(Delvau, 1867)
Manger de la vache enragée
v. a. Pâtir beaucoup ; souffrir du froid, de la soif et de la faim ; n’avoir ni sou ni maille, ni feu ni lieu ; vivre enfin dans la misère en attendant la richesse, dans le chagrin en attendant le bonheur. Cette expression est de l’argot du peuple et de celui des bohèmes, qui en sont réduits beaucoup trop souvent, pour se nourrir, à se tailler des beefsteaks invraisemblables dans les flancs imaginaires de cette bête apocalyptique.
(Virmaître, 1894)
Manger de la vache enragée
Malheureux qui ne mange pas tous les jours.
— Ah ! tu ne veux pas travailler, propre à rien, tu vas foutre le camp, tu mangeras de la vache enragée (Argot du peuple).
(Rossignol, 1901)
Manger de la vache enragée
Ne pas arriver, tout en travaillant beaucoup à ne pouvoir se donner le strict nécessaire.
(Larchey, 1865)
Manger la vache enragée
Endurer des privations.
Sans l’illusion, où irions-nous, elle donne la puissance de manger la vache enragée des arts.
Balzac.
Son père dit qu’il veut lui faire manger de la vache enragée.
E. Sue.
(Rigaud, 1881)
Vache enragée
Bœuf au naturel, bœuf bouilli, — dans le jargon des collégiens. (Albanès.) — Manger de la vache enragée, subir la misère, être très malheureux.
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