Bras-de-Fer, 1829 : Compter.
Clémens, 1840 : Venir de suite.
M.D., 1844 : Venir.
Halbert, 1849 : Venir.
Larchey, 1865 : Entrer — Vient du vieux mot bouler : rouler V. Roquefort.
Maintenant, Poupardin et sa fille peuvent abouler quand bon leur semblera.
Labiche.
Notre langue a conservé éboulement. Abouler : Donner, faire bouler à quelqu’un :
Mais quant aux biscuits, aboulez.
(Balzac)
Abouler de maquiller : Venir de faire. V. Momir. Aboulage : Abondance.
Delvau, 1866 : v. a. Donner, remettre à quelqu’un. Argot des voyous.
Signifie encore Venir, Arriver sans délai, précipitamment, comme une boule.
Rigaud, 1881 : Donner, compter. Abouler de la braise, donner de l’argent.
Écoppé, ma vieille ! aboule tes cinq ronds.
(Al. Arnaud, les Zouaves, acte 1,1856.)
Aller, venir, abouler à la taule, abouler icigo, aller à la maison, venir ici. M. Ch. Nisard fait sortir abouler d’affouler, accoucher avant terme ; M. Fr. Michel le tire avec plus de raison d’advolare, bouler à, d’où ébouler dans la langue régulière.
La Rue, 1894 : Donner, remettre. Venir.
Virmaître, 1894 : Se dit dans le peuple d’un récalcitrant qui ne veut pas payer ; abouler la monnaie.
— Aboulez donc, mon vieux, faut y passer.
On dit aussi à quelqu’un qui attend : Un peu de patience, il va abouler (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Donner.
Veux-tu abouler ton pèze pour raquer la chopotte.
Hayard, 1907 : Donner, à regret.
France, 1907 : Donner, apporter : « mais, ainsi que dit Charles Nisard, l’idée de sommation ou de violence en est inséparable. »
Pègres et barbots, aboulez des pépettes…
Aboulez tous des ronds ou des liquettes,
Des vieux grimpans, brichetons, ou arlequins.
(Le Cri du Peuple, Fév. 1886)
Le patois et l’argot, auxquels il est commun, l’entendent ainsi. Que le patois l’ait pris de l’argot ou l’argot du patois, il est sûr qu’on n’en fait pas moins d’usage dans l’un que dans l’autre, que la plupart de nos provinces se le sont approprié, et qu’il fleurit même parmi le peuple de Paris.
(Curiosité de l’étymologie française.)
Signifie aussi venir, dans l’argot des voleurs.
Et si tézig tient à sa boule,
Fonce ta largue, et qu’elle aboule
Sans limace nous cambrouser.
(Richepin, La Chanson des Gueux)
Il signifie également accoucher. — Voir Affouler