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Gour

Gour

Delvau, 1866 : s. m. Pot à eau ou à vin, — dans le même argot. Dans la langue des honnêtes gens, le gour est un creux plein d’eau dans un rocher, au pied d’un arbre, etc.

France, 1907 : Pot à vin ; gour de pivois, pot plein de vin.

Gour plein de pivois

Halbert, 1849 : Un pot de vin.

Gourbet

France, 1907 : Roseau qui pousse dans les sables du Médoc et dont on se sert pour couvrir les chaumières.

Gourbi

France, 1907 : Tête. N’avoir plus d’alfa sur le gourbi, être chauve. On dit aussi : n’avoir plus de cresson sur la fontaine.

France, 1907 : Maison, butte, baraque. Le mot a été importé d’Afrique dès les premières années de la conquête. Le gourbi proprement dit est la hutte de branchages et de terre sèche qui sert d’habitation aux Kabyles et aux Arabes cultivateurs. Une romance célèbre d’Alexandre Dumas, que chantèrent en tremolo, il y a une quarantaine d’années, tous les ouvriers des faubourgs, contribua à populariser ce mot.

Ils ont pillé les gourbis de nos pères,
Brûlé nos blés, dévasté nos troupeaux ;
Les aigles seuls connaissent nos repères,
Ils sont venus y planter leurs drapeaux.

Les troupes se construisent dans leurs campements des gourbis.

À Biribi c’est là qu’on crève
De soif et d’faim ;
C’est là qu’i’ faut marner sans trêve
Jusqu’à la fin…
Le soir, on pense à la famille
Sous le gourbi…
On pleure encor’ quand on roupille
À Biribi.

(Aristide Bruant)

— Ah ! mon ami, figure-toi un pauvre capitaine de turcos qui, depuis plus d’un an, n’a eu pour reposer ses yeux que des femelles vêtues d’une simple pièce de toile fendue des deux côtés et reliée par une ceinture, un burnous en cotonnade ; dans le cheveux, des tresses en poil de chameau, — et qui, tout à coup, voit débarquer dans son gourbi une femme au teint de lis et de roses, avec des cheveux roux vénitien, un petit nez droit, des dents de chatte, le tout mis en valeur par un costume de voyage d’une élégance exquise…

(Pompon, Gil Blas)

En provençal, gourbi signifie panier.

Gourd

d’Hautel, 1808 : C’est un gaillard qui n’a pas les mains gourdes. C’est-à-dire, c’est un garçon qui travaille avec ardeur ; ou auquel il ne faut pas chercher dispute.
Se prend aussi en mauvaise part, et se dit d’un homme qui aime beaucoup à prendre, et dont il faut se méfier.

Rigaud, 1881 : Tromperie, mensonge, filouterie. D’où l’ancien verbe gourrer.

Pour gourrer les pauvres gens
Qui leur babil veulent croira.

(Parnasse des Muses.)

La Rue, 1894 : Pot.

Gourd, de

Delvau, 1866 : adj. Engourdi par le froid, — dans l’argot du peuple.

Gourde

d’Hautel, 1808 : Une gourde. Calebasse dans laquelle on met du vin ou des liqueurs pour se réconforter en voyage.
Un gros gourdin. Pour tricot, gros bâton.

Fustier, 1889 : Niais, imbécile.

La Rue, 1894 : Boucle d’oreille. Benêt.

Virmaître, 1894 : Homme pâteux, paysan mal dégrossi. Au superlatif : crème de gourde (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Sot.

Georgette continue de se lamenter ! Dame ! le vicomte représentait vingt-cinq mille francs par an ; et solide, le Breton ! Leur liaison avait débuté par de la passion, et regrets de l’argent et regrets de l’amant, Georgette mêle tout dans une seule exclamation…
— Faut-il que je sois gourde… Faut-il que je sois gourde !

