d’Hautel, 1808 : Pour vacarme, désordre, sédition, tumulte, zizanie, querelle.
Delvau, 1866 : s. m. Trouble, vacarme, — dans l’argot du peuple.
France, 1907 : Querelle, confusion, tapage ; de l’italien garbuglio.
Une autre étymologie est également donnée à ce mot.
Sur la pointe nord-ouest de la Crète est située la petite île de Grabuja, qui fut le théâtre de luttes fréquentes entre les Turcs et les Vénitiens après que ces derniers eurent perdu la Crète, d’où grabuge, querelle.
— Y a du grabuge à note maison, par rapport à moi et ma mère, à cause de vous. J’étais après à lire vote lettre… ma mère entrit sur le champ : alle me dit bonnement : Quoiqu’c’est qu’çà qu’tas là ? Moi j’dis, rien. Ah ! dit-elle, c’est queuque chose. Rien, j’vous dis. J’parie, dit-elle, qu’c’est queuque chose. Pardi, sa mère, j’dis, c’est rien ; et puis quand ça serait queuqu’chose, j’dis, ça n’vous f’rait rien. Là dessus alle m’arrachit vote lettre, et puis alle lisit l’écriture tout du long. Ah ! Ah ! se mit-elle à dire, c’est donc comme ça qu’vous y allez avec vote Jérôme ? Ah ! le chenapan ! il l’attrap’ra ! c’est pour ly ! on les garde ! et toi, chienne ! v’là pour toi.
(Vadé)
Quelle morale ! Et comment le populaire s’y reconnaitrait-il ? Je sais bien qu’il a la vue fatiguée par le travail, la sciure du bois et les poussières des métaux… mais ce n’est tout de même pas une bête ! Quand il sera bien imbu de cette idée : que la législation est presque uniquement établie à son seul usage ; qu’on veut une loi pour le peuple comme on lui veut une religion, afin de le mieux maintenir en servitude, mais que les dirigeants s’abstiennent volontiers de l’une et passent la jambe à l’autre, peut-être y aura-t-il du grabuge.
(Séverine)