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Gau

Gau

Delvau, 1866 : s. m. Pou, — dans l’argot des voleurs. Basourdir des gaux. Tuer des poux. On a écrit autrefois Goth ; Goth a été pris souvent pour Allemand ; les Allemands passent pour des gens qui « se peignent avec les quatre doigts et le pouce » : concluez.

La Rue, 1894 : Pou. Gau picandi, pou de corps.

Hayard, 1907 : Pou.

France, 1907 : Pou, dans l’argot des voleurs ; corruption de Goth, Allemand. Les mercenaires allemands avaient, au moyen âge, la réputation d’être couverts de cette vermine.

France, 1907 : Coq. Vieux mot, déformation du latin gallus.

Gau dîneur

Delvau, 1866 : s. m. Peintre-décorateur.

Gau picandi

Virmaître, 1894 : Pou qui pique. Quand il provoque des démangeaisons trop vives, qu’il pique trop fort, comme aux jours d’orages, par exemple, pour s’en débarrasser on le tue ; cela s’appelle : basourdir un gau (Argot du peuple).

Gau picanti

Delvau, 1866 : s. m. Le pediculus vestimenti.

Gauche

d’Hautel, 1808 : Il ne connoît pas sa main gauche d’avec sa main droite. Se dit d’un homme inexpérimenté ; d’un mauvais ouvrier qui veut passer pour habile.

Gauche (à la)

Rigaud, 1881 : À la queue, — dans le jargon des soldats de cavalerie. Vous arrivez en retard, mettez-vous à la gauche. La gauche est tout ce qui n’est pas bon. — Jusqu’à la gauche signifie, dans le même jargon, jusqu’à ce que vous n’en puissiez plus, jusqu’à la mort. Vous trotterez jusqu’à la gauche, s’il le faut.

Gauche (à) !

France, 1907 : Manqué !

France, 1907 : Cri par lequel on prévient, dans les grands magasins, que l’heure du repas a sonné.

Gauche (aller à)

Rigaud, 1881 : Aller prendre ses repas, — dans le jargon des employés de magasins de nouveautés. — Dans presque tous ces magasins, la salle à manger est à gauche, les lieux d’aisances sont à droite. De là : aller à gauche, être à gauche, aller à droite, être à droite, pour établir la différence des fonctions.

Gaucher

France, 1907 : Membre de la gauche à l’Assemblée nationale.

Gaudé

France, 1907 : Réjouissance ; latinisme. Sorte de noël que l’on chante en Provence.

Gaudeamus

France, 1907 : Festin ; latinisme : « Réjouissons-nous. ».

Gaudes

France, 1907 : Sorte de bouillie que l’on fait en Franche-Comté, dans la Bourgogne et la Bresse, avec de la farine de maïs. On connait l’offre de la paysanne au curé de son village : « Monsieur le curé, voulez-vous des gaudes ? nos cochons n’en veulent plus. »

Ève en pleurant dit à l’enfant têtu :
Que veux-tu, mon fils, que veux-tu ?
Soudain, avec un juron inédit
À faire rougir des ribaudes,
Le jeune Caïn répondit :
Je veux manger des gaudes.

(Alfred L. Marquiset, Rasure et Ramandous)

Gaudiffe ou gaudille

Halbert, 1849 : Épée.

Gaudille

anon., 1827 : Épée.

Bras-de-Fer, 1829 : Épée.

France, 1907 : Épée.

Gaudines

France, 1907 : Gaudes, dans le Languedoc ; c’est aussi festin, liesse. Être de gaudines, être en noce.

Gaudineur

Larchey, 1865 : Décorateur (Vidocq). — De gaudiner : s’amuser. V. Roquefort. — La gaîté des peintres en bâtiment est proverbiale.

Rigaud, 1881 : Peintre en décors. — Du vieux mot gaudine, bosquet.

France, 1907 : Peinte en décors ; du vieux mot gaudiner, s’amuser, rire, les peintres décorateurs ayant la réputation d’être de joyeux compagnons.

Gaudissard

Delvau, 1866 : s. m. Commis-voyageur, loustic, — dans l’argot du peuple. Le type appartient à Balzac, qui en a fait un roman ; mais le mot appartient à la langue du XVIe siècle, puisque Montaigne a employé Gaudisserie pour signifier Bouffonnerie, plaisanterie.

