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Four

Four

d’Hautel, 1808 : Ce n’est pas pour vous que le four chauffe. Se dit à quelqu’un que l’on veut désabuser de ses espérances.
Envoyer quelqu’un sur le four. Pour l’envoyer promener, l’envoyer paître.
Vous viendrez cuire à notre four. Espèce de menace que l’on fait à quelqu’un qui a refusé un service qu’on lui demandoit. Voy. Bouche.

Delvau, 1864 : Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.

Avec sa pâte qui fut levée aussitôt que le four fut chaud.

(Moyen de parvenir.)

S’il vous plaist nous prester vos fours,
Nous sommes à vostre service.
Il est défendu par nos loix
De travailler dans un four large.

(La Fleur des chansons amoureuses.)

Delvau, 1866 : s. m. L’amphithéâtre, — dans l’argot des coulisses.

Delvau, 1866 : s. m. Insuccès, chute complète, — dans l’argot des coulisses et des petits journaux.
M. Littré dit à ce propos : « Rochefort, dans ses Souvenirs d’un Vaudevilliste, à l’article Théaulon, attribue l’origine de cette expression à ce que cet auteur comique avait voulu faire éclore des poulets dans des fours, à la manière des anciens Égyptiens, et que son père, s’étant chargé de surveiller l’opération, n’avait réussi qu’à avoir des œufs durs. Cette origine n’est pas exacte, puisque l’expression, dans le sens ancien, est antérieure à Théaulon. Il est possible qu’elle ait été remise à la mode depuis quelques années et avec un sens nouveau, qui peut avoir été déterminé par le four de Théaulon ; mais c’est ailleurs qu’il faut en chercher l’explication : les comédiens refusant de jouer et renvoyant les spectateurs (quand la recette ne couvrait pas les frais), c’est là le sens primitif, faisaient four, c’est-à-dire rendaient la salle aussi noire qu’un four. »

Delvau, 1866 : s. m. « Fausse poche dans laquelle les enquilleuses cachent les produits de leurs vols. » Argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Omnibus ; parce qu’on y enfourne les gens comme des pains.

Rigaud, 1881 : Insuccès ; chute d’une pièce de théâtre. — M. J. Duflot écrit fourre, du verbe se fourrer dedans. — Faire four, ne pas réussir, en être pour ses frais. Au théâtre une pièce fait four lorsqu’elle ne réussit pas. — Un homme fait four auprès d’une femme, lorsqu’il en est pour ses frais d’amabilité et même pour ses frais d’argent. Celui qui s’est flatté de raconter une histoire bien amusante et qui ne fait rire personne, fait four.

Rigaud, 1881 : Gosier. — Chauffer le four, boire.

Rigaud, 1881 : Avant-scène des quatrièmes à l’Opéra. Elle est exclusivement réservée aux figurantes et il y fait, chaud comme dans un four.

Rossignol, 1901 : Ne pas réussir une chose est faire four.

Je croyais trouver telle chose, j’ai fait four. — J’ai demande une avance d’argent à mon patron, j’ai fait four (il me l’a refusée.)

France, 1907 : Large poche que portent les voleuses et généralement les femmes de ménage pour dissimuler leurs larcins.

France, 1907 : La galerie dans un théâtre, à cause de la chaleur qui y règne.

France, 1907 : Insuccès, chute d’un livre ou d’une pièce.
Alfred Delvau fait remonter cette expression à l’habitude qu’avaient les comédiens de refuser de jouer quand la recette ne couvrait pas les frais. On éteignait alors les lumières et la salle devenait noire comme un four.
Au siècle dernier, on appelait four des cabarets fréquentés par les sergents racoleurs et des filles, où l’on attirait les jeunes gens que l’on voulait recruter pour le service militaire. La fille les appelait, le sergent les grisait et l’on surprenait ainsi leur engagement. Faire un four, ou faire four, ne viendrait-il pas plutôt de là ?

Comme four, je le crierai par-dessus les toits de la Chapelle et de la Villette, les Chansons des rues et des bois ne laissent rien à désirer. Elles sont, de l’aveu de tous, le volume la plus faible qu’Hugo, poète, ait écrit.

(Léon Rossignol, Lettres d’un Mauvais Jeune homme à sa Nini)

Après la longue insomnie
Que son four lui procura,
Sardou, transcendant génie,
S’endort, perdu sous son drap.

(Le Monde plaisant)

France, 1907 : Gosier. Chauffer le four, boire avec excès. Se dit aussi pour allumer, exciter une femme.

— Finissez, me dit-elle, allez, amant transi,
Eh ! ce n’est pas pour vous que le four chauffe ici.

(Nicolas R. de Grandval, Le Vice puni)

Four (en faire un)

Virmaître, 1894 : Manquer une affaire (Argot du peuple).

