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Accommoder au beurre noir

La Rue, 1894 : Pocher l’œil d’un coup de poing.

Accommoder quelqu’un au beurre noir

Delvau, 1866 : v. a. Lui pocher les yeux à coups de poing.

Baignoire à bon Dieu

Delvau, 1866 : s. f. Calice, — dans l’argot des voyous.

Rigaud, 1881 : Calice.

Virmaître, 1894 : Le calice. Cette figure peint bien l’hostie consacrée baignant dans le saint-ciboire (Argot des voleurs).

France, 1907 : Le calice.

Bande noire

France, 1907 : On désignait de ce nom une association de spéculateurs, composée généralement de capitalistes qui achetaient en bloc les grandes propriétés foncières, pour les revendre au détail Maintenant ce nom est donné plus spécialement à une vaste association de filous qui, spéculant le plus souvent à l’étranger, se font expédier, sous de faux noms et à l’aide de fausses références, des marchandises qu’ils ne payent jamais et revendent à vil prix. C’est à Londres, surtout, et dans quelques autres villes de l’Angleterre et du continent, que fleurit cette bande de coquins.

Elle ne douta plus un instant qu’il ne fit partie de la fameuse bande noire qui a son centre spécial dans un café du voisinage de Leicester Square, et des ramifications dans une douzaine de tavernes mal famées de la métropole, où lon met systématiquement à rançon les maisons de commerce du continent, assez confiantes pour envoyer sur d’illusoires garanties leurs marchandises à ces forbans.

(Hector France, La Taverne de l’Éventreur.)

Bassin, bassinoire

Larchey, 1865 : Importun.

Allons, vieux bassin, Avez-vous fini vos manières.

Becquet, chanson.

Bassiner : Importuner.

Il me bassine, cet avoué.

Labiche.

Bassinoire : Grosse montre de cuivre. — Moins le manche, elle offre un diminutif assez exact de la bassinoire classique.

C’était une vénérable montre de famille, dite bassinoire en langage familier.

Champfleury.

Rigaud, 1881 : Individu ennuyeux, qui a le talent de tous agacer les nerfs.

Bassinoire

Delvau, 1866 : s. f. Grosse montre, — dans l’argot des bourgeois.

Rigaud, 1881 : Montre d’argent très large et très épaisse, montre de paysan.

Fustier, 1889 : « À Paris, il est de ces hôtels où, pour quelques sous, couchent les maçons, qui s’en vont à leur travail, à l’aube. Eh bien ! Par les nuits d’hiver, il est de pauvres diables qui attendent, l’onglée aux mains, que ces maçons soient partis pour se glisser, au rabais, dans leurs draps encore chauds. Ils font queue devant le logeur, comme devant un théâtre. Ils battent la semelle en attendant le sommeil. Ils appellent, dans leur argot, les compagnons maçons qui leur cèdent ainsi leur couche, les bassinoires. »

(J. Claretie : La Vie à Paris)

Virmaître, 1894 : Individu qui répète cent fois la même chose pour ne rien dire (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Celui qui répète plusieurs fois la même chose pour ne rien dire.

France, 1907 : Grosse montre, comme en portaient nos grands-pères. Le mot s’applique également à un individu ennuyeux qui fatigue les gens de son bavardage. « Fifine, vous êtes une bassinoire. »

Un marchand d’antiquités disait un jour à Vivier :
— J’attends une pièce des plus curieuses : la dernière bassinoire de Louis XIV.
— Madame de Maintenon ! s’écrie Vivier.

(Dr Grégoire, Turlutaines)

Bête noire

Delvau, 1866 : s. f. Chose ou personne qui déplaît, que l’on craint ou que l’on méprise. Argot des bourgeois. Être la bête noire de quelqu’un. Être pour quelqu’un un objet d’ennui ou d’effroi.

Beurre noir (œil au)

Rigaud, 1881 : Œil poché. Allusion à la couleur d’un œuf au beurre noir.

Boulinoire

Delvau, 1866 : s. f. Vilebrequin.

