AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


Aviander

d’Hautel, 1808 : Ce verbe signifioit clans le vieux langage se repaître, se gorger de viande. Le peuple s’en sert encore aujourd’hui dans le même sens ; à l’exception cependant qu’il prononce Enviander ; comme il dit aussi s’Enviner, au lieu de s’Aviner, faire débauche de vin.

Boîte à viande

Virmaître, 1894 : Cercueil. Ce n’est pas une boîte de conserve (Argot des voleurs). N.

Enviander

Fustier, 1889 : Copuler. On dit aussi, tremper sa mouillette.

Rossignol, 1901 : Il y a des gens qui prétendent que celui qui se fait enviander, si ça ne lui paye pas ses dettes, ça lui bouche toujours un trou.

France, 1907 : Copuler.

Envoyer quatre hommes et un caporal à la viande

Rossignol, 1901 : (?)

Lunette de viande

Merlin, 1888 : Le postérieur.

Mangeuse de viande crue

Delvau, 1866 : s. f. Fille publique. L’expression est vieille : elle se trouve dans Restif de la Bretonne.

Virmaître, 1894 : Cette figure dégoûtante, mais très caractéristique, désigne une fille publique qui a une certaine spécialité (Argot des souteneurs).

France, 1907 : Prostituée exerçant une certaine industrie.

Négociant en viande chaude

Fustier, 1889 : Souteneur.

Os (point de viande sans)

France, 1907 : Il n’y a point de joie sans mélange, de satisfaction complète, d’avantage sans déduction. Cette locution provient de ce que les bouchers donnent toujours des os avec la viande qu’on leur achète.

Plaquer sa viande sous l’édredon

Fustier, 1889 : Se coucher.

À onze heures et demie on a levé la séance. Le fait est qu’il était rien temps d’aller plaquer sa viande sous l’édredon.

(Henri IV, 1882.)

Poignée de viande par la figure (foutre une)

Rigaud, 1881 : Donner, un coup de poing sur le visage, appliquer un maître soufflet, — dans le jargon des bouchers.

Poignée de viande sur la figure

France, 1907 : Coup de poing ; argot populaire.

Rouler sa viande dans le torchon

Delvau, 1866 : v. a. Se coucher, — dans l’argot des faubouriens.

Virmaître, 1894 : Se coucher. On dit plus communément :
— Je vais remiser ma viande. (Argot du peuple).

Sac à viande

Merlin, 1888 : Définition réaliste de la chemise.

Rossignol, 1901 : Chemise.

Viande

d’Hautel, 1808 : De la viande à gens soûls. Alimens peu substantiels, peu solides : tels que les asperges, les concombres, et tout autre légume de ce genre.
On dit aussi dans un sens tout-à-fait semblable, de la viande creuse.
Montrer sa viande. Montrer des objets que la pudeur et la modestie prescrivent de dérober soigneusement aux regards.
Un mangeur de viande apprêtée. Un paresseux, un fainéant, qui aime à se divertir aux dépens des autres.

Delvau, 1864 : Femme publique.

Je vais connaître cette maison et savoir quelle viande il y a à son étal, à cette boucherie-la.

Lemercier de Neuville.

Delvau, 1866 : s. f. La chair, — dans l’argot du peuple. Montrer sa viande. Se décolleter excessivement, comme font les demoiselles du demi-monde dans la rue et les dames du grand monde aux Italiens. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on emploie cette expression froissante pour l’orgueil humain. Tabourot, parlant du choix d’une maîtresse, disait il y a trois cents ans :

Une claire brune face
Qui ne soit maigre ny grasse,
Et d’un gaillard embonpoint,
Ne put ny ne picque point :
Voilà la douce viande
Qu’en mes amours je demande.

Rigaud, 1881 : La chair humaine. Montrer sa viande, se décolleter. — Cacher sa viande, cacher un sein qu’on ne saurait voir.

Cache donc ta viande que je mange mon pain !

(É. Zola.)

La Rue, 1894 : Le corps humain, la chair. Soigner sa viande, se bien nourrir, avoir soin de soi.

