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Emballer

Emballer

Larchey, 1865 : Arrêter, écrouer.

Tu vas nous suivre à la Préfecture. Je t’emballe.

Chenu.

On dit d’un cheval emporté qu’il emballe son cavalier, sans doute parce que celui-ci est réduit au rôle passif d’un simple ballot.

Delvau, 1866 : v. n. Se dit, — dans l’argot des maquignons, — d’un cheval qui prend le mors aux dents, sans se soucier des voyageurs qu’il traîne après lui. S’emballer, se dit dans le même sens d’un homme qui s’emporte.

Delvau, 1866 : v. a. Arrêter, — dans l’argot des voleurs et des filles.

Rigaud, 1881 : Terminer promptement. — L’ouvrage est emballé.

Rigaud, 1881 : Mettre en prison. — Emballez-moi ce particulier.

La Rue, 1894 : Conduire en prison. Donner un coup de poing. S’éprendre passionnément. Emballement, entraînement subit, emportement.

France, 1907 : Donner un coup de poing.

France, 1907 : Arrêter, emmener en prison.

— Dis donc, toi, si c’est comme ça que tu fais ta tournée !… Sais-tu où je l’ai trouvé, ton Delphin ?
— Où ça ?
— Sur ma fille… Je vas écrire au préfet, pour qu’il te casse, père de cochon, cochon toi-même.
Du coup, Bécu se fâcha.
— Ta fille, je ne vois que ses jambes en l’air… Ah ! elle a débauché Delphin ? Du tonnerre de Dieu si je ne la fais pas emballer par les gendarmes.
— Essaye donc, brigand !

(Émile Zola, La Terre)

C’est que le coup d’État les atteignit, eux ! À l’abri des représailles dont se décime toute effervescence populaire, se moquant comme d’une guigne qu’on ait mitraillé les faubourgs en Juin ; ayant approuvé, sinon commandé la canonnade ; ne se rendant même pas compte — les imbéciles ! — que la dictature en était la résultante (les ouvriers les regardant narquoisement emballer pour Mazas) ils sentirent, pour la première fois, la poigne du gendarme s’abattre à leur collet.

(Séverine, Le Journal)

Emballer (s’)

Rigaud, 1881 : S’emporter, se fâcher. On dit d’un cheval qui s’emporte, qu’il « s’emballe » ; d’où s’emballer en parlant des personnes.

Hayard, 1907 : Se mettre vite en colère, s’enthousiasmer, emprisonner.

France, 1907 : S’emporter, perdre son sang-froid. Allusion au cheval qui prend le mors aux dents. Se prendre d’une affection irraisonnée pour quelqu’un.

Le peintre, très emballé, perdait à plaisir, ne s’occupait qu’à faire du genou sous la table à la femme de chambre et la dardait de regards prometteurs auxquels elle répondait de la façon la plus effrontée.

(René Maizeroy)

D’une tenue toujours irréprochable, bel homme plutôt que joli garçon, et d’une tournure conquérante, il a passé pour avoir fait des ravages dans le cœur de Parisiennes du meilleur monde, quelque peu névrosées et toujours prêtes à s’emballer pour un excentrique ou l’homme que la mode a mis en vedette.

(Maurice de Kérouan)

Nous nous rappelions le beau temps de fièvre et de mirage où dans le monde, toutes ou presque toutes, emballées à fond de train, nous avions pour ce soldat piaffeur des veux de Chimène, nous attendions le grand jour, nous faisions des vœux à plein cœur pour que cet aventureux gagnât la partie, nous nous accrochions à lui, nous le traitions comme quelque César providentiel.

(Colombine, Gil Blas)

Emballer (se faire)

Delvau, 1866 : Se faire mettre à Saint-Lazare, — dans l’argot des filles.

France, 1907 : Se faire mettre en prison.

— Y’a du nouveau ? interrogea la Collignon.
— Je te crois, répliqua l’autre. On a vu, ce soir, les Mœurs passer au grand complet. Y aura du tabac, ce soir. Je me rentre. J’ai pas envie de me faire emballer.

(Oscar Méténier, Madame La Boule)


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