Broyeur de noir en chambre

Delvau, 1866 : s. m. Écrivain mélancolique ; personne qui se suicide à domicile.

France, 1907 : Gendelettre qui assomme tout le monde par de lugubres récits Cette race semble se multiplier.

Caisse noire

Fustier, 1889 : Fonds secrets mis à la disposition du Ministre de l’Intérieur et du Préfet de police.

Croyez-vous que l’argent de la caisse noire ne pourrait pas être plus utilement employé ?

(Figaro, 1882.)

France, 1907 : Fonds secrets dont disposent le ministre de l’intérieur et le préfet de police.

Chevalier de la bande noire

France, 1907 : Escroc qui, à l’aide de fausses références et sous le titre d’un établissement fictif, se fait envoyer des marchandises qu’il ne paye jamais et revend à bas prix. Voir Coup de fusil.

Elle ne douta plus un instant qu’il ne fit partie de la fameuse bande noire qui a son centre spécial dans un café du voisinage de « Leicester Square » et des ramifications chez Tom Dick et une demi-douzaine de tavernes mal famées de la métropole, où l’on met systématiquement à rançon les maisons du continent assez confiantes pour envoyer sur d’illusoires garanties leurs marchandises à ces forbans.

(Hector France, La Taverne de l’Éventreur)

Convoitise de moines blancs, jalousie de moines noirs

France, 1907 : Ce vieux dicton mérite d’être rappelé. Aux XIIe et XIIIe siècles, dit Crapelet dans ses Proverbes et Dictons populaires, on partageait tous les moines en deux classes, les noirs et les blancs, distingués par la couleur de leur habit et la différence de leur règle. Les noirs suivaient la règle de saint Benoit et les blancs celle de saint Augustin. C’étaient les prémontrés, les chartreux, les carmes, les bernardins. Moins anciens que les noirs et par conséquent moins riches, ils convoitaient les richesses de ceux-ci et faisaient tout pour attirer à eux les fidèles. De leur côté, les moines noirs voyaient avec dépit et jalousie le succès croissant de leurs rivaux. Ces dictons contre les moines sont fort nombreux.

Méchante chair que chair de moine.

Le moine, la nonne et la béguine
Sont fort pires qui n’en ont la mine.

Mieux vaut gaudir de son patrimoine
Que le laisser à un ribaud moine.

Moines, monnaius, prestres et poullets
Ne sont jamais pleins ne saoulez.

Quand l’abbé tient taverne, les moines peuvent aller au vin.

Quand l’abbé danse à la cour, les moines sont en rut aux forêts.

Décognoir

Rigaud, 1881 : Nez de forte taille, — dans le jargon des typographes. Au propre, en terme de métier, on nomme « décognoir » le morceau de bois dont on fait usage pour chasser les coins avec lesquels on serre les formes.

Boutmy, 1883 : s. m. Morceau de bois dur, long de 18 à 20 centimètres, aminci par un bout, employé pour chasser les coins avec lesquels on serre les formes. Au fig. Nez. Pourquoi appelle-t-on un gros nez un décognoir ? Sans doute à cause de l’analogie de forme.

France, 1907 : Nez. Le décognoir est, en terme d’imprimerie, un morceau de bois dont une des extrémités est amincie et qui sert à chasser les coins.

Entonnoir

Delvau, 1864 : La nature de la femme, par laquelle on introduit le liquide précieux qui la féconde.

Ta pine n’est plus qu’une humble bibite
Indigne d’entrer dans mon entonnoir.

Anonyme.

Delvau, 1866 : s. m. La bouche, — dans l’argot des faubouriens, imitateurs involontaires des Beggars anglais, qui disent de même gan, aphérèse de began (begin commencer, entonner).

Rigaud, 1881 : Gosier de puissante envergure. Entonnoir en zinc, palais habitué aux liqueurs fortes.

France, 1907 : Gosier. Entonnoir à pattes, verre à pied. Entonnoir de zinc, gosier à l’épreuve de tous les vitriols.

