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Être de la nature des poireaux, la tête blanche et la queue verte

Delvau, 1864 : Se dit d’un vieillard qui bande encore pour le beau sexe et n’a de neige que sur la tête.

Faire le poireau

Virmaître, 1894 : Attendre longtemps quelqu’un, si la personne ne vient pas, celui qui attend est planté là pour reverdir. On dit aussi : poiroter. Synonyme de : Attends-moi sous l’orme (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Attendre.

Hayard, 1907 : Attendre.

France, 1907 : Attendre longtemps en vain à un rendez-vous.

Après m’avoir fait faire le poireau tous les soirs pendant plus d’une semaine, la gosseline se décida enfin à rappliquer au ralliement.

(Les Gaietés du régiment)

Faire sa poire

Delvau, 1864 : Faire des façons, — en parlant d’une femme qui hésite à se laisser baiser.

Larchey, 1865 : Sa tête, sa Sophie, son Joseph, son étroite, ses embarras, faire suisse. V. ces mots.

Virmaître, 1894 : Ne jamais rien trouver de bien ; s’imaginer être au-dessus de tout et de tous (Argot du peuple). N.

Hayard, 1907 : Être difficile.

France, 1907 : Prendre de grands airs, affecter un dédain intempestif.

Garder une poire pour la soif

Delvau, 1866 : Faire des économies ; épargner, jeune, pour l’heure où l’on sera vieux.

France, 1907 : Faire des économies.

Planter son poireau

Delvau, 1866 : v. a. Attendre quelqu’un qui ne vient pas, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : Attendre ; synonyme de faire le pied de grue ; argot populaire.

Pendant huit jours consécutifs la petite diablesse me fit planter mon poireau à la sortie de son atelier, lorsque j’appris qu’elle se payait ma poire, et se tirait les flûtes par une porte de derrière.

(Les Joyeusetés du régiment)

Se dit aussi pour coïter.

Poire

d’Hautel, 1808 : Garder une poire pour la soif. Économiser, épargner pour les besoins à venir.
Entre la poire et le fromage, on parle de mariage. Parce qu’à cet instant on est plus disposé à la gaieté.

Rigaud, 1881 : Tête, figure. — Tambouriner la poire, porter des coups au visage.

Il se contentera de vous tambouriner la poire, le cul et les côtes.

(L’art de se conduire dans la société des pauvres bougres.)

La Rue, 1894 : Tête, visage.

Virmaître, 1894 : Tête. On dit d’un homme naïf et simple :
— Il a une bonne poire, il est facile à acheter.
— Vous n’allez pas longtemps vous moquer de ma poire, je suppose ?
Se payer la tête de quelqu’un est synonyme de se payer sa poire (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Tête. Sa poire, lui ; ma poire, moi.

Rossignol, 1901 : Celui qui est confiant ou bon enfant et qui se laisse tromper facilement est une poire.

Hayard, 1907 : Électeur, un naïf.

France, 1907 : Tête, figure ; argot populaire. Quand le fameux assassin Pranzini attendait son exécution, une foule sauvage sortant des cabarets d’alentour venait chaque nuit, rue de la Roquette, hurler sous les murs de la prison :

C’est sa poire, poire, poire,
C’est sa poire qu’il nous faut !

Ce mot est aussi employé dans le sens de niais, imbécile.

Après des platitud’s notoires
Pour obtenir de qu’on voulait,
L’usage est de traiter de poires
Ceux à qui l’on doit un bienfait !

(Henri Bachmann)

On dit en partant d’une physionomie honnête, confiante, facile à duper : bonne poire.

— Je m’en doutais, se dit le grand maître de la police : ce marin a une tête à se faire rouler par tous les intrigants et surtout les intrigantes ! … ce que nos amis les Français appellent une bonne poire !

(Hector France, La Vierge russe)

Poire était le sobriquet donné à Louis-Philippe.

Poire (faire sa)

Larchey, 1865 : Jouer le dédain, — Allusion à une moue prononcée qui allonge les lèvres en gonflant légèrement les joues.

