sans cœur et sans honnêteté. Se conduire en Jean-foutre, commettre des vilenies.

Le médiocre sera toujours l’animal le plus à redouter : car sa faiblesse est à la merci de toutes les forces. Il fait le mal avec la tranquillité de l’innocence.
C’est le médiocre qui a répandu à travers la ville le je-m’en-foutisme inventé par un sot. Garons-nous-en. Entre le je-m’en-foutiste et le Jean-foutre, il n’y a que l’épaisseur d’un imbécile.

(Louis Davyl)

La marquise de Z… interroge son nouveau valet de chambre.
— Et on vous appelle ?
— Madame : en temps ordinaire, on m’appelle Jean, tout court. Mais quand on est en colère, où m’appelle Jean-foutre.

Jean-Jean

Larchey, 1865 : « On qualifie de Jean-Jean en France le jeune indigène que la conscription a arraché à l’âge de vingt ans d’un atelier du faubourg, de la queue d’une charrue, etc. Le Jean-Jean est reconnaissable à sa tournure indécise, à sa physionomie placide. » — M. Saint-Hilaire.

Delvau, 1866 : s. m. Conscrit, — dans l’argot des vieux troupiers, pour qui tout soldat novice est un imbécile qui ne peut se dégourdir qu’au feu.

Rigaud, 1881 : Niais. — Conscrit.

France, 1907 : Surnom donné autrefois aux conscrits.

On qualifie de Jean-Jean le jeune indigène que la conscription a arraché, à l’âge de vingt ans, d’un atelier ou d’une charrue.

(Émile Marco de Saint-Hilaire)

France, 1907 : Homme simple, naïf, facile duper.

Vraiment, quand on songe au grouillement de misère, à l’inondation de dèche qui attige le populo, on est à se demander comment il se fait que les Jean-Jean aient le cœur à la rigolade.

(Le Père Peinard)

Jean-Raisin

Delvau, 1866 : Le peuple des vignerons. L’expression est de Gustave Mathieu.

Jean, Jeannot, Janin

Delvau, 1864 : Expressions désignant un mari trompé

Chez nous le mâle est Jean, la femelle Catin
C’est l’usage de la famille.

Daillant De La Touche.

Il est Janin sans qu’il le sache…

Ch. Sorel.

Janot est le vrai nom d’un sot.

(Ancien Théâtre français.)

Jeanfesse

Delvau, 1866 : s. f. Malhonnête homme, bon à fouetter, — dans l’argot des bourgeois.

France, 1907 : Avare, vilain personnage.

Ce pleutre âgé, ce jeanfesse
Qui s’affaisse
Dans le troisième dessous !

(A. Glatigny, Joyeusetés galantes)

Jeanfesse, foutre

Larchey, 1865 : Coquin, misérable.

Ça, c’est un jeanfesse.

Ricard.

Grande colère du père Duchesne contre les jeanfoutres de chasseurs qui ont voulu faire une contre-révolution.

1793, Hébert.

Jeanfoutre

Delvau, 1866 : s. m. Homme sans délicatesse, sans honnêteté, sans courage, sans rien de ce qui constitue un homme, — dans l’argot du peuple, dont cette expression résume tout le mépris.

Jeanin, Jeannot

France, 1907 : Même sens que Jean.

— Te ferait-elle point Jeanin, ta femme ?

(Ancien Théâtre françois)

Le pourceau que je fais Jeanin.

(Farces et moralités)

Jeannot est le vrai nom d’un sot.

(Ancien Théâtre françois)

Jeanlorgne

Delvau, 1866 : s. m. Innocent, et même niais.

Jeanne d’Arc pour le courage

Rigaud, 1881 : Demoiselle à qui il manque précisément ce qui a valu à Jeanne d’Arc son surnom.

Jeanneton

Delvau, 1864 : Synonyme de Goton. Fille de la petite vertu, servante ou grisette, qui se laisse prendre volontiers le cul par les rouliers ou par les étudiants.

Partout on vous rencontre avec des Jeannetons.

V. Hugo. (Ruy-Blas)

Larchey, 1865 : « Servante d’auberge, fille de moyenne vertu. » — 1808, d’Hautel.

Delvau, 1866 : s. f. Fille de moyenne vertu, — dans l’argot des bourgeois, qui connaissent leur La Fontaine.

Car il défend les jeannetons,
Chose très nécessaire à Rome.

France, 1907 : Paysanne, fille vulgaire et de mauvaises mœurs. Même sens que Gothon.

Sans vous brouiller avec les roses,
Évadez-vous des Jeannetons.
Enfuyez-vous de ces drôlesses,
Derrière ces bonheurs changeants
Se dressent de pâles vieillesses
Qui menacent les jeunes gens.

(Victor Hugo, La Légende des siècles)

Pourquoi ce diminutif de Jeanne est-il devenu terme méprisant ? Sans doute parce qu’il était commun dans les campagnes et porté par nombre de servantes. Une vielle bourrée limousine le rehaussait jadis :

Baissez-vous, montagnes !
Levez-vous, vallons !
M’empêchez de voir,
Ma mie Jeanneton…

Jeannette

Rigaud, 1881 : Rouet muni de plusieurs fuseaux, — dans le jargon des fileuses. Dans les filatures anglaises, ce rouet se nomme une Jenny, nom que lui a donné l’inventeur Thomas Highs.

Jeannot

d’Hautel, 1808 : Un Jeannot, un grand Jeannot. Terme d’injure et de mépris qui se dit d’un homme simple, borné et innocent. On donne aussi ce nom à un mari trop complaisant, ou qui se mêle des plus petits détails du ménage.

France, 1907 : Lapin.

Un sien cousin possédait des connaissances spéciales si développées, qu’il avait retenu toute la généalogie des lapins, dans la région qu’il habitait. Il savait, par exemple, que tel Jeannot était le propre neveu de tel autre, qui se trouvait parent par alliance de celui-ci ou de celui-là. Et comme il n’était pas de première force à la chasse, il exploitait à son profit cette érudition généalogique.

(Maxime Boucheron)


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