Four (faire)

Larchey, 1865 : Ne pas réussir. — Se disait autrefois des comédiens qui renvoyaient les spectateurs parce qu’ils n’avaient pas assez de monde pour couvrir leurs frais. La salle, privée de l’éclairage ordinaire, ressemblait à un four.

Nous faisons four, dit Lousteau, en parlant à son compatriote la langue des coulisses.

Balzac.

Hayard, 1907 : Manquer une affaire.

Four à bachot

Fustier, 1889 : « Déjà, dès cette époque, il s’était créé à Paris et même en province des établissements spéciaux que l’on connaissait alors sous le nom pittoresque de fours à bachots ; leur spécialité, c’était de gaver en quelques mois les jeunes gens de toutes les connaissances que comportait un programme qui devait se répartir sur dix années d’études. »

(XIXe siècle, mai 1884.)

Le Four à bachot existe encore aujourd’hui sous cette appellation plaisante et vraie.

Four banal

Delvau, 1866 : s. m. Omnibus, — dans l’argot des voleurs.

France, 1907 : Omnibus ; poche.

Four-in-hand

France, 1907 : Voiture à quatre chevaux ; anglicisme, littéralement : quatre en main.

Fouraillis

La Rue, 1894 : Lieu de recel.

France, 1907 : Boutique ou chambre de recéleur.

D’esbrouf je l’estourbis,
J’enflaque sa limace,
Son bogue, ses frusques, ses passes,
J’m’en fus au fouraillis.

(Winter, forçat)

Fourbi

Clémens, 1840 : Poste, emploi ; on le dit assez aussi quand on a un mauvais jeu : Quel mauvais fourbi !

Delvau, 1866 : s. m. Piège ; malice, — dans l’argot du peuple, qui ne sait pourtant pas que le fourby (le Trompé) était un des 214 jeux de Gargantua. Connaître le fourbi. Être malin. Connaître son fourbi. Être aguerri contre les malices des hommes et des choses.

Rigaud, 1881 : Petite filouterie ; peccadille ; maraudage ; pour fourberie. — Connaître le fourbi, connaître une foule de petites ficelles, de trucs à l’usage des militaires peu scrupuleux, — en terme de troupiers.

Merlin, 1888 : Du vieux mot français fourby, espèce de jeu. Fourbi a deux acceptions : tantôt il veut dire : détournement, gain illicite ; tantôt : choses, travaux, matériel, etc.

La Rue, 1894 : Piège, malice. Métier. Jeu. Ficelle. Truc. Petit bénéfice plus ou moins licite.

Virmaître, 1894 : Piège, malice. A. D. C’est une erreur. Cette expression très usitée vient du régiment, où le caporal chargé de l’ordinaire gratte sur la nourriture des hommes. Fourbi signifie bénéfice (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Ce que l’on possède.

J’ai mis tout mon fourbi dans une malle.

Hayard, 1907 : Voir flambeau et flanche.

France, 1907 : Petit larcin, volerie, rapine : mot rapporté par les soldats d’Afrique.

— Dans les hospices ils s’entendent bien pour faire du fourbi aux dépens des malades ! dit Peau-de-Zébi sentencieusement, renversant en arrière sa chéchia comme pour accentuer son opinion.

(Edmond Lepelletier)

Les fourriers qui, en faisant la distribution de vin ou d’eau-de-vie, mettent leur pouce dans le quart distributeur, commettent un petit fourbi.
Mais il en est de gros et ils ont des conséquences graves. Je pourrai citer l’exemple des godillots à semelles de carton qu’on donna à plusieurs régiments pendant la malheureuse guerre de 1870 ; mais ces temps sont encore trop proches ; qu’il me suffise de raconter celui que rapporte le Mémorial de Sainte-Hélène pendant la campagne d’Égypte.

C’était l’apothicaire en chef de l’armée. On lui avait accordé cinq chameaux pour apporter du Caire les médicaments nécessaires pendant l’expédition de Syrie. Cet infâme eut la scélératesse de les charger de vin, de sucre, de café, de comestibles qu’il vendit dans le désert à des prix très élevés. Quand le général Bonaparte sut la fraude, il devint furieux, et le misérable fut condamné à être fusillé. C’était beaucoup trop d’honneur, il devait mourir sous la bastonnade pour assassinats prémédités, car il avait spéculé sur la vie des malades. Des centaines d’entre eux ont péri faute de médicaments. On leur donnait une boisson nauséabonde, faite avec des feuilles, pour leur faire croire qu’ils prenaient quelque remède…

(A. Linguet, Méditations de caserne)

France, 1907 : Affaire, travail. Connaître le fourbi, être malin, habile.

Oui, ça prouve, nom de Dieu ! que quoi qu’on dise, les idées ont marché. Le populo en a plein le cul, de turbiner pour les richards, il voudrait à son tour flânocher un brin. Seulement il s’y prend mal ; sale fourbi que celui de huit heures.
Comprends-moi bien, petit : je ne suis pas contre. Foutre non ! moins les pauvres bougres bûcheront, plus il leur restera de temps pour ruminer sur leur sort.