(Jean Ajalbert)

— Quand par malheur je hasardais une timide observation, j’étais immédiatement gratifié d’une foule de qualificatifs empruntés, pour la plupart, au règne végétal.
Les plus doux étaient ceux de gros melon, de cornichon, de gourde, etc., quand elle ne prétendait pas que je n’étais bon qu’à manger du foin.

(Marc Mario)

France, 1907 : Boucle d’oreille.

Gourdé

France, 1907 : Sot, benêt.

A n’est pas pus gironde qu’ça,
Mais, vrai, ça travaill’ comme eun’ reine.
Je n’m’occup’ pas mêm’ d’ousqu’a va ;
J’s’rais gourdé d’m’en donner la peine !
A m’fait mon prêt tous les matins
Quand a’ radine à la condisse ;
A porvoye à mes p’tits besoins…
Ben, quoi qu’vous voulez que j’bonisse ?

(E. Blédort)

Gourde ou Gourdée

Rossignol, 1901 : Bête, imbécile.

Gourde, goudiflot

Hayard, 1907 : Simple, naïf.

Gourdement

anon., 1827 : Beaucoup, bien.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Beaucoup.

Bras-de-Fer, 1829 : Beaucoup, bien.

Halbert, 1849 : Beaucoup.

Larchey, 1865 : Bien, beaucoup. V. Pavillonner, Artie.

Delvau, 1866 : adv. Beaucoup, — dans l’argot des voyous.

Rigaud, 1881 : Beaucoup, très bien, — dans l’ancien argot.

La Rue, 1894 : Beaucoup.

France, 1907 : Bien, beaucoup.

Gourderie

France, 1907 : Bêtise.

Il fut un temps, vingt dieux ! où l’on se battait d’un petit patelin à un autre — sans savoir pourquoi ! C’était d’une gourderie carabinée, mais pas plus que de se battre de peuple à peuple. Ainsi, on voit ça dans l’histoire sainte : la Judée était un pays guère plus grand qu’un département — et le sacré peuple de Dieu qui perchait là était toujours à batailler avec les communes voisines.

(Le Père Peinard)

Gourdes (les)

Delvau, 1864 : Les testicules, dans lesquels il y a une provision du cordial qui réchauffe les femmes malades de langueur.

Le troupier : mes roustons, le cocher : mes roupettes ;
Le marchand de coco : des gourdes ; les grisettes :
Des machines…

Louis Protat.

Gourdifaillage

France, 1907 : Vol de déjeuner auquel se livrent entre eux les gamins qui vont à l’école avec leur déjeuner dans un panier.

Gourdifailler

France, 1907 : Manger.

Gourdifflot

Virmaître, 1894 : Petite gourde (Argot du peuple).

France, 1907 : Petite gourde.

Gourdiflot

Rossignol, 1901 : Synonyme de gourde.

Gourdin

Delvau, 1866 : s. m. Gros bâton, — dans l’argot du peuple, qui pour le manœuvrer ne doit pas avoir les mains gourdes.

Gourdiner

Delvau, 1866 : v. a. Bâtonner quelqu’un.

France, 1907 : Bâtonner, donner des coups de gourdin.

Goure (vol à la)

France, 1907 : Offre à bas prix de marchandises de nulle valeur que l’on fait passer pour excellentes et bien au-dessus du prix qu’on en demande.

Gouré, ée

Halbert, 1849 : Trompé, trompée.

Gourée

France, 1907 : Friponnerie.

Gourer

Halbert, 1849 : Tromper.

Rigaud, 1881 : Duper, filouter.

La Rue, 1894 : Tromper. Goure, friponnerie.

Hayard, 1907 : Tromper, se gourer — douter.

Gourer (se)

Rigaud, 1881 : Ne pas observer la couleur locale, commettre un anachronisme, — dans le jargon des comédiens.

Les actrices de mélodrame se gourent quand elles courent à travers la montagne avec de petits souliers de satin blanc. À Chartres, j’ai vu Abraham mettre le feu au bûcher avec un briquet de M. Fumade.

(Petit Dict. des coulisses.)

