La Rue, 1894 : Pocher l’œil d’un coup de poing.
Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники
Accommoder au beurre noir
La Rue, 1894 : Pocher l’œil d’un coup de poing.
Accommoder quelqu’un au beurre noir
Delvau, 1866 : v. a. Lui pocher les yeux à coups de poing.
Aller au beurre
Delvau, 1864 : Baiser une femme, dont le con ne tarde pas à devenir ainsi une baratte.
Zut ! je veux aller au persil pour aller au beurre, moi, na !
(Lemercier de Neuville)
Aller de son beurre
Delvau, 1864 : Jouir copieusement, lorsqu’on est sous l’homme, sans craindre la vérole et les enfants, et décharger deux ou trois fois sans qu’il ait déconné.
Tu m’as fait crânement jouir, cochon ! Voilà la première fois que j’y vas de mon beurre aussi franchement.
(Lemercier de Neuville)
Assiette au beurre
France, 1907 : Figure populaire pour signifier les honneurs, les places, les pots-de-vin que se partagent les gens au pouvoir, députés, sénateurs, ministres, etc.
Une poignée d’intrigants, de tripoteurs, d’aventuriers au passé louche ont barboté la fortune de la France. Ils se partagent les emplois, les honneurs, les distinctions, les sinécures. Rien ne peut contre eux, ni les concussions avérées, ni les honteux trafics, ni le népotisme éhonté, ni les scandales, ni le discrédit qu’ils nous attirent devant les nations, ni même leur propre médiocrité. Comme l’hydre de Lerne qui multipliait ses têtes à mesure qu’on en abattait, il semble que chaque honte nouvelle les raffermisse au pouvoir.
Et le peuple, qui a d’abord assisté avec indignation et stupeur à ce spectacle de nos hontes, retombe dans sa fataliste indifférence jusqu’à ce que le coup de fouet d’un suprême scandale vienne le secouer de sa torpeur. Alors, d’un formidable coup de pied, il enfoncera la porte de la salle où l’on se partage l’assiette au beurre et chassera la tourbe aux gémonies.
(Hector France, Lettres rouges)
Assiette au beurre (avoir l’)
Rigaud, 1881 : Être un des heureux de ce monde, — dans le jargon du peuple. — Ceux qui détiennent l’assiette au beurre ont toutes les jouissances que procure la fortune et celles que procure une haute situation. — C’est donc toujours les mêmes qu’auront l’assiette au beurre ?
Au prix où est le beurre
France, 1907 : Expression populaire exprimant la cherté des vivres.
Avoir du beurre sur la tête
Vidocq, 1837 : v. p. — Être couvert de crimes ; proverbe argotique des voleurs juifs ; ils disent en hébreu : « Si vous avez du beurre sur la tête, n’allez pas au soleil : il fond et tache. »
Delvau, 1866 : v. a. Avoir commis quelques méfaits plus ou moins graves, — dans l’argot des voleurs, qui ont certainement entendu citer le proverbe juif : « Si vous avez du beurre sur la tête, n’allez pas au soleil : il fond et tache. »
Avoir pas inventé le fil à couper le beurre (n’)
Delvau, 1866 : Être simple d’esprit, et même niais. On dit aussi N’avoir pas inventé la poudre.
Baigne dans le beurre
La Rue, 1894 : Souteneur.
Virmaître, 1894 : On sait que le maquereau maître d’hôtel est appelé par les ménagères : la mort au beurre. Rothschild aussi baigne dans le beurre, mais par la richesse (Argot du peuple).
France, 1907 : Souteneur, par allusion au maquereau que l’on fait cuire généralement dans du beurre.
Baigne-dans-le-beurre
Delvau, 1866 : s. m. Souteneur de filles, — dans l’argot des faubouriens, qui font allusion aux scombéroïdes du trottoir.
Rigaud, 1881 : Souteneur de filles. Allusion au beurre dont le maquereau est friand, à ce que prétendent les gourmets.
Batteur de beurre
Rigaud, 1881 : Agent de change, — dans l’argot des voleurs.