(Père Peinard)

Y en a qui font la mauvais’ tête,
Au régiment ;
I’s tir’ au cul, i’s font la bête
Inutil’ment ;
Quand i’s veul’nt pus fair’ l’exercice
Et tout l’fourbi,
On les envoi’ fair’ leur service
À Biribi.

(Aristide Bruant)

Fourbir une femme

Delvau, 1864 : La baiser, frotter de la queue les parois de son vagin pour les dérouiller, — ce qui la rend non-seulement polie, mais très contente.

Comme s’il fallait que je lui donnasse du salaire pour avoir fourbi cette gaupe.

Ch. Sorel.

Puis vous fourbit l’agréable femelle
Qui l’occupait.

Grécourt.

Fourbis

Rigaud, 1881 : Métier. — Jeu.

A c’fourbis-là, mon vieux garçon, — Qu’vous m’direz — on n’fait pas fortune, Faut une marmite, — et n’en faut qu’une ; Y a pas d’fix’ pour un paillasson.

(La Muse à Bibi, Le Paillasson.)

Fourbisseur

d’Hautel, 1808 : Se battre de l’épée qui est chez le fourbisseur. Voy. Épée.
Être tête à tête comme des fourbisseurs. Conférer. Par allusion avec les fourbisseurs qui sont l’un devant l’autre quand ils travaillent.

Fourche

d’Hautel, 1808 : Être traité à la fourche. Être maltraité.

Rossignol, 1901 : Pick-pocket.

Fourche à faner

Rigaud, 1881 : Soldat de cavalerie ; ainsi nommé dans le jargon des voleurs, parce que les soldats de cavalerie marchent ordinairement les jambes écartées par suite de l’habitude du cheval.

Fourcher

d’Hautel, 1808 : Cette famille n’a point fourché. Pour dire qu’elle n’a point eu de branches collatérales.
La langue lui a fourché. Pour la langue lui a manqué ; ou il a dit un mot l’un pour l’autre.

Fourchette

d’Hautel, 1808 : La fourchette du père Adam. Pour dire les doigts.
Il se sert de la fourchette du père Adam. Se dit en plaisantant de quelqu’un qui prend la viande avec ses doigts, ce qui est incivil et malpropre.
La fourchette de l’estomac. Pour dire le bréchet.

Halbert, 1849 : Doigts de la main.

Larchey, 1865 : Réunion des doigts de la main (Bailly).

Larchey, 1865 : Homme de grand appétit, sachant bien jouer de la fourchette.

Delvau, 1866 : s. f. Mangeur, — dans l’argot des bourgeois. Belle fourchette ou Joli coup de fourchette. Beau mangeur, homme de grand appétit.

Delvau, 1866 : s. f. Baïonnette, — dans l’argot des soldats. Travailler à la fourchette. Se battre à l’arme blanche.

Rigaud, 1881 : Voleur à la tire.

Rigaud, 1881 : Baïonnette, — dans le jargon des troupiers. — Fourchette du père Adam, les doigts. — Se servir de la fourchette du père Adam, manger avec les doigts.

Merlin, 1888 : Voyez Déjeuner.

La Rue, 1894 : Voleur à la tire. Mangeur. Doigt. Donner le coup de fourchette, crever les yeux avec deux doigts écartés.

Virmaître, 1894 : Voleur à la tire. Allusion à ce que les voleurs qui ont cette spécialité, ne se servent que des deux doigts de la main droite qui forment fourchette pour extraire les porte-monnaies des poches des badauds (Argot des voleurs). N.

Rossignol, 1901 : Pick-pocket.

France, 1907 : Baïonnette, sabre. Déjeuner à la fourchette, aller se battre au sabre ou à l’épée.

Fourchette (avaler sa)

Rigaud, 1881 : Mourir, — dans le jargon du peuple.

Et comme on dit vulgairement,
L’pauvre homme avala sa fourchette.

(A. Dalès, Les trois maris de madame Gobillard, chans.)

Fourchette (belle)

Rigaud, 1881 : Convive de bel appétit.

Belle fourchette !… Mes compliments !

(Sardou. Daniel Rochat, acte III, sc. 1.)

Fourchette (bonne)

France, 1907 : Beau mangeur, gaillard de bon appétit.

Fourchette (lancer un coup de)

Fustier, 1889 : Porter à l’adversaire avec lequel on se bat un coup dans les deux yeux à la fois en y enfonçant, d’un mouvement rapide, l’index et le doigt majeur écartés.

Fourchette (marquer à la)

Rigaud, 1881 : Enfler un compte, comme si on l’inscrivait avec les quatre dents d’une fourchette.

France, 1907 : Grossir le compte d’un débiteur en marquant quatre pour un, ainsi qu’il arrive à certains fournisseurs militaires et même civils, cafetiers, tailleurs, etc., qui se dédommagent ainsi des mauvaises payes en prélevant sur les bonnes de forts intérêts du crédit qu’ils font.

