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Gaff

Gaff

un détenu, 1846 : Gardien, surveillant, vedette.

Fustier, 1889 : Gardien de la paix en bourgeois. V. plus bas Guignol.

Gaffe

Clémens, 1840 : Celui qui fait le guet.

Delvau, 1866 : s. m. Représentant de l’autorité en particulier. Gaffe à gail. Garde municipal à cheval ; gendarme. Gaffe de sorgue. Gardien de marché ; patrouille grise. On dit aussi Gaffeur.

Delvau, 1866 : s. m. Gardien de cimetière, — dans l’argot des marbriers.

Delvau, 1866 : s. f. Les représentants de l’autorité en général, — dans l’argot des voleurs, qui redoutent probablement leur gaflach (épée, dard). Être en gaffe. Monter une faction ; faire sentinelle ou faire le guet.

Delvau, 1866 : s. f. Bouche, langue, — dans l’argot des ouvriers. Se dit aussi pour action, parole maladroite, à contretemps. Coup de gaffe. Criaillerie.

Rigaud, 1881 : Patrouille ; gardien, guichetier. — Gaffe des machabées, gardien de cimetière. — Gaffe à gayet, garde municipal à cheval. — Gaffe de sorgue, gardien de nuit dans un marché. — Être en gaffe, être en faction.

Rigaud, 1881 : Balourdise. Faire gaffe sur gaffe.

Rigaud, 1881 : « Cette main est terrible, c’est-à-dire dans l’argot significatif du jeu, une vraie gaffe ! » (A. Cavaillé.) Elle tire tout l’argent des pontes vers le banquier comme ferait une gaffe.

La Rue, 1894 : Balourdise. Gardien. Surveillance. Guet. Bouche, langue.

Virmaître, 1894 : Faire le guet pour avertir des complices de l’arrivée de la rousse ou des passants qui pourraient les déranger (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Gardien de prison.

Rossignol, 1901 : Faire ou dire une maladresse. Prendre la main de son ami, dessous la table, croyant prendre celle de sa femme, c’est faire une gaffe.

Hayard, 1907 : Dire ou faire une bêtise.

France, 1907 : Maladresse, balourdise, bévue. Faire une gaffe, commettre une maladresse.

Mme Ledouillard. — Mon mari… j’adore mon mari ; c’est extraordinaire, mais c’est comme ça. Et puis, quand par hasard j’ai envie de le tromper, je me dis : Mon Dieu ! si ça allait ne pas être meilleur, ou même moins bien, c’est ça qui serait une gaffe !

(Maurice Donnay, Chère Madame)

La gaffe, ou impair, est certainement une source innocente de rire dont la littérature actuelle a tiré l’effet comique le plus nouveau. Alfred de Musset, que Deschanel n’aime point, doit à l’étude de la gaffe un de ses plus jolis ouvrages, ce délicieux proverbe : On ne saurait songer à tout, que la Comédie-Française ne joue jamais, naturellement.

(Émile Bergerat)

Aux uns et aux autres, la réclame offerte par l’interview ne déplait pourtant pas outre mesure ; mais ils sont gênés par la brusquerie de l’interrogatoire. Les prudents craignent de faire une gaffe et les prophètes se méfient de l’improvisation. Car nous n’avons plus que de faux prophètes, sans délire sacré, des sibylles, pas bien solides sur le trépied.

(François Coppée)

À propos, dis donc à ton frère
De ne pas mettre, en m’écrivant,
Eros, le gosse de Cythère,
Avec un h en commençant.
Alors, pour réparer la gaffe,
Il en met un dans le mot cœur !
Je crois qu’au jeu de l’orthographe
Il ne sort pas souvent vainqueur.

(Jacques Rédelsperger)

France, 1907 : Grande fille sèche et maigre. Allusion au harpon appelé gaffe.

… Une grande gaffe chaude, à nez de perroquet, qui n’avait pas trouvé à se marier malgré ses folles envies d’homme, et que les lurons s’amusaient à leurrer de promesses, la pinçant au gras des côtes, toute rouge et les paupières battantes.

(Camille Lemonnier, Happe-Chair)

France, 1907 : Bouche, langue ; corruption du vieux mot gave. Coup de gaffe, criaillierie. Avaler sa gaffe, mourir.

Gaffe (en commettre une)

Virmaître, 1894 : Dire ou faire une bêtise, parler trop et à côté (Argot du peuple).

Gaffe à gail

France, 1907 : Gendarme à cheval, garde municipal.

Gaffe de sorgue

Virmaître, 1894 : Gardien de marché ou surveillant de maisons en construction. Autrefois, c’étaient des invalides qui remplissaient ces fonctions (Argot des voleurs).

France, 1907 : Gardien de nuit.

Gaffe des macchabées

France, 1907 : Gardien de cimetière ou de la Morgue.

Gaffer

Delvau, 1866 : v. a. et n. Surveiller.

Fustier, 1889 : Commettre des fautes, des sottises.

La Rue, 1894 : Regarder, surveiller, guetter.

Rossignol, 1901 : Faire le guet.

France, 1907 : Attendre.

Il fallait faire gaffer un roulant pour y planquer les paccins.

(Vidocq)

Gaffer, faire gaffe

Rigaud, 1881 : Surveiller. — Gaffer la mirette, ouvrir l’œil.

Gaffeur

Virmaître, 1894 : Qui commet des gaffes. Il y en a de célèbres, par exemple, dire au maître de la maison dans laquelle on est invité :
— Qui est donc cette vilaine bossue qui fait tant de grimaces.
— Monsieur, c’est ma femme (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Celui qui fait des gaffes.

France, 1907 : Éclaireur, homme aux aguets.

Gaffeur, euse

Fustier, 1889 : Du verbe argotique gaffer, commettre des impairs.

J’en connais (une femme) une qui est fort jolie, et qui possède un salon fort convenablement fréquenté… Un peu gaffeuse, par exemple.

(Charivari, avril 1887.)

Gaffeur, gaffeur de braise

Rigaud, 1881 : Caissier, — dans le jargon des voleurs. Mot à mot : celui qui garde l’argent.

Gaffeur, gaffeuse

France, 1907 : Maladroit qui commet des impairs ou dit des grossièretés sans s’en douter.

Paloignon est invité à dîner. À un moment du repas, le maître de la maison regarde à droite et à gauche, paraissant impatienté.
— Vous cherchez quelque chose ? demande Paloignon d’un ton aimable.
— Oui, je cherche les cornichons.
— Ah ! c’est cela… aussi je voyais bien que vous n’étiez pas dans votre assiette.

Nous sommes, en histoire du moins, très épris de vérité aujourd’hui ; et c’est une tendance caractéristique de notre époque que de tâcher de rétablir les choses telles qu’elles furent exactement. Le pauvre Latude lui-même n’a pas échappé à ce souci de débarrasser de la part de roman les physionomies légendaires. Il reste un être fort pitoyable, dont les âmes sensibles peuvent toujours déplorer les malheurs. Mais le terrible Gascon qui était en lui apparait aussi, à la lumière des recherches, et semble un peu, s’il est permis d’employer cette expression très contemporaine, un entêté gaffeur qui fut, on peut l’avancer, son pire ennemi.

(Paul Ginisty, Causerie littéraire)

Gaffier

Clémens, 1840 : Gardien.

Rigaud, 1881 : Voleur qui rôde aux halles centrales pour faire récolte de porte-monnaie dans la poche des ménagères et des bonnes.

Fustier, 1889 : Synonyme de l’argot gaffur.

Lucien D…, soixante ans, député de la Seine-Inférieure, terriblement maladroit ; réputation méritée de gaffier.

(Bataille, nov. 1885.)

Gaffeur est beaucoup plus usité.

France, 1907 : Surveillant, gardien de prison.

France, 1907 : Filou.

Gaffiller

La Rue, 1894 : Faire attention. Gaffille ! Guette.

Gaffre

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Gardien. Gaffre de garuche, gardien de prison.

Halbert, 1849 : Gardien de prison.


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