Gaudissart

France, 1907 : Hâbleur, amusant loustic, d’après le célèbre roman de Balzac qui a pour héros un commis-voyageur de ce nom. Dans le vieux français ou trouve gaudisserie, farce, bouffonnerie, folâtrerie, du latin gaudere, s’amuser, se réjouir. Ce type ne se rencontre plus guère qu’au fond de quelque province. « Les hommes de ma génération, dit Jean Richepin, en ont contemplé encore quelques exemplaires vivants ; mais nous serons les derniers à l’avoir ainsi connu en chair et en os, et désormais l’illustre Gaudissart n’existe plus qu’en effigie dans le prodigieux musée ethnologique de la Comédie humaine. Immortel chez Balzac, Gaudissart, partout ailleurs, est mort…
C’est que les commis-voyageurs d’aujourd’hui non seulement se sont transformés, mais ont à cœur qu’on s’aperçoive de leur transformation. Eux-mêmes font en quelque sorte la police de leur dignité et ne souffrent pas qu’un d’entre eux, mauvais plaisant ou imbécile, les déconsidère. Ils sont une corporation qui a sa valeur, qui le sait et qui tient à ce qu’on le sache. Et ils n’ont pas tort. »

Il débita tout cela d’une haleine, non du ton d’un commis-voyageur, d’un Gaudissart qui fait valoir la marque de la maison pour laquelle il travaille, mais du ton important de quelqu’un qui débite des vérités qu’il faut écouter, et qui sont sérieuses, et sans lesquelles le monde s’en irait dans la débâcle.

(Félicien Champsaur)

Ces Gaudissarts, comme disent quelques orléanistes cléricaux et repus, tournent, paraît-il, aux idées socialistes et ne se gênent pas pour blaguer partout les cocasses doctrines économiques du périmé Paul Leroy-Beaulieu.
Comme tous ceux qui voyagent beaucoup, qui voient sans cesse une foule de gens nouveaux et qui comparent, les voyageurs de commerce sont, en général, fort intelligents, et rien n’est plus naturel que de les entendre prôner les idées de justice sociale.

(Alphonse Allais)

Gaudrille

France, 1907 : Débauché, fille de joie ; du patois bourguignon, dérivé du latin gaudere, se réjouir.

Une bande de gaudrilles des deux sexes déambulait en chantant par les rues.

(Les Propos du Commandeur)

Gaudriole

Delvau, 1866 : s. f. Parole leste dont une femme a le droit de rougir, — dans l’argot des bourgeois, qui aiment à faire rougir les dames par leurs équivoques.

Gaudrioler

Delvau, 1866 : v. n. Rire et plaisanter aux dépens du goût et souvent de la pudeur.

Gaudrioles

d’Hautel, 1808 : Colifichets, ornemens superflus ; gaillardises, sornettes, balivernes.

Gaudrioleur

Delvau, 1866 : s. et adj. Bourgeois farceur, qui a de l’esprit aux dépens de Piron, qu’il a lu sans le citer, et de la morale, qu’il blesse sans l’avertir.

Gauffeux

France, 1907 : Trompeur, flatteur. Vieux mot.

Que ces gazons sont verds ! que la guingette est belle !
Dit Cartouche à Lisette, en la mangeant des yeux,
Votre aspect, ma Déesse, embellit seul ces lieux.
Non, jamais je ne vis beauté plus accomplie,
Ni plus… — Pour belle, non, je ne suis que jolie,
Répond-elle à l’instant d’un petit air sucré.
Vous êtes un gauffeux…

(Nicolas R. de Grandval, Le Vice puni)

Gauffrier

France, 1907 : Nature de la femme. Voir Écuelle.

Gaufres (faire des)

France, 1907 : Se dit de deux personnes marquées de petite vérole qui s’embrassent.

Gaule

Halbert, 1849 : Cidre.

Rossignol, 1901 : Voir bogue.

Gaulé

Larchey, 1865 : Cidre (Vidocq). — Mot à mot, boisson gaulée dans les pommiers.

Delvau, 1866 : s. m. Cidre, — dans l’argot des voleurs et des paysans.

France, 1907 : Cidre. Il est fait de fruits abattus à coups de gaule.

Gaule d’omnicroche

France, 1907 : Conducteur d’omnibus.

Gaule de jettard

France, 1907 : Barreau de prison.

Gaules de schtard

Rigaud, 1881 : Barreaux de fer d’une prison.

La Rue, 1894 : Barreaux des grilles de prison.

Virmaître, 1894 : Barreau de prison. Gaule : allusion à la rigidité du fer (Argot des voleurs).

Gaulois

Larchey, 1865 : « Autrefois c’était peut-être un compliment à un écrivain que de dire : Vous êtes Gaulois. L’esprit gaulois, c’est-à-dire la belle humeur triviale, est devenu un anachronisme. » — Aubryet.