Quand on avait à se plaindre du repas ou de toute autre chose, on faisait appeler la vestale du fourneau, laquelle répondait qu’elle ne voulait pas se déranger. On demandait alors le mari ; il s’empressait d’arriver en bras de chemise ou la veste non boutonnée.
— Trompette, disait le président de la table, vous serez deux jours à la salle de police pour vous être présenté à la pension des sous-officiers dans une tenue indécente.
— Mais…
— Silence !
— C’est encore cette g… de Jeanne qui est cause de cela. Je vais lui régler son compte.
Cinq minutes après, on entendait le mari administrer sa moitié qui montait en pleurant nous demander la grâce de son homme. Nous n’avons jamais eu le cœur de refuser, d’autant plus que nous devenions alors les maîtres de la maison, avec marque à la fourchette sur notre compte.

(La Vie militaire)

Fourchette (vol à la)

France, 1907 : Vol en introduisant deux doigts dans la poche.

Fourchette d’Adam

Delvau, 1866 : s. f. Les doigts.

Fourchette du père Adam

France, 1907 : Les doigts.

Fourchettes (jouer des)

France, 1907 : S’enfuir.

Fourchu

Larchey, 1865 : Bœuf (Vidocq). — Ses cornes font fourche.

Delvau, 1866 : s. m. Bœuf, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Bœuf, — dans le jargon des voleurs.

France, 1907 : Bœuf.

Fourchue

La Rue, 1894 : Receleuse.

France, 1907 : Recéleuse.

Fourga

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Recéleur. Mettre au fourga, porter chez le recéleur.

Fourgaine

Halbert, 1849 : Canne en jonc.

France, 1907 : Canne de jonc.

Fourgasse

Halbert, 1849 : Recéleuse.

Fourgat

Delvau, 1866 : s. m. Receleur, — dans le même argot [des voleurs].

Virmaître, 1894 : Receleur qui achète les objets volés (Argot des voleurs). V. Meunier.

Rossignol, 1901 : Recéleur.

Fourgat, fourgate

France, 1907 : Recéleur, recéleuse ; de fourguer.

Chenatre fourgat litreras
Afin de solir sûrement.

(Vidocq, Commandements des voleurs)

— La fourgate est à deux pas. Sitôt servi, sitôt bloqui. Et je te garantis qu’il y a gras.
— Eh bien ! marchons.

(Marc Mario et Louis Launay)

Fourgat, fourgue

Rigaud, 1881 : Receleur.

La Rue, 1894 : Receleur.

Fourgat, fourgue, fourgasse

Larchey, 1865 : Recéleur, recéleuse.

Chenàtre fourgat litreras afin de solir surement.

Vidocq.

Fourguer : Vendre à un recéleur. — Du vieux mot fourgager : placer dehors à moitié profit. V. Roquefort.

Fourgature

Rigaud, 1881 : Objet volé dont on fait de l’argent.

Fourgon

d’Hautel, 1808 : C’est la pelle qui se moque du fourgon. Se dit de deux personnes également ridicules, qui se moquent l’une de l’autre.

Fourgonner

d’Hautel, 1808 : Mettre tout en désordre ; tout en l’air pour trouver quelque chose.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Remuer le feu avec la pelle ou la pincette, comme les ouvriers des forges avec le fourgon. Argot des bourgeois. On n’emploie guère ce verbe que dans un sens péjoratif. Signifie aussi : Remuer les tiroirs d’une commode ou d’une armoire pour y chercher quelque chose.

Fourgonner une femme

Delvau, 1864 : La baiser, en introduisant dans son petit foyer la pine en guise de poker.

Fourgonnier

France, 1907 : Cantinier de bagne.

Fourgue

Clémens, 1840 : Receleur.

M.D., 1844 : Receleur.

un détenu, 1846 : Receleur d’objets volés.

Rossignol, 1901 : Recéleur.

France, 1907 : Recéleur.

Fourgue, fourgat

Hayard, 1907 : Recéleur.

Fourguer

M.D., 1844 : Vendre des obj. vol.

un détenu, 1846 : Receler.

Delvau, 1866 : v. a. Vendre à un receleur des objets volés.

Rigaud, 1881 : Vendre à un recéleur.

Virmaître, 1894 : Vendre des objets volés (Argot des voleurs).

Hayard, 1907 : Vendre.

France, 1907 : Vendre à un recéleur ; du vieux mot fourgager, vendre à perte.

Elle ne fourgue que de la blanquette, des bogues et des broquilles.

(Mémoires de Vidocq)

Fourgueroles

France, 1907 : Objets ou marchandises volés.

— Contrebande ? Recel ? Où ça ? Dans mes marines ? J’octroie la permission de farfouiller la cambuse. Il y a belle lurette que la camelote est lavée. Celui qui trouvera des fourgueroles chez Tom Dick, je l’appellerai monsieur le malin.

