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Bas du cul (Monsieur, Madame)

Rigaud, 1881 : Homme noué, femme nouée. Celui, celle dont le buste trop long est disproportionné avec les jambes. On dit encore : Avoir le derrière dans les talons.

Cachet de Monsieur le Maire

France, 1907 : Marque à la chemise de gens qui ont oublié le précepte :

Ayez toujours du papier dans vos poches,
On ne sait pas ce qui peut arriver.

Faire le monsieur

Larchey, 1865 : Trancher du maître, du fashionable.

Sa suffisance le fait haïr, il fait le monsieur.

Hilpert.

Jordonne (Monsieur, Madame)

Rigaud, 1881 : Homme, femme qui a la manie de donner des ordres à tout propos et surtout mal à propos.

Monsieur

d’Hautel, 1808 : Monsieur vaut bien madame. Pour dire que deux personnes sont d’un mérite égal ; ou par raillerie, qu’elles ne valent pas mieux l’une, que l’autre.
Il fait le monsieur, le gros monsieur. Se dit d’un homme obscur, d’un parvenu qui oublie sa première condition, qui fait le fier, le hautain, l’homme d’importance.
Traiter quelqu’un de monsieur gros comme le bras. Voy. Bras.

Larchey, 1865 : Mesure de capacité.

Il existe de plus une certaine eau-de-vie dont le prix varie suivant la grandeur des petits verres. Voici ce que nous lûmes sur une pancarte : Le monsieur, quatre sous ; la demoiselle, deux sous ; le misérable, un sou.

G. de Nerval.

Larchey, 1865 : Entreteneur. V. Amant de cœur.

On ne peut pas parler à mademoiselle. Et le mosieur… n’y est pas ?

Gavarni.

En argot de galanterie, le mot d’époux désigne l’entreteneur ; mais il n’est pas le seul. Suivant le degré de distinction d’une femme elle dit : Mon époux, — mon homme, — Mon monsieur, — mon vieux, — monsieur chose, — mon amant, — monsieur, — ou enfin monsieur un tel. — Sauf dans la haute aristocratie où l’on dit : Monsieur un tel, ce mot mon époux est général, il se dit dans toutes les classes.

Cadol.

Delvau, 1866 : s. m. Verre d’eau-de-vie de quatre sous, — dans l’argot des ouvriers.

Delvau, 1866 : s. m. Entreteneur, — dans l’argot de Breda-Street. On dit aussi Monsieur Chose. Monsieur bien. Homme distingué, — qui ne regarde pas à l’argent.

Delvau, 1866 : s. m. Bourgeois, homme bien mis, — dans l’argot du peuple. Faire le Monsieur. Trancher du maître ; dépenser de l’argent ; avoir une maîtresse.

Rigaud, 1881 : Verre de vin de cinq sous, verre de vin de la bouteille servi sur le comptoir du débitant.

Rigaud, 1881 : Nom que la femme entretenue et sa bonne donnent à l’entreteneur.

Rigaud, 1881 : Mari d’une maîtresse de maison de tolérance, — dans le jargon des pensionnaires de l’établissement.

Monsieur, avec son épaisse barbiche aux poils tors et gris.

(E. de Goncourt, La Fille Élisa)

France, 1907 : Mesure de capacité. Ce mot n’est plus guère en usage. On l’employait encore vers 1850.

Il existe, écrivait Gérard de Nerval, une eau-de-vie dont le prix varie suivant la grandeur des verres : le monsieur est tarifé quatre sous ; la demoiselle, deux sous ; le misérable, un sou.

France, 1907 : Entreteneur d’une fille.

Monsieur (faire le, faire-son)

Rigaud, 1881 : Faire de la dépense, s’endimancher, — dans le jargon des ouvriers.

Monsieur (le)

Delvau, 1864 : L’homme bienveillant qui honore de sa protection quelque jeune femme sans feu ni lieu, l’habille, la met dans ses meubles et oublie régulièrement un louis ou deux sur sa cheminée. C’est le miché cristallisé.

On ne peut pas parler à mademoiselle. Et le monsieur… n’y est pas ?

Gavarni.

Monsieur Bambou

Delvau, 1866 : s. m. Canne, — dans l’argot des souteneurs, qui en procurent la connaissance aux épaules des filles réfractaires à leur demande d’argent.

Monsieur Bazar

Fustier, 1889 : Argot de l’école de Saint-Cyr. Le Saint-Cyrien lui-même.

La dernière quinzaine a été dure pour Monsieur Bazar, ainsi que se qualifie l’élève de l’École militaire.

(Soleil, 1887.)

Monsieur bien

France, 1907 : Dans l’argot des filles ou des petites ouvrières, c’est un individu bien mis, jeune ou vieux, beau ou laid, mais qui parait cossu.