Rossignol, 1901 : Se méfier, se tromper. Celui qui craint d’être suivi par un agent pour le surveiller, se goure.

Tu te goures, si tu crois que c’est Jules qui m’a dit cela.

France, 1907 : Se tromper.

C’est la raison pourquoi qu’je m’goure.

(Jean Richepin)

Gourer, gourrer

France, 1907 : Tromper, Vieux mot.

Pour gourrer les pauvres gens,
Qui leur babil veulent croire.

(Parnasse des Muses)

Goureur

Larchey, 1865 : « Les goureurs sont de faux marchands qui vendent de mauvaises marchandises sous prétexte de bon marché. — Le faux marin qui vend dix francs des rasoirs anglais de quinze sous… goureur. — Le chasseur d’Afrique qui rapporte d’Alger des cachemires… goureur. — L’ouvrier qui a trouvé une montre d’or et qui veut la vendre aux passants… goureur. »

H. Monnier.

Rigaud, 1881 : Escroc qui exploite la crédulité ou la bêtise de quelqu’un pour lui vendre fort cher un objet de peu de valeur. — Goureur de la haute, celui qui fait des dupes en émettant des actions d’une entreprise imaginaire, comme, par exemple, les actions de mines de pains à cacheter.

France, 1907 : « Les goureur sont de faux marchands qui vendent de mauvaises marchandises sous prétexte de bon marché. Le faux marin qui vend dix francs des rasoirs anglais de quinze sous… goureur. L’ouvrier qui a trouvé une montre d’or et qui vient la vendre aux passants… goureur.

(Lorédan Larchey)

Goureur, euse

Halbert, 1849 : Trompeur, trompeuse.

Goureurs

Virmaître, 1894 : Les goureurs sont des individus qui se déguisent en marins étrangers venant des pays lointains. Ils offrent au public des marchandises qu’ils ont soi-disant rapportées de l’Inde ou de la Perse, et qui proviennent tout bonnement d’un bazar quelconque (Argot des voleurs).

Gourgande

Delvau, 1866 : s. f. Apocope de Gourgandine, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : Apocope de gourgandine.

Gourgandin

France, 1907 : Coureurs de filles.

Gourgandinage

Rigaud, 1881 : Débauche, plaisirs crapuleux.

Gourgandine

d’Hautel, 1808 : Catin, garce, fille perdue par la débauche.

Delvau, 1864 : Fille ou femme qui se laisse baiser par le premier homme venu, militaire ou pékin, gros ou petit, riche ou pauvre, qui lui offre un dîner, une robe, ou seulement un verre de jaune.

Toujours il a eu le même public mâle et femelle, les mêmes faubouriens et les mêmes faubouriennes, les mêmes voyous et les mêmes petites gourgandines.

A. Delvau.

Delvau, 1866 : s. f. Fille ou femme qui court plus que ses jambes et la morale le lui permettent, et qui, en courant ainsi, s’expose à faire une infinité de glissades. Argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Femme de mauvaise vie ; coureuse. Au XVe siècle le mot avait le sens qu’il a aujourd’hui. On disait encore gourdine et gourdane. Les gourgandines habitaient l’île de la Gourdaine dans la Cité, anciennement (au XIIIe siècle) l’île aux Vaches. C’est dans l’île aux Vaches que furent brûlés les Templiers. (P. Dufour, Hist. de la prostitution, 1852.)

S’il pouvait devenir cocu
Épousant une gourgandine.

(Scarron, Poésies.)

Et sans sourdines,
Mener joyeuse vie avec des gourgandines.

(V. Hugo, Châtiments.)

La Rue, 1894 : Coureuse. Fille de mauvaise vie.

Gourgandiner

Delvau, 1864 : Hanter les mauvais lieux et les drôlesses qui les habitent.

Delvau, 1866 : v. n. Mener une vie libertine.

Rigaud, 1881 : Courir les bals, les soupers et les hommes. — Des drôlesses qui ne font que gourgandiner.