(Hector France, La Taverne de l’Éventreur)

Fourligner

Delvau, 1866 : v. a. Voler, détourner « tirer hors de la ligne droite ».

Fourline

Clémens, 1840 : Coupeur de bourses.

un détenu, 1846 : Voleur qui fouille dans les poches.

Halbert, 1849 : Filou, fouille-poche.

Larchey, 1865 : Filou. — Fourliner : Voler (Vidocq). — Du vieux mot fourloignier : écarter. V. Litrer. — Fourlineur : Tireur volant dans les foules (Bailly).

Delvau, 1866 : s. f. Association de meurtriers, on seulement de voleurs.

Rigaud, 1881 : Voleur habile. — Association de malfaiteurs.

La Rue, 1894 : Voleur habile. Meurtrier.

Virmaître, 1894 : Vient de fourloureur. Ce mot signifie à la fois voleur et assassin (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Voleuse.

Fourline ou Fourlineur

Delvau, 1866 : s. m. Meurtrier, — dans l’argot des prisons. Signifie aussi Voleur.

Fourline, fourlineur

France, 1907 : Voleur à l’étalage.

Jamais un voleur à la tire, fier de sa valeur, de sa hardiesse, ne consentira à commettre un vol à l’étalage. Ce serait pour lui tomber un dernier degré de la déchéance et de l’avilissement, Et comme je m’en étonnais devant l’un deux, il me répondit : « Demanderiez-vous à un grand peintre de faire l’enseigne d’un cabaret ? » En effet, ils considèrent le fourline comme un mendiant de la « basse pègre. »

(G. Macé, Un Joli Monde)

Fourliner

Rigaud, 1881 : Voler avec adresse.

France, 1907 : Voler.

Fourlines

Virmaître, 1894 : Voleurs et meurtriers à l’occasion (Argot des voleurs).

Fourlineur

Halbert, 1849 : Homme qui vole dans les foules.

Rigaud, 1881 : Voleur à la tire. Ce sont les successeurs des anciens tirelaines. (Canler, 1862.)

Fourlourd

Delvau, 1866 : s. m. Malade, — dans l’argot des prisons.

Rigaud, 1881 : Malade, — dans le jargon des forçats. — Ces messieurs appelaient fourlourde l’infirmerie du bagne.

La Rue, 1894 : Malade.

Fourloure

Larchey, 1865 : Malade. — Fourloureur : Assassin (Vidocq).

France, 1907 : Malade.

Fourlourer

Rigaud, 1881 : Assassiner. — Fourloureur, assassin, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Assassiner.

France, 1907 : Assassiner.

Fourloureur

Halbert, 1849 : Assassin.

Delvau, 1866 : s. m. Assassin.

France, 1907 : Assassin.

Fourmi

d’Hautel, 1808 : Il a mangé des œufs de fourmi. Se dit de quelqu’un qui lâche beaucoup de vents.
Il a des œufs de fourmi sous les pieds. Pour exprimer qu’une personne est vive ; qu’elle ne peut demeurer un instant en place.
Le peuple prononce froumi.

Fourmilion

Rigaud, 1881 : Marché. — Fourmilion à gayets, marché aux chevaux, fourmilion à cabots, marché aux chiens, fourmilion au beurre, la Bourse.

La Rue, 1894 : Marché.

Fourmillante

Rigaud, 1881 : Foule. — Fourmiller, marcher dans la foule.

France, 1907 : Foule.

Fourmiller

Bras-de-Fer, 1829 : Courir.

Larchey, 1865 : Marcher. — Fourmillon : Marché public. — Mot expressif qui peint bien le fourmillement des vendeurs et des acheteurs. V. Parrain.

France, 1907 : Marcher vite.

Fourmillon

Delvau, 1866 : s. m. Marché, qui fourmille de monde. Même argot. Fourmillon à gayets. Marché aux chevaux.

Virmaître, 1894 : Marché. La foule fourmille : endroit propice pour les voleurs.
— Il y a un riche coup à faire sur la placarde du fourmillon (Argot des voleurs).

France, 1907 : Marché ou foire. Fourmillon à gayets, marché aux chevaux.

Fourmillon au beurre

France, 1907 : Bourse. On y fait son beurre.

Fournaise

Fustier, 1889 : « Ils fabriquaient des pièces de deux francs à l’effigie de la République qu’ils vendaient soixante-quinze centimes à des fournaises ; c’est ainsi qu’on désigne ceux qui écoulent de la fausse monnaie. »

(Figaro, mars 1884.)

La Rue, 1894 : Celui qui écoule la fausse monnaie.

Virmaître, 1894 : On sait que les mornifleurs-tarte sont réunis en tierce (par trois). Le mornifleur, le faux monnayeur, le gaffe qui détient la réserve des pièces fausses, et l’émetteur qui écoule les pièces chez les commerçants. L’émetteur se nomme la fournaise. L’allusion est juste, car il est dans le feu, courant à chaque minute le risque d’être pincé. Mot à mot : il est dans la gueule du loup (Argot des voleurs). N.

