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Aff

Aff

un détenu, 1846 : Eau-de-vie.

Larchey, 1865 : Abrév. d’Affaire. — V. Débiner.

Delvau, 1866 : s. f. pl. Apocope d’Affaires, — dans l’argot des petites dames.

La Rue, 1894 : Affaire. Vie. Âme.

France, 1907 : Apocope d’affaires. Maquiller une aff, machiner un coup. Avoir ses affs, avoir ses menstrues.

Aff (eau d’)

Rigaud, 1881 : Eau-de-vie.

L’affe pour la vie est de la plus haute antiquité. Troubler l’affre a fait les affres, d’où vient le mot affreux, dont la traduction est ce qui trouble la vie.

(Balzac, La Dernière incarnation de Vautrin)

D’après M. Lorédan Larchey, aff est l’abréviation de paf, qui désignait autrefois l’eau-de-vie.

Aff, affe (eau d’)

France, 1907 : Eau-de-vie ; argot des voleurs. — Voir Tord-boyaux.

La v’là l’enflée, c’est de l’eau d’affe, elle est toute mouchique celle-là.

(Vidocq.)

Alfred Delvau pense que Aff, vie, vient de Affres, la vie des voleurs étant dans des affres perpétuelles. Il ne parle évidemment que des petits ; les gros voleurs, jouissant dans la quiétude de leurs rapines, meurent couverts d’honneurs et entourés de considération.

Affaire

d’Hautel, 1808 : Monsieur tant affaire. Sobriquet qui signifie positivement un faiseur d’embarras, un charlatan.
Son affaire est dans le sac. Son affaire est faite. La première de ces locutions signifie qu’une affaire est conclue, terminée ; la seconde se dit d’une personne perdue, ruinée ; d’un criminel qui a subi sa sentence.
Faire ses affaires. Pour satisfaire à ses besoins naturels.
Les affaires font les hommes. Veut dire qu’un homme quelqu’inapte qu’il soit, devient habile dans un haut emploi.
Vous avez fait là une belle affaire. Se dit par ironie et par reproche à quelqu’un qui a commis quelqu’indiscrétion qui petit lui être nuisible.
À demain les affaires. Pour, nous verrons cela demain ; aujourd’hui ne pensons qu’à nous divertir.
Ceux qui n’ont point d’affaires s’en font. Signifie qu’il est dans la nature de l’homme de s’inquiéter, de se tourmenter, d’agir continuellement d’une manière ou d’autre.
Il entend ou il sait les affaires. Pour dire qu’un homme est habile et exercé dans les négociations ; qu’il se conduit avec prudence et selon les conjonctures.
Avoir affaire à la veuve et aux héritiers. Avoir de l’occupation par-dessus les yeux ; ne savoir auquel entendre ; être obligé de répondre à plusieurs personnes, à plusieurs parties divisées d’intérêts.

Bras-de-Fer, 1829 : Vol.

Delvau, 1864 : L’acte vénérien, le membre viril de l’homme, ou le con de la femme.

Le grand cordelier ayant achevé son affaire.

(Moyen de parvenir.)

Macette, on ne voit point en l’amoureuse affaire
Femme qui vous surpasse en traite d’agilité.

(Cabinet satyrique.)

Pense que peut en cela faire
Qui se plait à l’affaire.

Jodelle.

Elle disait qu’il n’y avait si grand plaisir en cette affaire que quand elle était à demi forcée et abattue.

Brantôme.

Dites-vous que l’amour parfait
Consiste en l’amoureuse affaire.

Théophile.

Le jeune homme puceau l’appelle son affaire.

Protat.

Mon cher ami, j’ai l’habitude
De me couvrir, en me baignant,
D’un sac qui me cache et me serre
Des pieds jusques à l’estomac…
Parbleu ! c’est prudent, dit Voltaire,
Et votre affaire est dans le sac.

C. Fournier.

Que voulez-vous que je vous donne pour me permettre d’arracher un poil de votre affaire ?

D’Ouville.

Delvau, 1866 : s. f. Vol à commettre. Argot des prisons.

Rigaud, 1881 : Vol en perspective. — Affaire à la manque, procès.

La Rue, 1894 : Vol ou assassinat. Affaire juteuse, affaire fructueuse.

Virmaître, 1894 : Pour les voleurs, tous genres de vols sont des affaires (Argot des voleurs).

Affairé

d’Hautel, 1808 : Avoir l’air affairé. Paroître très préoccupé, très empressé ; faire l’homme d’importance.

Affaire (avoir son)

Delvau, 1866 : Avoir son compte, soit dans un duel, soit dans un souper, — être presque tué ou presque gris. Argot du peuple.