Éteignoir

Delvau, 1864 : La nature de la femme, où vient en effet s’éteindre, en fondant, la chandelle de l’homme.

La chandelle était trop petite,
Ou l’éteignoir était trop grand.

Émile Debraux.

Nous allâmes rire chez moi de cette tragi-comédie et éteindre dans nos voluptueux ébats, les feux dont ce spectacle lascif venait de nous embraser.

(Félicia.)

Il avait éteint sa chandelle par deux fois.

Noël du Fail.

Larchey, 1865 : Personne assez maussade pour éteindre la gaîté de ses voisins.

Larchey, 1865 : Nez aussi gros qu’un éteignoir.

Ah ! Quel nez ! Rien que de l’apercevoir, On s’dit : Dieu ! quel éteignoir !

Guinod 1839.

V. Piston.

Rigaud, 1881 : Préfecture de police ; Palais de Justice ; double allusion aux tours de la Conciergerie terminées en forme d’éteignoir, et à la situation de l’accusé qui est éteint, qui est enlevé à la clarté du jour.

Virmaître, 1894 : Cafard qui éteint l’intelligence des enfants qu’il est chargé d’instruire. Éteignoir : individu morose qui éteint toute gaieté dans une réunion. Éteignoir : nez monumental.
— Dérange donc ton nez que je voie la tour Eiffel (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Nez.

France, 1907 : Préfecture de police.

France, 1907 : Large et grand nez.

Éteignoir (ordre ou confrérie de l’)

France, 1907 : Clergé.

Mais de tous les fripons grands et petits, les plus à craindre ne sont pas ceux qui s’attaquent à notre bourse, fouillent nos poches et barbotent nos épargnes, ce sont ceux qui exploitent nos sentiments, notre crédulité, notre confiance.
À côté des fripons dont on se gare et que la société punit — quand ils sont gens de peu — il y a ceux que la société encourage, protège, honore : les fripons politiques, les fripons religieux, autrement dit les membres de la confrérie de l’Éteignoir.

(Hector France, L’Étal aux vérités)

Fauvette à tête noire

Rigaud, 1881 : Gendarme, — dans l’argot moderne ; allusion aux tricornes noirs des gendarmes. — Être filé par les fauvettes à tête noire, être conduit par les gendarmes.

Virmaître, 1894 : Gendarme. Allusion au chapeau bicorne (Argot des voleurs). V. Hirondelle de Potence.

France, 1907 : Gendarme.

Forêt noire

Rigaud, 1881 : Nom d’un des anciens carrés du Temple. On désignait ainsi le quatrième carré affecté aux marchands de savates et aux fripiers. — Les trois autres se nommaient : Le Carré du Palais-Royal, et comprenait les objets de toilette à l’usage des femmes ; le Pavillon de Flore : literie et hardes ; enfin le Pou-Volant : chilfons, vieille ferraille et friperies sans nom.

Forêt-noire

France, 1907 : Église.

Gorge noire

France, 1907 : Sobriquet que les protestants du Midi donnent aux catholiques qui leur ripostent par celui de parpaillot.

Du poing, il menaçait Renée qu’il aurait broyée avec volupté ; mais, en son orgueil de petit bout d’homme déjà dédaigneux du sexe faible, il se contint dignement, et se borna à laisser tomber de ses lèvres ironiques cette insulte cinglante :
— Espèce de gorge noire !
Elle eut un bond de chatte furieuse. Et les poings sur la hanche, très crâne avec son petit air de mère Angot, elle lui cria, la voix étranglée par la colère :
— Parpaillot !… Affreux parpaillot !

(Jean Dalvy, Protestante)

France, 1907 : Rubiette à queue rouge.

Gueule noire

France, 1907 : Surnom que se donnent eux-mêmes les ouvriers métallurgiques.

Il faisait partie de ce que l’on appelle dans l’anarchie les gueules noires, c’est-à-dire les corporations des ouvriers du fer, serruriers, maréchaux ferrants, etc.