Virmaître, 1894 : Chair. A. Delvau trouve que cette expression est froissante pour l’orgueil humain. Pourquoi donc ? Est-ce que la chair humaine n’est pas de la viande au même titre que celle de n’importe quel animal ? Quand une femme a une belle carnation, rose, fraîche, c’est un hommage que lui rend le langage populaire en disant :
— Ah ! la belle viande, on en mangerait.
C’est assez rare en cette fin-de-siècle, pour que ce mot soit accepté comme une louange et non comme une grossièreté (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Chair humaine. Celui qui tombe ramasse sa viande.

France, 1907 : Chair. Étaler sa viande, se décolleter. Être en viande, être bien en chair. Mettre sa viande dans le torchon, se coucher. Ramasser sa viande, tomber. Basse viande, femme laide, avachie, basse prostituée. Viande de morgue, individu bon à tuer ; se dit aussi pour miséreux, vagabond.

Une claire brune face
Qui ne soit maigre ni grasse,
Et d’un gaillard embonpoint,
Ne pue ny ne pique point :
Voilà la douce viande
Qu’en mes amours je demande.

(Les Touches du Seigneur des Accords, 1583)

Viande (habit à manger de la)

France, 1907 : Habit des dimanches, habit de fête. Cette vieille expression des campagnes du Centre indique d’une ligne la misère ou l’avarice des paysans qui ne mangent guère de viande que les dimanches et jours fériés ou lorsqu’ils se rendent à quelque noce, revêtant alors leurs plus beaux habits. Il a pris ses habits à manger de la viande, disent alors les voisins envieux.

Viande (montrer sa)

Larchey, 1865 : Se décolleter. — Traité dès 1808.

Viande (ramasser sa)

Rigaud, 1881 : Se ramasser. — Quand un voyou voit tomber quelqu’un, il ne manque pas de dire : « Ramasse ta viande ».

Viande à canon

Rigaud, 1881 : Soldat. — En temps de guerre le canon en fait une grande consommation. Sous le premier Empire, alors que la gloire coûtait à la France des monceaux de cadavres entassés sur les champs de bataille, on appelait les soldats : de la chair à canon.

Viande à macquart

France, 1907 : Vieux cheval bon pour l’abattoir. Voir Macquart.

Tu supportes sur ton garrot,
Maintenant, l’affreux tombereau,
Puant l’ordure ;
Galeux, tu traverses Paris.
Sous les coups et sous les mépris
Ton corps frissonne ;
Soudain sur les genoux, vanné,
Tu tombes, roi trop couronné,
Ton heure sonne,
C’est la fin ; tour y passe, car
Voici la botte,
Voici le trou… Voici Macquart,
Meurs, Cocotte.

(Sémiane)

Viande dans le torchon (se coller la)

Rigaud, 1881 : Se coucher, — dans le jargon de MM. les voyous.

Viande de l’homme (la)

Delvau, 1864 : Son membre, dont les femmes sont si friandes et qu’elles mettent si volontiers cuire dans leur four avec son jus.

Mais sans un bon morceau de viande,
Fille a toujours le ventre creux.

Marcillac.

Ainsi que l’a dit un grand saint,
À l’homme s’il faut du bon vin,
À la femme il faut de la viande.

A. Watripon.

Pour moi, je ne suis point friande
De tout ce gibier que l’on vend,
Ne m’importe quelle viande
Pourvu qu’elle soit du devant.

Théophile.

Tu n’ me l’ mettras pas, Nicolas,
Je n’aime que la viand’ fraîche.

J.-E. Aubry.

Viande de morgue

Rigaud, 1881 : Personne qui commet des imprudences. Vagabond, coureuse sans feu ni lieu.

Le marinier Lausard lui cria même ; Viande de morgue, rangez-vous donc !

(Liberté, du 25 août 1877.)

Viande de seconde catégorie, basse viande

Rigaud, 1881 : Femme dont les chairs sont bouffies et molles.

Vivre de sa viande

France, 1907 : Gagner sa pitance en profitant de son physique.

La bouche plus p’tit’ que les calots,
L’esgourd’ girond’ comme un’ ostende,
Aussi j’ai dit : Vivons d’not’ viande !
J’aim’ mieux êt’ dos.

(Jean Richepin, La Chanson des gueux)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique