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Crever

Crever

d’Hautel, 1808 : Mangé comme un crevé. Manger en goinfre, en glouton.
Il est crevé. Manière triviale et indécente de dire que quelqu’un est mort.
S’il pouvoit crever ! Se dit plattement et méchamment de quelqu’un dont on souhaite la mort.
Se crever de rire. Rire avec excès.
Crever d’orgueil. Avoir un orgueil insupportable.

Delvau, 1866 : v. a. Congédier, renvoyer, — dans l’argot des typographes.

Delvau, 1866 : v. a. Battre, — à tuer, souvent. Argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Congédier, renvoyer, — dans le jargon des typographes. — Le prote vient de me crever.

Boutmy, 1883 : v. a. Débaucher, congédier : Il a laissé sa copie en plan pendant deux jours, le prote l’a crevé. Être crevé à balle, être débauché d’une manière tout à fait définitive, sans espoir de rentrer.

La Rue, 1894 : Mourir. Échouer alors qu’on était sur le point de réussir.

Crever (s’en faire)

France, 1907 : Cette expression est employée ironiquement et dans un sens de refus. Tu l’en ferais crever, c’est-à-dire : tu as beau faire, tu n’obtiendras pas ce que tu désires.

Crever (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Manger avec excès, à en mourir, — dans l’argot du peuple.

Crever (tu t’en ferais)

Rigaud, 1881 : Formule négative et voyoucratique équivalente à : jamais.

Crever à tel endroit

France, 1907 : Arrêter la composition, en terme de typographie.

Crever l’évangile

France, 1907 : Expression qui se disait autrefois des prêtres réformes qui épousaient leur chambrière.

Crever l’œil

Delvau, 1864 : Introduire le membre viril dans le vagin d’une femme, ou dans le cul d’un homme.

Un jeune homme qui venait la lance en arrêt pour te crever l’œil.

D’Ablancourt.

Crever l’œil au diable

Delvau, 1866 : v. a. Réussir malgré les envieux, faire du bien malgré les ingrats, — dans le même argot [du peuple].

La Rue, 1894 : Réussir malgré les envieux.

France, 1907 : Réussir en dépit des envieux.

Crever la faim

France, 1907 : Expression bizarre autant que ridicule qui n’est ni de l’argot ni du français, mais du simple baragouin et dont abusent certains écrivains des plus à la mode. On crève de faim, on ne crève pas la faim.

Autour du billard et à travers la fumée de cent fourneaux de pipes, on distinguait, grouillant, braillant et gesticulant, un tas de fainéants, de crève-la-faim, et aussi de petits bourgeois venant régulièrement là chaque soir pour y tenter la chance.

(Louis Daryl)

Nous croyons que le monde est mal fait, qui permet à tel fils de raffineur d’avoir 3000 fr. à dépenser par jour ; qui permettait à feu le général Maltzeff de posséder vingt-neuf mines, d’occuper cinquante-cinq mille ouvriers — alors que les peuples crèvent la faim.
Nous ne sommes pas cruels… puisque, même devant ces contrastes, nous ne souhaitons pas la réciproque, mais seulement une plus juste répartition des biens.

(Séverine)

Crever la paillasse

Rigaud, 1881 : Assommer de coups, donner des coups de pied au ventre. La paillasse, c’est le ventre.

France, 1907 : « À force d’entendre toute la journée des phrases comme celles-ci :

Crever la paillasse ;
Mettre les tripes au soleils ;
Taillader les côtes ;
Brûler les gueules ;
Ouvrir la panse,

je m’y étais habitué et j’avais fini par les trouver toutes naturelles. »

(Hector France, L’Homme qui tue)

Au moment de l’assassinat de l’archevêque de Paris, Mgr Sibour, par l’abbé Verger, dans l’église de Sainte-Geneviève, on chanta une complainte dont voici le refrain :
  Verger, il creva la paillasse
  À monseigneur l’archevêque de Paris.

Crever la peau

France, 1907 : Même sens que ci-dessus [crever la paillasse].

Frères, jurons sur ses appas
Que Bismarck n’y touchera pas,
Pour elle, à l’ombre du drapeau,
Nous nous ferons crever la peau !
Voilà pourquoi nous la chantons !
Vive la Noire et ses tétons !

(Aristide Bruant)

Crever la pièce de dix sous

Rigaud, 1881 : Sacrifier au dieu de Sodome, — dans l’argot des marins.

Crever la Sorbonne

France, 1907 : Casser la tête de quelqu’un.

Crever le bocal (s’en faire)

Virmaître, 1894 : Avoir trop mangé. S’être bourré au point que le bocal (ventre) en crève (Argot du peuple).

France, 1907 : Manger trop et gloutonnement.

Crever le casaquin

France, 1907 : Même sens que crever la paillasse.

S’i’ s’rait parti pour el’ Tonkin,
I’ s’rait fait crever l’casaquin
Comm’ Rivière…
Un jour on aurait p’t’êt’ gravé
Sur un marbre ou sur un pavé
L’nom d’sa mére.

(Aristide Bruant)

Crever, crever à la ligne

Rigaud, 1881 : Dans certains journaux où l’on paie tant la ligne, les quarts de lignes et les demi-lignes ne comptent pas. C’est ce que les journalistes appellent crever à la ligne. Dans certains recueils périodiques on crève après deux feuillets.


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