(Flor O’Squarr, Les Coulisses de l’anarchie)

Les gueules noires, dans tous les centres, ont organisé des syndicats ; et chaque ouvrier versant un sou par jour pour l’entretien d’un compagnon — un véritable chef — que les métallurgistes ont choisi, les groupes, on le voit, suivent une direction établie.

(Auguste Marin)

Habillé de noir

Rigaud, 1881 : Avocat ; expression fort usitée au siècle dernier parmi le peuple.

Habit noir

Delvau, 1866 : s. m. Bourgeois, — dans l’argot des souteneurs de filles, gens du peuple, et, à cause de cela, ennemis de l’habit. Être habit noir. Être par trop simple, par trop naïf, — comme les bourgeois le sont d’ordinaire aux yeux des voyous, qui ont une morale différente de la leur.

Rigaud, 1881 : Menteur.

France, 1907 : Bourgeois.

Lait à broder, lait de la vache noire

La Rue, 1894 : Encre.

Masse noire

France, 1907 : Caisse mystérieuse que le fantassin, né méfiant, s’imaginait gardée par le capitaine de sa compagnie, où il enfermait tous les profits illicites tirés de l’ordinaire, de l’équipement, de l’habillement, etc. Inutile de dire que la masse noire n’a jamais existé que dans l’imagination du troupier.

Mettre du noir sur du blanc

Rigaud, 1881 : Écrire, — dans l’argot des gens qui ne savent pas lire.

Qu’un jeune homme ait, dix ans, dans le fond d’un collège,
Mis du noir sur du blanc, il semble que le roi
Soit chargé de son sort, et lui doive un emploi.

(C. Bonjour, Le Protecteur et le Mari, acte 1, sc. VI.)

Môme noir

Rigaud, 1881 : Séminariste, dans le jargon des voleurs. Variante : Canneur du mec des mecs : c’est-à-dire qui a peur de Dieu.

Nid de noirs ou de corbeaux

France, 1907 : Séminaire.

Noir

d’Hautel, 1808 : C’est sa bête noire. Pour, c’est la chose qu’il déteste le plus, qu’il ne peut souffrir.
Il n’est pas si diable qu’il est noir. Pour, il n’est pas si méchant qu’on le fait ; qu’on ne puisse en venir à bout.
Le temps est bien noir, il pleuvra des prêtres. Se dit lorsque le temps est couvert, et menace ruine.
Il a l’ame noire comme du charbon. Se dit d’un homme chargé de crimes.
Être dans son noir. Pour, être taciturne, et dans son jour de mauvaise humeur.
Il voit tout en noir. Se dit de quelqu’un qui ne voit que le mauvais côté d’une affaire, ou qui prévoit des événemens tristes et fâcheux.

Larchey, 1865 : Café. — Allusion de couleur.

Je paie le noir et je m’enfile de douze sous.

Monselet.

Delvau, 1866 : s. f. Café noir, — dans l’argot des voyous. Ils disent aussi Nègre pour un gloria, et Négresse pour une demi-tasse.

Rigaud, 1881 : Plomb, — dans l’argot des couvreurs. — Pierre noire, ardoise.

Rigaud, 1881 : Café. — Un noir chic, un café additionné de beaucoup de chicorée.

La Rue, 1894 : Café. Petit noir, tasse de café.

France, 1907 : Meurtrissure.

— Non, Monsieur, laissez-moi, je ne joue plus avec vous.
— Et pourquoi, ma grosse Victoire ?
— Parce que vous me pincez.
— Oh ! si doucement.
— Avec ça ! J’ai le derrière couvert de noirs.

(Les Propos du Commandeur)

Noir (broyer du)

France, 1907 : Être mécontent, se chagriner.

Dans les ateliers, l’épicier est devenu la bête noire de l’artiste et le cauchemar du rapin, c’est pour eux le nec plus ultra de la sottise, l’idiotisme fait homme, et, comme disait un peintre, rien que le nom d’épicier fait broyer du noir à un homme intelligent.

(Eugène Vermersch, Le Latium moderne)

Noir (cabinet)

France, 1907 : Bureau du ministère de l’intérieur où sont envoyées les lettres de toute personne compromise on réputée hostile au gouvernement. Elles sont ouvertes et, suivant leur contenu, gardées où envoyées au destinataire. Le cabinet noir a fonctionné sous toutes les monarchies ; supprimé à la révolution de juillet 1830, il fut rétabli sous le second empire par le ministre des affaires étrangères, Sébastiani.

Au temps où M. Constans était ministre, le cabinet noir fonctionnait comme il n’a jamais fonctionné depuis. Toutes les lettres y passaient. Un jour, un député trouva dans son courrier une enveloppe grossièrement recollée. Elle contenait une lettre salie, froissée, portant la trace de doigts graisseux. Le député s’empressa de l’adresser au ministre, avec un mot ainsi conçu : « Faites ouvrir mes lettres, si vous voulez, mais recommandez au moins à vos employés de se laver les mains. »
Deux jours après, sa lettre lui était retournée avec cette annotation de la main de M. Constans : « Réclamation trop juste. C’est entendu. »

(Ad. Manière, L’Aurore)

Noir (le)

Delvau, 1864 : La nature de la femme, où, en effet, il fait noir comme dans un four — et aussi chaud.

Le procureur, qui avait la braguette bandée, ne laissa pas de donner dans le noir.

Bonaventure Desperriers.

Bref, je veux qu’elle ait tant de beautés que le galant soit déjà perdu d’aise et de transport avant que d’être arrivé jusqu’au noir.

Mililot.

Noir (petit père)

France, 1907 : Pot de vin.

Noir (petit)

France, 1907 : Café. Noir de trois ronds, tasse de café du trois sous.

Noir de peau de nègre

France, 1907 : Pauvre diable qui sert d’aide à un chiffonnier.

Noir de peau, Nègre

Rigaud, 1881 : Aide-chiffonnier : pauvre diable à qui le chiffonnier confie un croc et fait gagner quelques sous.

Noir museau

France, 1907 : Dartre qui ronge le nez des moutons.

Noiraud

d’Hautel, 1808 : Sobriquet que l’on donne à celui qui a la peau brune et basannée.

Noire (bande)

France, 1907 : Voici quelques détails complémentaires à ajouter à ceux déjà donnés au mot Bande noire.
Les membres de cette vaste association d’escrocs se divisaient en quatre catégories : les faisans, les courtiers à la mode, les concierges dans le mouvement et les fusilleurs.
Les faisans, par l’intermédiaire des courtiers et avec la complaisance des concierges, se faisaient envoyer par leurs dupes des pièces de vin, soit en gare, soit à domicile.
Les courtiers à la mode étaient les agents qui, munis de fausses lettres de recommandation, se faisaient agréer comme représentants par des maisons en gros.
Les concierges servaient de complices en recevant et emmagasinant les marchandises ou en donnant de fausses références sur les faisans.
Les fusilleurs achetaient ces pièces de vin à vil prix et les revendaient de leur mieux.

Noire (chambre)

France, 1907 : Chambre, sous le second empire, où Napoléon III recevait ses agents secrets.

Ce fut dans la chambre notre que furent résolus la mort de Kelch et l’enlèvement secret des premiers fomentateurs du complot de l’Opéra-Comique.

(Mémoires de M. Claude)

Noire (forêt)

France, 1907 : « La Forêt Noire en question, dit Alfred Delvau, n’est pas en Allemagne ; elle est à Paris, entre la rue du Temple et le Marais. On n’y voit, en fait de sapins, qu’une infinité de petites boutiques ouvertes à tous les vents et à tous les acheteurs, et garnies d’habillements qui ont fait plusieurs campagnes sur des épaules humaines. Vieux habits, vieux galons, défroques de marquises et de rabotins, garde-robes de clercs de notaires et d’étudiants, costumes de débardeurs et de chambellans, tout un monde de guenilles et d’oripeaux. La Forêt Noire, c’est le nom général de cette halle aux loques qu’on appelle le Temple… La Forêt Noire est un lieu funèbre et jovial tout à la fois — comme tout ce qui touche à l’homme et surtout au Parisien. C’est le panier aux ordures des riches et la garde-robe des pauvres. Les uns y viennent ramasser avec empressement ce que les autres y ont jeté avec dédain. La Forêt Noire, c’est Madame la Ressources et ses filles. »

