Assigner
d’Hautel, 1808 : Ses rentes sont assignées sur les brouillards de la Seine. Se dit plaisamment et par raillerie d’un homme qui n’ayant ni bien ni patrimoine, veut par le faste et la dépense en imposer à des créanciers soupçonneux et importuns.
Assigner, Signer. Les personnes qui parlent bien mouillent le g en prononçant ces deux mots, comme dans magnifique ; le peuple en retranche tout-à-fait cette consonne et dit, Assiner, Siner.
Consigne
d’Hautel, 1808 : Donner une consigne à quelqu’un. Lui donner un ordre qui doit être exécuté strictement. Ce mot, exclusivement consacré à l’art militaire, est de mauvais goût dans la conversation.
Rigaud, 1881 : Tringle de fer qui sert à attiser le feu d’un poêle ; tisonnier, — dans le jargon des troupiers.
France, 1907 : Tisonnier. « Ainsi nommé parce qu’il est terminé par un crochet (on dit accrocher pour consigner). » (Lorédan Larchey)
Consigne à gros grains
Merlin, 1888 : Être privé de sortie, c’est de la simple consigne ; mais être mis en prison, c’est dela consigne à gros grains.
Permission (se faire signer une)
Fustier, 1889 : Argot militaire. Présenter une feuille de papier à cigarette et se faire donner le tabac.
(Ginisty, Manuel du parfait réserviste)
Persigner
Rigaud, 1881 : Enfoncer. Se dit au figuré et au propre. — Persigner une lourde, enfoncer une porte. Persigner un client, tromper un individu.
France, 1907 : Enfoncer, ouvrir de force et en brisant. « Persigner une lourde », fracturer une porte.
Pessigner
France, 1907 : Voler ; argot des voleurs.
Je rembroque au coin du rifle
Un messière qui pionçait ;
J’ai sondé dans ses vallades,
Lonfa malura dondaine !
Son carle j’ai pessigné,
De Lonfa malura dondé !
Pessigner ou pessiguer
Virmaître, 1894 : Ouvrir.
— J’ai une carouble qui pessigne toutes les lourdes sans fric-frac (Argot des voleurs).
Pochards (le signe de la croix des)
Rigaud, 1881 : « Il consiste à prononcer « Montparnasse » sur la tête, à l’épaule droite « Ménilmonte », à l’épaule gauche « La Courtille », au milieu du ventre « Bagnolet », et dans le creux de l’estomac, trois fois « Lapin sauté. » » (Le Sublime.)
Repaumer, repésigner
La Rue, 1894 : Reprendre. Rattraper.
Repésigné
Virmaître, 1894 : Arrêté de nouveau. A. D. Pésigner veut dire ouvrir. Il faut donc prendre le mot repésigner dans le sens de voir ouvrir à nouveau la porte de la prison et non dans celui d’arrêter (Argot des voleurs).
Repésigner
Delvau, 1866 : v. a. Arrêter de nouveau, — dans l’argot des voleurs.
Rigaud, 1881 : Arrêter de nouveau.
Signe
d’Hautel, 1808 : Il faut faire un grand signe de croix. Se dit par raillerie, pour marquer l’étonnement, la surprise que l’on éprouve de voir faire une chose à quelqu’un, ou de recevoir la visite d’une personne que l’on n’a vue depuis long-temps.
Signe. Indice, marque d’une chose. Ce mot est souvent employé par le peuple, pour seing (signature).
Hayard, 1907 : Pièce de vingt francs.
Signe d’argent
Delvau, 1866 : s. m. Le stercus humain, — dans lequel il est bon de marcher, paraît-il, parce que cela porte bonheur.
Signe de la croix des pochards
France, 1907 : Émile Zola, dans l’Assommoir, donne l’explication de cette singulière expression :
Coupeau se leva pour faire le signe de la croix des pochards. Sur la tête il prononça Montparnasse, à l’épaule droite Ménilmontant, à l’épaule gauche la Courtille, au milieu du ventre Bagnolet et dans le creux de l’estomac trois fois Lapin sauté.
Signe du bélier
France, 1907 : Constellation qui préside au cocuage. Allusion aux cornes.
Celui que le guignon fit naître
Sous le signe ingrat du bélier,
Se tourmente pour mieux connaître
Ce qu’il ferait bien d’oublier…
Veut-il fuir des chagrins sans bornes ?
Qu’il change ses yeux pour des cornes,
À l’exemple de l’escargot !
(M. Guitard)
Signe, cigale
Rigaud, 1881 : Pièce d’or. Son chant est plus mélodieux que celui de la cigale.
La Rue, 1894 : Pièce de 20 fr. Demi-signe, dix francs.
Signer
d’Hautel, 1808 : Se signer. Pour dire, faire le signe de la croix.
Signer des orteils
Virmaître, 1894 : Le pendu, dans ses derniers tressaillements, agite les pieds (Argot du peuple).
Signer des orteils (se)
Delvau, 1866 : v. réfl. Se pendre ou être pendu, — dans l’argot du peuple, qui fait allusion aux derniers tressaillements des suicidés ou des condamnés.
Signer le rapport
France, 1907 : Voir Ordre.
Vieillesse qui dort, jeunesse qui veille, signe de mort
France, 1907 : Vieux dicton qui s’explique de lui-même.
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