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Dernier

Dernier

d’Hautel, 1808 : Il n’aura pas le dernier. Espèce de menace que l’on fait à un homme entêté qui répond insolemment à toutes les représentations qu’on lui fait, et qui ne veut jamais convenir de ses torts ; pour dire qu’on est bien décidé à lui tenir tête, à ne lui point céder.
On dit aussi, il veut toujours avoir le dernier. Pour il est d’une obstination, d’un entêtement sans égal ; il faut que tout lui cède.

Dernier (avoir le)

Larchey, 1865 : Avoir le dernier mot. V. Double.

France, 1907 : Sous-entendu : dernier mot.

Dernier bateau (être du)

France, 1907 : Être dans le mouvement, suivre la mode.

Je sais bien que l’employé de bureau n’a plus les manches de lustrine et le toquet de velours des romans de Paul de Kock. Je le veux aussi du dernier bateau, jeunet, habillé aux laissés pour compte des grands tailleurs, cachant même Bourget dans le fond de son pupitre, ce qui indique, ce me semble, une jolie culture intellectuelle. Pris individuellement, il est charmant, spirituel même, sachant joliment tourner une lettre agressive.

(Mentor, Le Journal)

Un membre du Jockey, tout à fait dernier bateau et converti au sport moderne, sollicite la concession d’une grande piste pour bicyclettes. Je le sais par la veuve d’un officier supérieur, qui postule elle-même la location des chaises sur la piste. Les chances de cette dame respectable étaient, jusqu’ici, à peu près nulles. Elle n’avait dans sa manche qu’une douzaine de sénateurs et de députés, personnages de second plan, sans grande influence, pas même compromis dans le Panama. Mais je viens d’apprendre avec plaisir qu’elle est sérieusement recommandée par le concierge de la maîtresse du beau-frère du fameux Terront.

(François Coppée)

Dernier de M. de Kock

Larchey, 1865 : « Ce mot a signifié cocu pendant quinze jours. En ce temps, il venait de paraître un roman de M. Paul de Kock intitulé le Cocu. Ce fut un scandale merveilleux… Il fallait bien pourtant se tenir au courant et demander le fameux roman. Alors (admirez l’escobarderie !) fut trouvée cette honnête périphrase : Avez-vous le dernier de M. de Kock ? » — Th. Gautier. — « Le mari. — Et de cette façon je serais le dernier de M. de Kock, minotaure, comme dit M. de Balzac. » — Id.

Dernier mot de M. de Kock

France, 1907 : Périphrase par laquelle les pudibondes bourgeoises désignaient le roman de Paul de Kock intitulée Le Cocu.

Dernière faveur (la)

Delvau, 1864 : Ainsi appelait-on, au XVIIIe siècle, la complaisance qu’une femme avait de prêter son derrière à un homme après lui avoir prêté son devant. Cela résulte clairement de ce passage des Tableaux des mœurs du temps, de La Popelinière :

— Comment donc, comtesse, vous ne lui avez pas encore accordé la dernière faveur ! — Non certes, je m’y suis toujours opposée. — Cela vous tourmentera et lui aussi, ma petite reine ; il faut bien que vous fassiez comme les autres… Les hommes sont intraitables avec nous jusqu’à ce qu’ils en soient venus là.

(Dialogue XVII.)

Aujourd’hui, la Dernière faveur, dans le langage de la galanterie décente, c’est la coucherie pure et simple — et c’est déjà bien joli.

Dernières recommandations

France, 1907 : Conseils sur les règles à suivre dans la couche nuptiale, que croient devoir donner les mamans naïves à leurs filles, le soir de leurs noces.

Une veuve déjà un peu mûre vient d’épouser un tout jeune homme.
Le soir du mariage, vers minuit, comme elle causait mystérieusement avec son mari :
— Que lui racontes-tu ? lui demande une de ses amies.
— Je lui fais les dernières recommandations avant de nous retirer dans notre appartement : le pauvre enfant n’a plus sa mère !

(Gil Blas)

Derniers outrages

France, 1907 : Euphémisme par lequel on désigne l’acte de prendre violemment une femme.

— Parbleu ! cette vieille en veut aux jeunes femmes, d’autant plus qu’elle a toujours été laide comme une horreurs ; on ne lui a jamais fait la cour, elle n’a même pas de souvenirs ; alors, elle crève de jalousie… Elle est de ces femmes pour lesquelles les derniers outrages seraient les premières politesses.

(Maurice Donnay, Chère Madame)

— Oui, j’ai goûté l’ivresse des suprêmes abandons sans qu’il m’ait été nécessaire de subir ce que ces messieurs, dans leur langue toujours un peu triviale, appellent les derniers outrages.

(Camille Lemonnier, L’Ironique amour)

… Ce lâche suborneur
Vous a fait perdre votre honneur
Et subir les derniers outrages !
Mathurine frémit…
Sur son banc
Retombant,
Elle se met à fondre en larmes…
— Si j’pleurons…
C’est point parc’ que vous m’avez dit
Qu’il avait été trop hardi
Et que d’sous les ombrages,
Au p’tit bois des nois’tiers,
Y m’a fait subir des outrages…
Mais… c’est… parc’ que vous m’dit’s… que ça s’ra… les derniers !

(Octave Pradels)


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