Delvau, 1866 : s. f. Fille ou femme qui vend l’amour au lieu de le donner, — dans l’argot du peuple, qui a déshonoré là un des plus vieux et des plus charmants mots de notre langue. Gouge, comme garce, n’avait pas à l’origine la signification honteuse qu’il a aujourd’hui ; cela voulait dire jeune fille ou jeune femme. « En son eage viril espousa Gargamelle, fille du roy des Parpaillos, belle gouge, » dit Rabelais.
Rigaud, 1881 : Femme de mauvaise vie, mal élevée. C’est la femelle du goujat.
Rossignol, 1901 : Femme.
France, 1907 : Fille de mauvaise vie. Vieux mot qui signifiait autrefois jeune fille, servante ; de l’hébreu goje, servante chrétienne, et qui, comme garce, a perdu sa signification première : « En son âge viril espousa Gargamelle, fille du roy des Parpaillots, belle gouge », dit Rabelais.
La belle dame devint rouge
De honte qu’on l’estimat gouge.
(Scarron)
J’ai rêvé que la Nuit n’était que la putain
D’un vieux soudard paillard qui la paie en butin,
Ce sergent aviné d’une bande en guenilles
A tué des vieillards, des enfants et des filles,
A brûlé des maisons, a mutilé des morts,
S’est vautré dans un tas de crimes sans remords,
Et le feu l’a fait noir et le sang l’a fait rouge,
Et c’était pour gagner de quoi payer sa gouge.
(Jean Richepin)
Dans l’accoutrement d’une gouge,
Orgueil des spectacles forains,
Tu faisais ondoyer tes reins
Et ta gorge ronde qui bouge.
(Théodore Hannon, Rimes de joie)