Delvau, 1864 : Libertin qui connaît toutes les ruses féminines et qui, des deux rôles que les hommes jouent avec les filles, celui de miché et celui de maquereau, celui de jobard et celui d’écornifleur, préfèrerait encore le dernier au premier.
Ça me rappellera, à moi, vieux roublard, le temps où je l’avais encore, où j’étais si godiche avec le sexe.
Lemercier de Neuville.
Larchey, 1865 : Richard. — Mot à mot : homme à roubles. — S’il faut en croire le Figaro du 27 novembre 1858, on appelle aussi roublart un chevalier d’industrie extorquant des directeurs de jeux une somme qui lui permette de regagner son pays, après une perte dont il exagère la valeur.
Delvau, 1866 : adj. Laid, défectueux, pauvre, — dans l’argot des voleurs.
Delvau, 1866 : adj. et s. Rusé, adroit, qui a vécu, qui a de l’expérience, — dans l’argot des faubouriens. Si ce mot vient de quelque part, c’est du XVe siècle et de ribleux, qui signifiait Homme de mauvaise vie, vagabond, coureur d’aventures.
Rigaud, 1881 : Laid, défectueux. — Blasé, malin. — Agent de police, — dans le jargon des voleurs. — Riche, c’est-à-dire homme aux roubles, — dans le jargon des demoiselles de Mabille.
La Rue, 1894 : Laid, défectueux. Rusé, malin. Riche, heureux. Agent de police.
Virmaître, 1894 : Les voleurs disent d’un homme affreusement laid qu’il est un roublard. A. D. Ce n’est pas le vrai sens aujourd’hui. Roublard veut dire malin, fin comme un renard. Un homme qui sait habilement se tirer d’un mauvais pas est un roublard. Roublard : homme qui cache soigneusement sa pensée, qui est pétri de roublardise (Argot du peuple). N.
Hayard, 1907 : Rusé, malin et sans scrupule.
France, 1907 : Malin, rusé, fourbe.
… Nous assistons à une lutte homérique inégale : celle de l’honnête homme contre le gredin, du bonnard contre le roublard, et il est facile de prévoir que si l’on n’y met ordre, si l’on ne réagit énergiquement contre ce flot envahissant qui met la gangrène partout… l’argent des honnêtes gens passera dans les poches des filous… Ce qui déjà est aux trois quarts fait.
(Hogier-Grison, Les Hommes de proie)
Roublards comme cinq cents diables, ils se jettent partout, semant la division entre les bons bougres, cimentant au contraire l’union des jean-foutres.
Loups avec les loups, ils hurlent ou lèchent selon les milieux et les circonstances, se grimant en républicains, en socialistes, essayant de faire dévier la révolution.
(Le Père Peinard)
Le mot est aussi employé au féminin.
Ces vieilles roublardes, soldats chevronnés du bataillon qui se rend et ne meurt pas, sont les plus dangereuses des créatures. Elles connaissent l’homme dans tous les coins les plus secrets de son être et de son cœur et mettent au service du mal une expérience que n’a pas la jeunesse.
(Colombine, Gil-Blas)
France, 1907 : Heureux, richard, individu qui a de l’argent, des roubles. Argot populaire.
C’était un vieux roublard, un antique marlou,
Jadis on l’avait vu, denté blanc comme un loup,
Vivre pendant trente ans de marmite en marmite ;
Plus d’un des jeunes dos et des plus verts l’imite.
(Jean Richepin, La Chanson des gueux)