(Le Fumier d’Ennius)

Noire comme le cul du diable

Virmaître, 1894 : Se dit d’une femme brune, presque moricaude. On dit également de quelqu’un qui a la conscience chargée de nombreux méfaits :
— Son âme est noire comme le cul du diable.
Se dit aussi d’une affaire embrouillée, dans laquelle personne ne voit goutte (Argot du peuple).

Noire-fontaine

Fustier, 1889 : Encrier. Argot des élèves de l’École de Saint-Cyr.

France, 1907 : Encrier ; argot de Saint-Cyr.

Œil au beurre noir

France, 1907 : Œil endommagé par un coup de poing.

Il aperçut Bibi-la-Grillade qui lisait également l’affiche. Bibi avait un œil au beurre noir, quelques coups de poings attrapés la veille.

(Émile Zola, L’Assommoir)

Papillons noirs

France, 1907 : Idées tristes.

Peaufinoir

France, 1907 : Miroir ; argot du Borda.

Petit homme noir

France, 1907 : Broc de vin.

Petit noir

France, 1907 : Café ; argot populaire.

Petit père noir

Delvau, 1866 : s. m. Broc de vin rouge, — dans l’argot des faubouriens. Petit père noir de quatre ans. Broc de quatre litres.

Rigaud, 1881 : Broc de vin. — Litre de vin rouge.

France, 1907 : Petite mesure de vin ; vieil argot.

— Bravo ! s’écrièrent les bandits en empoignant des petits pères noirs. À la santé du birbe !

(Mémoires de Vidocq)

Le petit père noir de quatre ans est une mesure contenant quatre litres.

Petit-noir

Rigaud, 1881 : Petit ramoneur.

Rigaud, 1881 : Mélange de chicorée et de marc de café vendu et 10 centimes le bol.

Quelques ouvriers retardataires fumaient leur pipe en sirotant un petit noir.

(Hennique, La Dévouée.)

Par extension, débit de café pour les ouvriers.

Fonds de commerce à vendre. Crémerie. Petit-noir. Loyer neuf cents francs.

(Petit Journal, du 1er juillet 1880.)

Poil blond ou noir (avoir le)

Delvau, 1864 : Avoir le pénis garni de poils blonds ou noirs.

Et jusques au nombril retroussant son peignoir.
Leur montra qu’étant blonde elle avait le poil noir.

L. Protat.

Radis noir

Rigaud, 1881 : Prêtre, — dans le jargon des ouvriers.

Fustier, 1889 : Gardien de la paix.

Virmaître, 1894 : Prêtre. Allusion à la robe noire. Cette expression date du temps où l’on jouait à l’Ambigu la pièce des Mystères de Paris. Rodin, célèbre type de canaille, mangeait pour son dîner un plat de radis noir (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Curé. Tous ceux qui portent la soutane.

Hayard, 1907 : Prêtre.

France, 1907 : Pêtre.

Faut voir tous les plans que tire un sacré radis noir : il a emberlificotté du certain nombre de pauvres femmes et les réunit tous les dimanches, avec ordre d’amener leurs gosses, et la représentation commence.
D’abord, les enfants braillent des cantiques et un tas de couillonnades, ensuite un cabotin dit une messe avec une trifouillée de micmacs, puis, comme on attrape pas des mouches avec du vinaigre, on tire une tombola et les bidards gagnent des verres des bols, des assiettes.

(Le Père Peinard)

Vérole noire

France, 1907 : Accusation entraînant la peine de mort.

Yeux au beurre noir

Delvau, 1866 : s. m. pl. Yeux pochés par suite d’une chute ou d’une rixe, — dans l’argot des faubouriens.


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