Battre le beurre
Delvau, 1864 : Introduire son engin dans un vagin un peu gras et l’y agiter avec énergie comme dans une baratte.
D’un moule à merde il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu d’un étron.
(Parnasse satyrique XIXe siècle)
Rigaud, 1881 : Vendre et acheter à la criée les fonds publics à la Bourse, — dans le jargon des voyous. — Est-ce une allusion au bruit de la baratte ? Est-ce une assimilation du terme : faire son beurre, retirer un profit de. En effet les agents de change font le beurre des spéculateurs, sans oublier de faire aussi le leur.
Fustier, 1889 : Mener une conduite déréglée. Argot des voyous.
Et ta sœur ? — Ma sœur ? elle bat l’beurre !
La Rue, 1894 : Mener une vie déréglée. Spéculer a la bourse.
France, 1907 : Spéculer et voler à la Bourse ; argot des bourgeois. Mener une vie déréglée ; argot des faubouriens.
Et ta sœur ? — Ma sœur ? elle bat le beurre.
(Gustave Fustier)
Beurre
d’Hautel, 1808 : C’est entré là-dedans comme dans du beurre. Pour dire tout de go, librement, sans aucun effort.
Il est gros comme deux liards de beurre, et on n’entend que lui. Se dit par mépris d’un marmouset, d’un fort petit homme, qui se mêle dans toutes les affaires et dont la voix se fait entendre par-dessus celle des autres.
Promettre plus de beurre que de pain. Abuser de la crédulité, de la bonne-foi de quelqu’un ; lui promettre des avantages qu’on ne peut tenir.
Des yeux pochés au beurre noir. Yeux meurtris par l’effet d’une chute, d’un coup, ou d’une contusion quelconque.
C’est bien son beurre. Pour, cela fait bien son affaire ; c’est réellement ce qui lui convient.
Vidocq, 1837 : s. m. — Argent monnoyé.
Larchey, 1865 : Argent. — V. Graisse.
Nous v’là dans le cabaret
À boire du vin clairet,
À ct’heure
Que j’ons du beurre.
(Chansons, Avignon, 1813)
Mettre du beurre dans ses épinards : Voir augmenter son bien-être. — On sait que les épinards sont la mort au beurre.
Avoir du beurre sur la tête : Être couvert de crimes. — Allusion à un proverbe hébraïque. V. Vidocq. Beurrier : Banquier (Vidocq).
Delvau, 1866 : s. m. Argent monnayé ; profit plus ou moins licite. Argot des faubouriens. Faire son beurre. Gagner beaucoup d’argent, retirer beaucoup de profit dans une affaire quelconque. Y aller de son beurre. Ne pas craindre de faire des frais, des avances, dans une entreprise.
Rigaud, 1881 : Argent.
La Rue, 1894 : Argent (monnaie). Synonymes : braise, carme, nerf, blé, monarque, galette, carle, pognon, michon, cercle, pilon, douille, sauvette, billes, blanc, mitraille, face, philippe, métal, dalles, pèze, pimpions, picaillon, noyaux, quibus, quantum, cuivre, vaisselle de poche, zozotte, sonnettes, auber, etc. Milled, 1.000 fr. Demi-sac, 500 fr. Pile, mètre, tas, livre, 100 fr. Demi-jetée, 50 fr. Signe, cigale, brillard, œil-de-perdrix, nap, 20 fr. Demi-signe, 10 fr. Tune, palet, dringue, gourdoche, 5 fr. Escole, escaletta, 3 fr. Lévanqué, arantequé, larante, 2 fr. Linvé, bertelo, 1 fr. Grain, blanchisseuse, crotte de pie, lisdré, 50 cent. Lincé, 25 cent. Lasqué, 20 cent. Loité, 15 cent. Lédé, 10 cent. (Voir largonji). Fléchard, rotin, dirling, broque, rond, pétard, 5 cent. Bidoche, 1 cent.