Elle a dans les vingt ans, celle petite, et vit comme elle peut, au jour le jour : pas « fille » cependant, ni au sens administratif, ni au sens public du mot… mettons débutante en galanterie. Une amie lui proposa de l’emmener à un dîner, un grand dîner, donné par des messieurs bien, et elle accepta.

(Séverine)

C’est la saison des foins. Les faneuses aux prés,
En rythmant des chansons naïves, vont par bandes
Vers ces foins odorants au couchant empourprés,
— Pour plus d’un monsieur bien savoureuses prébendes.

(Théodore Hannon, Les Vingt-quatre coups de sonnet.)

Monsieur de Kock (le dernier de)

France, 1907 : C’est ainsi que pendant quelque temps on appela les cocus. Théophile Gautier, dans les Jeune-France, en donne l’explication :

En ce temps, il venait de paraître un roman de M. Paul de Kock. intitulé le Cocu. Ce fut un scandale merveilleux ; une affiche colossale se prélassait effrontément à tous les coins de rue et derrière les carreaux de tous les cabinets de lecture. Ce fut un grand émoi paru toute la gent liseuse. Les lèvres pudibondes des cuisinières se refusaient à prononcer l’épouvantable mot. Toutes les virginités de magasin étaient révoltées ; la rougeur monta au front des clercs d’huissier. Il fallait bien pourtant se tenir au courant, et demander le maudit roman. Alors (admirez l’escobarderie !) fut trouvée cette honnête périphrase : — Avez-vous le dernier de M. de Kock ? — Dernier de M. de Kock, par cette raison, a signifié cocu pendant quinze jours.

Monsieur de Paris

Delvau, 1866 : s. m. L’exécuteur des hautes œuvres, — dans l’argot des bourgeois.

Monsieur de Pètesec

Delvau, 1866 : s. m. Homme un peu roide, un peu orgueilleux.

Monsieur Dimanche

Delvau, 1866 : s. m. Créancier, — dans l’argot des bohèmes, qui jouent souvent la scène de Don Juan.

Monsieur Duce

Clémens, 1840 : Prévenir.

Monsieur Dufour est dans la salle

Delvau, 1866 : Phrase par laquelle un acteur avertit un de ses camarades qu’il joue mal et va se faire siffler. Quelquefois on dit : Le vicomte Du Four est dans la salle.

Rigaud, 1881 : Avertissement d’acteur à acteur lorsqu’un rôle est mal interprété, lorsque le public est sur le point de témoigner son mécontentement.

Monsieur Hardi

Delvau, 1866 : s. m. Le vent, — dans l’argot du peuple.

Monsieur Jules

France, 1907 : La brigade des mœurs.

Ce soir-là, des individus à l’œil louche, à la face patibulaire quoique bourgeoisement mis, s’étaient entassés de bonne heure dans le poste de police de la rue Bochard-de-Saron, sorte de caverne creusée dans les bâtiments du collège Rollin. C’était Monsieur Jules au grand complet, c’est-à-dire la brigade des mœurs, mobilisée à la requête de quelque sénateur pudibond et ami de ses aises.

(Aristide Bruant, Les Bas-fonds de Paris)

Monsieur le bon

France, 1907 : Le premier venu, n’importe qui, celui qui se présente, dans l’argot des filles. Dans celui de la police, c’est l’individu arrêté à coup sûr.

Il y a un mot, dans l’argot des agents, qui, à ce point de vue, est absolument typique :
« Il faut que l’homme soit fait bon », cela veut dire qu’il faut que l’homme soit arrêté dans des conditions telles qu’il ne puisse échapper à la condamnation, qu’il soit « bon » pour la prison, la réclusion, le bagne et même la guillotine.

En argot de police et des malfaiteurs, « faire quelqu’un », cela veut dire l’arrêter. Ainsi, la nuit, quand vous passez sur les boulevards et que vous entendez deux filles qui, en causant entre elles, disent : « Tu sais, une telle a été faite à la porte de l’Américain », cela veut dire : « Une telle a été prise par les agents » ; c’est l’équivalent de la gigolette des cafés-concerts « qui s’est fait chopper dans la rue ».
Bruant, de son côté, a fait une chanson sur Monsieur le bon, l’inculpé que les agents ont fait bon pour les juges.

Cette difficulté de faire bon l’homme dénoncé oblige parfois les agents à suivre pendant quinze jours, trois semaines le voleur qu’ils savent être un professionnel du vol, dont la malhonnêteté ne peut être discutable un instant, mais qu’il faut prendre cependant presque en flagrant délit, pour que, sûrement, les magistrats le condamnent.

