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Lavage, lessive

Larchey, 1865 : Vente, à gros rabais, d’objets ayant déjà eu un premier propriétaire.

Les quatre volumes in-12 étaient donnés pour cinquante sous… Barbet n’avait pas prévu ce lavage.

(Balzac)

À la Bourse, une Lessive est une opération désastreuse, qui vous nettoie. V. Nettoyer.

Laver, lessiver

Larchey, 1865 : Vendre, ironiquement envoyer ses effets mobiliers à une lessive dont ils ne reviennent pas. Même allusion dans Passer au bleu et Nettoyer.

Comme ce n’était pas la première fois que j’avais lavé mes effets sans savon.

Vidal, 1833.

Il a lavé sa montre, ses bijoux, pour dire qu’il les a vendus.

1808, d’Hautel.

Lessivant, lessiveur

France, 1907 : Avocat. S’il a du talent, il blanchit le plus crapuleux coquin ; il le lessive.

Lessive

d’Hautel, 1808 : Faire la lessive du gascon. Voyez Gascon.

Delvau, 1866 : s. f. Vente à perte, de meubles, de vêtements ou de livres, — dans l’argot des bohèmes et des lorettes. Faire sa lessive. Se débarrasser au profit des bouquinistes, des livres envoyés par les éditeurs ou par les auteurs, — dans l’argot des bibliopoles, qui n’en enlèvent pas assez souvent les ex-dono.

Delvau, 1866 : s. f. Plaidoirie, — tout avocat ayant pour mission de blanchir ses clients, fussent-ils nègres comme Lacenaire, ce Toussaint-Louverture de la Cour d’assises.

Delvau, 1866 : s. f. Perte, — dans l’argot des joueurs.

France, 1907 : Vente au rabais de ses effets. Faire sa lessive, vendre les livres envoyés par les auteurs.

Catulle Mendès fait de temps à autre la lessive de sa bibliothèque.

France, 1907 : Renvoi d’un certain nombre d’employés, épuration d’un personnel.

On a fait beaucoup de tapage à l’occasion de certaines irrégularités qui ont motivé une lessive à la Préfecture, lessive qui a porté surtout sur le service de la Sûreté.
On eût peut-être au plus sagement en faisant, comme on dit, cette lessive « en famille ». Et puis, le tapage qu’on y a fait servira-t-il à quelque chose ? J’ai bien peur que non.

(Mémoires d’un Inspecteur de la Sûreté)

France, 1907 : Plaidoirie.

France, 1907 : Café faible comme le font certaines bourgeoises économes. On l’appelle aussi roupie de singe ou jus de chapeau.
Coulez-vous la lessive ?
Payez-vous le café ?

Lessive de Gascon

Delvau, 1866 : s. f. Propreté douteuse qui ne résiste pas à l’examen, — dans l’argot des bourgeois, heureux d’avoir du linge. Faire la lessive du Gascon. Retourner sa chemise quand elle est sale d’un côté, — ce que font beaucoup de bohèmes. On connaît ce mot d’un vaudevilliste propret à propos d’un autre vaudevilliste goret : « Faut-il que cet homme ait du linge sale, pour pouvoir en mettre ainsi tous les jours ! »

France, 1907 : Malpropreté. Faire la lessive de Gascon, retourner sa chemise ou ses chaussettes et s’imaginer qu’elles sont lavées. La malpropreté des gens du Midi est proverbiale ; elle n’est pas plus la spécialité des Gascons que des Languedociens, des Béarnais, des Basques et des Provençaux. C’est précisément dans les pays où l’on devrait prendre le plus de bains qu’on en prend le moins.

Lessive du Gascon

Rigaud, 1881 : Propreté très superficielle. Un faux-col retourné, pas de chemise, et les mains à peine lavées, voilà la lessive du Gascon.

Lessive, lessivage

Rigaud, 1881 : Vente pour cause de nécessité première, vente quand même. — Grosse perte d’argent. — Mauvaise opération financière. — Plaidoyer, — dans le jargon des voleurs.

Lessiver

Delvau, 1866 : Défendre un prévenu en police correctionnelle, un accusé en Cour d’assises.

Rossignol, 1901 : Vendre. Celui qui vend ce qui lui appartient lessive.

France, 1907 : Défendre un prévenu.