Rossignol, 1901 : Émetteur de fausse monnaie.

Hayard, 1907 : Émetteur de fausse monnaie.

France, 1907 : Voleur chargé d’écouler la fausse monnaie.

France, 1907 : Nature de la femme. Voir Écuellle.

Fournaliste

Rigaud, 1881 : Ouvrier confiseur qui travaille au fourneau et fabrique pralines, sucres d’orge et sirops.

Fourneau

Rigaud, 1881 : Imbécile, — dans le jargon des voyous.

Fustier, 1889 : Vagabond, — dans l’argot des saltimbanques.

La Rue, 1894 : Vagabond.

Virmaître, 1894 : Vagabond, mendiant habitué du fourneau de charité. L. L. Fourneau, signifie crétin, imbécile. Quand on imprime dans les journaux que nos ministres et nos députés sont des fourneaux ils ne sont pas je pense habitués des asiles de nuit (Argot du peuple). N.

Hayard, 1907 : Naïf, imbécile.

France, 1907 : Vagabond, vagabonde.

— Sal’ chaudron ! Sal’ calorifère !…
Sal’ fourneau ! paillasse à homm’s saouls !
A fait mes michets pour trent’ sous
Quand ej’suis pas là pour les faire.

(Aristide Bruant)

France, 1907 : Imbécile, inoffensif.

— Allons ! messieurs, n’y aurait-il pas parmi vous un fourneau qui ait besoin d’une âne sœur ?… J’en connais une, dans la peau d’une bonne fille, un peu loufoque, mais une vraie pâte tout de mème… Elle a déjà servi… Mais parait que c’est dans les vieux fours qu’on fait les meilleures galettes…

(Jean Adalbert)

Alors, furieux, étouffant
Il fit, le pauvre ministre
Un formidable boucan
Dans cet appareil sinistre :
Allô, mad’moiselle, allô, plus qu’un mot ?
Veuillez seul’ment m’dir’ quel est le fourneau
Qui changera d’la sort’ les noms d’tout’s nos rues.
La d’moisell’ répond de sa bouche en cœur :
Mon pauvre monsieur,
C’est un vieux farceur
Qui s’app’lait, je crois, monsieur Mesureur.

(D. Bonnaud, La France)

On jouait, dans une grande ville de province, un vieux drame de Bouchardy.
L’acteur en scène, poursuivi par des malfaiteurs, tient entre les mains un portefeuille gonflé de billets de banque.
— Oh ! s’écrie-t-il, miséricorde… je suis perdu ! ce portefeuille qui contient ma fortune… où le cacher ?
Une voix des galeries :
— Dans ta poche !… hé… fourneau !

Fourneau ou Fourneautin

Rossignol, 1901 : Bon à rien. Fourneau veut aussi dire : individu malheureux, mal vêtu, sans asile.

Fourneau, fourneau philanthropique

Rigaud, 1881 : Misérable, — dans le jargon des voyous, qui ont remarqué que ce n’étaient pas précisément les millionnaires, qui faisaient la queue devant la porte des fourneaux économiques.

Fourneauter

France, 1907 : Vagabonder, mendier.

Fourneautin

Virmaître, 1894 : Diminutif de fourneau (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Petit fourneau.

Fournée

d’Hautel, 1808 : Nom donné par le peuple aux charretées d’individus condamnés par le tribunal révolutionnaire à subir le supplice de la Guillotine. ACAD. Supplém.
Il n’est pas de cette fournée.
Pour, il n’est pas de ce nombre.
Prendre un pain sur la fournée. Séduire une fille avant le mariage.

Delvau, 1866 : s. f. Promotions périodiques à des grades on à des distinctions honorifiques. Argot des troupiers. Le mot a deux cents ans de noblesse : Saint-Siméon parle quelque part de « l’étrange fournée » de ducs et pairs de 1663.

France, 1907 : Promotion faite à certaines époques à des grades ou des distinctions honorifiques. « Une fournée de chevaliers de la Légion d’honneur, d’officiers d’Académie. »

Fournet

France, 1907 : Four où l’on fait sécher le lin avant de le teiller.

Fournier

Delvau, 1866 : s. m. Garçon chargé de verser le café aux consommateurs. Argot des limonadiers.

Rigaud, 1881 : Chef de cuisine dans un café.

Il faut savoir bien manipuler le café et faire la cuisine. On est chargé de préparer les déjeuners, d’apprêter et servir le café aux consommateurs.

(Le Livre des métiers faciles, 1855.)

France, 1907 : Garçon qui verse le café aux consommateurs.

Fournil

Delvau, 1866 : s. m. Lit, — dans l’argot des faubouriens, par allusion à la chaleur qu’on y trouve ordinairement.

Rigaud, 1881 : Lit, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Lit.

France, 1907 : Lit, hangar.

