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Aller au persil

M.D., 1844 : Promenade d’une prostituée.

Delvau, 1864 : Se dit des femmes autorisées qui se promènent le soir dans les rues, sur les trottoirs, et qui ne cessent de se promener que lorsqu’un galant homme, un peu gris, les prie de se reposer — pour tirer un coup avec lui, dans une chambre de bordel ou dans un arrière-cabinet de marchand de vins. — Voy. Aller au beurre.

Delvau, 1866 : Sortir pendant le jour, aller se promener, — dans l’argot des filles libres, qui, à leur costume de grisettes d’opéra-comique, ajoutent l’indispensable petit panier pour avoir l’air d’acheter… rien du tout, le persil se donnant pour rien chez les fruitières, mais en réalité pour se faire suivre par les flâneurs amoureux.
On dit également : Cueillir du persil et Persiller.

Aller au persil ou persiller

France, 1907 : Sortir pendant le jour avec un panier au bras sous le prétexte d’aller aux provisions et, en réalité, pour raccrocher et se faire suivre par les hommes.

Biche, cocotte, grue, horizontale, persilleuse, bergeronnette, Louis XV

La Rue, 1894 : Fille galante, maîtresse. Les prostituées de basse catégorie ont reçu beaucoup de noms : crevette, bourdon, passade, fesse, galupe, catau, catin, gerse, gaupe, ruttière, gouge, gouine, baleine, chausson, roubion, grognasse, gourgandine, truqueuse, asticot, morue, brancard, autel ou outil de besoin, dossiers, roulante, roulasse, rouleuse, roulure, traînée, trouillarde, camelotte, volaille, carogne, blanchisseuse de tuyaux de pipes, pouffiasse, moellonneuse, pontonnière, pilasse, ponante, ponifle, pierreuse, vadrouille, chiasse, avale-tout, taupe, paillasse, cambrouse, wagon à bestiaux, voirie, rouchie, gadoue, etc.

Cueillir le persil

France, 1907 : Se promener dans les rues pour raccrocher les hommes. On dit aussi : aller au persil ou persiller.

Les pauvres filles sont obligées, pour ne pas mourir de faim, de cueillir le persil.

Faire le persil

France, 1907 : Se promener le long du trottoir ou dans les rues pour racoler les hommes.

Point n’est besoin de vous expliquer ce que c’est que faire le persil. Un collégien de quatrième sait ça beaucoup mieux qu’il ne connait les Capitulaires de Charlemagne. Mais si tout le monde sait ce que c’est que le « persil » en général, bien peu de gens savent ce que c’est que le « persil au salé », par exemple, le « persil à la quitourne », le « persil évangélique », etc.

(Un ancien Inspecteur, La Prostitution à Paris)

Voir Persil.

À Mabille, il y avait deux catégories de femmes : les femmes chics, qui faisaient leur persil, et celles que l’administration engageait pour danser ; elles ne se mêlaient pas. Celles qui ne dansaient pas se promenaient dans les allées.

(Ch. Virmaître, Paris oublié)

Tout cela ne dit pas d’où vient l’expression ; heureusement Lorédan Larchey, dans l’avant-propos de son Nouveau Supplément, nous en donne l’explication :

Sans un long séjour sur les bords de la Méditerranée, je ne me serais jamais douté que le mot persil en était venu pour faire le tour du bois de Boulogne après avoir fait celui de la prostitution parisienne. Dans les Alpes-Maritimes comme dans les Pyrénées-Orientales, on dit persil pour argent. Faire du persil, c’est donc par le fait chercher un gain d’argent.

Faucher le persil

Delvau, 1866 : v. a. Se promener, en toilette « esbroufiante », sur les trottoirs les plus et les mieux fréquentés. Argot des filles et de leurs souteneurs. On dit aussi Cueillir le persil, Aller au persil, et Persiller.

France, 1907 : Raccrocher les hommes dans la rue. On dit également : aller au persil, cueillir le persil, ou, simplement, persiller.

Grêler le persil

France, 1907 : Exercer son pouvoir, son ressentissement, faire peser sa colère contre des personnes méprisables ou bien au-dessous de vous par l’intelligence, l’éducation.