Lessiver (se faire)

Delvau, 1866 : Perdre au jeu.

France, 1907 : Perdre son argent au jeu.

Lessiveur

Rigaud, 1881 : Avocat. C’est lui qui est chargé de laver le linge sale de l’accusé.

La Rue, 1894 : Avocat.

Virmaître, 1894 : Avocat. Il y a souvent des clients qui en ont besoin d’une rude de lessive pour blanchir leur conscience. V. Blanchisseur.

Rossignol, 1901 : Avocat (parce qu’il blanchit son client).

Hayard, 1907 : Avocat.

France, 1907 : Avocat. Il blanchit parfois les plus malpropres.

Lessiveur de pétrousquin

Virmaître, 1894 : Voleur qui dévalise les paysans. Mot à mot : il les lessive (Argot des voleurs).

France, 1907 : Dévaliseur de campagnards.

On perd son temps et sa lessive à laver la tête d’un âne

France, 1907 : C’est peine perdue que d’instruire un sot et d’endoctriner un rustique.

Perdre son temps et sa lessive (à dégraisser un vilain c’est)

France, 1907 : On a tort de se donner du mal pour essayer d’éduquer un sot ou un rustre ; non seulement on sème sur le sable, mais on ne récolte que désagréments.

Mais ma candeur est excessive ;
Je perds mon temps et ma lessive
Avec toi, Rommel. Dors en paix.
Je perds également des rimes
Excellentes, et pour des frimes :
Chante à l’âne, il te fait des pets.

(Raoul Ponchon)

Phénix est la femme oisive et sage

France, 1907 : Ce dicton, tiré d’une maxime de Pythagore, corrobore cet autre parfaitement vrai que « l’oisiveté est la mère de tous les vices », car une honnête femme n’est jamais oisive. « Femme qui ennuy file, disaient nos pères, (femme désœuvrée) porte chemise vile. » Et encore : « Fille oisive, au mal est pensive. » On appelle phénix une chose rare, extraordinaire ; un sonnet sans défaut, comme disait Boileau, et la femme en question, plus rare encore à trouver que le susdit sonnet.
Le phénix était un oiseau fabuleux adoré par les Égyptiens. Ils le figuraient de la grandeur d’un aigle, la tête surmontée d’une huppe. Il n’y en avait jamais qu’un à la fois et toujours le même, car après avoir vécu 500 ans il volait sur les bords du Nil, se préparait un nid de plantes aromatiques qu’il exposait au soleil, l’allumait lui-même en battant des ailes, se posait dessus et se consumait. Mais de ces cendres naissait un ver qui se transformait peu à peu en un phénix semblable au premier. Ovide, dans ses Métamorphoses, raconte tout cela et fort sérieusement. Hérodote est le premier écrivain qui ait parlé du phénix. Sous ces fables ridicules se cachait le symbole de l’immortalité de l’âme.
C. de Méry a donné en vers la traduction d’Ovide :

Un oiseau merveilleux, unique dans le monde,
Ressuscite et renait de sa cendre féconde ;
C’est le phénix. Nourri dans des bois odorans
Et des sucs de l’amour et des pleurs de l’encens,
Il dédaigne du grain la pâture grossière.
Après cinq cents étés, terme de sa carrière,
Au sommet d’un palmier, à l’aide de son bec,
Il se bâtit un nid, ramasse du bois sec,
Y joint l’épi du nard, la myrrhe, la cannelle.
Couché sur ce bûcher, où la flamme étincelle,
Il meurt dans les parfums : sa tombe est son berceau.
Du phénix qui n’est plus, naît un phénix nouveau,
Qui vit cinq cents étés, et qui meurt pour revivre,
Quand l’âge à son essor a permis qu’il se livre,
De son nid suspendu dégageant le rameau,
Il l’enlève, et, chargé de ce pieux fardeau,
Au temple où du soleil on admire l’image,
Des cendres de son père il apporte l’hommage.

Sive

Rigaud, 1881 : Poule.

France, 1907 : Poule ; vieux mot, du romain chiveli.

Siveur

France, 1907 : Voleur de poules.

Vierge fait la lessive (la)

France, 1907 : Dicton angevin employé quand il pleut et qu’en même temps le soleil brille ; il répond à celui-ci : Le diable bat sa femme. Dans le Nord on dit : Kermesse en enfer.


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