Fournion

Delvau, 1866 : s. m. Insecte, de fournil ou d’ailleurs, — dans l’argot des voyous.

France, 1907 : Insecte.

Fournir Martin

Rigaud, 1881 : Porter une grande pèlerine de fourrure à l’usage des cochers et des valets de pied de grandes maisons. — Quand les voyous rencontrent un de ces domestiques ainsi couverts, ils disent : Encore un qui fournit Martin, c’est-à-dire, qui fournit à l’ours Martin sa fourrure.

France, 1907 : Se couvrir de fourrure.

Fournir sa carrière

Delvau, 1864 : Achever de jouir en baisant.

Tu aurais été ravie en extase en voyant seulement comme il se tourmentait sur moi dans le temps que nous achevions de fournir notre carrière.

Mililot.

Fourniture

Delvau, 1866 : s. f. Les fines herbes d’une salade, cerfeuil, estragon, pimprenelle, civette, ciboulette et cresson alénois. Argot des ménagères.

Virmaître, 1894 : Allusion aux fines herbes que l’on met dans la salade pour lui donner du goût et la parer (Argot du peuple). V. As de pique.

France, 1907 : Fines herbes.

Fourobe

Delvau, 1866 : s. f. Fouille, — dans l’argot des bagnes.

France, 1907 : Fouille.

Fourober

Delvau, 1866 : v. a. Fouiller les effets des forçats.

La Rue, 1894 : Fouiller.

France, 1907 : Fouiller les vêtements d’un condamné.

Fourrachon

Virmaître, 1894 : Le lit (Argot des voleurs). V. Juge de paix.

France, 1907 : Lit.

Fourrager

Delvau, 1864 : Patiner une femme ; essayer d’introduire son membre dans son aimable hiatus.

Eh bien ! eh bien ! ou vas-tu comme ça ?… Qu’est-ce que tu fourrages là-dedans.

Henry Monnier.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Chiffonner de la main la robe d’une femme, — sa doublure surtout. Argot des bourgeoises.

Rigaud, 1881 : Chiffonner… la collerette.

France, 1907 : Palper, fouiller de la main les seins ou les dessous d’une femme.

Il s’échappait dans le plus strict incognito de sa capitale, seul, sans domestique, sans aide de camp, s’exilait en quelque bourg lointain de ses chères Alpes, et tout lui était bon alors : les servantes d’auberge qu’on jette d’une poussée brutale sur le lit, qui se débattent, qui insultent et qui griffent avant de demander grâce ; les robustes et rouges paysannes qu’on heurte au détour de quelque chemin creux, qu’on lutine, qu’on fourrage d’audacieuses caresses, qui s’abandonnent passives bestiales, parmi l’embaumement des herbes et des feuilles ; les filles précoces qui rêvent le pêché, qui donnent leurs rendez-vous au fond des granges ou des églises, qu’apprivoisent un carré de soie voyante ou une bague d’or.

(Champaubert)

Fourrageur

Delvau, 1866 : adj. et s. Homme qui aime à chiffonner les robes des femmes.

Rigaud, 1881 : Particulier qui aime à chiffonner… la collerette.

Fourré (chat)

France, 1907 : Juge, à cause des fourrures de leur robe. L’expression est vieille. Rabelais l’a souvent employée.

Qu’il s’agisse d’un juge de France ou d’Allemagne, qu’il soit fou, idiot ou canaille seulement, tout juge est déclaré infaillible par le gouvernement qui le paye. — Sans cela, n’est-ce pas ! il n’y aurait plus moyen de gouverner…
Et puis, c’est peut-être quand ils sont totalement dépourvus de cervelle que ces « horrifiques et dégoûtantes bêtes qu’on nomme chats fourrés » rendent la plus prudente justice. N’étaient-ce pas les décisions que Brid’oie confiait à ses dés, qui étaient les meilleures et les plus sensément prononcées ?…

(Intransigeant)

Fourren (s’en)

France, 1907 : User sans aucune discrétion des plaisirs de l’existence.

Dick, très réservé jusque-là avec le sexe, se conduisit vis-à-vis de sa belle comme un hussard dans une ville conquise. Il s’en fourra !

(Armand Silvestre)

Fourrer

d’Hautel, 1808 : Fourrer son nez dans tout. S’entremêler dans les affaires des autres ; être curieux, indiscret ; se mêler de ce qu’on n’a que faire.
Il fourre tout dans son ventre. Se dit d’un dissipateur, d’un homme qui fait un dieu de son ventre.
Il ne sait où se fourrer. Se dit de quelqu’un qui a commis quelque faute grave, et qui en a honte.
Il a bien fourré de la paille dans ses souliers. Pour, il s’est bien enrichi.

Hayard, 1907 : Coïter.

France, 1907 : Mettre violemment, pousser.