Rossignol, 1901 : Bénéfice. Une bonne qui fait danser l’anse du panier fait son beurre. Un commerçant qui fait ses affaires fait son beurre. Un domestique qui vole ses maîtres sur le prix des achats fait son beurre. Le domestique, né à Lisieux, qui n’est pas arrive après vingt ans de Service à se faire des rentes parce que son maître, né à Falaise, est plus Normand que lui, n’a pas fait son beurre.
France, 1907 : Argent monnayé, profit de quelque façon qu’il vienne ; argot des faubouriens. Les synonymes sont : braise, carme, nerf, blé, monarque, galette, carte, pognon, michon, cercle, pilon, douille, sauvette, billes, blanc, mitraille, face, philippe, métal, dalles, pèze, pimpions, picaillon, noyaux, quibus, quantum, cuivre, vaisselle de poche, zozotte, sonnettes, etc.
Faire son beurre, prélever des bénéfices plus ou moins considérables, honnêtes ou non ; y aller de son beurre, ne pas hésiter à faire des frais dans une entreprise ; c’est un beurre, c’est excellent ; au prix où est le beurre, aux prix élevés où sont toutes les denrées, argot des portières.
Il faut entendre un restaurateur crier : « L’addition de M. le comte ! » pour s’apercevoir que la noblesse, de nos jours, pas plus que du temps de Dangeau, n’est une chimère. Pour une jeune fille dont le père s’appelle Chanteaud, pouvoir signer « comtesse » les billets aux bonnes amies qui ont épousé des Dupont et des Durand, c’est tout ! Remplacer le pilon ou le mortier, armes dérisoires de la rue des Lombards, par un tortil élégant surmontant des pals, des fasces, des croix ou des écus semés sur des champs de sinople, quel charmant conte de fées ! Et ça ne coûte que trois cent mille francs ; c’est pour rien, au prix où est le beurre.
(Edmond Lepelletier, Écho de Paris)
Avoir du beurre sur la tête, être fautif, avoir commis quelque méfait qui vous oblige à vous cacher. Cette expression vient évidemment d’un proverbe juif : « Si vous avez du beurre sur la tête, n’allez pas au soleil ; il fond et tache. »
Mettre du beurre dans ses épinards, se bien traiter, car, suivant les ménagères, les épinards sont la mort au beurre. Les politiciens ne visent qu’à une chose : à mettre du beurre dans leurs épinards.
Je pense que c’est à la politique des groupes que l’on doit la médiocrité presque universelle qui a éclaté dans la crise actuelle. Le député entre à la Chambre par son groupe, vote avec son groupe, a l’assiette au beurre avec lui, la perd de même. Il s’habitue à je ne sais quelle discipline qui satisfait, à la fois, sa paresse et son ambition. Il vit par une ou deux individualités qui le remorquent.
(Germinal)
Beurre (au prix où est le)
Rigaud, 1881 : Dans un moment où tout est si cher. D’abord employée pour désigner la cherté de certains vivres dont la préparation culinaire exige beaucoup de beurre, l’expression s’est étendue à tout objet d’un prix trop élevé pour la bourse de l’acheteur.
Beurre (C’est un)
Delvau, 1866 : C’est excellent, en parlant des choses, quelles qu’elles soient. Même argot [du peuple].
Beurre (comme un, c’est un)
Rigaud, 1881 : Parfait, très bon, très bien.
Beurre (faire son)
Ansiaume, 1821 : S’enrichir.
Il a fait son bourre à deux affaires, il ne grinchit pas.
Rigaud, 1881 : Tirer profit de ; gagner. — Pour l’employé, c’est une bonne place qui lui permet de prélever un bénéfice plus ou moins licite ; pour l’administrateur d’une grande compagnie, ce sont « les tours de bâton », c’est le « pot de vin » ; pour la cuisinière, c’est le résultat de la danse du panier ; pour la fille entretenue, c’est le fruit de la générosité de « Monsieur ».
Beurre (gros comme deux liards de)
Rigaud, 1881 : Tout petit, avorton. — C’est gros comme deux liards de beurre et ça pense déjà aux femmes.
Beurre d’oreilles
Rigaud, 1881 : Sécrétion des oreilles.