Je pourrais m’en targuer et faire ma poire.

L. Pollet.

Rigaud, 1881 : Se faire prier, faire la prude, prendre des airs dédaigneux.

France, 1907 : Prendre de grands airs.

Quelque temps après, la petite disait à Zéozia d’un air mystérieux :
— Ça y est. J’ai un amoureux. Le monsieur qui m’a suivie, tu sais ?…
— Ah ! fit Zéozia.
— Nous déménageons, ma chère. Il me met dans un bel appartement. Ce que maman fait sa poire !

(Edgar Monteil, La Jambe)

M’approchant d’elle,
J’dis à la belle :
Permettez-moi de vous offrir mon bras,
Sans plus d’histoire.
Sans fair’ sa poire :
J’accept’, dit-ell’, tout ce que tu voudras.

(Chavanne)

Poire (faire une)

France, 1907 : Avoir une physionomie ridicule ; prêter à rire.

Pétard de sort ! vrai, ça m’embête
De voir Messieurs les musiciens,
En soufflant dans une sonnette,
Poser en académiciens !
Ah ! mince, en font-ils une poire,
Quand ils poussent dans leur clyso !…
Tenez, j’en soupire in petto !
Rien que d’y penser, j’ai la foire !

(Chambot et Girier, Les Chansons des cabots)

Poire d’emplâtre

France, 1907 : Compliment intéressé, flatterie. « Notre curé n’est qu’un donneux de poires d’emplâtre. » Patois du Centre. On dit aussi poire molle.

Poire et le fromage (entre la)

France, 1907 : Au dessert. « Entre la poire et le fromage il commença à lui pincer le genou. »

Poire tapée

Rossignol, 1901 : Visage ridé qui ressemble à une poire sèche.

Poireau

Rigaud, 1881 : Sergent de ville stationnant sur la voie publique.

Rossignol, 1901 : Imbécile.

France, 1907 : Hautbois ; argot des musiciens. « Le hautbois et le cor anglais, dit Émile Gouget, doivent leur sobriquet de poireau au renflement de la partie de leur tube qui avoisine le pavillon, renflement qui leur donne la physionomie de cette plante potagère. »

(L’Argot musical)

Par respect pour la gal’rie,
Musiciens, nos camaraux,
Fait’s moins d’couacs, je vous en prie,
En soufflant dans vos poireaux !

(Vilmay)

France, 1907 : Pédéraste.

France, 1907 : Sergent de ville en station.

Poireau (être de la nature du)

France, 1907 : Être vert-galant comme Henri IV ; conserver dans un âge avancé, en ce qui concerne les joutes amoureuses, la vigueur de la jeunesse.

— Tu me reproches mon poil grisonnant et ne considères point comment il est de la nature des pourreaux esquels nous voyons la teste blanche et la queue verte, droicte et vigoureuse.

(Rabelais)

Poireau (faire le, piquer son)

Rigaud, 1881 : Attendre, de planton dans la rue. — Se croiser les bras. — Attendre de l’ouvrage, — dans le jargon du peuple.

Poireau (faire le)

Rossignol, 1901 : Attendre quelqu’un.

Je n’ai pas de clé pour entrer, je fais le poireau en attendant ma femme ; pourvu qu’elle ne me fasse pas poireauter longtemps.

France, 1907 : Attendre.

C’est des bigots et autres ostrogoths à qui les ratichons ont monté le job avec la paille humide du Vatican qui, à leur crevaison, ont fait Léon XIII héritier — dans l’espoir d’être admis en paradis sans faire le poireau.
Tout dernièrement encore, en France une de ces moules crétines a, par testament, fait cadeau au pape d’une dizaine de millions.

(Le Père Peinard)

Le grand poireau, levant sa tête à l’ombre,
En redressant son vert et blanc fourreau,
Semble me dire : Espèce de concombre,
Sous sa fenêtre il faut fair’ le poireau.