Les voilà donc perpétuées
Ces floraisons d’humus malsains,
Les précoces prostituées,
Les impubères assassins ;
Et c’est un échange de vice
Entre les jeunes et les vieux,
Comme un effroyable service
De pourvoyeurs de mauvais lieux,
L’ogre qui mange la chair fraîche
N’est donc plus un mythe inventé ;
Il prend l’enfant jusqu’en la crèche,
Pour en tirer la volupté,
Parfois la luxure avivée
Se désaltère dans le sang !
Certaine école raffinée
Déclare que c’est amusant
Comme une démence bizarre.
Soit ! — mais qu’on fourre, sacré nom !
Les femelles à Saint-Lazare
Et les mâles au cabanon !

(Pontsevrez)

Fourrer (le)

Delvau, 1864 : Introduire le membre viril dans la nature de la femme.

Je me le figure toujours tel que s’il me le fourrait dedans le con avec force et qu’il eût de la peine à entrer.

Mililot.

Fourrer (s’en)

Rigaud, 1881 : Se bourrer de nourriture. — S’en fourrer jusqu’au coude, manger outre mesure. — Se fourrer de bons morceaux par le bec, faire bonne chère.

Fourrer (se)

France, 1907 : Se mettre, s’insinuer. Se fourrer dans les bonnes grâces. Se fourrer chez quelqu’un.

— On n’est pas fourré chez les gens depuis le jour de l’an jusqu’à la Saint-Sylvestre, ou on est le dernier des mufles ; voilà la loi et les prophètes.

(Georges Courteline)

Fourrer dans le gilet (s’en)

Delvau, 1866 : Boire à tire-larigot. Argot du peuple.

Fourrer dedans

France, 1907 : Mettre en prison.

Nous n’aimons guère la police,
Nous détestons les policiers
Que nous payons de nos deniers ;
Mais, le ministre est leur complice,
Dans nos discours soyons prudents,
De peur d’être fourrés dedans.

(V. Meusy, Chansons d’hier et d’aujourd’hui)

Duper, tromper.

Il n’est guère de députés qui ne fourrent dedans leurs électeurs.

 

Certes, elle se souvenait bien d’avoir souvent entendu la mère Gardette tonner contre la société et déclarer que, par le temps qui court, il ne fallait, pour arriver à quelque chose, se laisser arrêter par aucun préjugé, le monde étant composé d’exploiteurs qui ne perdaient jamais une occasion de fourrer dedans leurs contemporains.

(Oscar Méténier, Madame La Boule)

Fourrer jusqu’à la garde (s’en)

France, 1907 : Manger et boire outre mesure.

Les hommes étaient bien heureux tout de même ! Ils étaient à l’abri de ces accidents ; ils pouvaient batifoler et courir, s’ébaudir à leur aise et s’en fourrer jusqu’à la garde sans jamais risquer pareilles transes, attraper si lourde charge.

(Albert Cim, Demoiselles à marier)

Fourrer l’index ou le doigt dans l’œil ou la prunelle

France, 1907 : S’abuser.

C’pendant vous m’avez un peu l’air
D’avoir sur le mariag’, mon cher,
Des idé’s de vieill’ demoiselle,
Et sur les droits de votre sex’
Je crois qu’vous vous fourrez l’index
Dans la prunelle.

(L. Xanrof)

Entre financiers :
— Faire fortune ? Mais rien de plus facile ! On divise son actif en doit et avoir. L’avoir on le met dans sa poche.
— Et le doit ?
— Le doigt ? On le fourre dans l’œil de ses actionnaires.

Fourrer le doigt dans l’œil (se)

Delvau, 1866 : S’illusionner, se faire une fausse idée des choses, des hommes et des femmes. Argot des faubouriens. Superlativement, ils disent aussi Se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Les faubouriens qui tiennent à se rapprocher de la bonne compagnie par le langage disent, eux ; Se mettre le doigt dans l’œil.

Fourrer son nez

Delvau, 1866 : v. a. Se mêler de ce qui ne vous regarde pas, — dans l’argot des bourgeois. On dit aussi Fourrer son nez partout.

Fourrer tout dans son ventre

Delvau, 1866 : Manger sa fortune.

Fourrier

Larchey, 1865 : Être mauvais fourrier c’est s’acquitter de la distribution de certaines choses de manière à satisfaire tout ayant droit. — Être bon fourrier veut dire le contraire. — On saisit facilement l’ironie de cette locution toute militaire.

Rigaud, 1881 : Garçon de café préposé aux demi-tasses ; ganymède en tablier blanc.

Rigaud, 1881 : Élève reçu dans les premiers numéros à l’École polytechnique.

Fourrier (bon ou mauvais)

France, 1907 : Le fourrier étant chargé de la distribution des vivres et des liquides, faire le bon fourrier c’est découper, partager et servir à table de façon à garder pour soi le meilleur morceau ou la plus grosse part. Le mauvais fourrier fait le contraire.

Fourrier de la loupe

France, 1907 : Bambocheur, fainéant.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique