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Gants

Gants

Delvau, 1864 : Ce qu’on donne aux femmes galantes comme supplément au prix convenu pour les baiser, qu’elles vous demandent avant de vous ouvrir leurs cuisses et qu’il est prudent de ne leur donner qu’après avoir joui — si elles vous ont fait jouir. Ce sont nos anciennes épingles, la drinkgeld des Flamands, le paraguantes des Espagnols et la buena mancia des Italiens — à propos de laquelle on pourrait dire, avec Rabelais, que ces sortes de femmes aiment mieux la manche que le bras.

Leurs vêtements sont élégants,
Mais toujours quelque chose y cloche :
Dans leur bourse elles ont leurs gants,
Et leur corset est dans leur poche.

A. Delvau.

Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité.
Elle fit toutes les grimaces que ses parents lui avaient dit de faire, pour lui faire croire qu’il en avait eu les gants.

(La France galante.)

Mainte fille a perdu ses gants.

La Fontaine.

Je puis donc m’attendre, dit Potiron, que si j’épouse cette demoiselle, je n’en aurai pas les gants.

Voisenon.

Delvau, 1866 : s. m. pl. Les deux sous du garçon des filles, — avec cette différence que les sous du premier sont en cuivre et les sous des secondes en argent, et même en or. Ce sont nos anciennes épingles, la drinkgeld des Flamands, le paraguantes des Espagnols et la buona mancia des Italiens.

Rigaud, 1881 : Pourboire donné à ces dames ; le pourboire de la prostitution.

On donne ce qu’on veut à la femme pour ses gants.

(F. d’Urville, Les Ordures de Paris, 1874.)

Rossignol, 1901 : Pourboire. Celui qui fait une mauvaise opération en est pour ses gants.

France, 1907 : Gratification donnée à une fille en dehors du prix convenu. Cette expression était autrefois prise dans le sens de pourboire. Elle vient de l’espagnol paraguante.

Ces cadeaux particuliers d’argent que les clients laissent aux prostituées à titre de gratitude, comme un pourboire à un cocher, s’appellent « des gants ». Les filles se disent entre elles en parlant de cette générosité : « J’ai reçu tant pour mes gants. » C’est le seul et unique produit qu’elles retirent de leur prostitution ; mais il n’est sorte de moyens qu’elles n’emploient pour l’obtenir ; quand elles sont rusées, qu’elles ont affaire à des jeunes gens ou à des hommes compatissants, elles parviennent à leur soutirer des sommes importantes.

(Léo Taxil, La Prostitution contemporaine)

Méfiez-vous des intrigants
Et surtout des femmes galantes
Qui vous demanderont des gants.

(A. Glatigny)

Gants (avoir les)

France, 1907 : Avoir le mérite d’une découverte, le bénéfice d’une affaire, la virginité d’un garçon ou d’une fille.

Gants (donner pour les)

Larchey, 1865 : Donner une gratification en sus du prix convenu — Expression dont l’usage est restreint au monde de la galanterie banale. Prise au dix-septième siècle dans l’acception générale de pourboire. Elle venait de l’espagnol paragante.

Et le luy rendoit moyennant tant de paragante.

Tallemant des Réaux.

Gants (pour mes)

Virmaître, 1894 : Pourboire sous quelque forme que ce soit. Cette expression, néanmoins, est plus généralement employée pour les filles qui réclament un supplément au prix convenu. Gant est synonyme d’épingle (Argot des filles).

Gants (se donner des)

France, 1907 : Se vanter, mot à mot : se donner à soi-même une gratification, mais elle diffère de celle donnée aux filles, en ce sens qu’on ne l’a pas méritée.

Gants de… (avoir les)

Delvau, 1866 : Avoir tout le mérite d’une découverte, tout l’honneur d’une affaire, etc. Se donner les gants de… Se vanter d’une chose qu’on n’a pas faite ; s’attribuer l’honneur d’une invention, le mérite d’une fine repartie, — en un mot, et il est de Génin, « s’offrir à soi-même un pourboire » gagné par un autre.


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