Affaire (donner ou faire son)

Larchey, 1865 : Tuer.

L’un d’eux doit m’faire C’te nuit mon affaire.

Désaugiers.

Avoir son affaire : Être ivre-mort.

Je propose l’absinthe… Après quoi j’avais mon affaire, là, dans le solide.

Monselet.

Avoir ses affaires : Avoir ses menstrues. V. Anglais.

Affaire (faire son)

Rigaud, 1881 : Battre quelqu’un, le tuer.

En attendant que Golo te fasse ton affaire.

(H. Crémieu et E. Tréfeu, Geneviève de Brabant.)

Au XVIIIe siècle on disait : ses affaires sont faites, pour : il est perdu, il est ruiné.

Rigaud, 1881 : Avoir reçu une blessure grave. — Être complètement soûl.

Affaire avec quoi l’homme pisse (l’)

Delvau, 1864 : La pine, — un mot que n’osent pas avoir à la bouche les femmes qui ont le plus au cul la chose qu’il représente.

N’en as-tu pas vu quelqu’un qui pissât, et cette affaire avec quoi il pisse ?

Mililot.

Affaire chouette

Clémens, 1840 : Vol bien fait.

Affaire dans le sac

Rossignol, 1901 : Une affaire faite, une affaire terminée, est une affaire dans le sac.

Affaire de cœur

Delvau, 1864 : Coucherie, — cor étant mis là pour cunnus.

Vous êtes en affaire ? me cria-t-il à travers la porte, pendant que j’accolais ma drôlesse et la suppéditais avec énergie, — Oui, répondis-je en précipitant mes coups, je suis en affaire… de cœur.

J. Le Vallois.

Affaire donnée

M.D., 1844 : Vols que l’on exécute d’après le consentement et les renseignements de portiers ou de domestiques. Ces vols n’arrivent que trop fréquemment.

Affaire esbrouffée

Clémens, 1840 : Vol manqué.

Affaire filée

M.D., 1844 : Coup prémédité depuis longtemps.

Affaire juteuse

Delvau, 1866 : s. f. D’un bon rapport. Argot des Mercadets.

Affaire Majeure

Clémens, 1840 : Vol considérable.

Affaires

Delvau, 1866 : s. f. pl. Se dit de l’indisposition menstruelle des femmes. Argot des bourgeois.

Affaires (avoir ses)

Delvau, 1864 : Avoir ses menstrues, qui sont toute une affaire, en effet.

Ce n’est pas le jour des affaires
Qu’il parait le plus affairé.

Eugène Vachette.

Rigaud, 1881 : Avoir ses menstrues.

Affaires (manquer ses)

Rigaud, 1881 : Perdre son temps avec un amant de cœur et négliger les amants sérieux, — dans le jargon des filles galantes.

Affaler

Rossignol, 1901 : Tomber, coucher.

Je suis fatigué, je vais m’affaler sur mon pieu.
Du premier coup de poing, je l’ai affalé.

Affaler (s’)

Delvau, 1866 : Tomber, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : S’échouer, s’étendre. S’affaler sur le pieu, se coucher, — dans le jargon du peuple. C’est un mot emprunté au vocabulaire des marins.

Affaler son grelot

Virmaître, 1894 : Se taire. Dans le peuple, on dit d’une femme bavarde qu’elle est un moulin à paroles. Quand elle bavarde trop bruyamment, on lui conseille de mettre du papier dans sa sonnette. L’image est fort juste, la sonnette ne tinte plus (Argot du peuple). N.

Affamé

d’Hautel, 1808 : Un pou affamé. Épithète injurieuse et de mépris. Homme obscur et misérable, qui, parvenu à un emploi lucratif, travaille par des concussions et d’odieux monopoles à s’y enrichir promptement.
Ventre affamé n’a point d’oreille. Signifie qu’on entend difficilement raison quand on est pris par la faim.
Affamé comme un jeune levron. Qui a un appétit dévorant.

Affamée (l’)

Virmaître, 1894 : La bouche. Allusion à la faim ou à la femme hystérique affamée de baisers (Argot des voleurs). N.

Affameur

Hayard, 1907 : Exploiteur.

Affe

Delvau, 1866 : s. f. La vie, — dans l’argot des voleurs, qui me font l’effet d’avoir à dessein confondu avec affres, leur existence étant un perpétuel effroi de la justice et des gendarmes. Eau d’affe. Eau-de-vie.

Virmaître, 1894 : La vie. Les voleurs vivant dans des transes continuelles, comme le mourant, ils ont des affres. Affres en français signifie angoisses (Argot des voleurs). V. Affe.