Delvau, 1866 : adj. et s. Homme gaillard en action, et surtout en paroles, — dans l’argot du peuple, qui a conservé « l’esprit gaulois » de nos pères, lesquels étaient passablement orduriers.

Gaupe

d’Hautel, 1808 : Terme d’injure et de mépris, qui se dit d’une femme malpropre et désagréable. ACAD.
Vulgairement on donne ce nom à une coureuse, à une femme de mauvaises mœurs.

Delvau, 1864 : Fille légère — comme chausson.

Delvau, 1866 : s. f. Fille d’une conduite lamentable.

La Rue, 1894 : Basse prostituée.

France, 1907 : Fille de mauvaise vie, ignoble et malpropre.

— Jour de Dieu ! je saurai vous frotter les oreilles :
Marchons, gaupe, marchons…

(Molière)

— Tais-toi, mou de veau mal lavé,
Pourquoi m’appelles-tu bâtarde,
Bassinoire de corps de garde,
Gaupe ! — Moi, gaupe ! gaupe, moi !
Ah ! chienne ! pan… Tiens, v’là pour toi.

(Vadé)

Il était 10 heures du matin, Nestine, éreintée, reposait entre les bras de son amant, quand un coup violent retentit à la porte.
— Nestine… ouvre-moi !
La gamine se réveilla en sursaut.
— M’man ! C’est m’man ! nous sommes pincés !
— De quoi ? de quoi ? fit Anatole en se frottant les yeux. Ta mère ? Eh bien ! je m’en fous. Je suis chez moi et je paye mon terme…
— Veux-tu ouvrir, petite gaupe ! continua la voix de la mère. Ouvre, ou je vas chercher les fliques !

(Oscar Méténier)

Gauperie

Delvau, 1866 : s. f. Actions, conduite, dignes d’une gaupe.

France, 1907 : Conduite ou acte d’une gaupe.

Gausse

d’Hautel, 1808 : Conter des gausses. Faire des mensonges badins et plaisans ; lâcher des gasconnades.

France, 1907 : Mensonge.

Pour s’excuser d’une infraction à la règle disciplinaire, il sait aussi construire avec promptitude une gausse dont un expert chercherait en vain le côté faible.

(Henri Rolland, L’Écolier)

Gausser (se)

d’Hautel, 1808 : Pour se moquer, se jouer de quelqu’un.
Il s’emploie aussi sans pronom personnel, et signifie mentir, débiter des choses plaisantes et controuvées.

Gausser, gaussiller (se)

France, 1907 : Se moquer.

— Vous serez récompensé bien au delà de vos désirs : vous aurez mon collier de fines perles, ma ceinture orfévrée de topazes et mon ruban de front où s’enchâssent trois opales.
Le jeune seigneur s’esclaffa d’insolente façon.
— Ouais ! dit-il, je me gausse de ces quincailles-là ! En ma demeure, j’en ai ma satiété. Mais à votre frais visage, à votre fluette main blanche, petite fille, j’estime que le reste de vous est suave et tendrelet. Ce n’est donc point ce qui brille sur vos vêtements qui me tente, mais bien ce qui se cache dessous, depuis votre nuque gracieuse jusqu’à vos mignonnes chevilles.

(Charles Foley)

Jean Pichet s’gaussillait d’moi,
Y n’a pas un brin d’ma chance,
Il s’en va servir le roi
Par tous les pays d’la France.

(Vieille chanson)

Gausserie

d’Hautel, 1808 : Raillerie, moquerie, bouffonnerie.

France, 1907 : Raillerie, moquerie ; du vieux verbe gausser.

Gausseur

d’Hautel, 1808 : Moqueur, railleur, gascon ; conteur de gausses.

Gausseur, gausseuse

France, 1907 : Moqueur, moqueuse.

Margot, morbleu !
Est par trop joyeuse ;
Elle est jaseuse,
Gausseuse.

(Vadé)

Gaussiller

La Rue, 1894 : Se moquer.

Gautier-Garguille

d’Hautel, 1808 : Je ne connois ni Gautier ni Garguille. C’est-à-dire personne.

Gaux

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Vermine.

Halbert, 1849 : Époux.

Larchey, 1865 : Pou (Vidocq).

Rigaud, 1881 : Poux, vermine. — Estourbir des gaux, tuer des poux.

Gaux picantis

Bras-de-Fer, 1829 : Pous.

Gaux-picantis

anon., 1827 : Des pous.


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