(Mémoires de M. Goron)

Alors el’ marle est arrêté,
Et pis on l’emmène à la butte
Ousqu’i’ fait sa dernièr’ culbute,
À la barbe d’la société…
Et pendant que l’bingue i’s’apprête
À poser son doigt su’l’bouton,
L’marle i’ dit en passant sa tête :
V’là Monsienr l’bon !

(Aristide Bruant)

Monsieur Lebon

Delvau, 1866 : Bon compagnon qui paye volontiers pour les autres. Argot du peuple.

Monsieur Personne

Delvau, 1866 : Personne, nul.

Rigaud, 1881 : Individu sans notoriété, le premier venu, — dans le jargon des gens de lettres.

Monsieur Pigeon

Delvau, 1866 : Type du garde national de la Restauration.

Monsieur Raidillon

Delvau, 1866 : s. m. Homme fier et susceptible. On dit aussi : Monsieur Pointu.

Monsieur Vautour

Delvau, 1866 : s. m. Propriétaire, — dans l’argot des bohèmes, qui disent cela depuis l’opéra comique intitulé : Maison à vendre, dans lequel on chante :

La maison de M. Vautour
Est celle où vous voyez un âne.

Rigaud, 1881 : Propriétaire qui ne connaît pas d’autre Dieu que le dieu terme. — Usurier.

France, 1907 : Propriétaire, usurier ; argot populaire.

— Vous accorder un nouveau délai pour le capital ?… Mais depuis trois ans, vous n’avez pas seulement pu rattraper les intérêts !
— Ah ! père Vautour, ça court si vite, vos intérêts !

(Gavarni)

Monsieur Véto

Delvau, 1866 : Louis XVI, — dans l’argot des révolutionnaires de 1792, par allusion au veto du 19 juin sur les décrets concernant le camp sous Paris et la déportation des ecclésiastiques.

Monsieur, Madame de Péte-sec

Rigaud, 1881 : Homme, femme qui s’imagine être sortie de la cuisse de Jupiter. Personne hautaine, froide, orgueilleuse.

Nageoires (monsieur à)

France, 1907 : Souteneur.

Orfèvre, monsieur Josse (vous êtes)

France, 1907 : C’est ainsi qu’on répond aux gens qui vous donnent des avis, non pour vous obliger, mais pour servir leurs propres intérêts. Le dicton est tiré de l’Amour médecin de Molière, où un orfèvre nommé Josse cherche à persuader un bourgeois nommé Sganarelle, dont la fille est malade d’amour, qu’une belle garniture de diamants, de rubis on d’émeraudes la guérira. Sganarelle comprend que le conseil n’est pas désintéressé et répond : « Vous êtes orfèvre, Monsieur Josse, et votre conseil sent son homme qui a envie de se défaire de sa marchandise. »

Pète-sec (monsieur)

Virmaître, 1894 : Individu qui ne rit jamais et paraît toujours en colère. Surnom donné au régiment aux officiers dont la rigueur est proverbiale (Argot du peuple).

Prune de Monsieur

Delvau, 1866 : s. f. Archevêque, — dans l’argot des voleurs, qui savent que ces prélats sont habillés de violet.

Rigaud, 1881 : Boulet de canon.

Prunes de Monsieur

Delvau, 1864 : Les testicules, dont les femmes sont si friandes, à cause de l’excellente eau de noyau qui en sort.

Si malgré les vœux de madame,
Les prunes de monsieur m’ont plu,
On doit excuser une femme
Que tenta le fruit défendu.

Marcillac.

France, 1907 : Évêque, à cause de la couleur violette.

Vautour (Monsieur)

France, 1907 : Usurier, propriétaire avide et sans pitié.

Non de nom ! Faut-il que je voie,
Me faisant encore la cour,
Ce chauve au bec d’oiseau de proie,
Monsieur Vautour, Monsieur Vautour !

(Souêtre, La Marianne populaire de 1883)

Vieux monsieur (le)

Delvau, 1864 : L’homme qui entretient une femme, pour le distinguer du jeune — ou des jeunes — qu’elle entretient elle-même.

C’était par un temps pluvieux,
Nos bell’s n’avaient pas leurs vieux.

A. Watripon

Celle-là, sur un lit nonchalamment couchée,
Par un vieux cupidon était gamahuchée.

L. Protat.

À son âge, on n’a plus d’amour…
— Oui mais on a plus d’un caprice.
Quand mon fils est par trop méchant,
Tu sais comment je le corrige,
— Eh ! mais c’est ainsi, justement
Que j’entretiens le sentiment
De ce vieux monsieur qui m’oblige.

(Chanson anonyme moderne.)

Toinette, fraîche dondon,
Chantait ainsi son martyre,
Pensant à son vieux satyre…
Tout en plumant un dindon.

J. Poincloud.


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