Grêler sur le persil

France, 1907 : Frapper des êtres inoffensifs et faibles.

Cette fois la doyenne intervint, mais pour s’en prendre bravement à Mlle Giresse, grêler, comme on dit, sur le persil.

(Albert Cim, Demoiselles à marier)

Persil

d’Hautel, 1808 : Grêler sur le persil. Exercer son autorité, son pouvoir, son crédit, sa critique contre des gens foibles, ou sur des sujets de nulle importance.

Rigaud, 1881 : Exercice de la promenade au point de vue de la prostitution.

C’était la grande retape, le persil au clair soleil, le raccrochage des catins illustres.

(É. Zola, Nana.)

Virmaître, 1894 : Faire le persil, aller au persil : raccrocher. On n’est pas fixé sur l’origine et la valeur de cette expression. Francisque Michel la fait venir de pesciller ; Delvau dit qu’elle a pour motif que les filles raccrochent dans les terrains vagues où pousse le persil ; le peuple, qui ne connaît ni l’un ni l’autre, applique cette expression aussi bien aux filles de la rue qu’à celles du boulevard, parce que la fille trotte dans la boue et qu’elle a les pieds sales ; or, depuis plus de cinquante ans, on dit d’une fille qui a les pieds malpropres :
— Elle a du persil dans les pieds ; de là : faire son persil (Argot des souteneurs).

Rossignol, 1901 : Une fille publique fait son persil, lorsqu’elle fait les cent pas dans la rue à la recherche de michets.

France, 1907 : Le monde des cocottes, le commerce de la prostitution. Ce mot a dû être importé à Paris par les filles du midi de la France, où persil signifie argent, à moins qu’il ne vienne du latin percilum, œillade.

C’est le grand jour du Cirque, jour du persil et du gratin ; le jour des demoiselles qui se respectent et qui sont seules, du reste, à remplir cette fonction, et des messieurs dont la boutonnière se fleurit d’un gardénia acheté un louis à la bouquetière du cercle.

(Paul Mahalin, Mesdames de Cœur-Volant)

Aller au persil, faire son persil, travailler dans de persil, autant d’expressions courantes pour signifier raccrocher les hommes ; aussi dénomme-t-on les raccrocheuses Mesdames du Persil. Une partie très fréquentée du bois de Boulogne est appelée le Persil depuis la transformation et l’embellissement du bois, sous le second empire, à cause du nombre de filles galantes qu’on y rencontre soit à pied, soit en voiture.

Yen a des tas, yen a d’partout :
De la Bourgogne et du Poitou,
De Nanterre et de Montretout,
Et d’la Gascogne ;
De Pantin, de Montmorency,
De là d’où, d’ailleurs et d’ici,
Et tout ça vient fair’ son persil
Au bois d’Boulogne.

(Aristide Bruant)

Persil (aller au)

Halbert, 1849 : Accoster le passant.

Rigaud, 1881 : Faire une promenade intéressée dans les rues et lieux publics, — dans le jargon des filles. Les variantes sont : Persiller, faire son persil.

Persil (faire son persil)

Hayard, 1907 : Faire le trottoir.

Persil (grêler sur le)

France, 1907 : Exercer son pouvoir, son ressentiment contre des gens infimes, qui ne valent pas la peine de notre colère ; frapper rudement, brutalement un être faible, sans défense. Cependant on trouve dans le Dictionnaire de Trévoux :

Le diable de Papefiguière ne savait grêler que sur les choux et sur le persil, c’est-à-dire il ne faisoit point de mal.

Persil dans les pieds (avoir du)

Delvau, 1866 : Se dit d’une femme qui a les pieds sales — à force d’avoir marché.

Persil en fleur

Halbert, 1849 : Commerce florissant d’une fille.

Persil, persillage

La Rue, 1894 : Promenade d’une femme qui exerce la prostitution. Elle va persiller, faire son persil. Le persil c’est le miché sérieux. On la nomme persilleuse. V. Biche. Le persil désigne encore la partie la plus fréquentée du bois de Boulogne.

Persillard

France, 1907 : Pédéraste qui erre dans les lieux publics à la recherche d’un client ; argot populaire. On dit aussi persilleuse.