Gourgane

France, 1907 : Gosier ; pour gargouenne.

Gourganer

Delvau, 1866 : v. n. Manger de la prison, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : Faire de la prison. Allusion aux gourganes ou fèves de marais qui forment le principal menu des établissements pénitentiaires.

Gourganes

Delvau, 1866 : s. f. pl. Lentilles ou haricots, — dans l’argot des prisons et des ateliers, où les nommes sont nourris comme des bestiaux. Gourganes des prés. Celles qui constituent la nourriture des forçats. Proprement, la gourgane est une petite fève de marais fort douce.

Gourgonnage

France, 1907 : Murmure ; argot des typographes. Ce mot et les deux suivants sont une onomatopée, venant du languedocien.

Gourgonner

France, 1907 : Murmurer.

Gourgoule

France, 1907 : Remous, bruit du remous, roulement de voix.

Gourgoussage

Delvau, 1866 : s. m. Murmure de mécontentement ou de colère, — dans l’argot des typographes.

Gourgousser

Delvau, 1866 : v. n. Murmurer.

Rigaud, 1881 : Se plaindre sans cesse, se répandre en jérémiades, — dans le jargon des typographes.

Boutmy, 1883 : v. intr. Se répandre en jérémiades, en récriminations de toute sorte et à propos de tout.

France, 1907 : Se répandre en récriminations, en jérémiades de toutes sortes et à propos de tout.

(Eug Boutmy, Argot des typographes)

Gourgousseur

Rigaud, 1881 : Celui qui se plaint sans cesse et à propos de rien. C’est une allusion au bruit produit par les borborygmes, ces plaintes que font entendre les boyaux incommodés ou en détresse.

Boutmy, 1883 : s. m. Celui qui gourgousse. Nous avons défini ce type dans la première partie de cette Étude.

France, 1907 : Celui qui gourgousse.

Au point de vue des types et des caractères individuels, il est impossible d’établir des divisions précises. Le typographe est un être ondoyant et divers, essentiellement fantaisiste et prime-sautier. Pourtant nous distinguerons les genres suivants. C’est d’abord le gourgousseur, qui ne sait pas renfermer en lui-même ses impressions et qui les exhale à tout propos en plaintes, en récriminations, en doléances de toutes sortes. De mémoire de compositeur, personne n’a vu le gourgousseur satisfait. Son caractère morose et grondeur fait le vide autour de lui mieux que ne le ferait une machine pneumatique. Le gourgousseur est presque toujours en même temps chevrotin, c’est-à-dire facilement irascible.

(Eugène Boutmy, Les Typographes)

Gourmande

Delvau, 1864 : Femme trop portée sur la queue, et difficile à satisfaire à cause de cela.

Hayard, 1907 : Bouche.

Gourme

Delvau, 1866 : s. f. La fougue de la jeunesse, — dans l’argot du peuple, qui sait que cet impetigo finit toujours par disparaître avec les années, — malheureusement ! Jeter sa gourme. Vivre follement, en casse-cou, sans souci des périls, des maladies et de la mort.

Gourpline

Halbert, 1849 : Plainte.

Gourrer

d’Hautel, 1808 : Tromper, duper, friponner, escroquer quelqu’un.
Il s’est laissé gourrer. Pour, il s’est laissé attraper.
Se gourrer. Se duper soi-même ; se tromper à son préjudice, dans un calcul ou dans une spéculation.

Delvau, 1866 : v. a. Tromper, duper, — dans l’argot des voleurs, qui se sont approprié là un verbe du langage des honnêtes gens. (Goure, drogue falsifiée ; goureur, qui falsifie les drogues.)

Gourreur

Delvau, 1866 : s. m. Trompeur.

Gourt (être à son)

France, 1907 : Être content : vieille expression que l’on trouve dans Villon :

L’hôtesse fut bien à son gourt,
Car, quand vint à compter l’escot,
Le seigneur ne dist oncques mot.


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