Beurre dans les épinards (en avoir ou en mettre)
Virmaître, 1894 : Bourgeois qui augmente sa fortune par tous les moyens possibles. On sait que les cuisiniers appellent les épinards la mort au beurre, parce qu’ils en absorbent considérablement. L’allusion est facile à comprendre (Argot du peuple).
Beurre demi-sel
Delvau, 1866 : s. m. Fille ou femme qui n’est plus honnête, mais qui n’est pas encore complètement perdu. Argot du peuple.
Rigaud, 1881 : Demoiselle qui n’a eu encore que deux ou trois amants.
France, 1907 : Fille ou femme qui a jeté son bonnet par-dessus les moulins, mais qui n’est pas encore tombée dans le domaine public.
Une fille perdue s’appelait autrefois une dessalée.
(Alfred Delvau)
Beurre noir (œil au)
Rigaud, 1881 : Œil poché. Allusion à la couleur d’un œuf au beurre noir.
Beurre sur la tête (avoir du)
Rigaud, 1881 : Avoir la conscience chargée de crimes. — Les voleurs juifs disent en hébreu :
Si vous avez du beurre sur la tête, n’allez pas au soleil ; il fond et tache.
(Vidocq)
La Rue, 1894 : Avoir la conscience chargée de méfaits.
Beurrer
d’Hautel, 1808 : Enduire quelque chose de beurre.
On dit figurément en terme d’imprimerie, qu’Un ouvrage est beurré, quand l’impression en est pochée, trop chargée d’encre.
Coffre à beurre
Rigaud, 1881 : Tête.
Deux liards de beurre (gros comme)
France, 1907 : Tout petit.
— J’ai une petite fille, Marie, un amour, vrai. C’est gros comme pour deux liards de beurre et ça donne pour cent mille francs de bonheur ! Oh ! je me trouve heureux. L’enfant, vois-tu, Louis, c’est la joie de la maison !
(Félix Pyat, Le Chiffonnier de Paris)
Faire son beurre
Virmaître, 1894 : à la même signification. V. Faire ses orges.
Rossignol, 1901 : Gagner de l’argent. Un domestique fait aussi son beurre lorsqu’il fait danser l’anse du panier.
France, 1907 : Réaliser des bénéfices, faire des profits.
— Et si ton monsieur est bien nippé, demande-lui un vieux paletot, j’en ferai mon beurre.
(Émile Zola, L’Assommoir)
Figurant au beurre
Rossignol, 1901 : Le contraire de à l’huile.
Fil à couper le beurre (n’avoir pas inventé le)
Rigaud, 1881 : Être naïf, être niais. Les amis d’une douce plaisanterie disent également : N’avoir pas découvert la mine de pains à cacheter.
Fourmillon au beurre
France, 1907 : Bourse. On y fait son beurre.
Mains de beurre
Delvau, 1866 : s. f. pl. Mains maladroites, qui laissent glisser ce qu’elles tiennent. Argot du peuple.
Mettre du beurre dans les épinards
France, 1907 : Améliorer une chose. « Ah ! mille dieux, serons-nous toujours assez andouilles pour attendre que la Providence gouvernementale mette du beurre dans les épinards ?
Pourquoi ne pas comprendre que tout ce qu’elle peut faire est un emplâtre sur jambe de bois ? »
(Le Père Peinard)
Mettre du beurre dans ses épinards
Delvau, 1866 : v. a. Introduire un peu de gaieté dans sa vie ; avoir des chances heureuses.
Œil au beurre noir
France, 1907 : Œil endommagé par un coup de poing.
Il aperçut Bibi-la-Grillade qui lisait également l’affiche. Bibi avait un œil au beurre noir, quelques coups de poings attrapés la veille.
(Émile Zola, L’Assommoir)
Pas tant de beurre pour faire un quarteron
France, 1907 : Phrase populaire par laquelle on coupe court aux explications longues mais peu probantes, aux raisons nombreuses mais insuffisantes. Elle appartient à Cyrano de Bergerac, qui l’a mise dans la bouche de Mathieu Gareau, du Pédant joué.