(René Esse, Le Langage des légumes)

Poireau (ordre du)

France, 1907 : Ordre du Mérite agricole. Ce nouvel ordre a été créé par M. Maline le 7 juillet 1883. Il fixait à mille le nombre des chevaliers et à 500 celui des officiers, et décidait qu’il ne pourrait être fait plus de 350 nominations de chevaliers par semestre. D’après le décret de création, pour être admis dans l’ordre du Mérite agricole, il faut avoir exercé pendant quinze ans au moins, avec distinction, des fonctions se rattachant à l’agriculture, ou compter au moins quinze ans de pratique agricole.
Un conseil de l’ordre du Mérite agricole est établi près le ministre de l’agriculture.
Il est composé du ministre de l’agriculture, président ; de huit membres de l’ordre nommés par le président de la République et d’un secrétaire à la nomination du ministre.
Les directeurs du ministère de l’agriculture, le chef de la division du secrétariat, de la comptabilité et le chef du cabinet du ministre font partie de droit de ce conseil qui se réunit à la fin de chaque trimestre et aussi souvent que le ministre le juge utile.
Mais devant le nombre toujours croissant des demandes, le chiffre primitif s’est trouvé insuffisant. Il est à remarquer que depuis la République, il y a beaucoup plus de décorations que sous le régime impérial. C’est que l’amour des distinctions, qui nous vient des Gaulois, nos pères, se manifeste autant chez les républicains que chez les monarchistes. Aussi un décret du 18 juin 1887 a-t-il, pour donner de plus larges satisfactions, porté à 3.000 le nombre des chevaliers du Mérite agricole. Ce dernier chiffre a probablement été augmenté depuis. Un décret du 11 mars 1893 a institué un conseil de discipline de l’ordre du Poireau.

Poireauter

Fustier, 1889 : Attendre quelqu’un dans la rue.

France, 1907 : Attendre. Verbe dérivé de l’expression faire le poireau.

Les diligences ne sont plus de saison ? Eh bien, les brigands fin de siècle arrêteront les chemins de fer. Quéque je dis ? Nous n’avons pas à poireauter pour voir le tableau : on les arrête déjà ! En Italie, on a arrêté la malle des Indes et aux États-Unis les trains qui font la navette entre New-York et San-Francisco ont parfois des surprises désagréables.

(Almanach du Père Peinard, 1894)

Devant l’tramway faut qu’on poireaute
Pendant six heur’s à la station ;
À pied vaudrait mieux fair’ la trotte…
Ah ! zut ! je d’mand’ la révision.

(Victor Meusy)

Poirette

Rigaud, 1881 : Figure. Laver la poirette, embrasser, — dans le jargon des voleurs.

France, 1907 : Figure ; argot des voleurs. « Laver la poirette », embrasser.

— Reluque donc le vieux birbe qui lave la poirette à la gosseline.

(Les Propos du Commandeur)

Queue de poireau

Delvau, 1866 : s. f. Ruban de Saint-Maurice et Lazare, lequel est vert. Argot des faubouriens.

France, 1907 : Ruban de la croix du Mérite agricole. C’était autrefois celui des saints Maurice et Lazare, à cause de la couleur verte.

Se sucer la pomme ou la poire

Rossignol, 1901 : S’embrasser.

Souffler dans le poireau

Rigaud, 1881 : Fellare. — Faire une mauvaise application de l’art de Tulou. (Jargon des filles.)

Souffleur de poireau

France, 1907 : Joueur de flûte.

Souffleuse de poireau

France, 1907 : Prostituée qui exerce une certaine spécialité.

Soupe au poireau

France, 1907 : Attente longue ou vaine. Voir Poireauter.

Soupe au poireau (faire manger la)

Rigaud, 1881 : Faire attendre. (V. poireau.) C’est la variante moderne de faire le poireau.

Sucer la poire

France, 1907 : Embrasser.

Elle éprouve un’ joi’ folâtre
À conduire son mari
Tous les dimanch’s au théâtre,
Avec son cousin Henri.
Elle a soin d’prendre un’ baignoire,
Pour que son cousin dans l’fond
Puisse lui sucer la poire
Et lui chatouiller l’menton.

(A. Poupay)


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