Affe (l’)

anon., 1827 : La vie.

Bras-de-Fer, 1829 : La vie.

Halbert, 1849 : La vie.

Virmaître, 1894 : L’âme. Son affe se débine. Mot à mot : il rend l’âme (Argot des voleurs). N.

Affeur

M.D., 1844 : Peureux.

Affilé

d’Hautel, 1808 : Elle a le bec bien affilé. Manière de dire qu’une femme est caqueteuse et babillarde, quelle aime beaucoup à jaser. Le peuple de Paris dit Elle a le bec bien effilé.

Affiler le bandage

Delvau, 1864 : Bander, — arrigere.

Ainsi que des amants temporels pigeonnaient la mignotise d’amour, affilant le bandage.

(Moyen de parvenir.)

Affluer

La Rue, 1894 : Verser une somme d’argent.

Affoler

Delvau, 1866 : v. a. Accabler de coups, blesser, endommager, — dans l’argot du peuple, fidèle à l’étymologie (à et fouler) et à la tradition : « Vous nous affolerez de coups, monsieur, cela est sûr » dit Rabelais. « Ce qui me console, / C’est que la pauvreté comme moi les affole » dit Mathurin Régnier.

France, 1907 : Blesser, accabler de coups ; dérivé de l’italien affolare, qui a la même signification.

Affouement

France, 1907 : Tiraillement. Embarras causé par plusieurs occupations à la fois.

Affouler

France, 1907 : Accoucher avant terme, avorter. C’est un vieux mot dérivé comme le précédent d’affolare, et déjà passé chez nous au XVe siècle.

Lequel Frobert conseilloit à icelle femme qu’elle beust de la rue ou de l’eau ardente, et que c’estoit la chose au monde qui plustost laferoit affouler d’enfant.

(Lettre de remission de 1447.)

Tout semble, dit Charles Nisard, attester les rapports étroits qui existent entre affouler et abouler : rapports de son, rapports d’orthographe, rapport d’idée. Dans l’une comme dans l’autre, l’action qu’ils expriment est celle qui résulte de la pression et de la violence. Une femme affoule parce qu’on lui administre des drogues qui tuent son fruit et en précipitent l’issue ; un homme aboule, parce que l’objet qu’on veut de lui, on le lui extorque plutôt qu’on ne le lui demande, et qu’on le lui prendrait par force, s’il faisait mine seulement de le faire attendre. Le peuple ne se sert-il pas du mot accoucher pour faire sentir et la peine qu’on a à se défaire d’une chose quelconque, et la difficulté qu’on éprouve parfois à s’exprimer ?

Affourchée sur ses ancres

Virmaître, 1894 : Fille publique qui renâcle sur le turbin pour faire tortorer son souteneur. Cette expression ancienne est fréquemment employée, car l’image est frappante. Affourchée, immobile comme le vaisseau amarré dans le port. Sur ses ancres, sur ses jambes. La fille ne trimarde pas (Argot des souteneurs).

Affourcher sur ses ancres (s’)

Delvau, 1866 : v. réfl. Prendre du repos ; se retirer du service. Argot des marins.

France, 1907 : Se retirer du service ou se reposer, dans l’argot des marins.

Affranchi

Delvau, 1866 : s. et adj. Corrompu, qui a cessé d’être honnête. Argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Voleur que les remords n’empêchent pas de dormir, c’est-à-dire affranchi de tout scrupule.

La Rue, 1894 : Homme perverti, n’ayant plus de scrupules. Voleur n’ayant plus de remords. Fagot affranchi, forçat libéré.

Rossignol, 1901 : Quelqu’un que l’on a mis au courant d’une chose qu’il ignorait a été affranchi. — Un individu qui n’ignore rien est un affranchi.

France, 1907 : Initié au vol, argot des voleurs ; affranchi des préjugés vulgaires, sans doute. Se dit aussi d’un condamné qui a purgé sa peine.

Affranchi (être)

Virmaître, 1894 : Ne rien craindre. On dit dans le peuple d’une fille qui a perdu son capital : elle est affranchie (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Connaître une question, ne rien craindre.

Affranchir

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Initier.

Larchey, 1865 : Pervertir, c’est-à-dire affranchir des règles sociales.

Affranchir un sinve pour grinchir : pousser un honnête homme à voler.

(Vidocq)

Delvau, 1866 : v. a. Initier un homme aux mystères du métier de voleur, faire d’un voyou un grinche.

Delvau, 1866 : v. a. Châtrer, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Couper.