(Delvau)
Pas tant de beurre pour faire un quarteron !
Delvau, 1866 : Phrase populaire par laquelle on coupe court aux explications longues mais peu probantes, aux raisons nombreuses mais insuffisantes. Elle appartient à Cyrano de Bergerac, qui l’a mise dans la bouche de Mathieu Gareau, du Pédant joué.
Sans beurre
Rigaud, 1881 : Chiffonnier aristocrate.
Sans beurre ou chiffonniers aristocrates
Vidocq, 1837 : Le cabaret du Pot blanc, situé à proximité de la barrière de Fontainebleau, est le rendez-vous de ces hommes qui parcourent les rues de Paris le crochet à la main, la hotte sur le dos, et qui quelquefois sont munis d’une lanterne, non pas comme Diogène pour chercher un homme qu’ils ne trouveraient pas dans la rue de la moderne Babylone, mais pour chercher, calembourg à part, des loques à terre.
Les mœurs de ces individus sont de nature à être peintes. Malgré leur amour pour l’égalité des rangs, et la liberté, ils n’en sont pas moins de véritables despotes, des aristocrates s’il en fût.
Les chiffonniers se sont classés suivant leur rang, leur fortune, et le genre qu’ils ont adopté. Ceux qui possèdent un hoteriot en bon état, un crochet dont le manche est propre et luisant forment la première classe ; ceux qui appartiennent à la seconde n’ont qu’un mannequin assez propre ; ceux qui appartiennent à la troisième ne possèdent qu’une vieille serpillère dans laquelle ils mettent ce qu’ils ramassent.
Ce n’est pas seulement dans l’exercice des fonctions que la distinction a lieu, elle existe aussi au Pot blanc, et pour ne point mettre leur hoteriot en contact avec les mannequins et les serpillières, les chiffonniers de la première classe se sont emparés de la plus belle, ou plutôt de la moins vilaine pièce du Pot blanc : elle leur appartient exclusivement, et pour bien indiquer sa destination, ils l’ont nommée la Chambre des Pairs. Les porteurs de mannequins, à leur exemple, se sont emparés d’une autre pièce qu’ils ont nommée la Chambre des Députés. Les membres de la troisième classe ont donc été forcés de se contenter de celle dont n’ont point voulu les deux autres, el ils l’ont nommée : la Réunion des vrais Prolétaires.
L’étiquette étant ainsi réglée, les membres d’une chambre n’oseraient entrer dans celle destinée à une catégorie à laquelle ils n’appartiennent pas ; ils sont très-retenus, et par conséquent très-sévères envers celui qui pénètre dans le sanctuaire sans y être appelé.
À l’entrée de chaque salle sont rangés les hoteriots, les mannequins, et les serpillières ; les crocs ont aussi leur place.
Le vin qu’on boit au Pot blanc n’a pas été composé avec le jus de la treille ; mais, tel qu’il est, il paraît fort bon aux habitués ; il est servi dans un pot de terre que ces Messieurs nomment petit père noir, et extrait d’un broc omnibus auquel ils ont donné le nom de Moricot. Des filles d’une tournure toute particulière servent une gibelotte équivoque, du bœuf à la mode, ou d’autres mets de cette espèce, mais elles en exigent la valeur avant même de déposer le plat sur la table. On voit souvent les consommateurs venir rendre au comptoir les brocs, pots et verres, et boire jusqu’à concurrence de la somme déposée en garantie de ces objets ; le comptoir est un lieu franc où fraternisent les membres des trois catégories.
Sans-beurre
Delvau, 1866 : s. m. Chiffonnier, — dans l’argot des faubouriens.
La Rue, 1894 : Chiffonnier en gros.
France, 1907 : Chiffonnier en gros ; beurre est ici pour berri, hotte, le chiffonnier en gros ne portant pas la hotte.
Yeux au beurre noir
Delvau, 1866 : s. m. pl. Yeux pochés par suite d’une chute ou d’une rixe, — dans l’argot des faubouriens.
Argot classique, le livre • Telegram