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Amoureux des onze mille vierges

Delvau, 1864 : Jeune homme timide qui toutes les nuits couche, en imagination, avec toutes les femmes qu’il a rencontrées dans la journée, et, en réalité, avec la veuve Poignet, — qu’il a toujours sous la main.

Je n’ai jamais sérieusement aimé qu’une femme, la mienne ; et cependant, comme tous les jeunes gens, j’ai été amoureux des onze mille vierges.

A. François.

France, 1907 : C’est être amoureux de toutes les femmes et croire aussi que toutes les femmes sont dignes d’être aimées. Presque tous les jeunes gens sont, au sortir du collège, amoureux des onze mille vierges. Ce chiffre énorme est une allusion au martyre de sainte Ursule qui fut, dit la légende, mise à mort par les Huns au IVe siècle, près de Cologne, avec onze mille compagnes. Quelle blague !

Chanter l’office de la vierge

France, 1907 : Commettre avec une jeune fille l’acte vénérien. Les impies disent aussi chanter la messe.

Dévierger

Delvau, 1866 : v. a. Séduire une jeune fille et la rendre mère, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Enlever la fleur de l’innocence à une jeune fille, ainsi qu’on s’exprime sous la coupole de l’Institut les jours où il n’y a pas de prix de vertu à décerner. — C’est, en bon français, peut-être, faire une femme avant la lettre… de faire part du mariage.

France, 1907 : Prendre la virginité d’une fille.

Quand j’étais petit, le téton de ma nourrice est ce que j’aimais le mieux.
— Et maintenant, c’est celui de ta servante.
— Je préfère, comme dit cet autre, dévierger une gueuse, que d’avoir le reste d’un roi.

(Les propos du Commandeur)

Vierge

Delvau, 1864 : Fille qui n’est pas encore devenue femme, c’est à-dire dont le vagin n’a pas encore été habité par un membre viril, — mais dont l’imagination a été hantée par mille visions lubriques.

Non, je n’appelle pas vierge une jeune fille
Qui donne des cheveux à son petit cousin,
Ou qui, chaque matin, se rencontre et babille
Avec un écolier dans le fond du jardin.

Alph. Karr.

Je veux mourir, si je me souviens d’avoir jamais été vierge ! dit Quartilla à Encolpe, — et beaucoup de femmes pourraient en dire autant.

Vierge (demi-)

France, 1907 : Jeune personne à qui rien de l’amour n’est étranger, excepté le ça de la complaisante petite bourgeoise de Pot-bouille.

Le journalisme est, bien plus que le roman, le grand lanceur des néologismes. Si Alphonse Daudet a fait la fortune du vocable estradiers (pour ne citer que celui-là) qui rend bien l’idée de politiciens pérorant sur une estrade ; si, en une satire retentissante, son fils Léon a fait adopter le sobriquet cruel de morticoles appliqué aux médecins ; si un livre de M. Marcel Prévost a doté la langue de l’appellation demi-vierges ; si dix ou vingt autres mots ont de même leur date de naissance inscrite sur la couverture de quelque volume très lu, c’est par centaines que se chiffrent les locutions nouvelles nées des fantaisies de la chronique.

(Pontarmé)

Un autre, avant Marcel Prévost, employa cette expression ou du moins son synonyme.

C’était un amant évincé de la Clairon, Gérard de la Bataille, qui écrivit contre la célèbre actrice un libelle ayant pour titre : « Frétillon, ou Mémoires de Mlle Cronel » — 1740 — dans lequel nous relevons cette phrase : « Je n’étais pas moins malgré cela proposée comme exemple à mes compagnes : Une actrice est une demi-vestale quand elle n’a qu’un adorateur.

Citons maintenant l’auteur de ce néologisme.

Chacun a reconnu l’existence de la demi-vierge. La demi-vierge existe dans le monde aristocratique comme dans celui de la haute bourgeoisie, qui, d’ailleurs, fréquente à peu près les mêmes salons, comme aussi dans celui des fonctionnaires ; elle existe en province comme à Paris. À ceux qui contestent la vérité de mes observations, je dirai que j’ai longtemps vécu en province, et que j’ai vu de très près le monde des fonctionnaires et de la haute bourgeoisie.
La demi-vierge, en effet, devient chaque jour plus nombreuse, parce qu’elle est du genre contagieux : telles sont contagieuses les mauvaises habitudes chez les collégiens. Il suffit d’une demi-vierge pour contaminer toute une ville. La demi-vierge gagne du terrain absolument comme le phylloxera apparaissant dans un vignoble a vite fait de tout détruire en peu de temps.

(Marcel Prévost)

Vierge (fuseau de la)

France, 1907 : Bélemnite ; expression du Centre. Allusion à la forme allongée de cette coquille fossile.

Vierge de comptoir

Delvau, 1866 : s. f. Demoiselle de caboulot, — dans l’argot ironique du peuple, qui ne se doute pas qu’il a emprunté ce mot à John Bull : Bar-maids, disent les Anglais à propos des mêmes Hébés.

Vierge fait la lessive (la)

France, 1907 : Dicton angevin employé quand il pleut et qu’en même temps le soleil brille ; il répond à celui-ci : Le diable bat sa femme. Dans le Nord on dit : Kermesse en enfer.

Vierge Marie se montre aux fous (la)

France, 1907 : Vieux dicton du XVIe siècle dont devraient se souvenir les pèlerins de Notre-Dame de la Salette et ceux de Lourdes, si jamais idiots avaient de la mémoire.

Vin de la vierge

France, 1907 : Lait.


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