Rigaud, 1881 : Donner des leçons de vol à un novice. Pousser quelqu’un au vol, corrompre un témoin.

Fustier, 1889 : Terme de joueur : On dit qu’une carte est affranchie lorsqu’elle n’est plus exposée à être prise. J’ai fait prendre mon roi pour affranchir ma dame. — Mettre au courant des ruses des grecs. Il y a des professeurs d’affranchissement.

Virmaître, 1894 : Exciter un individu mâle ou femelle au vice ou au vol. S’affranchir d’une tutelle gênante (Argot des voleurs).

Virmaître, 1894 : Châtrer, faire ablation des parties génitales à un animal quelconque. Le tondeur de chiens est l’affranchisseur des chats, comme le chanoine Fulbert le fut pour Abélard (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Faire connaître à un complice les êtres d’une maison où l’on veut commettre un vol est l’affranchir.

Hayard, 1907 : Débaucher.

France, 1907 : Initié un adepte. Le débarrasser de ses derniers scrupules. Se dit également pour châtrer. La châtré est en effet affranchi de certaines passions.

Affranchir un gonse

Clémens, 1840 : Gagner quelqu’un.

Affranchisseur

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui rend hongres les animaux entiers. On dit aussi Coupeur.

Virmaître, 1894 : Voleur qui pousse un honnête homme pressé par le besoin à voler (Argot des voleurs).

France, 1907 : Celui qui châtre.

Affres

Delvau, 1866 : s. m. pl. Reproches, — dans l’argot du peuple. L’expression se trouve dans Restif de la Bretonne.

Rigaud, 1881 : Reproches, blâme.

La Rue, 1894 : Reproches.

France, 1907 : Reproches.

Affriander un homme

Delvau, 1864 : Le tenter du gaillard péché de luxure en lui montrant un mollet bien tourné, une gorge bien ferme, des fesses bien blanches, etc.

Serais-je étonnée de te voir un caprice pour ces princesses-là (des fesses) ? Va, va, mon cher, elles en ont affriandé bien d’autres.

A. de Nerciat.

Affriolant

d’Hautel, 1808 : Appétissant, ragoûtant ; rempli de charmes et d’attraits ; séduisant.

Affront (faire un)

Delvau, 1864 : Débander juste au moment où il faut bander le plus roide, — seule impertinence que les femmes ne pardonnent pas.

Tournez en ridicule
Ceux qui n’avancent pas
Plus d’un pas,
Ou qui font
Un affront
Au second.

Collé.

Affronteux (chemin des)

France, 1907 : Argot des paysans.

C’est le chemin qui détourne de la rue principale à l’entrée des villages et les côtoie à l’extérieur. On suppose que les gens qui craignaient de recevoir quelque affront mérité le prennent pour éviter d’être vus.

(G. Sand, La Mare au Diable)

Affrusquer (s’)

France, 1907 : S’habiller.

Affur

un détenu, 1846 : Bien.

Halbert, 1849 : Profit.

Delvau, 1866 : s. m. Profit, — dans l’argot des voleurs.
Le mot vient en ligne droite de ad furem (même signification), qui vient lui-même du fur (voleur de nuit), de Cicéron.

La Rue, 1894 : Bénéfice d’un vol. Argent d’avance sur un ouvrage, dans le jargon des ouvriers.

Affur ou affure

Virmaître, 1894 : Profit, bénéfice.
— J’ai mon fade d’affure (part de vol ou d’une opération quelconque) (Argot des voleurs).

Affur, affure

France, 1907 : Profits, bénéfices ; argot des voleurs. Avoir de l’affur, avoir de l’argent.

Quand je vois mon affure
Je suis toujours paré,
Du plus grand cœur du monde
Je vais à la profonde
Pour vous donner du frais.

(Vidocq.)

Ce mot vient évidemment du latin ad furem, qui vient lui-même de fur, larron de nuit. Se dit aussi d’une avance faite à un ouvrier.

Affurage

France, 1907 : Profits d’un vol.

Affurage, affure

Larchey, 1865 : Profit. — Affurer : Gagner (Vidocq). — De l’ancien mot furer : dépouiller. V. Du Cange.

Eh vite ! ma culbute, quand je vois mon affure, je suis toujours paré.

(Vidocq)

Rigaud, 1881 : Bénéfice, — dans le jargon des voleurs.

Affure

Rigaud, 1881 : Avance d’argent sur un ouvrage, — dans le jargon des ouvriers. — La variante est : Avoir du poulet.

Rossignol, 1901 : Gain, bénéfice. Dans une partie de cartes, celui qui gagne affure.

