d’Hautel, 1808 : Il a bon dos. Se dit d’un homme absent, sur lequel on rejette toutes les fautes ; et quelquefois d’un homme opulent qui peut supporter les frais d’une forte entreprise.
Être dos à dos. Vivre en mauvaise intelligence ; ne remporter ni l’un ni l’autre l’avantage dans un procès.
N’avoir pas une chemise à mettre sur son dos. Être réduit à une extrême indigence.
On mettra cela sur son dos. C’est-à-dire, sur son compte ; on lui fera payer les charges de cette affaire.
Faire le gros dos. Faire le fat ; se donner de l’importance ; faire le riche, le financier, lorsqu’on n’a pas le sou.
On dit d’un homme difficile à manier, et que l’on n’offense jamais impunément, qu’Il ne se laisse pas manger la laine sur le dos.
On dit dans un sens contraire, d’un homme mou et lâche, qui souffre tout sans mot dire, qu’Il se laisse manger la laine sur le dos.
Ils ont toujours le dos au feu et le ventre à la table. Se dit des gens qui font un dieu de leur ventre ; qui ne respirent que pour manger.
On dit d’un homme ennuyeux et importun, qu’on le porte sur son dos.
Rossignol, 1901 : Souteneur. On dit aussi donner du dos ou du rein, cela regarde les chattes.
France, 1907 : Souteneur, amant d’une fille publique qui se fait entretenir par elle, maquereau enfin. C’est l’abréviation de dos vert, alias maquereau. Aristide Bruant a écrit les paroles et la musique de la Marche des Dos :
Le riche a ses titres en caisse,
Nous avons nos valeurs en jupon,
Et, malgré la hausse ou la baisse,
Chaque soir on touche un coupon.
V’là les dos, viv’nt les dos !
C’est les dos, les gros, les beaux !
À nous les marmites,
Grandes ou petites !
V’là les dos, viv’nt les dos !
Il était le personnage le plus connu, du Moulin de la Galette aux Folies-Bergère. Richepin l’avait surnommé l’empereur des dos. Son porte-monnaie était sans cesse garni de pièces jaunes que de gentilles tributaires étaient trop heureuses de lui apporter, après une nuit de travail.
(E. Lepelletier, Le Bel Alfred)
— Oh ! allez ! ne vous gênez pas ! faites comme chez vous ! appelez-moi dos pendant que vous y êtes : pourquoi pas ? Mais si moi, traîne-savates de naissance et d’éducation, je m’étais conjoint avec une gonzesse suiffarde qui m’aurait apporté du poignon à plein les plis de sa pelure blanche, — et ça se fait tous les jours dans la bonne société, — comment donc est-ce que vous m’auriez intitulé ?
(Montfermeil)
anon., 1907 : Souteneur.