d’Hautel, 1808 : Bourde, mensonge, gasconnade faux-fuyant ; tout ce qui s’écarte de la vraisemblance et de la vérité.
Donner une colle. Faire des contes ; se tirer d’une mauvaise affaire par quelque subterfuge
Delvau, 1864 : Le sperme, liquide visqueux qui sert de ciment romain pour édifier des mariages — souvent peu édifiants.
Con qui va distillant une moiteuse colle.
(Cabinet satyrique.)
Mais c’machin s’change en lavette,
Grâce au pouvoir d’la vertu,
Et j’m’en tire quitte et nette
Avec un peu d’colle au cul.
(Parnasse satyrique du XIXe siècle.)
Larchey, 1865 : Mensonge. — Nous trouvons dans la Juliade (1651) :
Pour mieux duper les amoureux, Être adroit à ficher la colle.
Les coquillards de Dijon disaient dès 1455 : faire la colle, pour feindre.
Larchey, 1865 : Examen préparatoire.
On est toujours tangent à la colle.
La Bédollière.
Delvau, 1866 : s. f. Mensonge, — dans l’argot des faubouriens.
Delvau, 1866 : s. f. Examen préparatoire à un examen véritable, — dans l’argot des Polytechniciens. Être tangent à une colle. Être menacé d’un simulacre d’examen.
Rigaud, 1881 : Mensonge. Au XVIIe siècle, on disait ficher la colle pour conter des mensonges. On dit aujourd’hui ficher une colle.
Rigaud, 1881 : Examen préparatoire, — dans le jargon des écoles.
La Rue, 1894 : Mensonge, bourde, invention. Circonstance atténuante. Punition, Concubinage. Question posée à un candidat pour l’embarrasser.
Virmaître, 1894 : Mensonge. Synonyme de craque.
— Tu penses que l’on ne croit pas à tes craques (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Mensonge.
Hayard, 1907 : Mensonge ; (ça) ça va bien.
France, 1907 : Punition.
La religion de l’amitié ?
Cicéron, dont M. Joseph Reinach a chaussé les cothurnes, a écrit un traité là-dessus. J’en ai gardé un mauvais souvenir de ce traité-là. Ce qu’il m’a valu de pensums et le colles de sorties ! Malgré tout, je l’ai profondément admiré.
(La Nation)
France, 1907 : Mensonge. Les politiciens vivent de leurs colles et l’on peut leur appliquer à tous ces vers de Jules Jouy :
Quoi qu’il dise, quoi qu’il promette,
Fumist’, telle est sa profession ;
Sa d’vise : « Ot’-toi d’là que j’m’y mette ! »
L’but qu’il poursuit : son ambition.
Ses phrases, de promess’s peu chiches,
Me font rir’ comm’ plusieurs bossus.
Moi, v’là c’que j’pens’ de ses afiches :
D’la coll’ dessous, des coll’s dessus.
France, 1907 : Examen préparatoire, appelé ainsi parce que le colleur cherche à coller, c’est-à-dire embarrasser l’élève. On dit dans ce sens : pousser une colle, poser une question embarrassante.
Bien avant d’entrer dans l’école,
Pauvres potaches opprimés,
Fallait déjà passer en colle,
Travailler des cours imprimés.