Hayard, 1907 : Profit, bénéfice, gain, licite ou non.

anon., 1907 : Bénéfice. Affurer sur Tési : avoir du bénéfice sur toi.

Affurer

anon., 1827 : Triompher, tromper.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Triompher, tromper, amasser. Il affure d’auber, il amasse de l’argent.

Bras-de-Fer, 1829 : Attraper, tromper.

Halbert, 1849 : Triompher, tromper.

Delvau, 1866 : v. a. Tromper, faire un profit illicite.

Rigaud, 1881 : Voler, réaliser un bénéfice, — dans l’ancien argot. Du latin fur, voleur.

Virmaître, 1894 : Tromper, faire un profit illicite. A. D. Cette expression signifie : gagner. L’argent que les croupiers étouffent sur la cagnotte, les sous que l’enfant détourne d’une commission ; le conducteur d’omnibus qui oublie de sonner un voyageur, c’est de l’affure (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Le bénéfice que l’on a dans une affaire est affurer.

France, 1907 : Tromper, faire des profits. Affurer de l’auber, gagner de l’argent.

En goupinant comme ça on n’affure pas d’auber.

(Vidocq.)

Affût

d’Hautel, 1808 : Être à l’affut. Épier finement l’occasion de faire quelque chose ; être aux aguets.

Affut (d’)

Delvau, 1866 : Rusé, malin, habile. Argot du peuple. On dit aussi homme d’affût.

Affût (être d’)

Rigaud, 1881 : Être malin. — Un d’affût, un homme malin. Futé est resté dans le langage régulier.

France, 1907 : Être rusé, malin, sur le qui-vive, avoir l’œil au guet.

Affut (homme d’)

Larchey, 1865 : Malin, roué. — Vient du vieux mot affuster : viser, coucher en joue.

Affût (Homme d’)

La Rue, 1894 : Malin, roué.

Affuté

Rossignol, 1901 : Bien malade. Il est affuté : il n’a pas longtemps à vivre.

Affûté

d’Hautel, 1808 : Il n’est pas bien affûté. Pour il n’est ni fin ni rusé ; ce n’est pas un grand sorcier.
Affûté ne se dit ordinairement que des outils que l’on affile sur une pierre.

Affuter

Halbert, 1849 : Gagner.

Virmaître, 1894 : Tromper. A. D. J’ignore où il a pu entendre que ce mot avait cette signification, il est pourtant depuis longtemps en usage dans le monde des ouvriers. Affuter un outil, le passer sur la meule pour le rendre tranchant. Quand, dans les ateliers, on embauche un ouvrier, il attend sa paye du samedi ou de la fin du mois pour être affuté, savoir ce qu’il gagnera (Argot du peuple). N.

Affûter

Delvau, 1866 : v. a. Tromper quelqu’un, le surprendre. Argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Embaucher. — S’affûter, s’habiller. — Affûter ses pincettes, se préparer à sortir.

France, 1907 : Tromper, prendre par ruse. Affûter ses pincettes, marcher ou courir. S’affûter le sifflet, boire.

Faut pas aller chez Paul Niquet
Si fois l’jour, s’affûter le sifflet.

(Chansons de P. Durand.)

Affuter (s’)

France, 1907 : Se parer. Vieux français.

Servantes, pastourelles
C’est le mois d’mai,
Le mois d’aimer ;
Affutez-vous, les belles,
De biaux rubans
Pour vos galants.

Affûter (ses crochets, ses crocs, ses meules, ses tabourets)

Hayard, 1907 : Manger.

Affuter des pincettes (s’)

Virmaître, 1894 : Courir, se sauver à grande vitesse (Argot des voleurs).

Affûter ses meules

Rigaud, 1881 : Bien manger, bien jouer des mâchoires. Les meules sont les dents qui servent à broyer les aliments. Chez les misérables, elles broient trop souvent dans le vide. La variante est : Graisser ses meules.

Affûter ses pincettes

Delvau, 1866 : Courir, ou seulement marcher. Argot des faubouriens.

Hayard, 1907 : Danser.

Affûter, affurer

La Rue, 1894 : Tromper. Gagner. Prendre.

Affutiau

d’Hautel, 1808 : Bagatelle, brimborions : colifichets.
Il a mis tous ses affutiaux. Pour il s’est paré de ses plus beaux ornemens.

Affutiaux

Delvau, 1866 : s. m. pl. Bagatelles, brimborions quelconques, — dans l’argot des ouvriers, qui ont emprunté cette expression au patois des paysans.

France, 1907 : Bagatelles, menus objets.

Affûtier

France, 1907 : Braconnier qui chasse à l’affût.


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