Voici comment un douillard, celui qui cherche son persillard ou sa persilleuse, se reconnait… Le douillard porte une canne à bec recourbé. Il fait un léger attouchement de sa canne ou de l’épaule gauche à l’épaule droite du persillard.

(Mémoires de M. Claude)

Persiller

Delvau, 1864 : Se promener, le soir, quand on est putain libre, sur le trottoir des rues et des boulevards où l’on est assurée de rencontrer des hommes qui bandent ou à qui l’on promet de les faire bander.

Pour persiller l’ jour dans la pépinière,
De vingt penauds, j’ lui paye un p’tit panier.

Elles explorent le boulevard, persillent dans les squares.

Lynol.

Delvau, 1866 : v. n. Raccrocher, — dans l’argot des souteneurs de filles. On dit aussi Aller au persil et Travailler dans le persil. Francisque Michel, qui se donne tant de peine pour retrouver les parchemins de mots souvent modernes qu’il ne craint pas, malgré cela, de faire monter dans les carrosses du roi, reste muet à propos de celui-ci, pourtant digne de sa sollicitude. Il ne donne que Pesciller, prendre. En l’absence de tout renseignement officiel, me sera-t-il permis d’insinuer que le verbe Persiller pourrait bienvenir de l’habitude qu’ont les filles d’exercer leur déplorable industrie dans les lieux déserts, dans les terrains vagues — où pousse le persil ?

France, 1907 : Raccrocher les passants.

Trop giron, trop bot pour rien faire,
C’est naturel qu’y soit feignant,
Pauvr’ chat, l’turbin c’est pas sa sphère,
Moi, j’m’en rattrape en persillant,J’me ballade, quand y pleut j’me mouille,
Y m’attend tranquill’ment au lit
Et quand j’rapporte la douille,
Ah ! faut voir comme il est poli,
Et puis l’matin, l’amour ça creuse,
J’y port’ dans l’pieu son chocolat :
C’est vraiment chouett’ pour un’ pierreuse
D’avoir un mec comm’ celui-là.

(André Gill, L’Éponge à Polyte)

Persiller, cueillir du persil, faire son persil

Larchey, 1865 : Raccrocher.

Elles explorent les boulevarts, persillent dans les squares nouveaux, dans l’espoir d’y rencontrer des miches sérieux.

Lynol.

Le miché représente ici le persil indispensable au pot-au-feu de la prostitution. V. Tante.

Persilleuse

Delvau, 1866 : s. f. Femme publique. Se dit aussi du Jeune homme qui joue le rôle de Giton auprès des Encolpes de bas étage.

Rigaud, 1881 : Prostituée qui se promène pour chercher de l’ouvrage. — Les persilleuses typiques ou boulonnaises, se tiennent le long des allées, des contre-allées du bois de Boulogne, du bois de Vincennes. Ces hamadryades entraînent dans les taillis les infortunés que leurs charmes ont séduits. La persilleuse est souvent une pseudo-ouvrière ou une ouvrière sans ouvrage. Elle va alors au persil avec un petit panier à la main. Bien des filles du peuple font croire à leurs parents qu’elles vont à l’atelier et n’ont d’autre occupation que de faire leur persil.

Rossignol, 1901 : Celle qui fait le persil.

France, 1907 : Raccrocheuse.

Un soir, elle descendit poussée par la faim… Quinze jours plus tard, elle était une habituée de Mabille, et faisait rager d’envie les persilleuses célèbres qu’elle éblouissait par un luxe princier. Elle devint, plus tard, une grande dame, et renia Clara et Pomaré, qui furent, avec elle, les étoiles du chahut !

(Ch. Virmaître, Paris oublié)

On donne aussi ce sobriquet aux ignobles jeunés gens qui servent aux plaisirs des pédérastes.

La persilleuse est toujours cravatée (cravaté, voulais-je dire) à la Colin ; sa coiffure est une casquette dont la visière de cuir verni tombe sur les yeux et sert en quelque sorte de voile ; elle porte une redingote courte ou une veste boutonnée de manière à dessiner fortement la taille qui déjà est maintenue dans un corset.

(Léo Taxil, La Prostitution contemporaine)


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