d’Hautel, 1808 : Il est bon, mais c’est quand il dort. Se dit par plaisanterie, en parlant d’un enfant turbulent, espiègle et difficile à conduire.
Il est bon par où je le tiens. Se dit à-peu-près dans le même sens, pour exprimer qu’un enfant a la mine trompeuse ; qu’il est plus dégoisé qu’il le paroît.
Il est bon là. Manière ironique qui équivaut à, il est sans façon, sans gêne ; je l’aime encore bien de cette façon.
Il est bon là. Signifie aussi, il est bien capable de faire face à cette affaire ; il est bon pour en répondre.
Il est si bon qu’il en pue ; il est si bon qu’il en est bête. Se dit trivialement et incivilement d’une personne foible et pusillanime, et qui n’inspire aucun respect.
Il est bon comme du bon pain. Se dit d’une personne qui, par défaut de jugement, ou par foiblesse, se laisse aller à toutes les volontés.
Les bons pâtissent pour les mauvais. Signifie que les innocens portent souvent la peine des coupables.
Les bons maîtres font les bons valets. C’est-à-dire qu’il faut que les maîtres donnent l’exemple de la douceur et de la complaisance à leurs domestiques.
Quand on est trop bon le loup vous mange. Signifie qu’un excès de bonté est toujours nuisible.
À tout bon compte revenir. Veut dire qu’entre honnêtes gens, erreur ne fait pas compte.
Jouer bon jeu bon argent. Jouer loyalement, franchement.
Faire bonne mine et mauvais jeu. Dissimuler les peines, les chagrins que l’on ressent ; le mauvais état de ses affaires.
Avoir bon pied bon œil. Être frais, gaillard et dispos ; prendre garde à tout.
Faire le bon valet. Faire plus que l’on ne commande ; flatter, carresser quelqu’un pour gagner ses faveurs, et en tirer avantage.
Il a une bonne main pour chanter et une bonne voix pour écrire. Raillerie qui signifie qu’une personne n’est habile dans aucun de ces arts.
À bon chat bon rat. Se dit lorsque dans une affaire, un homme fin et subtil rencontre un adversaire aussi rusé que lui.
Ce qui est bon à prendre est bon à rendre. Se dit de ceux qui, provisoirement, et sous un prétexte quelconque, s’emparent du bien d’autrui, sauf à le restituer ensuite, s’il y a lieu. Le peuple, traduit ainsi ce proverbe : Ce qui est bon à prendre est bon à garder, parce qu’on ne rend jamais, ou du moins bien rarement, ce dont on s’est emparé.
Bon jour, bon œuvre. Veut dire que les gens vertueux saisissent l’occasion des grandes fêtes pour faire de bonnes actions ; et les méchans pour commettre leurs crimes.
Mettre quelqu’un sur le bon pied. C’est-à-dire, ne pas lui laisser prendre d’empire sur soi, en agir librement avec lui.
À quelque chose malheur est bon. Signifie que souvent d’un accident il résulte un grand bien.
N’être bon ni à rôtir ni à bouillir ; n’être bon à aucune sauce. C’est n’être propre à aucun emploi ; n’être bon à rien.
Il n’est pas bon à jeter aux chiens. Se dit d’un homme contre lequel on a conçu une grande animadversion ; ou qui, d’une haute faveur, est tombé tout-à-coup dans la disgrace la plus complète.
Tout cela est bel et bon, mais l’argent vaut mieux. Se dit à ceux qui allèguent des excuses, des prétextes, pour ne point remplir leurs engagemens.
Un bon Gaulois. Pour dire un homme qui tient aux anciennes modes, aux anciens usages.
S’expliquer en bon Français. C’est parler ouvertement, sans rien déguiser.
Une bonne fuite vaut mieux qu’une mauvaise attente.
C’est un bon diable ; un bon garçon ; un bon enfant ; un bon vivant ; un bon luron. Termes familiers, qui se prennent communément en bonne part, à l’exception cependant du second et du troisième, qui s’emploient quelquefois dans un sens ironique.
Après bon vin bon cheval. Signifie que quand on a fait bonne chère, on se remet en route plus aisément.
Faire bon pour quelqu’un. S’engager à payer pour lui, se rendre sa caution.
Trouver bon ; coûter bon. Approuver tout ; payer quelque chose fort cher.
Tenir bon. C’est résister avec courage et fermeté.
Se fâcher pour tout de bon. Bouder, être sérieusement fâché.
On ne peut rien tirer de cet homme que par le bon bout. C’est-à-dire, que par la rigueur, par les voies judiciaires.
C’est un bon Israélite. Se dit par raillerie d’un homme simple et dénué d’esprit.
Rester sur la bonne bouche. C’est-à-dire, sur son appétit ; ne pas manger selon sa faim.
Faire bonne bouche. Flatter, endormir quelqu’un par de belles paroles.
Garder une chose pour la bonne bouche. La réserver pour la fin, comme étant la plus agréable et la plus facile.
C’est bon et chaud. Pour exprimer que ce que l’on mange est brûlant.
Mon bon. Ma bonne. Noms caressans et flatteurs que les bourgeoises de Paris donnent à leurs maris. Les personnes de qualité se servent aussi de ces mots, par bienveillance ou par hauteur, en parlant à leurs inferieurs.
Larchey, 1865 : Bon apôtre, hypocrite.
Vous n’êtes bons ! vous… N’allons, vous n’avez fait vos farces !
(Balzac)
C’est un bon : C’est un homme solide, à toute épreuve.
Ce sont des bons. Ils feront désormais le service avec vous.
Chenu.
Pour un agent de police, un homme bon est bon à arrêter.
Être des bons : Avoir bonne chance.
Delvau, 1866 : s. m. Homme sur lequel on peut compter, — dans l’argot du peuple, à qui l’adjectif ne suffisait pas, paraît-il.
Rigaud, 1881 : Agent des mœurs, — dans l’argot des filles et des voleurs. Le bon me fiole, l’agent des mœurs me dévisage.
Boutmy, 1883 : s. m. Épreuve sur laquelle l’auteur a écrit : Bon à tirer, c’est-à-dire bon à imprimer. Cette épreuve est lue une dernière fois, après l’auteur, par le correcteur en seconde ou en bon.
La Rue, 1894 : Homme bon à voler. Agent des mœurs. Le bon me fiole, l’agent me regarde. Avoir bon, prendre en flagrant délit.
France, 1907 : Naïf, bon à voler. Être le bon, être arrêté à bon escient ; vous êtes bons, vous, vous êtes un farceur ; bon jeune homme, garçon candide ; être des bons, avoir bonne chance ; il est bon, il est amusant ; c’est un bon, c’est un homme sur lequel on peut compter. Bon endroit, le derrière, le podex.
Elle reçut un maître coup de soulier juste au bon endroit.
(Zola.)
Bon pour Bernard, bon pour les cabinets d’aisance.